Hé amica, viena da qui!

Léo & Adriane

Tout semblait être en ordre dans la résistance, pour une fois. Tout paraissait si calme, d'habitude les membres semblaient toujours nerveux et pressés. Les missions confiés par les supérieurs les stressaient énormément. En même temps, le but était de s'impliquer corps et âme dans la résistance et pourtant certains semblaient avoir de plus en plus de mal à le comprendre. C'était toujours pareil. Tout le monde courait avec souvent une arme à la main, signe d'une mission d'extermination d'un sang mêlé ou d'un monstre ou avec des feuilles, signe que Cyril avait accordé quelque chose d'important pour cette personne et qu'elle allait s'arracher les cheveux pendant trois semaines. Le QG de la résistance n'était plus qu'une entreprise de rebelles qui couraient partout, craignaient les supérieurs et buvaient une boisson puissante pour tenir la journée.


Léo adorait admirer cette fourmilière en action, c'était si amusant. L'italien n'était pas très nerveux comme garçon. Même s'il avait tendance à s'énerver pour un rien, stresser n'était pas vraiment dans ses habitudes ou du moins il n'avait pas l'habitude d'être fébrile au QG. D'un autre côté, dans la résistance, il ne fallait jamais dévoiler ses défauts au péril d'en repentir plus tard. Le jeune homme aimait se donner un petit air inaccessible et un peu hautain. Il savait que les gens allaient lui foutre la paix ainsi. Après tout, il n'aimait pas travailler au QG, il venait juste pour dire qu'il existait puis il repartait chez lui ou à l'université.


Le fils de Notos était assis contre un mur dans le hall. Il regardait les gardes jouer aux cartes et ses collègues entrer en hâte. Quand ces personnes passaient devant lui, il leur disait bonjour d'un signe de la main plus ou moins amical. De toute façon, il n'y avait pas de place pour les vrais amis.


Léo vit Adriane entrer au QG. Cette fille, il la reconnaitrait n'importe où. Ses cheveux blonds et son regard amusant qui lui rappelait étrangement Arès, elle avait l'allure d'une guerrière. Il se rappellerait toujours de la première fois où il l'avait rencontré. C'était à l'aéroport. Léo attendait son vol pour New York, il avait alors dix huit ans.


Son vol avait beaucoup de retard. Pour se calmer, Léo était allé chercher de quoi manger dans une boulangerie. Après avoir payé, il retournait s'assoir quand une jeune femme lui rentra dedans.

- Hé ça va pas ?


Les valises étaient éparpillées par terre. Malgré sa colère, le jeune homme se porta tout de même volontaire pour les ramasser.


Toujours collé à son mur, Léo fit un signe de la main pour appeler la blonde.


- Hé Adriane !

Spoiler:

© Grey WIND.

Hé amica, viena da qui !  

Je ne sais pas pourquoi mais je m'étais levée du mauvais pied ce matin. Ca arrive parfois mais quand c'est moi, ça a tendance à prendre des proportions énormes... Peut-être parce que, plus j'étais de mauvaise humeur, plus j'étais capable de faire grandir la colère et la rage dans le coeur des gens autour de moi. Sauf que, au QG, on est tous les uns sur les autres. Autant dire que la tension qui régnait dans l'air était palpable et je crois que j'en étais en partie responsable. Bon, ce n'était quand même pas entièrement de ma faute : les missions confiées et la promiscuité n'arrangeaient pas le moral des troupes. Si ça continuait comme ça, on risquait de s'entre-tuer avant d'avoir renverser l'Olympe d'ailleurs...

Toujours est-il que, pour une fois, je n'avais rien à faire aujourd'hui. J'avais donc décidé d'une petite sortie pour prendre l'air. A part quand j'allais en mission, j'avais trop rarement l'occasion de sortir et, je dois bien l'avouer, le grand air me manquait de plus en plus souvent. J'étais donc partie, dès le matin, pour me promener. Mon humeur est remontée en flèche avec le ciel bleu et le soleil qui, je le sentais, me redonnais déjà des couleurs. Ca me rappelait mon court séjour en Italie, il y a 5 ans (celui d'il y a 8 ans ne compte vraiment pas...).

