tu peux faire une histoire sous toutes les formes que tu veux (un journal, un rendez-vous chez le psy, des extraits de vie, de lettre, rp...) dans un minimum de mots.

Ah là là, l'histoire des Taylor est décidément bien compliquée... Et encore, à côté de celle de Jade Taylor, l'histoire d'Arthur, son cousin de onze mois son aîné, est relativement calme. Sa mère étant morte trois mois après sa naissance - comme par hasard, au moment où sa tante Marie commençait à côtoyer un dieu grec, le dieu des Voleurs qui plus est - ce furent ses grands-parents maternels, William et Abigail, qui prirent soin de lui et l'élevèrent comme leur propre fils.

Jusqu'à ses six ans, Arthur n'avait aucune espèce d'idée de l'existence de sa tante et de sa cousine, toutes deux reniées quand Marie s'était entichée du dieu grec ; à partir de ses six ans, Abigail commença à lui enseigner la religion catholique, lui disant que c'était la seule religion qui puisse exister - avec l'islam et le judaïsme, naturellement - et que toutes les religions qui faisaient allusion à plusieurs dieux n'étaient pas "normales". Dans le même temps, son grand-père William lui apprenait les rudiments de la chasse et l'inscrivait au kung-fu, pour qu'il puisse se défendre en cas de besoin - s'il avait pu, il l'aurait inscrit au juji-tsu, le sport martial de Sherlock Holmes, son personnage de roman préféré, mais bon - et très vite, le petit garçon y prit goût.

Plus il grandissait et plus il détestait sa cousine Jade. Ses grands-parents estimaient en effet que leur fille Marie avait été aveuglée par des sentiments provoqués par le dieu dont ils ne prononçaient jamais le nom, donc elle n'était pas totalement responsable, mais sa fille semblait irrécupérable. Quelques semaines avant son treizième anniversaire, Arthur apprit que sa tante avait été tuée par un monstre issu de la mythologie grecque, et que Jade avait failli y passer aussi ; mais s'il était prêt à lui pardonner pour la remettre dans le droit chemin, quand la fillette partit pour Long Island au lieu de revenir dans le giron familial, le garçon et ses grands-parents la renièrent pour de bon.

L'adolescence fut plutôt tranquille pour Arthur ; il ramenait de bonnes notes, ses grands-parents continuant de lui enseigner ce qu'ils savaient en matière de religion et de chasse, même s'ils lui avaient permis de faire l'impasse sur le latin et la philosophie. Contre toute attente, si la philosophie avait été passée pour le baccalauréat presque en mode touriste, le latin lui permit d'atteindre la mention "bien" et lui ouvrit les portes de l'école de journalisme qu'il visait, à Rennes - hors de question de se rendre à Paris pour faire comme tout le monde !

Mais ce qu'il n'avait pas prévu, c'était qu'il allait être tellement bon que son école, qui était en partenariat avec une école de journalisme à New York, décida de transmettre son dossier pour qu'il grimpe plus vite les échelons. C'est donc armé de ses bagages et d'une certaine appréhension qu'Arthur se rendit à New York, se trouvant un petit appartement pas loin de l'école. Cela faisait six ans il avait presque oublié l'existence de sa cousine, mais quand il la vit de loin, quelques temps plus tard, son ressentiment vis-à-vis d'elle revint de plus belle. La prochaine fois qu'il la croiserait, il ne lui laisserait aucune chance...