Chance ou fatalité ? [Pv Abigaïl]
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Chance ou fatalité ? [Pv Abigaïl]

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MessageSujet: Chance ou fatalité ? [Pv Abigaïl] Chance ou fatalité ? [Pv Abigaïl] Icon_minitimeLun 3 Aoû - 17:28

Aaron sortait toujours la nuit pour la simple raison qu'il n'arrivait jamais à dormir très longtemps. De plus, cela le faisait bouger en l'entraînant. De ce fait, il ne voyait pas de raison pour laquelle il n'irait pas faire une patrouille quelque part. Il déteste rester sur place à ne rien. D'autant plus dans cet endroit qu'il ne pouvait tout simplement pas supporter. La seule raison pour laquelle il restait dans le bungalow d'Arès était ni plus ni moins pour protéger son oncle et son grand-père. Sachant qu'il allait beaucoup marcher et que plus vite il sera parti du bungalow, plus vite il se sentira mieux, Aaron décidait de ne mettre que le strict nécessaire. Soit un pantalon, des bottes, une ceinture et son glaive rangé à sa ceinture.

Les armures n'étaient pas trop mal, mais il n'aimait pas en mettre. Il trouvait cela assez inconfortable et puis avec sa peau d'acier, il jugeait qu'il n'en avait pas besoin. Aaron sortait du bungalow sans faire de bruit pour ne pas réveiller les autres et qu'on lui pose des questions qui l'ennuierait énormément. Déjà qu'il n'apprécie pas ses " frères" en raison de la chose qui lui sert de père et qui hante même ses nuits, il n'était pas question qu'on vienne le questionner sur ses choix qu'il fait. Une fois sorti du bungalow, il marchait tranquillement au travers tout le campement. Passant devant d'autres bungalows, la forge, et même la grande maison où réside les professeurs ainsi que l'infirmerie. Un lieu qu'il n'aime guère et qu'il évite d'approcher de trop d'ailleurs.

Continuant sa marche, Aaron arrivait finalement à l'entrée du campement et n'hésita pas un seul instant pour sortir et aller dans la forêt. Le lac aurait été un bon choix, mais pas assez bien pour s'entraîner à courir. Or, à peine Aaron était-il sorti du campement qu'il s'était mis à courir avec une assez bonne allure. Selon lui et ce qu'il sait, courir toujours au même rythme permet de s'y habituer, mais pas de progresser. Au final, il augmentait sans cesse son rythme quitte à être essoufflé à la fin.

Aaron enjambait les racines et n'hésitait pas un seul instant à faire des zigzags entre les arbres pour rendre cela plus amusant. Seulement, il n'avait pas prêté assez attention aux alentours et avait trébuché sur une racine se soulevant. Cela l'avait fait dégringoler sur le sol en roulant, roulant... S'écorchant contre une roche lui entaillant le mollet assez profondément avant de se cogner contre un arbre. Aaron était à moitié sonné et cherchait à reprendre ses esprits en se demandant ce qu'il lui était arrivé. Ce qu'il ne savait pas, c'est qu'il se trouvait à la lisière de la partie sombre de la forêt.
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MessageSujet: Re: Chance ou fatalité ? [Pv Abigaïl] Chance ou fatalité ? [Pv Abigaïl] Icon_minitimeLun 3 Aoû - 19:24

❝Each meeting occurs at the precise moment for which it was meant. Usually, when it will have the greatest impact on our lives. ❞
Chance ou fatalité ? w. Aaron D.

Abigaïl était assise sur une branche d'arbre, silencieuse dans l'espoir de n'alerter aucune Harpie, ni aucun autre monstre qui rôderait dans la forêt. Elle commençait à s'habituer à ces virées nocturnes, pendant lesquels elle se plaignait aux astres. Quand elle était jeune, sa mère, pour cacher l'identité de son géniteur, lui conseillait de faire appel aux étoiles et à la Lune, expliquant à l'enfant avide de réponses qu'il y avait été appelé un jour. Bien que le satellite ne lui ait jamais répondu et qu'Abi enfant pensait son père mort, elle développa cet amour pour l'espace et les planètes, devenant par la suite une « astronome en herbe », comme l'appelait sa grand-mère. Le ciel étoilé était peut être le seul tableau qui lui était familier ici bas.

Un bruit se fit entendre, et elle se figea. Quelque chose arrivait à vive allure, entre les feuilles. Elle se recroquevilla par réflexe, amenant ses jambes près de sa poitrine, pour se dissimuler un maximum. Elle regarda avec curiosité et un peu d'appréhension une chose informe descendre les bois, et arrêter sa course un peu plus bas. L'arbre cogné provoqua un bruit sourd, et fut quelque peu secoué, réveillant les oiseaux qui s'envolèrent, paniqués par le grabuge. Abi descendit doucement de l'arbre, et avec toute la délicatesse qu'elle put, marcha par petits pas. Au fur et à mesure qu'elle s'approchait, elle reconnut la forme d'un homme. Torse nu.