Après trois-quatre heures au soleil, je rentrais à contre-coeur, sachant que je ne pouvais pas non plus disparaître totalement sinon, une mission risquait de me passer sous le nez et ça, ça m'embêterait vraiment ! Je me suis donc dirigée vers le QG, vérifiant que personne ne me suivait ou ne m'observait trop intensément. On n'est jamais trop prudent. Une fois arrivée devant le grand hangar, je passais le pas de la porte. L'odeur de renfermé m'atteint les narines un peu trop rapidement et je soupirais avant de me reprendre. Ca fourmillait encore plus qu'à mon départ, il fallait vraiment qu'ils prennent le temps de respirer tous ! Soudain, j'entendis une voix familière.

"Hé Adriane !"

Je me retournais et vis un jeune homme, brun, les yeux bleus, qui me faisait signe. Un sourire illumina mon visage. Léo. Italien comme moi, demi-dieu comme moi et résistant comme moi. Je me souvenais encore de la première fois où le destin nous avait réuni, à l'aéroport, il y a cinq ans alors que j'allais à Rome...

J'attendais mon vol depuis une bonne heure quand j'eus envie d'aller aux toilettes. Voyageant seule, je pris ma valise avec moi. Je me retournais un instant pour vérifier que l'embarquement ne commençait pas quand soudain, je sentis une onde de choc dans mon corps. Je m'étais précipitée dans un jeune homme sans le voir...

Hé ça va pas ?

Je le dévisageais et marmonnais une excuse tout en pensant que je n'étais pas la seule responsable dans cette histoire... Tout de même poli, le garçon à l'accent italien s'agenouilla pour ramasser les affaires répandues par terre. Je fis de même, pas prête à me laisser aider pour un sou. Je n'étais pas une demoiselle en détresse, je savais me défendre depuis 3 ans que je me formais à la Colonie des sang-mêlés ! Après avoir fini de tout ramasser, je me relevais et regardais l'inconnu.

"Encore désolée. Je m'appelle Adriane Bianchi."

Je souris à l'inconnu. Il était plutôt mignon avec ses boucles brunes et ses yeux bleus... Pas mon genre mais mignon.

Je m'approchais de Léo et me collais au mur à côté de lui.

"Ciao bel Italien ! Comment va ? T'as rien de mieux à faire que te coller contre les murs ?"

Je rigolais après ces derniers mots et m'asseyais au sol, les jambes un peu en coton après ma grande promenade. Je tapotais la place à côté de moi, invitant mon ami à s'asseoir à côté de moi.

Hé amica, viena da qui!

Léo & Adriane

Après avoir appelée Adriane, celle-ci afficha un magnifique sourire. Cette fille n'était qu'une simple amie pour lui, une bonne copine avec qui il aimait passer du temps lors des journées pénibles, quand tout le monde couraient partout ou quand il n'y avait rien à faire. Léo n'aimait pas trop se mêler à la foule, il préférait rester dans son coin à tout observer. Il n'était pas toujours seul, il était quelquefois avec quelques personnes qu'il appréciait un peu et qui ne passaient leur temps à bosser comme des fous. Adriane semblait être plutôt bosseuse ce qui était normale pour une fille d'Arès mais elle au moins, savait s'arrêter deux minutes. Et puis en plus, fallait avouer que c'était la seule fille un près potable de la résistance. En plus d'être belle et très mignonne, elle était plutôt cool et elle avait un caractère que Léo pouvait tolérer. Comparée à Alice par exemple, cette fille était quand même mieux. Elle n'abusait de certaines techniques pour plaire à ses supérieurs, c'était son talent de guerrière qui faisait tout le travail et cela impressionnait beaucoup le fils de Notos.


La fille d'Arès s'approcha de lui et s'installa à ses côtés en se collant de la même façon que lui au mur.

- Ciao bel Italien ! Comment va ? T'as rien de mieux à faire que te coller contre les murs ?


La jeune femme fit rire Léo. Il mit ses mains dans les poches et regarda tout le petit peuple se rentrer dedans, pressé par le travail et apeuré par un quelconque supérieur. Il afficha un petit sourire narquois et regarda Adriane dans les yeux.


- Ciao Bella. Ça va toujours bien quand on me dit que je suis beau. Et oui, j'ai des choses à faire mais je les ferai à la dernière minute. Je préfère profiter du spectacle.


Il secoua la tête pour désigner l'empressement des résistants. Cela lui rappelait un peu le jour où Léo avait rencontrer la fille d'Arès dans l'aéroport. Ce même empressement et état de stress était bien présent ce jour là...


