shout at the moon (danaé)
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shout at the moon (danaé)

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MessageSujet: shout at the moon (danaé) shout at the moon (danaé) Icon_minitimeSam 30 Déc - 23:25

Peut-être que c’est une mauvaise idée après tout. Retrouver Danaé alors qu’il est moralement au fond du trou ne semble pas très intelligent. Si l’idée n’était pas mauvaise, les choix qui la précédaient l’étaient incontestablement. Liev aurait presque éprouvé des remords si son cœur n’était pas préoccupé par d’autres insécurités.

« Fuck. »

Comme un automate qui n’a pas été utilisé depuis très longtemps il descend les marches de l’immeuble d’un pas mal assuré, trébuchant sur les irrégularités du parquet qu’il connaît pourtant par cœur. Tout ce qu’il veut c’est fuir l’appartement. Avec le départ de Chris, l’ambiance n’est plus la même, comme si on avait éteint toutes les lumières. Il a nouveau l’impression d’être seul au monde, seul à porter sur ses épaules le poids de la dépression de son père. Il aurait aimé que les choses soient différentes : avoir une famille fonctionnelle, mener une vie normale au lycée, ne pas s’inquiéter à chaque instant pour ceux qu’il aime. C’est peut-être égoïste de sa part mais des fois, il aimerait avoir des parents normaux : un père aimant, sans dépression, heureux avec sa mère, encore vivante, tous les deux là pour le protéger du monde cruel. Tout ceci n’est qu’un rêve, une illusion. Cela fait bien longtemps qu’il a perdu le privilège d’une vie normale.

Les rues sont pleines à craquer, remplies de silhouettes que ses yeux caressent sans jamais s’arrêter. Tant de visages qui passent chaque seconde jusqu’à en avoir mal à la tête. Il fait un détour, essaie de passer par des rues un peu plus calmes, un peu moins bondées, juste pour pouvoir goûter pendant quelques instants à un sentiment de paix. Une paix illusoire, artificielle, mais c’est tout ce qu’il peut s’offrir pour l’instant. Au loin la silhouette d’un bar se dessine et encore une fois Liev se surprend à hésiter. Il est pas sûr de pouvoir passer une soirée normale sans que tout parte en vrilles. Pas sûr de pouvoir faire semblant très longtemps – pas sûr de pouvoir faire semblant tout court. Pas sûr d’avoir faire semblant ne serait-ce qu’un instant avec Danaé. S’il y a une personne qui peut le supporter dans ces moments-là, c’est bien elle. Enfin, il espère.

« Sorry I’m late. The streets are always busy down here. » C’est à moitié une excuse mais il ne se sait pas capable d’expliquer l’autre moitié. C’est difficile d’expliquer à quelqu’un que l’on a du mal à trouver une raison de se lever le matin, que l’on ne voit plus aucun sens dans ce que l’on fait, que l’on n’a plus l’impression d’être vraiment entier, vraiment présent, et que tout semble tourner autour de nous sans jamais nous effleurer. C’est pas vraiment quelque chose que l’on balance sur la table alors qu’on est juste censé passer une soirée agréable entre amis. Alors il ne rajoute rien, mais son regard en dit plus que tous les mots qu’il aurait pu choisir. Ses yeux fuient vers le bar, les alcools enfermés dans leur prison de verre, les choppes abîmées à force d’être brandies en l’air par quelques ivrognes, toujours les mêmes. Il regarde partout sauf là où il faut : dans les yeux de Danaé ; et ça veut tout dire.

Il finit enfin par s’asseoir, ses doigts tapotant nerveusement le début d’un rythme sur le bois usé du comptoir. Une mélodie dont il ne se souvient pas encore. Peut-être l’a-t-il déjà oubliée.

« Oh, screw it. » Finit-il par dire au bout de quelques instants, peut-être une minute. Il a déjà tout gâché en passant la porte du bar, autant finir le carnage jusqu’au bout. Il s’excusera auprès de Danaé plus tard, comme il le fait toujours, avec comme cadeau de consolation des tickets de concert ou une réduction au magasin de vinyls. Une façon comme une autre de s’excuser pour être le terrible ami qu’il est. « I can’t do this anymore. I-I can’t. It feels like I’m gonna lose my mind if I continue to be this stupid, blue-haired jerk that always smile at everyone like everything is fine. You know what? Everything sucks. My whole life sucks. I can’t do this anymore. I’m sorry. »  Il passe une main un peu trop tremblante dans ses cheveux bleus, toujours incapable d’affronter le regard de Danaé ou de qui que ce soit. Si se confier aurait dû lui faire du bien, il se sent encore plus mal de le faire endurer à son amie qui n’a sûrement rien demandé. Mais c’est trop tard, la boîte de Pandore est ouverte. Il doit tout extérioriser.

