Mon réveil a sonné. Je venais de me rendre compte, c'était le dernier jour avant les vacances d'été et franchement, je n'avais aucune envie de me lever. Je me suis quand même décidé à lever la tête et à éteindre mon réveil qui faisait toujours "dring-dring" dans le mince espoir de me réveiller. Je me suis levé et préparer, avant de partir en direction de l'école, pour une journée qui allait être longue.

À la fin de la journée, je suis rentrée chez moi en avançant lentement sans vraiment regarder devant moi et... BAM ! Je suis tombée par terre et vu que j'avais foncé dans un garçon d'à peu près mon âge. Il me semblait que je l'avais déjà vu mais sur le coup, je ne l'ai pas reconnu. Je me suis relevé et j'ai épousseté mes vétements. J'ai voulu dire pardon au garçon, mais je n'en ai pas eu le temps. J'ai vu une espèce de taureau qui courait. Qui nous fonçait dessus, en fait. J'ai eu le reflex de faire un bond sur le côté et le garçon a fait de même. De toute évidence, on avait eu raison, car le taureau est allé se coincer dans un mur, à l'endroit même où je me trouvai, un instant avant. J'ai regardé à droite et à gauche, cherchant du regard la raison pour laquelle un taureau se baladait en plein centre-ville. Le garçon parla, d'une voix exaspérée :
- Un taureau de bronze ? Manquait plus que ça !
Et c'est tout ce que t'as à dire ? Pas de stress, rien ? J'ai tout de même essayé de compredre le sens de ses paroles. En regardant plus attentivement le taureau, je me suis rendue compte qu'il avait raison. Le taureau n'était pas couvert de poil, comme on aurait pu s'y attendre, non, lui, il était en bronze. J'ai eu un gros accès de stress. Un taureau en bronze, comme dans la mythologie ? Le taureau ne m'a pas laissé le temps de l'examiner de plus près, car il avait réussi à s'arracher au mur, et qu'il se remettait à charger. J'étais figé par la peur, mais au dernier instant, j'ai réussi à faire un bond sur le côté. Une douleur vive m'envahit l'épaule. J'ai jeté un coup d'oeil et j'ai vu mon épaule ensanglanté et un filet de sang couler par terre, colorant le sol en rouge-ketchup. Le garçon m'a fait un geste de la main, comme pour me dire de venir. Je l'ai suivi et on a détalé. Le taureau s'était à nouveau coincé et cela nous a laissé le temps de fuir. On a parcouru quelques rues, prenant n'importe quel tournant. Lorsque le garçon estima qu'on était assez loin, on s'est arrêté. Je lui ai demandé, le souffle court :
- Comment tu t'appelles ?
Il m'a répondu, épuisé, lui aussi.
- Kevin Smith. On était dans la même classe, cette année.
J'ai compris pourquoi il me semblait le connaitre. J'ai vite enchainé sur une autre question, oubliant de me présenter :
- Et ça t'arrive... souvent, ce genre de truc ?
- Généralement, j'essaye de les rapatrier à la colonie le plus vite possible, mais parfois ça m'arrive oui.
- C'est quoi, cette colonie dont tu parles ?
- C'est la colonie des sangs-mêlés, le seul asile pour les demi-dieux. a-t-il répondu.
J'ai tiqué sur un mot. Sur le mot demi-dieux. Alors lui, soit il sortait d'un hôpital psichiatrique, soit des dents avait poussé aux poules. Les demi-dieux, c'était, dans la Grèce antique, les enfants d'un dieu et d'un mortel. Genre Achille ou Ulysse. J'ai du répondre un truc pas très intelligent, genre "euuuuh...". Mais bon, vous n'auriez pas mieux réagi, je pense. Il s'est levé et a dit :
- Faudrait peut-être que tu rentre chez toi, non ?
