Intrusion ? | Pv. Wesley
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Intrusion ? | Pv. Wesley

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MessageSujet: Intrusion ? | Pv. Wesley Intrusion ? | Pv. Wesley Icon_minitimeDim 30 Aoû - 10:44

Ando & Wesley



    Habituellement, le japonais était assez ponctuel. Il détestait faire attendre les autres et donc, se pliait lui-même à ce simple diktat : toujours se fier aux aiguilles de sa montre. Jolie montre en or plaqué, soit dit en passant, qui datait de 1947 pour être précis et qui avait donc parfaitement sa place dans la collection d'un américain moyen obsédé par l'Histoire contemporaine des Etats-Unis. Malgré son grand âge, la montre fonctionnait parfaitement et Ando n'avait donc jamais redouté un quelconque dysfonctionnement dans la machinerie de l'objet temporel. De plus, il confirmait toujours l'heure qu'il lisait à son poignée avec l'horaire qu'affichait son téléphone dernière génération dont il se séparait rarement pour différentes raisons... Premièrement, il trouvait ça vraiment pratique et regrettait clairement de ne pas en avoir eu un plus tôt, notamment lors de la période où il fut relégué à l'infanterie. Non pas qu'il avait quelqu'un avec qui communiquer, ayant coupé les ponts à ce moment là avec la plus part de ses proches, mais il trouvait ce petit appareil électronique très pratique et en aurait très certainement fait bon usage... M'enfin, si généralement l'heure importait beaucoup pour lui, ce soir-là, Ando en avait fait abstraction pour pouvoir profiter plus longtemps des bienfaits qui furent mis à sa disposition, dans cette taverne délabrée de New-York, non loin de Manhattan, dans une allée dite "malfamée" par les habitants des environs. L'insalubrité des lieux et les étranges personnes qui y circulaient avaient engendrés d'étranges rumeurs toutes plus loufoques les unes que les autres et ce, même à l'oreille d'un demi-dieu tel qu'Ando qui en avait pourtant entendu de bonnes pendant ses quatre-vingt treize années d'existence ...

    Autrefois, ayant du mal à supporter la présence spectrale de son ex-meilleur ami à ses côté, le japonais s'était laissé aller à quelques types de drogues dures pour pouvoir divaguer et espérer voir s'effacer Harry crescendo. Devenu dépendant de toutes ces drogues, l'ancêtre ne pouvait dés à présent plus se passer de sa dose semestrielle -ayant tout de même essayer de se limiter en quantité, et en régularité-. Après tout, il ne souhaitait pas devenir comme tous ces accros en manque qui tremblaient dés qu'ils n'avaient rien à consommer et pouvait même devenir violents, vulgaires et imprévisibles... Ces types des bas quartiers, des errants, des mendiants, des adolescents en manque de "trips" ou encore ces junkies attristés. Non, Ando lui, il n'était pas comme eux. Il consommait juste pour pouvoir passer un moment, aussi court soit-il, sans que Harry ne soit là pour le hanter et où des brumes éphémères pourront le transporter et lui faire découvrir un monde beaucoup moins cinglant que celui dans lequel il vit. La présence d'Harrisson n'a jamais été facile à vivre, il est très souvent apparu comme un fou aux yeux des autres et a eu du mal à vivre cette expérience et surtout, à regagner un semblant de cohérence dans les propos qu'il tenait vis à vis de son camarade "imaginaire" ...