Elle aurait bien rit s'il n'était pas si tard, et si la nuit n'était pas si noire. Pour qui se prenait-il, à se balader la nuit, torse nu par dessous tout ? C'est lorsqu'Aaron essaya de se relever qu'elle le reconnut. Elle se glaça sur place, et se sentit d'un coup nerveuse. La pensionnaire l'examina, toujours de loin. Il avait réussit à s'asseoir, adossé contre l'arbre, mais à en juger par sa mine, il était encore sonné. Elle s'approcha, et à chaque pas, ses joues prenaient de la couleur. La Sang-Mêlée espérait toutefois que, étant peu éclairée, son teint n'était pas visible.

Il ne suffit qu'un jet de lumière de la Lune pour qu'elle puisse voir son mollet ensanglanté. Soudainement inquiète, elle s'avança, oubliant courage et timidité pour lui venir en aide. Accroupie à côté de lui, elle posa une main sur son épaule.

- Est-ce que tout va bien ?

Son timbre de voix tremblait légèrement, mais elle s'efforçait de sonner aussi amicale que possible. Son mollet avait l'air en mauvais état. Il s'était vraisemblablement écorché, et le fait de rouler bouler dans une forêt avait ouvert un peu plus profondément la plaie, et surtout, l'avait salie. Elle reconnut même un peu de mousse, elle en déduit donc qu'il s'était blessé à cause d'un rocher. Il fallait nettoyer ça au plus vite, ou l'infection se propagerait. Un peu de nectar et l'affaire serait réglée.

Sauf qu'Abi n'avait ni nectar, ni eau, ni désinfectant. Réalisant qu'elle avait toujours sa main posé sur son épaule nue, elle la retira vivement. Elle le regarda reprendre ses esprits, et tout en se concentrant sur son mollet, la Demi-Déesse dit, un peu alarmée.

- Il faudrait mieux t'emmener à l'infirmerie...

Une nouvelle fois, Aaron était blessé en sa compagnie. La jeune fille commença à penser que le seul moyen de l'approcher était donc de se débrouiller pour qu'il lui arrive les pires galères possibles.
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MessageSujet: Re: Chance ou fatalité ? [Pv Abigaïl] Chance ou fatalité ? [Pv Abigaïl] Icon_minitimeMar 4 Aoû - 17:45

Aaron avait roulé pendant un petit moment sur une pente raide et s'était écorché la plaie pour au final se cogner contre un arbre. En se redressant, il avait machinalement touché sa plaie et cela avait eu pour effet que d'augmenter la douleur. Abruti ? Idiot ? Non. Pas le moins du monde. Il ne peut toutefois pas s'empêcher de toucher une blessure lorsque celle-ci est sur lui. Et à chaque fois, cela revient à amplifier la douleur. Aaron savait pertinemment que cela arriverait au fond de lui, mais il ne peut s'empêcher de toucher sa plaie pour empêcher le sang de couler, aussi infime, soit-il. Mais cela, qu'en dehors des combats.

Il avait donc enlevé sa main de sa blessure pour ne pas l'aggraver davantage que cela ne l'est déjà. Sa blessure au mollet saignait toujours, mais il ne pouvait pas mettre sa main ou rien faire d'autres. À chaque fois s'était la même histoire. Si seulement, il pouvait contrôler son don pour la douleur. Aaron ne souhaitait blesser personne hormis son "père. Cependant, il n'était pas en état ni encore apte à le faire. Aaron devra s'améliorer encore et encore pour pouvoir mettre une méchante raclée à ce qui lui sert de père et pouvoir protéger sa famille. Soit son oncle et son grand-père. C'est alors qu'il entendait une voix et il remarquait une personne envers qui il était redevable.

Regardant plus attentivement ce qu'elle faisait, Aaron maugréait, car il n'aimait pas qu'on prenne soin de lui. Cependant, il était obligé de se laisser faire malgré qu'il n'aimait pas cela. Mais il n'était pas question non plus qu'il la laisse faire ce qu'elle souhaite. D'ailleurs, lorsqu'elle lui parlait de l'infirmerie, son regard changeait du tout au tout. Il n'était pas question qu'il aille là-bas. Se redressant comme un piquet, il marchait en la regardant. Sa démarche faisait peine à voir. Il traînait sa jambe et rechutait de nouveau. "Lève-toi... Allez".

Aaron tentait de se lever, mais ne pouvait pas. La blessure lui faisait assez mal lorsqu'il se soulevait et il fallait qu'il ne la touche pas. Regardant vers la femme qui l'avait déjà, il se disait qu'il n'avait pas d'autres choix. " Pas d'infirmerie. Hors de question d'aller là-bas." Il l'avait hurlé en montrant un regard sévère et sérieux.
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MessageSujet: Re: Chance ou fatalité ? [Pv Abigaïl] Chance ou fatalité ? [Pv Abigaïl] Icon_minitimeMar 4 Aoû - 21:15

❝Each meeting occurs at the precise moment for which it was meant. Usually, when it will have the greatest impact on our lives. ❞
Chance ou fatalité ? ft. Aaron D.

Abigaïl restait sans voix devant le comportement d'Aaron. Elle était blessée par son rejet, mais il ne pouvait pas comprendre quel chagrin il pouvait créer en elle en simplement quelques mots. Il ne connaissait pas les sentiments timides qu'elle gardait précieusement, un amour silencieux qui attendait patiemment son tour d'être révélé, en vain. Sa confiance en elle chuta d'un coup, la laissant perdue un moment. Sa rage dans sa voix… Il était bien un digne fils d'Arès. Quoi qu'il puisse faire, le pauvre Sang-Mêlé était condamné à être ce fils. Voir celui qu'elle admirait pour sa force et sa volonté s'écraser à terre à chaque tentative de se relever lui fit beaucoup de peine. Abi ne souhaitait qu'une seule chose, c'était l'aider. Toutefois, c'était le genre de loup solitaire qui préférait recoudre lui même ses blessures plutôt que de demander de l'aide.