« Am I going crazy? It feels like I’m already crazy. I’m sorry I’m such a mess. I was a fool for believing that I could be something else. »
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MessageSujet: Re: shout at the moon (danaé) shout at the moon (danaé) Icon_minitimeDim 31 Déc - 9:24



Shout at the moon
Danaé & Liev

« It's so hard to forget pain, but it's even harder to remember sweetness. We have no scar to show for happiness. We learn so little from peace.»
Il est long, le chemin vers le bonheur. Il est long et tortueux, parfois insaisissable et souvent traître, toujours mesquin et prêt à se défiler sous les pas de ceux qui s’y osent. Aux yeux de Danaé, ce chemin qu’elle avait tenté de suivre si longtemps était perdu. Le bonheur n’était plus qu’un feu follet des kilomètres en avant d’elle, qu’elle tentait avec désespoir de rattraper dans une course effrénée contre son destin. C’est qu’avancer est plus facile lorsqu’on a des ailes. Cela faisait maintenant des millénaires qu’elle vivait dans ces limbes émotionnelles, juste une âme en peine errant d’époque en époque et d’amitié en amitié, tentant tant bien que mal de briser les chaînes de son accablement. Elle se laissait porter par les temps, incapable de prendre son pied dans les flots de l’action, caressant avec une affection malsaine les quelques sources d’excitation et de réjouissance qu’elle avait appris à glaner au passage. Si son esprit était encore hanté par les visions de son passé et les rêves d’une jeunesse allègre perdue, son esprit rebelle et enthousiaste avait depuis longtemps était dompté par des années cruelles, vides de sens et si terriblement, outrageusement longues. Elle est là, l’éternelle malédiction de l’immortalité. Elle condamne ses pauvres victimes à perdre tout sens, toute direction dans leur misérable vie, à s’égarer dans cette absence d’importance et de conséquence, à tenter de saisir le fantôme de l’espoir toujours si proche et semblant à portée de main mais pourtant toujours atrocement insaisissable.  

Elle se sentait vide. Aussi vide que ce plafond blanc qu’elle observait tous les soirs, tentant d’y tracer avec son esprit l’esquisse de ce qu’une vie heureuse pourrait être. Elle tentait de remplir son cœur et de donner raison à son sourire avec tout ce qu’elle pouvait trouver : des amis factices, des fêtes interminables, des drogues parfois, le feu des passions d’une nuit, mais surtout la joie éphémère que le sentiment d’être utile à quelqu’un lui procurait. Danaé faisait de son mieux pour saisir cette sensation passagère en étant d’un optimisme inébranlable face aux pires épreuves, montrant pour ses amis un soutien constant. Même après toutes ces années, elle ne se lassait pas de voir le sourire sincère de quelqu’un éclairer leur visage. Il n’y a rien de plus touchant qu’un bonheur sincère, et c’est pourquoi il était d’autant plus douloureux pour la sirène d’être incapable de l’atteindre. En attendant, elle se contenterait de faire de son mieux pour apporter de la lumière dans la vie des autres, de continuer à porter ce faux sourire qui de jour en jour lui faisait de plus en plus mal.

Énième distraction pour l’éloigner de ses problèmes, elle avait ce soir là prévu de passer du temps avec son ami aux cheveux bleu électrique, Liev. L’endroit était sa destination de prédilection, un bar. Elle y trouvait toutes les ressources nécessaires pour s’oublier le temps d’une chanson, que ce soit le sourire ivre d’un étranger ou les lumières tamisées faisant danser sur la fumée de l’endroit tout un spectacle d’ombre. La ribambelle de bouteilles colorées sur le mur faisait de l’œil à Danaé depuis quelques temps maintenant, aussi elle se permit un premier verre en attendant l’arrivée de son ami. Une éternité de pratique lui avait octroyé une tolérance à l’alcool remarquable, et elle comptait bien en profiter. Finalement, un éclair de bleu au milieu de la foule grisée attira son regard. Elle le laissa s’approcher avec un grand sourire.

Sorry I’m late. The streets are always busy down here.