    Le sang-mêlé huma donc encore un temps les douces brumes fantasmagoriques sous les yeux du grand blond qui ne put s'empêcher de lâcher un rictus en s'indignant presque d'être ignoré de la sorte par son unique compagnon de route. Il avait, bien entendu, l'habitude de parler dans une sourde oreille ou d'agir dans l'ombre étant donné que l'asiatique se complaisait à jouer l'indifférent à son égard mais là, il avait véritablement l'impression de se disloquer, de disparaître petit à petit du champ de vision du Déimos qui perdait peu à peu toute notion de réalité, se faisant attirer dans des méandres alors inconnues aux yeux du Némésis qui, en dehors de l'opium, n'avait jamais réellement eut l'occasion de goûter à ce genre de plaisirs défendus. Rebelle comme il était, si pareilles "confiseries" hallucinogènes se seraient retrouvés en sa possession de son vivant, il ne se serait pas prié pour transgresser les lois et défier une fois de plus les autorités, Chiron, ou encore une divinité telle que sa mère. C'était sans dire. Quoi qu'il en soit, présentement, c'était l'enfant de la Terreur elle-même qui était sujet aux drogues mises à sa disposition. Des formes opaques apparaissaient autour de lui, des couleurs jusqu'alors nouvelles teintaient les murs tremblants et un océan de bien-être envahit l'ensemble de son corps alors qu'il crachait des nuages d'un blanc immaculé qui remontaient jusqu'au plafond de l'établissement, sous le regard d'autres drogués qui semblaient intrigués par les divagations du client d'Asie. Harry grommela un peu et siffla amèrement :

    « Comme si il avait pas assez de visions comme ça, lui... »

    Par là, il parlait bien évidemment de lui-même, résultat-même de la punition divine de Némésis. Ando, pendant ce temps, se blottit un peu plus contre sa chaise en bois qui craquait un peu à force qu'il s'enfonce dedans. Il avait délaissé sa veste sombre sur le dos de son siège, avait ouvert les deux premiers boutons de sa chemise blanche et ne cessait de se désenfler les poumons en faisant ressortir de sa bouche d'énormes rideaux de fumée. Autour de lui, des personnes affalées par terre, d'autres surexcités qui bondissaient à l'intérieur de la taverne clandestine et d'autres qui semblaient paumés. Depuis le temps qu'il consommait ces produits illégaux, Ando s'était comme habitués à eux et n'avaient plus vraiment d'effets secondaires de la sorte au niveau de son comportement si ce ne sont des excès de violence passagers qui pouvaient se manifester dans les minutes qui suivaient la consommation de sa drogue semestrielle. Le quasi-centenaire se releva alors, attrapa sa veste qu'il laissa pendre sur son épaule droite et laissa reposer son papier encore illuminé par un semblant de feu dans un cendrier en fer, banal, et qui sentait à plein nez la drogue. Ando ignorait combien de personnes s'en était servi avant lui mais une chose était sûre, cette taverne ne s'était pas lancé dans le business il y a peu. Passant à travers des défilés de lumières colorées, il s'enfonça dans la pénombre des lieux en ignorant les musiques bruyantes qui faisaient presque trembler l'établissement et sortit de là sans même se presser, Harrisson sur les talons. Le cadran solaire avait fini son cycle, ils étaient déjà demain, aujourd'hui n'étant plus qu'hier. Sa montre affichait une heure et demie du matin, son téléphone également. Un soupir lui échappa. Il avait trop tardé. Cela n'avait pas d'importance, il rentrerait sans faire de bruits, sur ses gardes, et Chiron n'en saura rien. Et dans le pire des cas, il se moquait bien de se faire enguirlander le matin-même par le grand centaure...

    Le chemin jusqu'à Montauk fut assez pénible, mais par l'intermédiaire d'un taxi mythologie, il arriva jusqu'à la colonie alors que son fantôme commençait à refaire surface et à déblatérer encore et encore des informations dont se fichait éperdument le japonais. Il commençait même à regretter la taverne hurlante aux éclats lumineux excessifs. Là au moins, le son n'était pas trop mauvais et les hallucinations étaient plus plaisantes que celle-ci : un grand bonhomme aux cheveux blonds, un regard vert, un sourire amusé et une dégaine loin d'être classieuse, qui ne faisait que parler encore et toujours dans le seul but d'agacer Ando... D'ailleurs, dans ses souvenirs, Harrisson n'avait jamais été aussi pénible que depuis son retour. Bien entendu, le fait qu'il a été tué par son meilleur ami, en la personne du Déimos, n'avait certainement pas arrangé leur relation qui s'était un peu effritée depuis le mariage d'Harry et Sasha, fille de Phobos et fantasme d'Ando depuis son arrivée à la colonie, pendant la période d'entre-deux guerres.

