Zeus, le roi des dieux, des cieux et des Hommes. Mari infidèle, père aimant, maître de la foudre et métamorphe expérimenté. Conquérant des Titans, coupable d'avoir découper son propre père en morceaux et de l'avoir jeter dans la région la plus profonde et la plus infernale des enfers. J'ai, au cours de mon longue vie, hériter de bien des titres auprès des mortels comme des dieux. C'est ainsi, on y peut rien. Lorsqu'on est le Dieu des Dieux, il faut s'attendre à être adoré ou haïs ;  jamais totalement ignoré cela dit. Ma naissance a eu lieu dans les premières années du monde. Dernier fils d'une lignée de six enfants, nourrisson rescapé de la furie meurtrière de son propre père par l'ingéniosité d'une mère voulant protéger son dernier enfant.

Contrairement aux générations qui ont suivit la mienne, j'ai passé mon enfance dans une grotte, en Crête, éduqué par une chèvre, dans l'obligation de m'entraîner sans interruptions, afin de pouvoir affronter mon père sans me faire casser les dents. Je me souviens encore, bien des millénaires après cette époque, les leçons philosophiques d'Amalthée pour m'enseigner à différencier le bien du mal, sa voix chevrotante et profonde, aussi grave que la sourde torpeur de ma caverne et pourtant aussi limpide que l'eau d'un ruisseau.
Je me souviens encore de la découverte de mes pouvoirs. J'avais alors quelques années à mon actif, et je me creusai la tête pour déterminer où je pourrais puiser la force d'affronter mon monstre de père, littéralement parlant. Puis, la réponse s'est révélée d'elle même lors d'une nuit particulièrement orageuse. Ouranos ayant été défait par mon père, les cieux furent pour ainsi dire laissés à l'abandonnant, se déchaînant tel une meute de loups affamés sans le moindre alpha. C'est ainsi que je passai le reste de mon entraînement à dompter le ciel, de part ma seule volonté. Lorsque je fus fin prêt, je dominais la foudre et était capable de m'en servir comme d'une arme.

Cependant, même gorgé de cette nouvelle puissance, je ne pouvais pas affronter mon père en combat singulier. Il me fallait un soutien; Il me fallait.. Mes frères et sœurs, emprisonnés dans le ventre de mon titan de paternel. C'est ainsi que ma fidèle mère, Rhéa, donna une concoction alchimique à Cronos pour le faire recracher chaque membre de ma famille. Ma VRAIE famille. S'en suivit alors la grande Guerre des Titans..

Quoi ? Je t'ai raconté l'histoire la plus vieille du monde, la naissance même de ton Dieu de souverain et tu en redemandes encore ?  Pas la peine de demander je ne te raconterais pas en détail cette guerre là.. Ça te rendrait fou. Tu sais, un mortel a le don de naissance de pouvoir oublier certaines choses au fil du temps. Nous, les Dieux, n'avons jamais oublié. C'est pour ainsi dire l'un des liens les plus indestructibles qui me lient à mes frères et sœurs. Nous avons, tous les six, vécu un véritable enfer à cette époque. Et pourtant, je risque de te surprendre.. Cette période me manque. Hey ! Ne me regardes pas comme ça !

Cette période où nous étions unis sous une même bannière, où nous ne nous battions pas pour une amourette ridicule ; mais pour rester en vie. Ah ! Si tu nous avais vu, Poseïdon, Hadès et moi, à trois contre mille, éventrant sans la moindre retenue les rangs ennemis de part nos forces combinées ! Nous étions loin des guerres mortelles ridicules ou même de la notion d'un combat chez mon fils aux gros pieds, Arès. De notre temps, la guerre était absolument totale. Les cieux étaient illuminés de milles feux par des milliers d'éclairs, les flots ravageaient les côtes avec une violence inimaginable, des crevasses gigantesques disloquaient la Terre pour laisser se déverser le flot des morts. Et je ne te parles même pas d'Héra, de Déméter ou D'Hestia ! Pourquoi crois tu que mon épouse est tellement crainte à L'Olympe ? Les Dieux se souviennent. Comment crois tu que Déméter ait acquit son vieux caractère de merde ? En jouant aux billes ? Les Dieux se souviennent. Pourquoi pense tu que je demande régulièrement conseil à ma sœur, Hestia, dans mes choix les plus difficiles ? Les Dieux se souviennent.

Ah ! Cette époque, cette si douce époque, loin des mortels, loin des mariages, loin des gosses, loin des querelles incessantes pour un royaume. A cette époque, nous étions tout bonnement invincibles, tous autant que nous étions.