- D'accord ! D'accord, pas d'infirmerie, dit-elle doucement, dans l'espoir de le calmer un peu. Mais ne hurle pas, les Harpies pourraient nous entendre et là on aura de gros problèmes.

Elle s'approcha un peu de lui pour examiner sa blessure à nouveau. Sans surprises, la plaie faisait peine à voir. S'il continuait à se débattre, c'est bien sa jambe qu'il perdrait. Elle respira un bon coup, lui fit son sourire le plus sincère (qui ressemblait en réalité, à cause de sa nervosité, à un rictus timide), elle lui demanda de s'asseoir. Abi l'informa sur l'état de sa plaie et de ce qui pourrait arriver s'il ne se soignait pas, essayant du mieux qu'elle put de le convaincre d'aller à l'infirmerie. En jetant un nouveau coup d'œil, elle remarqua que la mousse arrachée à la pierre qui l'avait entaillé était violette.

Un vent de panique la prit en plein fouet. Sa voix se perdit dans sa gorge un instant. La fille de Dionysos connaissait cette plante, et elle était vénéneuse. Un coup d'œil autour d'elle et elle trouva les fleurs nécessaires à l'extraction du poison. Le seul bémol, c'est qu'elles étaient encore sous la forme de bourgeon.

- Oh, et puis merde. Siffla-t-elle, nerveuse. Ne. bouge. surtout. pas.

La jeune femme entoura de ses mains deux bourgeons, et se concentra. La plante mûrit, et on pouvait voir entre ses doigts les bourgeons éclore. Arrivées à maturité, les deux fleurs furent arrachées et elle se retourna vers Aaron, un peu indécise.

- Il faut absolument extraire le poison. Et j'ai ma technique mais… Tu ne vas pas apprécier…

Abigaïl se tenait devant lui, deux fleurs à la main, incertaine. Elle avait peur de sa réaction, peur qu'il s'énerve de nouveau, peur enfin qu'il ne l'accepte pas. Son pouvoir était lié à la folie, au poison… Et elle cachait ce don qui répugnait les autres pensionnaires. C'était pourtant la seule option.
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MessageSujet: Re: Chance ou fatalité ? [Pv Abigaïl] Chance ou fatalité ? [Pv Abigaïl] Icon_minitimeMar 4 Aoû - 22:18

Aaron ne voulait pas crier. Loin de là, mais au vu de l'état de sa blessure et du fait qu'il ai augmenté la douleur comme un imbécile, il n'avait pu réfréner sa rage dans ses paroles. Il restait alors allongé, bien qu'il tentât de se lever en vain. Aaron n'aimait pas l'assistance d'autrui. Pourtant, en réfléchissant, il devait passer outre ses barrières d'insolence qui le réfrénait pour se faire des amis. Cependant, il n'y arrivait pas et ne savait pas comment s'y prendre pour grandir convenablement. Comme une personne normale en somme. Abigaïl marchait en venant vers lui et acceptait à condition qu'il ne hurle plus pour ne pas attirer les harpies. En temps normal, les harpies ne lui poseraient pas de problème si elles étaient seules, mais vu son état, il devait obtempérer malgré lui.

Ne pouvant rien faire hormis attendre, Aaron repensait au fait qu'elle lui avait déjà aidé et qu'il n'avait pas eu le temps de la remercier pour ce qu'elle avait fait. Le moment était donc propice pour le lui dire. Personne n'était au tour de lui et personne ne pourra se moquer de lui. D'ailleurs, la raillerie était une chose qu'il n'aimait pas. Il réfléchissait donc comment faire pour le lui dire. La meilleure façon de lui dire serait de le faire cash, mais il ne savait pas s'il s'agissait de la meilleure solution. Malheureusement, réfléchir n'était pas son fort et la patience non plus. Deux choses auxquelles il faisait face en ce moment même.

En voyant le visage que prenait celui d'Abi, Aaron était intrigué. Oui, il connaissait son nom et avait pris la peine de savoir qui l'avait soigné par le passé. S'était d'ailleurs une personne de l'infirmerie qui lui avait dit. Quoi qu'il en soit, il regardait sa blessure et comprenait un peu l'expression du visage d'Abigaïl. Son état avait empiré. Décidément, il enchaînait les gaffes. Hélas, si s'était à refaire, il ne le ferait pas. Bien que cela puisse de nouveau se produire. D'ailleurs, Aaron repensait au fait qu'il ne croisait Abigaïl en tête-à-tête uniquement lorsqu'il est blessé.

- Oh, et puis merde. Siffla-t-elle, nerveuse. Ne. bouge. surtout. pas.

Bouger ? Il n'en était pas capable de toute manière vu son état. Et s'il le faisait, cela ne ferait qu'empirer les choses. Finalement, il baissa toutes ses défenses pendant un bref instant et ce bref instant. S'était juste après qu'elle soit revenue en lui disant que cela ne lui plaira pas.