Elle répondit, rayonnante:

They really are, it’s a nightmare. It’s fine, I had no problem getting the party started by myself.

Comme pour prouver ses propos, elle leva son verre, faisant tinter au passage les glaçons qui le remplissaient. Elle voulait commencer la conversation, mais c’était comme Liev l’évitait, à la fois en regard et en mots. Le jeune garçon semblait vouloir s’échapper, s’envoler au loin. Mais pas loin d’elle ou de ce bar, loin de ce monde un peu trop dur sur son cœur tendre. Après quelques instants où Danaé tentait d’attraper au vol son regard fuyant, il sembla se résoudre à laisser aller aux vents les torts qui le hantaient.

« Oh, screw it. »

Pendant un instant, presque trop rapide pour se faire remarquer, elle remarqua une teinte d’hésitation penchant vers le regret dans le visage de Liev, vite submergée par sa frustration et son désespoir débordant.

I can’t do this anymore. I-I can’t. It feels like I’m gonna lose my mind if I continue to be this stupid, blue-haired jerk that always smiles at everyone like everything is fine. You know what? Everything sucks. My whole life sucks. I can’t do this anymore. I’m sorry.

Sa main vint replacer avec une anxiété visible ses cheveux mal coiffés, et une immense tristesse emplit le cœur de la petite sirène. Il n’était qu’un petit garçon désireux de faire du mieux qu’il pouvait avec cette vie ingrate, déjà déçu et brisé par des épreuves qu’il n’a pas su gérer. Elle avait juste envie de le prendre dans ses bras et de lui chanter une berceuse, de lui permettre ne serait-ce que pour un instant d’oublier ce tourment constant qui semblait l’habiter, lui dire que sa vie n’était pas nulle, et lui encore moins. Son courage était admirable, aux yeux de Danaé il était fort d’être capable de vivre avec cette douleur, en pensant tout de même aux autres et à les aider.

Am I going crazy? It feels like I’m already crazy. I’m sorry I’m such a mess. I was a fool for believing that I could be something else.

Oh no, Liev dear…

Prise d’un élan de compassion, elle se leva pour le prendre dans ses bras un moment. Elle s’éloigna avec un petit sourire triste, les sourcils froncés, sincèrement touchée par les sentiments de son ami.

You’re not going crazy, not at all. I’m so sorry you feel like that, you really deserve better. It seems like you’ve been holding onto some pretty heavy stuff but you see, this, this is great. Problems are like little bugs clawing at your insides until they can get out, they NEED to get out or they’ll destroy you. So talking is a good first step! And yeah, maybe you’re a mess but hey, the awesome thing with messes is that they can be cleaned up. Ok, look at it this way. Your whole life there’s been a pile of garbage, of stuff you haven’t dealt with in the middle of your room, and instead of taking it out you’ve just been covering it up, painting it blue and shit so it appears prettier. That’s not the right way to handle garbage, you need to take out garbage, you need to handle your problems and talk about them.

Elle ne put s’empêcher un petit rire gêné. Elle s’était laissé emporter par ses propres mots, comme à son habitude. Elle devait souvent faire des efforts conscients pour ne pas trop parler. Elle replongea son regard plein d’une détermination honnête dans les yeux glaces de son ami.

I'm sorry, I get really into stuff sometimes. But now’s your time to shine, to let your problems breathe a bit. Tell me what’s on your mind, and I want details.

(c) DΛNDELION


Dernière édition par Danaé le Lun 29 Jan - 7:04, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: shout at the moon (danaé) shout at the moon (danaé) Icon_minitimeVen 12 Jan - 23:15

Il va mal Liev, il va mal depuis un bout de temps déjà. Quand Danaé se lève pour le prendre dans ses bras c’est à peine s’il sent le contact de sa peau contre la sienne, gelée comme à son habitude. Ses pieds l’ancrent au sol mais son esprit est loin, bien loin ailleurs, perdu dans des limbes un peu moins cruelles et un peu plus chaleureuses. Depuis quand est-il comme ça ? Depuis combien de temps est-il devenu un fantôme, une vulgaire copie de lui-même, une ombre se dissipant davantage de jour en jour ? Son instinct vient placer ses bras dans le dos de Danaé et il se surprend à les fixer du regard comme s’il craignait qu’elles disparaissent, et avec elles sa vie toute entière.

