Alors comme ça, Hermès le dieu des voleurs et messager des dieux et Iris messagère elle aussi des dieux, sortaient ensembles ? Qui se ressemble s’assemble, comme on dit toujours. De toutes manières, le contraire t’aurait étonné. Tu feuilletais ton exemplaire hebdomadaire de OlympiOops, le tabloïd que tu appréciais le plus traitant des sujets les plus gênants pour les dieux, monstres et créatures connues du monde mythologie. Du genre des photos du Minotaure bourré, il y a quelques années, déguisé en cow-drag-queen. D’ailleurs, c’était plutôt drôle de voir un monstre qui faisait trembler la pluparts des héros complètement ridiculisé. Tu avais entendu qu’il y avait eu des plaintes, seulement, elles n’avaient pas été retenues, pour X ou Y raisons, mais tu t’en fichais. Tu étais seule dans l’infirmerie, les autres étaient partis tu ne sais où, peut-être se balader, ou s’entrainer. En fait tu t’en foutais, de ça aussi. Tu étais seule, et c’était pas si mal comme ça. Enfin… seule. C’est beau dire. Tu étais entouré de patients, allongés sur les lits, qui étaient blessés, en convalescence et qui dormaient pratiquement tous. Au pas plus de cinq, c’était sûrement des imbéciles qui avaient un peu trop asticotés quelques montres ou tu ne sais quoi. Qui sait, peut-être des participants du dernier capture l’étendard, qui s’étaient un peu trop pris au jeu. En tout cas, ils n’étaient pas à proprement parlé tes patients. C’étaient plus ceux de tes collègues, comme Sunshine –ouais, la blondasse Appolon- et Marley, qui avaient été plus rapides que toi pour s’occuper des jeunes blessés. Mais après tout, ça ne te dérangeait pas plus que ça, elles avaient des pouvoirs plus intéressants que toi pour ça : la blondasse avait le pouvoir simple mais efficace –tu regrettais de le penser, mais c’était vrai- de guérison, et la fille de Déméter connaissais les plantes de guérison, après tout, sa mère est la déesse de l’agriculture et des moissons, en toute logique, les plantes, c’était leur domaine. Toi, tu n’avais que la patience envers les malades, compassion, de la douceur et de la compagnie à leur apporter. Certes, tu savais faire usage de tout ce qui était médicinale, mais tu préférais laisser tes collègues s’en charger, étant donné leur plus grande efficacité dû à leurs connaissances. Mais aujourd’hui, tu étais seule, et tu devais passer voir chaque patient pour leur donner ce dont ils avaient besoin, s’ils le demandaient. Heureusement pour toi, comme dit plus haut, ils dormaient tous comme des bébés, merci Morphée. M’enfin, tu allais commencer à lire l’article tout bonnement prévisible sur le nouveau couple olympien, lorsqu’une voix, trop forte pour une tel endroit, raisonna dans l’infirmerie. Tu posa le magazine pour te retourner, et découvrir un fils d’Hephaïstos que tu ne connaissais que trop bien, et que tu ne portais pas dans ton cœur d’Aphrodite, qui hurlait à la recherche d’une de tes collègues, un paquet sur le dos. Ah non, pardon, pas un paquet. Un héro, sans doute une fille. Tu t’avançais dans le couloir entre les lits, tes cheveux bruns attachés en un chignon coiffé décoiffé, te dirigeant vers Reynold en le toisant amèrement « Elle n’est pas là. Je suis seule aujourd’hui. » tu fis une courte pause, jetant un coup d’œil à la fille qu’il portait sur son épaule, visiblement évanouie. « Mets-là sur le lit, au lieu de crier comme une Harpie. Je te rappelle que nous sommes dans une infirmerie, et à moins que tu ne sois aveugle, tu devrais te rendre compte qu’ils dorment tous. » lance-tu, d’un ton froid, en le conduisant vers le fameux lit sur lequel installer la nouvelle pensionnaire. Ce qu’il fit, presque aussitôt. Le visage fermé de la jeune femme, tu le connaissais, et c’était Jade, fille d’Hermès. Drôle de coïncidence, d’entendre parler du père puis de voir la fille arriver. M’enfin. Tu t’enquis d’aller chercher de quoi faire les premiers soins. Une compresse d’eau tiède à lui poser sur le front, prendre son poult sur son poignet, lui ouvrir la bouche au cas où elle ne puisse respirer pour une raison quelconque par le nez… Tu te tourne vers ton demi-frère pour le toiser durement « Qu’est-ce-qu’il s’est passé ? » d'un ton qui se voulait lui reprocher quelque chose, mais ça, c'était le cas dès que vous vous voyiez : vous ne pouviez pas vous entendre, et l'un comme l'autre vous vous détestiez au plus profond.