Et puis, la Guerre s'est terminée. Nous sommes chacun devenus des Rois et Reines, nous nous sommes tous unis pour essayer de conserver cette cohésion défaillante, mais hélas rien n'a plus jamais été comme avant.

Hé ! Regarde nous aujourd'hui. Nous sommes le double de notre ancienne génération à présider sur L'Olympe. Les mortels ont envahis le monde, et nous nous sommes cachés derrière des règles et des lois pour les préserver. Mon guerrier de fils héritier m'a souvent demandé dans sa jeunesse pourquoi les Dieux ne pouvaient s'impliquer dans les Guerres des Hommes. Pourquoi nous ne pouvions tout simplement pas descendre sur Terre et nous battre pour le camp de notre choix jusqu'à la victoire. Cette question, il m'a fallut une bonne quantité de siècles pour y répondre précisément.

Nous ne pouvons pas renouveler une Guerre comme celle des Titans en nous entretuant pour une stupide cause qui ne nous concerne quasiment pas. Tout simplement car Les Temps changent. Autrefois, nous étions des guerriers, et maintenant nous sommes des parents, des Monarques, gros et gras, campant sur nos positions, faisant preuve de cette même susceptibilité qui est si caractéristique à notre famille. Poséidon s'est refermé sur lui même dans son propre royaume, Hadès préside un royaume de morts et est haï injustement par bon nombres de mortels, et j'ai passé des millénaires à tromper ma pauvre femme avec des centaines de mortelles affriolantes.

Pourquoi ? Ce n'est pas par ce que je ne ressens rien pour ma femme, je l'aime plus que n'importe qui en ce monde, divin ou mortelle. C'est juste.. Que je retrouve au sein des mortelles cette même insouciance, cette peur de la mort, ce curieux sentiment de brièveté qui caractérise si souvent les mortels. Ils naissent, ils vivent, ils meurent. Et leur histoire se termine. Du temps de notre jeunesse, nous étions tous ainsi. Ah ! Si jeunes, si impétueux ! Incertains fasse à la mort, déchaînés dans nos principes ! Plus encore que les femmes mortelles, ce que j'aime le plus chez celles-ci, c'est tout simplement leur humanité. Le plaisir de voir que des milliers d'années ne sont pas ancrées dans leur regard, de découvrir avec délice qu'elles ont encore des millions d'erreurs à faire et d'apprentissage à tirer de celles-ci ; Contrairement à nous autres olympiens qui refaisons les même erreurs encore et encore sans en tirer la moindre leçon.

Cependant, est-ce que cela fait de moi un être malheureux, regardant perpétuellement en arrière en me disant "Ah ! Quelle était belle ma jeunesse ! " Je ne vais faire que répéter ce petit bout de phrases qui caractérise si bien cet état d'esprit : "Les Temps changent."

Le temps (et un siège en métal conçu par mon fils Héphaïstos.. Je me souviens que l'un des ressorts me grattait la raie des fesses.) m'ont apprit que ma jeunesse est terminé. Que je ne suis plus Zeus le jeune, le guerrier, mais Zeus le père, le mari, le Roi. L'avenir appartient à mes enfants et aux mortels, désormais. Libre à eux de guerroyer autant qu'ils le désireront, de faire leurs propres erreurs, et de me rejoindre sur le sentier si escarpé que représente la sagesse.

Pour ma part, mon objectif est clair. Rattraper des millénaires de débauche et de liberté par un travail constant, qui progressera à son rythme. Je veux retrouver cette cohésion que nous chérissions tant, mes frères, mes sœurs et moi. Mais cette fois-ci, pas par les armes. Je veux réunir TOUS les Dieux sous une même bannière -Ma bannière- et peu importe si mes paroles d'aujourd'hui dépassent ma pensée, si je m'emportes dans les jours, années à venir : Si je tombe dans le même cercle vicieux que ma famille à me chamailler pour un oui ou pour un non ; car telle est la vie d'un Olympien immortel.



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Sois la bienvenue sur Filiorum Ex Deorum, Zeus ! Te voilà donc validé ! Ta fiche était très sympa à lire, j'ai bien aimé l'interprétation que tu fais de ce dieu. J'aime qu'il soit un "un grand fan des nachos au fromage", j'essaie d'imaginer Zeus dans un resto tex-mex et je ris xD Bref, encore une fois bienvenu parmi nous, bon jeu ! .

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