    Le sang-mêlé fit claquer sa langue contre son palais pour signifier son agacement et pénétra sans plus tarder le mur protecteur de la colonie, précédé par son camarade d'infortune. Son entrée déboucha automatiquement sur une étendue d'arbres, il était donc dans la forêt... Evidemment, Ando avait trouvé trop ardu une entrée banale par la grande porte. Il se serait fait automatiquement pisté par le regard omniprésent du chef en second de la colonie, Chiron. N'ayant pas réellement envie de justifier son escapade nocturne présentement, il avait trouvé plus judicieux de se faufiler discrètement par une autre entrée et ce fut alors l'orée de la forêt qui lui tendit les bras, l'accueillant en son sein pour qu'il regagne le bungalow des Hermès sans aucun contre-temps... Du moins, c'était ce qu'il croyait avant d'entendre un bruit non loin de là. Une brindille qui s'était brisé ? Des feuilles écrasées ? Qui sait. Il eut le réflexe de se saisir de son sabre qu'il dégaina rapidement, fronçant ses sourcils à l'entente d'un second glissement dans l'ombre. Il serra les dents. Qui pouvait bien se trouver ici à une heure si tarde ? ... Cela va de soit, non ? Les sentinelles de la colonie... Merde.
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MessageSujet: Re: Intrusion ? | Pv. Wesley Intrusion ? | Pv. Wesley Icon_minitimeVen 18 Sep - 13:08

C'était lui qui était de garde ce soir. Wesley avait toujours aimé faire ça. Depuis qu'on l'avait nommer sentinelle de la colonie, il avait sentit qu'enfin, on commençait à lui confier des rôles importants au sein de leur groupe. Pour le fils d'Hermès, ce n'était pas rien : un peu de reconnaissance pour sa bonne conduite. Enfin, bonne conduite... tout dépendait des points de vues.  Mais il en était ravi, et prenait son rôle et son job très à cœur. Peut-être que bientôt, il aurait le droit de participer à sa première quête ? C'était un de ses fantasmes. Fantasmes que beaucoup de pensionnaire semblaient partager ici, de toute façon. Ce soir là, il avait enfilé sa veste en jean, ses baskets et s'était mis en route vers son périmètres. Ce qui était bien, c'est que se soir, il était seul à patrouiller de son côté. Il se positionna en haut d'un de ses arbres fétiche et... attendit. Il avait son arc dans le dos. Normalement, il était plus porté sur l'épée, mais en haut des arbres, l'arc était tout de même plus pratique. Il avait un couteau de chasse au cas où, coincer dans sa ceinture, mais n'avait jamais eu l'occasion de s'en servir, fort heureusement. Les frontières de la colonie était calme depuis quelques temps. Ses jambes se balançait de part et d'autre de la branche où il était installé et Wesley attrapa un paquet de friandises, volé à un de ses demi-frère. Bah quoi, il n'avait qu'à pas la laisser trainer sous ses yeux aussi... Quand on était un fils d'Hermès, où que l'on résidait tout simplement dans le bungalow du dieu, on évitait de laisser traîner les trucs qu'on avait envie de garder pour soit. Ce n'était pas pour rien que Wesley avait un jour demandé à un Héphaïstos de lui faire une super serrure pour un petit coffre fort qu'il planquait sous son lit. Il y avait mis dedans tout ces objets de valeurs.