J'ai acquiescé, pensant soudain à mon père qui devait être inquiet. Je me suis levé et on est reparti. On a fait un détour pour éviter de repasser par la rue où on avait croisés le taureau. Après quelques minutes de marche, minutes qui d'ailleurs m'avait semblé durer une éternité, nous sommes arrivés chez moi. Je me suis demandé comment Kevin savait où j'habitais, mais j'ai remisé cette question dans un coin de ma tête, et j'ai toquée doucement à la porte d'entrée. Mon père est sorti à toute vitesse et m'a serré fort dans ses bras. J'ai regardé ma montre, j'étais rentrée une heure plus tard que d'habitude. Alors, normal qu'il se soit inquiété. Mon père a fini par me lacher et a jeté un coup d'oeil à mon camarade. Il a demandé :
- Qu'est ce qu'il s'est passé ?
- On a rencontré un taureau de bronze. a dit Kevin.
Il était allé de but en blanc, quelque chose dont j'étais incapable. Et le pire, c'est que ça n'a pas eu l'air de surprendre mon père. Il a répondu :
- Je savais que ça finirait par arriver. Elle m'avait prévenu.
Je me suis d'abord demandé qui était cette elle dont mon père avait parlée, mais il a repris la parole sans me laisser le temps de réfléchir.
- Entrez.
On est entré et on s'est assis à la table du salon. Kevin a pris la parole :
- Vous savez qui est sa mère, n'est ce pas ?
- Oui. a répondu mon père.
J'ai sursauté et failli me lever de ma chaise, mais je me suis abstenue.
- Mais, tu m'a toujours dit que maman était morte ! ai-je béguaiyé.
- Et bien, non, elle ne l'est pas. Elle m'avait dit qui elle était et qu'est ce qui allait sûrement se passer. a-t-il dit.
Et bien, voilà ma question alors. Qui est ma mère et qu'est ce qui va se passer ? ai-je demandé.
- Ta mère est une déesse. a dit mon père.
J'ai sursauté et bégayér un truc dans le genre "non, c'est pas possible...". J'étais en train de rêver et j'allais me réveiller. J'ai fermé les yeux et les ai rouvert une bonne dizaine de fois, avant d'admettre que je ne rêvais pas.
- Laquelle ? ai-je demandé d'une voix tremblotante, comme prête à se briser à chaque mot.
- Athéna.
J'ai à nouveau sursauté et bégayé.
- Mais, mais... ai-je fait.
- Ecoute, il faut que tu ailles à la colonie. Ta mère m'avait prévenue que ce serait le seul lieu où tu serais en sécurité. Et elle avait raison, apparement.
- Et je suis là pour t'y emmener. On partira quand tu voudras. a dit Kevin, intervenant pour la première fois dans la conversation.
J'étais tellement secoué par la nouvelle que j'ai acquiescé presque s'en m'en rendre compte. Je me suis levé et je suis montée dans ma chambre. Dès que je suis entrée, je me suis approchée de mon lit et me suis éffondrée dessus. J'ai pensé à tout ce qu'il s'était passé aujourd'hui. Tous mes soucis tourbillonnaient dans ma tête. J'étais persuadée que je ne pourrais pas dormir et pourtant, dès que la lumière fut éteinte, j'ai sombré dans un sommeil sans rêve.

Le lendemain, je suis parti en direction de la colonie. On a commencé par prendre l'avion vers New York. Tout s'est déroulé sans encombre. C'a commencé à se corcer quand il a fallu entrer dans la campagne. A partir de là, on a croisés des monstres, je ne me souviens pas précisément lesquels. J'ai découvert que Kevin était un satyre, il avait des jambes de chèvre. La seule chose dont je me souviens bien, c'est que j'ai trouvé un poignard. Dans un olivier. Je l'ai baptisé "ελιά", olivier en français. Et mon premier souvenir de la colonie fut les bienvenues que l'ont m'a adressés. J'ai tout de suite senti que j'étais à ma place ici. Et ça c'était peut-être la première chose que j'esperais. Maintenant, ma vie normale est fini et je suis ce que je suis, c'est ainsi. Une page se tourne et à moi d'écrire la prochaine.