« You’re not going crazy, not at all. I’m so sorry you feel like that, you really deserve better. It seems like you’ve been holding onto some pretty heavy stuff but you see, this, this is great. Problems are like little bugs clawing at your insides until they can get out, they NEED to get out or they’ll destroy you. So talking is a good first step! And yeah, maybe you’re a mess but hey, the awesome thing with messes is that they can be cleaned up. Ok, look at it this way. Your whole life there’s been a pile of garbage, of stuff you haven’t dealt with in the middle of your room, and instead of taking it out you’ve just been covering it up, painting it blue and shit so it appears prettier. That’s not the right way to handle garbage, you need to take out garbage, you need to handle your problems and talk about them. »

Il remarque enfin qu’elle a reculé depuis, le contemplant de son air bienveillant comme une mère regarde ses enfants. Danaé c’est la bonté incarnée, une main sur le cœur et l’autre toujours tendue, cherchant toujours à régler les problèmes des autres avant les siens. D’expérience Liev peut deviner qu’il se cache quelque chose derrière ses sourires touchants et ses beaux discours remplis d’espoir – dans le royaume des tromperies il est devenu roi – mais face aux efforts de son amie il est désarçonné, incapable de lutter contre ses élans de compassion. C’est dur de repousser ses amis.

« I'm sorry, I get really into stuff sometimes. But now’s your time to shine, to let your problems breathe a bit. Tell me what’s on your mind, and I want details. »

Il hoche la tête doucement et pourtant, aucun son ne sort de sa bouche, comme si malgré toutes ces paroles d’encouragement il ne parvenait toujours pas à s’ouvrir. Il s’est contenté de balancer la bombe et maintenant, confronté à la possibilité  d’avoir à plonger dans l’abîme de ses problèmes, il se retrouve tout apeuré, tremblant comme un enfant. Et comme une vieille habitude ne disparait jamais complètement, il décide de fuir la confrontation, attrapant un serveur de passage et saisissant le verre de whisky qu’il transporte pour le vider d’une traite.

Le liquide brûle sa gorge et c’est probablement la chose la plus réelle qu’il ait ressenti depuis un long moment. Une douce chaleur envahit l’intérieur de son corps et commence doucement à faire fondre la glace qui emprisonne son cœur et, avec lui, les amers barreaux de la prison dans laquelle il s’est retrouvé enfermé.

« But what if I’m part of the problems? Worst, what if I’m the bigger problem? »

Il lève vers Danaé des yeux désespérés, en quête d’une réponse qui pourrait le sauver de tous ses tourments. C’est ça la question maudite, la hantise de ses nuits et de ses jours, la malédiction qui pèse sur ses épaules et lui fait courber chaque jour un peu plus l’échine : et s’il n’y avait pas de solution au vide béant de sa vie ? Il a fabriqué trop de souvenirs, il a esquissé trop de faux sourires, il a menti trop de fois. Il s’est dispersé comme un vase fracassé, ses milles éclats se répandant aux quatre coins de sa vie sans qu’il ne parvienne à tous les récupérer. L’expérience l’a rendu bancal, instable, malade. Les éclats perdus ont laissé des trous béants dans son être et il n’a jamais réussi à les combler.

« Everyone expects me to be something. They expected me to be a star. They expected me to be a hero. They expected me to be a perfect son, a perfect brother, a perfect boyfriend. They all placed their expectations on me, like seeds, and waited for me to become what they wanted me to be. But… » Il souffle, cherche de l’air, se voûte un peu plus et pince les lèvres. Les mots sortent sans qu’il n’ait à les préparer dans sa tête avant, intuitivement. C’est étrangement agréable de pouvoir parler librement, sans aucune préméditation comme il le fait depuis bien trop longtemps maintenant. Pour une fois, il n’a pas à s’inquiéter de ce que les gens penseront de lui. « But I failed. At the end, I’m just lost. I have no idea of who I really am. I’m just giving people what they want and it makes me forgetting myself. »

Il prend sa tête entre ses mains, ferme les yeux quelques instants, effrayé des larmes qui pourraient y perler s’il les laissait ouvert. Ses doigts tâtent son visage, si seulement il s’agit encore du sien ou s’il est devenu la propriété des autres à force de jouer un rôle qui ne lui correspond pas. Pour combien de sourires ? Pour combien d’amitiés factices ? Pour combien de mensonges? À l’époque, après Anchorage, cela lui semblait être la seule solution. Devenir quelqu’un d’autre, quelqu’un d’indéniablement meilleur, qui réussirait là où l’ancien Liev avait échoué. Mais à quel prix ? En quête de validation, il avait passé sa vie à chercher l’appréciation des autres, quand bien même celle-ci perdait sa valeur immédiate une fois qu’il se rappelait que cette sympathie ne lui était dû que parce qu’il n’était précisément pas lui-même. Il finit par rouvrir ses yeux fatigués, fatigués de faire semblant, fatigués de mentir à tout bout de champ.