- Vas-y et merci pour l'autre fois.

Aaron avait dit ce qu'il avait eu à dire, mais il était fiévreux et avait du baisser ses défenses pour ne pas trop force à penser. Cela était dur pour lui de se montrer à nu devant une personne, mais il n'avait pas eu le choix. Elle était la seule envers qui il pouvait se tourner pour le soigner et accepter sa façon d'être. En plus de ses deux amies. Il continua de la regarder en laissant la transpiration huiler son torse et se demandait ce qu'elle allait faire.
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MessageSujet: Re: Chance ou fatalité ? [Pv Abigaïl] Chance ou fatalité ? [Pv Abigaïl] Icon_minitimeMar 4 Aoû - 23:00

❝Each meeting occurs at the precise moment for which it was meant. Usually, when it will have the greatest impact on our lives. ❞
Chance ou fatalité ? ft. Aaron D.

Elle fut quelque peut rassurée lorsqu'il accepta, mais la fin de sa phrase la fit sourire. Toute la tension était retombée soudainement, et elle ne put s'empêcher de laisser un petit rire mélodieux et doux sortir de ses lèvres, qui n'avait en aucun cas la vocation d'être blessant.

- Tu me remercie pour la dernière fois ? Tu sais, si tu t'es retrouvé dans cet état avec cette flèche dans ta jambe, c'était ma faute. Enfin, pas tout à fait, en fait, c'était cet Hermès qui m'avait fait une farce, du coup j'ai tiré de travers, parce qu'en fait, il…

Elle commençait à s’emmêler dans ses explications un peu confuses. Abi était un peu honteuse face à lui. Un entraînement de tir à l'arc, leur toute première rencontre, et sa toute première gaffe. Déjà maladroite en ce qui concerne les armes, l'idée de tenir un arc pendant tout le cours ne lui plaisait pas tellement. Wesley Lincoln, Hermès chapardeur et fourbe, avait eu la bonne idée de la faire passer au bizutage à ce moment précis. Et quand on tire une flèche sans entraînement… Ça finit toujours mal. Le pauvre Aaron qui était parti récupérer les flèches près de la cible était devenu cette cible. Bien sûr, elle avait essayé de se racheter en s'occupant de lui toute la nuit, en restant à son chevet, mais lui amener de l'ambroisie n'était pas vraiment un rachat adéquat. Oh, comme elle s'en voulait. Rien que le souvenir de cette maladresse lui fit monter le rouge aux joues.

- Bref, enfin, voilà. C'était ma faute. Tu ne me dois rien.

La Demi-Déesse prit une grande feuille de l'arbre le plus proche, et passa délicatement sa main sur elle pour la nettoyer. S'agenouillant près du mollet d'Aaron, elle la passa sur la plaie sans appuyer, pour ne pas lui faire de mal, et se débarrassa de la terre et des feuilles qui s'y étaient collés. Elle s'arrêta un instant, lui souriant.

- Fais moi confiance, s'il te plaît. Prononça t-elle, et son anxiété se faisait sentir dans sa voix.

Abi prit doucement sa jambe, et la tint droite. Elle posa ensuite les deux fleurs de telle sorte que les tiges de pollen rentrent directement en contact avec la plaie. Bien sûr, cela devait brûler un peu, mais pas de chance pour le jeune homme, ce qui suivrait n'allait pas être agréable non plus. Elle soupira, se concentra de nouveaux, et les pétales se mirent à luire d'une lueur violacée. Les deux fleurs commencèrent à prendre des couleurs, du bout des pétales à la tige, elles devinrent noire, pompant le poison de la blessure. Abi ferma les yeux de douleur. Le processus n'était guère amusant.

Le pouvoir de la fille de Dionysos était simple. Elle était capable de rendre les plantes venimeuses en leur transmettant ses mauvais souvenirs et ses sentiments les plus noirs. Ses adversaires, s'ils rentraient en contact avec ce venin, se remémoraient leurs pires cauchemars, et étaient tourmentés à en devenir fou tant que ce poison serait dans leurs veines. Mais le processus inverse était possible. Elle pouvait à son tour absorber un poison, mais il y avait un prix à payer. En effet, extraire cette substance revenait à vivre à son tour les cauchemars de la victime à sauver.

En absorbant grâce aux fleurs le poison d'Aaron, elle vécut soudain quelques bribes des cauchemars du jeune homme. Elle vit une femme, un appartement saccagé, un monstre. Puis le noir complet. La seconde fleur se mit à pomper le reste de la substance toxique, et elle vit un homme, grand, musclé, intimidant, dont le rire mauvais sonnait dans ses tympans. Arès. Une fois toute la toxine stockée dans la plante, elle retrouva la vue, et sentit quelques larmes couler de ses joues. Abi les essuya d'un revers de manche. Elle se releva en prenant soin de retirer les fleurs de la plaie, et resta légèrement hébétée un instant.

Il ne fallait pas qu'il sache ce qu'elle avait vu. Surtout pas. La jeune femme évita son regard pour la énième fois, prête à être jugée. Prête à être rejetée. Elle non plus n'aimait pas les railleries, les moqueries, tout ce qui l'avait meurtrie plus jeune venait du jugement des autres. Bien sûr, elle s'efforçait de ne pas écouter ce que disaient ceux qui perdaient leur temps à la blesser mais… Elle ne voulait que s'intégrer. Qu'être acceptée.