La brune se réveilla enfin, et demanda de l’eau. Tu observas Reynold, qui dès qu’elle eu ouvert la bouche, s’empressa de chercher ce qu’elle désirait, et la Jade, qui remarqua bien assez vite une bouteille d’eau placée à son chevet. Tu ne pu réprimer une esquisse de sourire en voyant Reynold, pataud, de ne pas avoir été assez rapide. Et la brune s’expliqua, après avoir bu en grandes gorgées. Elle explique qu’elle avait décidée elle-même d’y aller, et que Reynold n’y était pour rien. Mais pour toi, il était tout de même fautif, même partiellement : il était censé être un spécialiste de la forge, non ? Certes, cet endroit ne lui fait rien tant il est habitué, et de par ses origines divines, mais il y a des règles de sécurités, autant pour lui que pour les autres demi-dieux. Mais tu n’en dit pas plus, décidant que ce n’était pas le moment de rabrouer le brun, même si tu ne l’aimais pas, alors qu’il devait sans aucun doute avoir eu très peur pour la brune qui semblait être son amie. De plus, la fille d’Hermès ne s’y retrouverait pas, et tu n’avais pas envie de rentrer dans un débat interminable, où vous seriez capable de tous deux hausser la voix, alors que vous étiez dans une infirmerie, remplie –plus ou moins- de malades qui se reposaient. Et de toutes manières, ce n’était pas ton boulot, de le rabrouer. Tu l’avais prévenu pour la fois suivante, tu ne le ferais pas de nouveau. Reynold était grand, et suffisamment mature –en tout cas, c’est ce que tu espérais- pour  savoir gérer les autres demi-dieux et sa forge. Alors tu les laissas, discuter sur un futur projet, plus ou moins intéressant, pour les futurs visiteurs de la forge. Tu n’y fis pas attention : ça ne t’intéressait pas, ça ne te regardait pas. Tu n’irais jamais mettre les pieds dans un endroit pareil, de toutes manières. Malgré ta réticence à cette idée, tu n’étais pas une fille d’Aphrodite pour rien, et si ta chère mère avait trompé le père de Reynold tant de fois, c’était bien parce que la forge ne lui plaisait guère. Avec tout le respect que tu devais à Héphaïstos, bien évidemment.
Tu te lèves, rejoins un comptoir contre un mur et sort une bouteille et un petit verre. Tu le rempli du liquide doré, puis range la bouteille, qui était de l’ambroisie. Tu t’en retournes vers Jade et ton beau-frère pour te rasseoir et poser le verre aux côtés de la brune. Elle en prendrait quand elle en voudra, elle connaissait ses effets de l’ambroisie, elle savait se gérer, surtout qu’elle semblait lucide, et que le coup de chaud semblait être passé. Mais mieux valait être prudent, et le fond d’ambroisie que tu avais versé dans le verre ne lui ferait aucun mal, même si elle n’en avait pas besoin. Tu sentais Landers légèrement tendu, à côté de toi, mais tu sentais aussi qu’il se contenait. De toutes manières, quand il ne te hurlait pas dessus ou ne te reprochait rien, c’est qu’il se contenait. Autrement dit : c’était très rare qu’il se contienne en ta présence, peut-être même que c’était la première fois qu’il le faisait. « En tout cas, Avery, je compte sur toi pour que l'affaire ne se sache pas. C'était qu'un petit coup de chaud, rien de plus. » tu esquisse un sourire, narquois. Mais sans pour autant regarder Reynold. Tu ne lui souriais pas à lui, tu souriais à sa peur que cette mésaventure se raconte dans le camp, et que, du bouche à oreille, il soit déformer. Ou nan, encore mieux : tel que tu connaissais le brun, il aurait peur que tu racontes n’importe quoi, à n’importe qui. Ça aurait pu te tenter, si tu n’avais pas été la directrice de l’infirmerie. Mais c’était un peu comme le secret professionnel des médecins : il n’y avait pas de médecin ici, alors c’était vous, les infirmières, qui occupent ce rôle. Et avec tout le professionnalisme qui allait avec. Ou en tout cas, c’est comme ça que tu prenais ton travail : avec sérieux. « Je ne dirais rien contre toi, Landers, si c’est vraiment ça ta requête. Même si j’avoue que l’idée de te foutre dans la merde m’intéresse, mais le contexte serait mal choisi. Fais juste attention la prochaine fois, je pourrais être moins clémente. » et tu te leva pour aller ranger les quelques affaires que tu avais pris pour les premiers soins de Jade, ta phrase ayant bien entendu comme sens caché que la prochaine fois, tu pourrais très bien aller voir Chiron.

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