« I’m just afraid I will never return to myself… or that I won’t like what I truly am. Before, I was afraid by the idea of people not liking my true self. But now I’m only afraid that I won’t like the person I am under all these layers of fakeness. I’m afraid of what I’ll might be. »

Peut-être est-ce juste les effets de l’alcool mais, à ce moment précis, le poids sur ses épaules semble un peu moins assommant. Pas assez pour qu’il se redresse entièrement mais tout juste pour qu’il sorte un peu la tête de ses épaules, comme un animal sauvage accepte de jeter un coup d’œil hors de la tanière dans laquelle il s’est caché pour fuir un danger. Il ouvre ses deux paumes et les contemple, toujours l’air absent, essayant de remplir cet espace aussi vide que son cœur avec ce qu’il lui reste. Il a la musique. Il a son frère. Il a Sun. Il a Danaé. Pendant quelques fractions de secondes on peut voir le bout de ses doigts geler ; peut-être par accident, peut-être par intérêt, pour se rappeler de cette amère réalité. Alors doucement il se retasse sur lui-même, un peu moins certain, un peu moins rassuré, un peu moins courageux que ce que lui a fait croire l’alcool le temps d’une folie. La peur reprend le dessus et il la laisse gagner.
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MessageSujet: Re: shout at the moon (danaé) shout at the moon (danaé) Icon_minitimeLun 29 Jan - 7:06



Shout at the moon
Danaé & Liev

« It's so hard to forget pain, but it's even harder to remember sweetness. We have no scar to show for happiness. We learn so little from peace.»
Une porte fermée, un cœur gelé. C’est tout ce qu’elle voyait en Liev. Un jeune garcon, qui faute de savoir s’exprimer et communiquer, avait laissé à son esprit la lourde tâche de s’occuper de ses problèmes par lui-même. Un jeune garçon qui se blâmait d’une manière presque cruelle pour les maux qui le hantaient. Un jeune garçon qui n’osait regarder le miroir de peur d’avoir à braver son propre regard, qui s’endormait chaque nuit le cœur souffrant, le dos meurtri d’avoir eu à porter le poids de ses propres attentes. Elle ne connaissait que trop bien cette éternelle ritournelle chantée par les âmes en peine.

Toute cette scène avait l’arrière-goût amer du déjà-vu. C’est qu’au fil des millénaires, elle en avait bu des verres, accompagnés des mots mutilés d’amis plongés dans leur propre tristesse. L’odeur de l’alcool était enivrante, familière. Un des éléments stables de sa longue vie. Sa teinte brûlante, piquant le nez, la guidait à travers les âges, portant sur son flot les souvenirs grisés de soirées passées à tenter de ressentir quelque chose, n’importe quoi. L’alcool avait de bon que tout sentiment est accru en sa présence. Si elle ressentait ne serait-ce qu’une pointe de tristesse, quelques verres la changerait en un flot de larmes libératrices. Mais après des siècles à se noyer dans ses vices, elle avait été bien incapable de ressentir ce qu’elle cherchait. La liberté. Elle ne voulait qu’être libre de ses responsabilités, de ses remords et de la pression qu’elle se mettait. Elle voulait s’envoler.

Elle avait tenté tant de fois de reproduire la sensation étourdissante du vent battant contre son visage lorsqu’elle volait. Les quelques années qui avaient suivi la perte de ses ailes, elle avait été incapable de ressentir quoi que ce soit. Ni émotion, ni sensation physique ne semblait l’attendre. Elle n’était qu’une enveloppe fine, une coquille vide qui ne faisait que renvoyer un écho du monde qui l’entourait. Désespérée de regagner ce feu qu’elle avait perdu, de s’envoler de nouveau, elle avait couru. Couru jusqu’à n’en plus pouvoir, couru face au vent traître qu’elle domptait auparavant avec tant d’aisance. Elle avait perdu sa respiration et senti son corps comme tomber en lambeau plus de fois qu’il était même possible de compter, juste pour pouvoir se sentir assez rapide pour braver le monde comme auparavant, pour braver la tempête une dernière fois. Elle avait couru jusqu’à ce que ses pieds soient en sang, battant un sol tortueux de ses pas endoloris. Et même alors que ses jambes ne tenaient plus sous son poids et que ses pieds semblaient trop détruits pour être capable de ressentir la douleur, pas une larme ne fut capable de couler de ses yeux.