Allait-il l'accepter, maintenant qu'il avait découvert son pouvoir toxique, lui qui haïssait le poison ?
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MessageSujet: Re: Chance ou fatalité ? [Pv Abigaïl] Chance ou fatalité ? [Pv Abigaïl] Icon_minitimeMer 5 Aoû - 0:21

Aaron la regardait très attentivement. Ne pouvant rien faire de toute manière, il préférait voir quel tour elle allait utiliser afin de pouvoir s'en servir à son tour au cas où il n'y aurait personne. Après tout, il sera surement maintes fois blesser et s'il n'y a pas de guérisseur alors il faudra qu'il sache se débrouiller. Néanmoins, il ne pouvait se permettre de la laisser faire n'importe quoi avec son corps. Si bien qu'il surveillât chaque fait et geste malgré la fièvre qui était de plus en plus palpable, faisant jouer un orchestre de tambours dans son crâne. Ce qu'elle faisait semblait vraiment normal au premier coup d'œil, mais Aaron ne se doutait pas de ce qu'elle allait faire par la suite.

Le sourire qu'elle lui avait fait et les mots qu'elle lui avait dits le soulageaient un peu à vrai dire. Certes, il avait reçu une flèche et s'était-elle qui l'avait tiré. Cependant, si ce qu'elle disait était vrai, dans ce cas, il allait devoir rendre visite à ce fils d'Hermès. Sa rage reprenait un peu le dessus, mais de façon très soudaine et rapide avant de s'évanouir tel une traînée de poussière virevoltant avec le vent soufflant. Lorsqu'elle lui demandait de lui faire confiance, Aaron avait failli se raidir, mais il s'était retenu. Faire confiance était une tâche très dure pour lui, mais il ne pouvait pas faire autrement à l'heure actuelle. Il ne fermait cependant pas les yeux et restait concentré sur ce qu'elle faisait. Malgré la fièvre qui grimpait en flèche.

Elle posait alors des fleurs sur sa plaie le faisant grimacer. Malheureusement, ce n'était rien et lorsqu'il sentait quelque sortir de son corps, une cuisante douleur lui parvenait au crâne. Aaron n'aimait pas ce traitement. Cela est véridique. Il n'arrivait toutefois pas à bouger et n'aurait pas pu se rendre à un endroit plus adéquat pour se faire soigner. D'ailleurs, réfléchir était trop dur. Si bien qu'il se concentrât sur le fait de supporter cette douleur. Bien que cela ne durât pas trop longtemps, il avait eu l'impression que la douleur ne faisait qu'amplifier sa fièvre le rendant tout tremblant et dégoulinant de sueur.

Lorsqu'elle eut fini ce qu'elle a fait, Aaron était encore tremblant, mais il la regardait et se disait qu'il ne fallait pas qu'il lui crie dessus. La fièvre était même palpable au point dans devenir presque insupportable. Crier ne ferait qu'aggraver les choses pour lui et se prendre la tête non plus. De ce fait, il venait à la regarder et sourit très légèrement en tendant une main pour la poser sur ses cheveux en lui caressant ceux-ci.

- Te faire confiance n'était pas une si mauvaise idée après tout.

La fièvre avait empiré et il transpira au point que cela se voit complètement. Il la regardait et se disait que son don était une bénédiction selon lui et bien qu'il disait ce qu'il pensait, la douleur qu'il ressentait continuait de lui tambouriner le cerveau...
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MessageSujet: Re: Chance ou fatalité ? [Pv Abigaïl] Chance ou fatalité ? [Pv Abigaïl] Icon_minitimeMer 5 Aoû - 10:28

❝Each meeting occurs at the precise moment for which it was meant. Usually, when it will have the greatest impact on our lives. ❞
Chance ou fatalité ? w. Aaron D.

Lorsqu'il caressa ses cheveux, elle rougit, et sentit son cœur palpiter d'amour. Pour la première fois, elle plongea ses yeux dans les siens, et elle profita d'un instant qu'elle ne pensait jamais vivre avec lui, surtout pas dans de telles circonstances. La jeune femme vit alors d'énormes gouttes de sueur sur son visage. Elle prit délicatement la main d'Aaron et la posa sur sa propre joue, et vit à quel point il était brûlant. De sa main gauche qu'elle posa sur son front, elle se rendit compte de la gravité de la fièvre qui menaçait le jeune homme.

- Tu es fiévreux ! était la seule chose qu'elle trouvât à dire, bien qu'elle se doutait qu'il était forcément au courant de sa situation.

Elle l'aida à s'adosser contre l'arbre le plus proche, et jeta un coup d'oeil vif aux alentours. Cette forêt regorgeait de plantes, utiles à tous usages. Les Déméter, qui étaient peut être les plus accueillants des pensionnaires, l'avaient initiée à quelques secrets de guérison, ce qui l'avait grandement aidé, notamment lors des parties de Capture l'Étendard pendant lesquels elle arrivait à atténuer une douleur quelconque pour augmenter ses chances de faire gagner son équipe. Mais il fallait maintenant trouver les bonnes fleurs et feuilles. Ce qui n'était pas forcément facile dans le noir.