Un souffle de vent un peu plus frais que la moyenne le sortis de ses rêveries, et il fit tomber sans le faire exprès l'un de ses précieux sablés. « Merde... » Et c'est alors qu'il sentit l'intrusion. C'était un bruit léger. S'il n'avait pas fais tomber son gâteau, s'il ne s'était pas concentré sur le bruit de sa chute, il n'aurait peut-être jamais fait attention. Des intrus. Juste sous son arbre. Oh, il était tout existé. En temps normal les gens à qui il barrait la route était les débiles qui voulait sortir en pleine nuit histoire de voir s'il y avait vraiment des monstres très dangereux derrière la clôture. Oui, des gens idiots quoi. Mais là, c'était des gens de l’extérieur. Il se frotta les yeux et les mains avant de bander son arc. Les ailes de ses basket commencèrent à s'affoler. Elle sentait elle aussi que leur propriétaire n'allait pas tarder à passer à l'action. Ce n'était pas des monstres, donc, inutile de leur tirer dessus. Il tendit son arc et se mit en positon. Ans le noir, cela demandait beaucoup d'entraînement. Après tout, la vision n'était pas du tout la même ! Et la flèche partis, pour se planter juste dans l'arbre d'en face. A quelque centimètre d'un des deux intrus. Se laissant porter par ses chaussures ailés (merci papa), Wesley descendit de son arbre, l'arc toujours tendus en direction des intrus. Bon, ils n'avaient pas des tronches de monstres. Oh et oui, les monstres ne pouvaient pas venir ici de toute façon ! Oh, il se sentait tellement fier en cet instant !

On s'arrête là, dit-il d'une voix parfaitement audible. On pose ses armes ou la prochaine c'est dans votre tête.
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MessageSujet: Re: Intrusion ? | Pv. Wesley Intrusion ? | Pv. Wesley Icon_minitimeJeu 22 Oct - 17:15

Ando & Wesley



    Qui diable pouvait bien vagabonder à cette heure dans la colonie ? Mis à part lui, bien évidemment. Dans ses souvenirs, les sangs-mêlés d'ici étaient plutôt soumis aux diktats de Chiron et n'en rechignaient pas, s'y pliaient même avec grand plaisir comme si ils pensaient qu'il agissait uniquement pour leur bien. Aux yeux d'Ando, le rôle du centaure était bien plus dictatorial que cela. Il était, selon lui, un simple gardien qui avait pour tâche de préserver les enfants non-voulus des Dieux. La colonie n'étant alors, d'après son point de vue, qu'un vulgaire enclos pour un bétail appelé demis-dieux... Cette mini-société n'était qu'une prison, un endroit où formater les êtres semi-divins pour éviter qu'ils ne posent des problèmes aux Dieux de l'Olympe, ou aux divinités mineures comme le père d'Ando. Père qu'il n'avait, par ailleurs, jamais rencontré et qu'il ne souhaitait sûrement pas rencontré... Ce n'était, à ses yeux, qu'un vulgaire géniteur, rien de plus. Un dieu qui s'était cru tout permis et qui avait déshonoré sa mère en couchant avec elle, provoquant de ce fait sa mort pour préserver l'honneur de la famille Fuujimori, à cause de cet adultère provoqué par ce "Déimos", ce dieu qui se croyait omnipotent dans le monde des mortels, très certainement... Comme tous les autres, également. Car soyons clairs, les Dieux apparaissent plus comme des êtres-insouciants, croyant pouvoir régir sur l'existence des mortels, interagir avec eux dans le seul but de faire passer le temps qui, pour eux est infini, tandis que les humains eux, sont éphémères et n'ont pas le droit à la moindre erreur et ne peuvent donc se laisser aller aux petits jeux des divins...