Parler à des enfants désœuvrés comme Liev lui avait au moins permis de ressentir de la tristesse. C’était presque comme si elle avait absorbé leur désespoir, devenant ainsi capable de pleurer, de s’apitoyer sur son propre sort. Ainsi, elle était reconnaissante envers des gens comme lui. Elle préférait infiniment pleurer plutôt que ne rien ressentir.

« But what if I’m part of the problems? Worst, what if I’m the bigger problem? »

Il se tourna vers Danaé, dont le cœur se brisa un peu plus. Dans ses yeux bleus, elle ne voyait pas le vide qu’elle connaissait si bien, elle voyait l’énergie du désespoir. Elle voyait un appel à l’aide, un dernier essai au bonheur.


« Everyone expects me to be something. They expected me to be a star. They expected me to be a hero. They expected me to be a perfect son, a perfect brother, a perfect boyfriend. They all placed their expectations on me, like seeds, and waited for me to become what they wanted me to be. But…But I failed. In the end, I’m just lost. I have no idea of who I really am. I’m just giving people what they want, and it’s making me forget myself. »


Elle ne put que le regarder d’un air triste fermer ses yeux, sa tête entre ses mains. Elle était impuissante, comme toujours. Un de ses amis était en train de s’ouvrir à elle, faisant passer par les fissures de son âme les sentiments qu’il gardait secret depuis si longtemps, et elle était impuissante, n’ayant comme arme que des mots faibles et hagards, des phrases clichées qui ne faisaient que manquer leur cible.

« I’m just afraid I will never return to myself… or that I won’t like what I truly am. Before, I was afraid by the idea of people not liking my true self. But now I’m only afraid that I won’t like the person I am under all these layers of fakeness. I’m afraid of what I’ll might be. »


Les doigts du garçon devinrent de glace pendant un instant. Danaé voyait tant d’elle-même dans les lamentations de son ami. Elle reconnaissait en lui les teintes de sa mélancolie, la dureté de sa situation et le fiel qu’il crachait. Mais elle ne pouvait se résoudre à l’accepter. La sirène trainait derrière elle le poids de siècle d’erreurs et de regrets, de peine qu’elle avait infligé sans le vouloir à d’autres en plus d’elle-même. Elle méritait sa sentence. Liev regorgeait encore d’une candeur enfantine touchante, qui à elle seule était suffisante pour pouvoir l’exempter de la douleur qu’il ressentait. Le malheur semble toujours toucher les moins méritants, représentation de la typique injustice dont pouvait faire preuve le monde. Comment peut-on aider ceux qui ont perdu foi en eux-mêmes ? Ceux qui sont trop paralysés par la crainte de leurs propres démons pour oser s’affirmer dans un monde brutal qui ne laisse pas de place pour le doute, peut-on les libérer de leurs chaînes ? L’incertitude est un étau, un cercle vicieux, la peur un poison. L’un bloque nos mouvements, l’autre nous tue à petit feu. Les deux réunis sont la recette parfaite pour une autodestruction garantie. Danaé n’avait que des mots pour se battre contre ces deux diables dévorants. Elle prit la main froide de Liev, tentant peut-être de faire fondre ses protections glacées avec un peu de chaleur humaine.

« I know you, Liev. I know you’re a great person. Maybe you think that you caring for people and being generally awesome is just a façade, but I’m convinced that you do genuinely care for others and that you’re amazingly nice. Please, don’t worry about if you’re a good person or not. You are, and that’s just a fact of life. What you ARE missing though is the ability to want things for yourself. You’re too obsessed with trying to please everyone, and while the intention is great, that’s really not going to make you happy.”