C'est alors qu'elle vit dans l'écorce d'un chêne un visage se dessiner. Une dryade apparut alors, sortant du tronc, visiblement mécontente. Elle avait dû été réveillée par la chute d'Aaron. Un peu d'espoir naquit dans le cœur d'Abi. Les nymphes étaient peut être connues pour être de vraies chipies têtues comme pas deux, mais elles pouvaient se montrer bienveillantes si la demande leur était faite convenablement. La Sang-Mêlée regarda Aaron un instant, puis s'approcha doucement de la créature pacifique, un sourire aux lèvres.

- Bon-bonsoir. On est désolés si on t'a réveillé, et on aurait pas dû, c'est vrai. Mais dis moi ma belle, tu ne sais pas où je pourrais trouver de quoi soigner une blessure ?

La dryade souleva un sourcil, l'air hautain mais toutefois satisfait, puis disparut dans son écorce. Abi savait que si elle ne revenait pas, elle devra chercher seule dans la forêt de quoi soigner le blessé, et ça allait prendre beaucoup de temps. Et que faire si elle tombait sur un des monstres qui rôdaient par ici ? Elle comptait vraiment sur la demoiselle. Après quelques minutes, ladite femme refit surface, portant une écorce taillé en bol remplit d'eau d'une main, et de l'autre, quelques plantes. Abigaïl soupira de soulagement. La remerciant du fond du cœur, elle la débarrassa des affaires qu'elle avait apporté. La nymphe disparut une nouvelle fois, laissant un bâillement faire écho entre les autres chênes de la forêt.

Elle posa à terre le bol, et fit tremper deux des feuilles du lot. C'était une sorte d'infusion, un peu comme un thé ayant de nombreuses propriétés médicinales. Elle laissa le récipient de côté, pour que la tisane repose un instant. La jeune femme écrasa une fleur dans sa paume, ainsi qu'une poignée de feuilles, et elle s’efforça autant qu'elle le put de mélanger les deux bouillies qui n'avaient pas l'air bien appétissants une fois homogénéisés. Elle laissait de temps à autre son regard valser entre ses mains et le visage d'Aaron pour l'ausculter. Une fois la crème complétée, elle prit une feuille de chêne, dans laquelle elle répartit la préparation.

Abi sourit à Aaron et posa l'énorme feuille en guise de pansement sur la plaie. Il n'avait plus qu'à boire l'infusion et se reposer.
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MessageSujet: Re: Chance ou fatalité ? [Pv Abigaïl] Chance ou fatalité ? [Pv Abigaïl] Icon_minitimeMer 5 Aoû - 13:38

Aaron commençait peu à peu à délirer. Bien que le poison eût été retiré, il y en avait eu assez pour lui faire monter une forte fièvre. Sa fièvre le faisait transpirait et il pestait intérieurement contre Arès. LA raison ? Il n'y en avait pas, mais comme il souffrait d'un terrible mal de crâne et qu'il cherchait un coupable, son père était désigné d'office. Peu lui importait les raisons maintenant. Il maudissait son père à tel point qu'il ne le supportait plus du tout. Et que le moindre prétexte était bon pour l'accuser à tort. Aaron savait qu'il n'était pas en cause pour ce qu'il lui arrivait en ce moment et que s'était un peu gamin de sa part. Toutefois, il ne pouvait en être autrement de sa part. Tout du moins, tant qu'il ne l'aura pas affronté et vu de ses propres yeux.

Quoi qu'il en soit, pour le moment Aaron se concentrait sur une chose. Et cela était nul autre que de supporter la douleur du traitement. D'ailleurs... Était-il fini ? Il ne savait pas, mais espérait que oui. En voyant Abigaïl poser sa main contre son front, il souriait un peu, mais arrêtait rapidement lorsqu'elle perdait son sourire. Son état aurait-il empiré ? La blessure était-elle plus grave qu'elle pensait ? Aaron n'en savait rien, mais lorsqu'elle disait qu'il était fiévreux, il rigola en toussant et contractant ses muscles. D'ailleurs, lorsque ses muscles se contractaient, sa blessure au mollet lui lâcha une complainte assez douloureuse de sa bouche. Il n'aurait pas dû rire, mais ce qu'elle avait dit était comique.

Abigaïl l'avait aidé pour qu'il puisse s'adosser contre un arbre, mais à la suite de cela, il fermait les yeux. La douleur lui faisait suffisamment mal pour qu'il ait de la peine à garder les yeux ouverts. Néanmoins, il ne voulait pas non plus s'endormir. De ce fait, il ouvrait de nouveau les yeux mi-clos afin de ne pas recevoir trop de luminosité. En regardant avec le peu de champ de vision qu'il avait, il ne voyait plus Abi et se demandait si elle l'avait abandonné. Peut-être n'aurait-il pas du lui faire confiance. Il ne supporterait pas de se faire avoir ainsi. Et si cela devait arriver un jour, s'en doute irait-il chercher des comptes à la dite personne lui ayant causé du souci.