    Après avoir dégainé son sabre, Kurai Uzu, afin de pouvoir contrer un éventuel danger qui pourrait s'approcher de lui après avoir entendu les feuilles craquer non loin de lui, Ando fronça les sourcils. L'air fut comme transcendé, un son strident arracha le silence prospère d'une nuit plus obscure encore que d'habitude. L'obscurité, aidée par la drogue qui altérait les mouvements du japonais, fit peiner l'ex-assassin qui tentait de progresser dans ce décors unicolore. Une flèche fut décochée, elle était certainement à l'origine du bruit pareille à un sifflement qui fut entendu par l'asiatique qui, par réflexe -bien que celui ci fut tardif- réorganisa sa garde de telle façon à pouvoir protéger ses points vitaux -ne sait-on jamais...-, un de ses vieux restes de l'armée très certainement. Pourtant, l'armée nippone n'était pas très réputée pour la sauvegarde individuelle mais plutôt pour la sauvegarde étatiste : les japonais étaient, en effet, réputé pour être des suicidaires dans des combats rapprochés plutôt que des guerriers défensifs avec une formation et une garde structurée. Non, la politique du pays du Soleil Levant était plutôt : foncer dans le tas sans vous soucier de votre vie. Fort heureusement, déjà expérimenté dans le passé dans l'art de combattre, Ando avait bénéficié de notions alors inconnues à ses camarades de régiment qui lui permirent de réchapper du carnage ... Même si ses pouvoirs furent également d'une grande aide, il devait l'avouer.

    Prit au dépourvu par ce projectile soudain qui avait déchiré la nuit, Ando fronça ses sourcils avant de constaster que la flèche avait trouvé pour cible le tronc d'un arbre dans son dos, à quelques mètres seulement de lui. Le projectile était passé, vraisemblablement, à quelques centimètres seulement de son épaule gauche et avait ainsi produit un sifflement si rapproché qu'un bourdonnement se faisait encore entendre dans l'oreille gauche du bretteur. Comme à son habitude, l'épéiste fit claquer sa langue contre son palais pour signifier son agacement, alors qu'il sentait une sueur froide lui parcourir l'échine et lui arracher un frisson. Il était dans une bien mauvaise posture pour combattre : il sentait encore la drogue dure faire effet sur lui, atténuant ses réflexes et sa perception, et cette nuit assez dense n'aidait pas non plus à progresser et à découvrir la position ou l'identité de son assaillant nocturne. En tout cas, une chose le rassurait : la présence de cette flèche enfoncée dans le tronc situé dans son dos. Cette flèche signifiait beaucoup pour lui : elle lui indiquait, en effet, que son adversaire était très certainement un demi-dieu, résident de la colonie, et non pas une créature qui aurait put fondre sur lui dans son angle mort pour le déchiqueter sans qu'il ne puisse rien faire en raison de son affaiblissement corporel, provoqué par l'ingurgitation de substances dites illicites, et hallucinogènes. De plus, le fait que son adversaire soit un demi-dieu de la colonie voulait également dire qu'il ne devait pas craindre pour sa vie étant donné que Chiron n'avait pas encore autoriser l'utilitation de la force létale, soit l'autorisation de tuer un autre humain. Tout ce qui restait à faire à Ando, c'était de prouver qu'il n'était en rien un monstre et sa vie n'aurait plus à craindre les fléchettes de l'archer opposant.

    A peine eut-il l'idée de s'adresser à son assaillant que celui ci apparût devant lui, volant à l'aide de ses chaussures ailées. C'était sans aucun doute un fils d'Hermès, il n'y avait bien qu'eux pour utiliser ces horribles chaussures volantes... Oui, cela ne faisait aucun doute. Un rictus échappa à l'asiatique qui se redressa alors, rangeant son nodachi dans son fourreau comme le lui avait conseillé quelques secondes plus tôt l'Hermès et le dévisagea ensuite. Toujours sous l'emprise partielle de la drogue, Ando n'avait toujours pas la petite voix d'Harry dans la tête, et c'était tant mieux car, au vu de la situation, il se serait assurément moqué de lui ... Il l'aurait traîté, à coup sûr, de soumis ou de poule mouillée puisqu'il était désormais prêt -ou quasiment prêt- à courber l'échine devant ce petit con aux godasses ailées ! Le nonagénaire mit ses mains dans ses poches et releva son regard en direction du grand blond et lâcha :