Elle hésita un instant, cherchant les bons mots pour exprimer ses pensées, avant de reprendre avec un sourire :

« I’ve been there, you know. I know I seem to be a generally cheerful person, but I’ve had my dark days.”
C’était un mensonge, bien sûr. Une phrase destinée à donner l’illusion qu’elle était maintenant heureuse. « I was just like you, trying my best to fit into the mould of what I thought was a good person. The truth is, I was afraid to want things for myself. The thing with pursuing what you want is that expressing your desires also means expressing the conditions for your failure. And damn failure is scary. All it takes is one failure to feel like one. Taking that into account, it’s just easier to live through others, to be as selfless as possible. But that’s bullshit, it’s not a good way to live a life… It’s tough as fuck to want, to pursue things for ourselves, but we must at least try. We have to, I don’t know, get out there and set ourselves up for failure because that’s what makes success and happiness possible. How can you ever hope to be happy when you only work for other people’s pleasure? “

Elle parlait avec un ton un peu trop convaincu, un peu trop enthousiaste pour être complétement sincère. Ces mots qu’elle prêchait avec le ton de la vérité, elle voulait qu’ils sonnent aussi sincères que possible, puisque plus que Liev, c’est elle-même qu’elle tentait de convaincre.

Spoiler:
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MessageSujet: Re: shout at the moon (danaé) shout at the moon (danaé) Icon_minitimeLun 5 Mar - 1:54

C’est comme s’il se dépeçait devant les yeux de Danaé. Il peut sentir la lame passer sous sa peau et l’écorcher, brûlante, déchirante, découvrant à chaque fois une nouvelle épaisseur de mal-être dont il ne soupçonnait pas l’existence. Ce qu’il prenait pour une simple égratignure au départ était en train de prendre des allures de tumeur. Il baisse les yeux et regarde sa peau, imaginant les couches de chair, de muscles, de nerfs, de tendons en-dessous, tout son organisme qu’il traîne depuis toujours derrière lui. Pourtant, à cet instant, il n’y a pas plus étranger que son propre corps, cet artifice qu’il présente aux autres comme l’on jette de la chair avariée à des vautours en espérant s’en débarrasser. C’est tout son corps qui est maintenant avarié, rongé par des milliers de parasites qui veulent lui faire la peau de la façon la plus douloureuse qu’il soit. Il a peur qu’à force d’être rongé de l’intérieur son vrai visage finisse par tomber, cette affreuse imposture qu’il est au fond, tout au fond, sous les couches et les couches de mensonges qui ont depuis longtemps remplacé ses muscles et ses os.

« I know you, Liev. I know you’re a great person. Maybe you think that you caring for people and being generally awesome is just a façade, but I’m convinced that you do genuinely care for others and that you’re amazingly nice. Please, don’t worry about if you’re a good person or not. You are, and that’s just a fact of life. What you ARE missing though is the ability to want things for yourself. You’re too obsessed with trying to please everyone, and while the intention is great, that’s really not going to make you happy. » Danaé lui saisit la main mais c’est à peine s’il la sent, les doigts engourdis par ses pouvoirs et sa propre terreur. Il claque des dents, lui qui a survécu à des hivers de -30°C, lui qui a l’Hiver personnifié comme père, il tremble et ses dents claquent comme si elles n’allaient jamais s’arrêter. « I’ve been there, you know. I know I seem to be a generally cheerful person, but I’ve had my dark days. I was just like you, trying my best to fit into the mould of what I thought was a good person. The truth is, I was afraid to want things for myself. The thing with pursuing what you want is that expressing your desires also means expressing the conditions for your failure. And damn failure is scary. All it takes is one failure to feel like one. Taking that into account, it’s just easier to live through others, to be as selfless as possible. But that’s bullshit, it’s not a good way to live a life… It’s tough as fuck to want, to pursue things for ourselves, but we must at least try. We have to, I don’t know, get out there and set ourselves up for failure because that’s what makes success and happiness possible. How can you ever hope to be happy when you only work for other people’s pleasure? »

Il grimace un sourire aux allures de rictus sans parvenir à calmer le claquement de son être tout entier. Une partie de lui veut disparaître six pieds sous terre et ne plus jamais avoir à supporter le poids de son existence. Une autre veut s’excuser pour toutes les choses qu’il a faites dans sa vie, à commencer par faire subir à Danaé le poids de ses doutes et de ses peines. Enfin, une partie infime a entendu ses paroles et a envie d’aller de l’avant. Mais cette partie-là est prise en otage par les deux autres.