Cependant, Aaron la revoyait revenir vers lui avec quelque chose entre ses mains. Cela le soulageait et l'effrayait. Soulager de voir qu'elle n'était pas partir, mais effrayer de savoir qu'il était à sa merci encore une fois. Il n'aimait pas trop cela, mais devait obtempérer contre son gré comme au début. De toute manière, il n'était pas en état de dire quoi que ce soit. Lorsqu'il sentit quelque chose de froid sur sa plaie, il se tendait légèrement avant de se rasseoir en se détendant petit à petit. Elle lui plaça ensuite autre chose sur sa plaie et ouvrait les yeux entièrement pour la regarder. Sa fièvre n'avait pas encore baissé et il était chaud brûlant, mais il osa faire un geste qu'il n'aurait pas fait d'ordinaire. Un geste de gratitude à son égard. La prenant par la taille, il la mettait à ses côtés et lui déposait un baiser sur le front.

- Merci Abigaïl.

Cette fois, il avait réussi à le lui dire avant qu'elle ne parte. Il ne savait pas si la confiance qu'il lui avait accordée était une bonne chose. Cependant, il l'aurait regretté s'il ne l'avait pas fait. Selon lui, s'était la meilleure chose à faire pour le moment...
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MessageSujet: Re: Chance ou fatalité ? [Pv Abigaïl] Chance ou fatalité ? [Pv Abigaïl] Icon_minitimeMer 5 Aoû - 14:21

❝Each meeting occurs at the precise moment for which it was meant. Usually, when it will have the greatest impact on our lives. ❞
Chance ou fatalité ? w. Aaron D.

Abigaïl ne pouvait s'empêcher de penser à quel point il était beau quand il riait. Son visage décontracté, et sans cet air sérieux, il n'avait plus du tout l'air d'un loup, au contraire. S'il souriait davantage, il aurait été le préféré de tous, c'était certain. Abi commençait tout juste à comprendre ce soucis de solitude qu'Aaron pensait nécessaire, et ce grâce aux révélations du poison. Quel dommage, pensait-elle, qu'il ait vécut tant de mésaventures.

Lorsqu'elle sentit une main entourer sa taille, elle se figea. Se sentant soudain nerveuse, elle le regarda alors qu'il la posait délicatement contre elle. Elle sentit une douce chaleur l'entourer, et il lui arracha quelques battements de cœur. La jeune femme écarquilla les yeux lorsqu'il déposa un baiser sur son front. Sa timidité prenait le contrôle et elle se contenta de murmurer un « pas de quoi » assez nerveux.

- Tu sais, c'est pas grand-chose. Et puis, c'est une dryade qui m'a tout ramené j'ai juste… Enfin si, la préparation, je l'ai faite, mais…

Perdue encore une fois par sa nervosité, elle ramena ses jambes contre sa poitrine, par automatisme. Regardant le sol, elle finit par dire quelques mots, une phrase honnête en soi.

- Bref. L'important maintenant, c'est que tu te sentes mieux.

Elle ne voyait que deux possibilités. Soit il était sincère et au final, très amical comme type, soit il savait ce que cachait son cœur et il jouait avec elle. Abigaïl avait déjà été dupée par quelques Australiens alors qu'elle vivait encore à Canberra. Elle se rappelait les beaux surfers qui lui faisaient tourner la tête, à lui promettre un amour qu'ils n'avaient évidemment pas pour elle. Ses yeux se remplirent de larmes à l'idée qu'il puisse être lui aussi un de ces hommes là sans considération pour l'amour, mais elle se ressaisit. Ce don du théâtre qui lui venait de son père lui avait servit à cacher toutes ses peines jusque là, et elle continuait à l'utiliser. Elle ne voulait pas paraître faible, pas devant lui. Elle sourit au fils d'Arès, et se pencha au dessus de lui pour lui mettre entre les mains la tisane qui avait maintenant reposé et était prête. Abi espérait que la tisane lui ferait redescendre la fièvre. Elle déposa une nouvelle fois mesurer sa température, sa paume contre son front, paume qu'elle retira rapidement, anxieuse à l'idée d'envahir son espace et de l'énerver une fois de plus.

- Bois ça, c'est un peu comme un thé… sauf le goût, c'est pas très bon, je t'avoue.

La jeune femme essayait au mieux de passer outre les petits papillons qui virevoltaient dans son ventre. Quelle soirée...
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MessageSujet: Re: Chance ou fatalité ? [Pv Abigaïl] Chance ou fatalité ? [Pv Abigaïl] Icon_minitimeMer 5 Aoû - 15:46

Aaron avait fait un geste qu'il n'aurait jamais fait. Toutefois, il n'était plus vraiment lui-même. Un loup solitaire qui reste seul afin de se protéger d'autrui. Non, en ce moment, il n'avait plus cette coque qui le protéger de tous. Il montrait ouvertement ses faiblesses sans le vouloir et il délirait dans sa tête en imaginant des combats contre son père en statue. Il ne l'avait jamais vu et ne pouvait pas dire si oui ou non, il existait vraiment. Oui, il pensait vraiment que cela serait bien s'il n'existait pas. Hélas, il savait que cela n'était pas le cas. Après tout, les dieux existaient bel et bien. Signifiant que son père existait bien lui aussi.