    « Ca te dérangerait de poser pied à terre, gamin ? C'est pas que j'ai pas envie d'avoir un torticoli, mais je déteste qu'on me regarde de haut, surtout quand il s'agit d'un avorton portant des baskets avec des ailes, vois-tu. »

    Aucune chance de se faire obéir, avec pareilles paroles... Ando s'en rendait bien compte, mais il voulait surtout provoquer son assaillant. Il avait soif de risques, ce soir, l'asiatique ! Même si il fallait avouer que quelques secondes plus tôt, il craignait un peu pour sa vie ... Il devait bien sauver la face maintenant en reprenant son tempérament de provocateur pour ne pas paraître trop faible, même si ses yeux rougis en disaient longs sur ses activités récentes. Fort heureusement pour lui, étant bridé, cela ne devait pas être trop apparent. Et c'est à ce moment précis que, dans un élan soudain, la malédiction refit face avec vigueur face à lui, le séparant brusquement de son interlocuteur volant : le second blond réapparût en se reformant petit à petit, comme si c'était la nuit qui lui donnait naissance. Sa veste sombre sembla presque tissée grâce à la Nuit elle-même, ses cheveux blonds pâles prirent naissance dans l'éclat faiblissant d'une lune mourrante qui, prochainement, disparaîtrait sous le rideau noir. Arborant toujours ce sourire d'une arrogance certaine, Harrisson redressa le col de sa veste dont le premier bouton était défait et soupira comme si il venait de renaître :

    « On dirait que tu peux de nouveau m'entendre, à en croire la sale tête que tu fais... »

    Ando fronça davantage les sourcils et sortit sa main droite de la poche de son pantalon pour finalement la passer dans ses cheveux, fermant doucement ses paupières tout en laissant s'échapper un soupir de ses lèvres. Il se sentait encore affecté par la drogue, mais la malédiction de Némésis semblait plus forte que tout et revenait au galop quand on tentait de la soumettre et ce, quelqu'en soit la façon. L'assassin sentit ses muscles se tendre un peu, il était crispé et son coeur s'emballait un peu. Finalement, il rouvrit les yeux et s'avança en traversant le fantôme de son ex-meilleur ami et tenta de forcer le passage face à la sentinelle volante :

    « Bref, il se fait tard et, bien que l'envie n'y soit pas vraiment, je ne peux que vous souhaiter une bonne nuit, l'Hermès. » Lâcha t-il froidement.

    En effet, il ne voulait pas s'éterniser plus longtemps ici, d'autant plus qu'il ne souhaitait pas réveiller l'un des trois responsables de la colonie qui en feraient très certainement des tonnes quant à son excursion nocturne et lui rappeleraient les règles du domaine encore et encore, toute la nuit, jusqu'à l'aube. Tous, sauf Dionysos très certainement ... Harry pivota sur son flanc droit et haussa un sourcil, un air amusé sur le visage. L'ex-Némésis n'intervint pas pour le moment, restant en retrait, dans l'ombre, caché sous les bras des différents arbres de la grande forêt de la colonie. Pourquoi n'intervenait-il pas, cette fois ci ? Pour la simple et bonne raison qu'il comptait sur l'Hermès pour pourrir un peu la vie à Ando, histoire de prendre un peu de repos lui aussi... N'allait pas croire, tourmenter quelqu'un c'était pénible également, surtout quand on ne fait que cela à longueur de journée sans vraiment pouvoir interagir avec autre chose que cette même personne, sa compagnie devient même lassante. Et vice-et-versa, d'ailleurs, ce qui expliquait sans doute le fait que le Déimos cherche à se droguer pour pouvoir éviter Harry, quelques temps seulement. Eh oui, toute vie "conjuguale" est ardue et est loin d'être prospère, à l'image du couple maudit-malédiction que formaient à merveille Ando, et Harry.


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