« I wish things were different. » C’est son excuse à lui, celle qu’il grommelle toujours avant de s’éclipser comme un moyen de se déculpabiliser, de se prouver à lui-même qu’il peut avoir envie de s’en sortir. Mais ce ne sont que des mots derrière lesquels il se cache, persuadé qu’ils suffiront à dissimuler son absence de courage, son absence du moindre sentiment. N’importe quoi qui puisse tordre un peu son cœur, ses tripes, n’importe quoi qui remette en service le mécanisme du bonheur chez lui. Un peu de douleur pour rallumer le feu éteint de ses yeux.

Mais c’est ça le truc avec la douleur, c’est que ça demande d’être ressenti. Le problème avec Liev c’est qu’il ne ressent plus rien du tout, juste cette impression étouffante de vide qui grandit petit à petit et le dévore de l’intérieur. Des fois sur scène, quand il s’acharne sur les cordes de sa basse en bougeant dans tous les sens, une étincelle le sort brièvement de son coma empathique. La plupart du temps, il a beau se jeter contre les murs, même les bleus sur ses bras semblent toujours appartenir à un corps étranger au sien. Alors il traîne sa carcasse, incapable de remplir ce trou béant qu’il a à la place du cœur. Cette drôle de colocation avec son propre cadavre finit par devenir pesante, angoissante. Il tolère à peine le reflet de son visage dans le miroir, cet inconnu qui lui fait face, celui qui lui a pris sa place depuis bien longtemps pour le seul profit de plaire aux autres. « Who are you, Liev ? Who are you ? » Il ne se rend pas compte qu’il prononce ces mots à haute voix. Impossible pour lui de se souvenir de qui il était avant de devenir ce que les autres voulaient qu’il soit.

Il finit par baisser la tête, relâchant la pression, caressant du bout des doigts la main de Danaé comme s’il s’agissait de la dernière corde qui l’empêcherait de dériver au lointain, dans les eaux troubles de sa pensée. Dans sa tête, la même question résonne encore et encore. What do you want ? C’est la question piège, la question sur laquelle tout repose. Une mauvaise réponse et tout le monde s’écroule. Que veut-il ? Les réponses sont nombreuses. Une nouvelle guitare. Revoir sa mère. Remonter le temps et réparer les choses qu’il a laissé cassées à Anchorage. Un sens à donner à sa vie. Embrasser Sun. Etre lui-même. Réparer son père. De quoi payer l’opération de Booboo, blessé à la patte. Un autre verre de whisky.

« It’s like I’ve forgot who I was underneath it all. I feel like a fraud. I see all those people who like me because they have this idea of me – bu-but, this is not me, this is not who I am. And on the other hand, I have these few people who seem to like me, my true self – and I don’t even know why – and I’m just afraid… What if, what if this guy they think they know isn’t even me? What if it’s just another fraud, another lie I made up and even I don’t know about because my mind is so fucked up? »

A cet instant précis il peut la sentir la douleur. Remontant le long de son dos, inondant ses poumons d’un liquide glacial et électrique à la fois, comme composé de milles aiguilles lui entaillant les plaies déjà infectées de l’âme. Il peine à retrouver son souffle, ses repères, ses remparts. C’est vif, c’est brut. Par-dessus tout, c’est insupportable.

« I can’t… How ? How did you do it? How did you change? I don’t believe you when you say you were like me. You are everything… everything but me. You’re always smiling and doing cool stuff and you cheer people up and people like you for who you are and not who you pretend to be and… And… And I don’t know but you’re everything I’m not and I just want to be like you, even if it’s just five percent like you, because anything like you is better than anything like me. » S’il avait été complètement maître de lui, il n’aurait pas aimé avouer les choses de cette façon à Danaé. Bien sûr qu’elle est quelqu’un de cool et qu’il l’admire beaucoup, pour ne pas dire entièrement. Mais seulement… Il se sent comme trahi, trahi par lui-même. Parce que Danaé représente tout ce qu’il rêve d’être et qu’une partie de lui a honte de l’avouer, comme un secret un peu indigne, un peu coupable. Parce que c’est l’ordre naturel des choses, les êtres lumineux comme Danaé attirent les moucherons comme lui. Il espère qu’à force de la coller partout il finira par lui dérober un fragment de lumière, n’importe quoi qui le fasse sentir un peu moins misérable. En attendant, il se cogne surtout dans tous les sens et les bleus de son esprit l’ont épuisé. Ce n’est pas ce soir qu’il remportera la bataille contre lui-même.

« Tell me what to do, Danaé. Give me the answer of all my troubles. Anything that could wake me up. Anything that could make me feel a little more alive. Anything that could save me. »
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shout at the moon (danaé)

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