Quoi qu'il en soit, Aaron regardait Abigaïl et se demandait s'il devait continuer ainsi. Il ne savait pas ce qu'il ressentait pour elle et ne savait pas comment exprimer sa gratitude. Que ce soit pour l'entêtement qu'elle mettait à le soigner alors qu'il lui avait crié dessus ou pour les mots qu'elle prononçait. De plus, elle avait pris le temps de préparer quelque chose pour qu'il se sente mieux. Il ne savait pas ce que cette mixture pouvait être, mais il lui avait fait confiance jusque-là alors autant continuer. S'il devait regretter son choix, ce sera plus tard et pas maintenant. Ce serait de l'inconscience pure et simple de refuser de l'aide. Simplement, aurait-il assez de force pour le porter à ses lèvres.

Aaron se devait d'essayer, même si d'après Abigaïl la mixture n'a pas bon goût. Il n'avait pas prêté attention au fait que ce soit une dryade qui lui est donnée cela, mais avait entendu ce qu'il avait voulu entendre. Des mots pour le rassurer avant qu'il ne tente de la boire. Juste cela suffisait à le mettre un peu plus en confiance. De simples mots, de simples gestes. Regardant le contenu de la tisane, il le prit d'une main et la regardait anxieux avant de se décider lui-même a la porter à ses lèvres pour le boire d'une traite et l'avaler aussi sec. Le goût était infâme, mais il espérait que cela passera rapidement. Il regardait alors de nouveau Abigaïl. Était-ce une chance ou une fatalité ? Peut-être un peu des deux au final.

- J.. Je... Je te remercie.

Il osait alors franchir une barrière de plus et déposa un léger baiser sur le coin de ses lèvres. Aaron comprenait qu'elle ne cherchait pas à l'empoisonner ni à lui faire du mal. En fait, elle serait plutôt son ange protecteur. Après tout, elle avait toujours été là lorsqu'il avait eu besoin de soins. Il ne cherchait pourtant pas à se caser, mais pourtant voilà où il en est. Était-ce une erreur que d'avoir fait cela ? Est-ce que cela allait le ralentir dans sa progression pour devenir un demi-dieu capable de tenir tête à son propre père ? Il n'en savait rien et tout cela se voyait sur son visage tellement il était anxieux et inquiet. Même le simple fait de vouloir s'excuser était coincer dans sa gorge. Jusqu'à maintenant, il ne s'était jamais excusé pour quoi que ce soit et il ne comptait pas commencer aujourd'hui.
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MessageSujet: Re: Chance ou fatalité ? [Pv Abigaïl] Chance ou fatalité ? [Pv Abigaïl] Icon_minitimeMer 5 Aoû - 16:29

❝Each meeting occurs at the precise moment for which it was meant. Usually, when it will have the greatest impact on our lives. ❞
Chance ou fatalité ? w. Aaron D.

Elle ria légèrement lorsqu'elle vit l'expression d'Aaron. Effectivement, cette tisane était infâme. Abi elle même l'avait déjà bue et elle à l'époque, aurait peut être préféré souffrir plutôt que de boire ce thé. C'était le remède naturel le plus rapide que les Déméter aient inventés jusque là, et il fallait avouer que son efficacité s'était maintes fois avérée vrai. La jeune femme se sentait de plus en plus apaisée, presque confortable aux côtés de ce garçon. Elle avait maintes fois eut beaucoup d'appréhension, pensant qu'elle n'arriverait jamais à lui parler, ni même lui faire face plus de cinq minutes. Mais elle était bien là, assise à côté de lui.

Abigaïl devint rouge pivoine lorsqu'il déposa un léger baiser sur le coin de ses lèvres. Étrangement, elle ne l'aurait pas imaginé si doux. C'était trop précipité, trop soudain, elle qui n'osait même pas en rêver… Elle se mordit la lèvre, anxieuse. La peur montait en elle. Non, il était simplement fiévreux. Il délirait, c'était sûrement ça, il ne devait pas avoir toute sa tête et il ne savait pas ce qu'il faisait. Elle se consola tristement avec cette idée, qui ne lui plaisait pas. C'était pourtant ce qui lui semblait le plus logique en ce moment même.

Elle se leva, et fit quelques pas pour se calmer. La fille de Dionysos s'entoura de ses propres bras, regardant le ciel étoilé un instant, entre les feuilles de chêne qui dansaient au gré du vent. S'arrêtant un instant, Abi soupira. Elle ne savait pas ce qui lui avait prit de sortir ce soir. Elle ne le regettait pas, car si elle n'avait pas été là, il n'aurait pas cherché de l'aide et son état aurait été pire encore. Elle était pourtant partagée. Si elle n'était pas sortie, elle ne se serait pas posé autant de questions, et aurait peut être été plus sereine. Elle esquissa un sourire triste en le regardant, disant tout bas :

- Tu ne peux pas marcher dans cet état… Reposes toi, je surveille les alentours.

La Sang-Mêlée s'assit sur le rocher le plus proche, et vérifia que sa dague était toujours attachée à sa ceinture. C'était une petite dague de bronze céleste, légère, ornée de feuilles de vignes et de grappes de raisins. Elle était vraiment magnifique. Le seul souvenir du premier ami qu'elle eut à la Colonie, un Héphaïstos du nom de James qui disparut du jour au lendemain. L'arme lui avait sauvé la vie plusieurs fois déjà, et continuait à la servir sans jamais se briser.

Abi se laissa bercer par la douce mélodie de la forêt endormie.
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Chance ou fatalité ? [Pv Abigaïl]

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