Léo ramassait les valises d'Adriane. Celle-ci, qui n'avait pas l'air d'apprécier les manières d'un parfait gentleman, fit de même pour ne pas rester planté comme une idiote. Mais bon, pour Léo c'était un bon état d'esprit, si seulement toutes les filles n'étaient pas potiches...
Une fois les affaires ramassées et les excuses prononcées en bafouillant, la fille se leva et regarda Léo.

- Encore désolée. Je m'appelle Adriane Bianchi.


Le fils de Notos fut surpris, cette gourde était italienne. Pourtant, elle n'en avait pas l'air. Une blonde avec des yeux bleus, ce n'était pas un profil très italien mais plutôt un profil d'une femme d'un pays nordique. Mais Léo n'allait pas s'attarder sur ce genre de cliché, il se présenta à son tour.

- Moi Léo Fabiani. T'es italienne ? Tu viens de quelle ville ?


Léo regarda son amie.



- Et toi t'as rien à faire ? D'ailleurs tu faisais quoi dehors ?

Spoiler:

© Grey WIND.

Hé amica, viena da qui !

Je m'approchais de Léo et me collais au mur à côté de lui, tout sourire.

"Ciao bel Italien ! Comment va ? T'as rien de mieux à faire que te coller contre les murs ?"

Il rit. Ce qu'il y avait de bien avec Léo, c'était que, étant le fils de Notos Dieu du vent du Sud et aussi italien, il avait le don de réchauffer l'atmosphère. Ou en tout cas, c'est souvent l'impression que j'avais quand j'étais près de lui. Cela m'avait frappé dès le début d'ailleurs, quand nous nous étions rencontrés...

Je venais de l'aider à ramasser nos affaires tombées par terre à cause de cette petite collision avant de me relever et de me présenter. Il me regarda de haut en bas, l'air intrigué. J'avais entendu à son accent qu'il était italien. Peut-être pensait-il que moi aussi au vu de nom nom... Pourtant, ayant toujours vécu à New York, je n'étais pas particulièrement bronzée et j'avais teint mes cheveux bruns en blond si bien qu'on ne pouvait se douter de mes origines...

"Moi Léo Fabiani. T'es italienne ? Tu viens de quelle ville ?"
"Rome. Mais je n'y ai vécu que jusqu'à mes deux ans... Ma mère s'est ensuite remariée avec un américain et m'a ramenée là-bas..."

Je soupirais. Je ne sais pas pourquoi je lui avais dit tout ça. On m'avait pourtant appris à me méfier à la Colonie des sang-mêlés mais, je ne sais pas pourquoi, ce jeune homme m'inspirait confiance. Peut-être son petit sourire ou bien cette aura qu'il dégageait... Toujours est-il que, machinalement, je posais mes fesses sur un fauteuil à côté et le regardais.

"Tu viens d'où toi ? Qu'est-ce qui t'amènes dans cet aéroport ?"

Après tout, j'avais du temps à tuer avant de prendre mon vol alors autant le passer avec un peu de compagnie. Je n'ai jamais été très sauvage comme fille et bien que je sois la fille du Dieu de la guerre, j'aimais beaucoup avoir de la compagnie et me faire de nouveaux amis. Après tout, autant avoir un maximum d'alliés de son côté...

Ma mentalité n'a d'ailleurs pas changé. Même si j'ai changé de camp, j'essaie tout de même de me faire un maximum d'amis parmi la résistance. Ca peut toujours servir d'avoir deux-trois atouts dans sa poche. C'est à ça que je pensais quand l'un de mes plus vieux amis, si l'on compte que l'on est devenu amis à l'aéroport, me répondit :

"Ciao Bella. Ça va toujours bien quand on me dit que je suis beau. Et oui, j'ai des choses à faire mais je les ferai à la dernière minute. Je préfère profiter du spectacle."

Je rigolais après ces derniers mots et m'asseyais au sol, les jambes un peu en coton après ma grande promenade. Je tapotais la place à côté de moi, invitant mon ami à s'asseoir à côté de moi. Il me regarda après avoir montré la foule du menton, comme pour appuyer ses propos. Bien sûr, j'avais remarqué cette effervescence. D'ailleurs, plus je m'en tenais éloignée, moins j'étais de mauvaise humeur et risquais de me fourrer dans le pétrin.

"Et toi t'as rien à faire ? D'ailleurs tu faisais quoi dehors ?"

Je soupirais et pointais à mon tour la foule.

"Je les évite. Si je reste là, je deviens folle et de très très mauvaise humeur. Et tu sais comment je suis dans ces cas-là... Ca me retombe toujours dessus."

Je soupirais de nouveau tout en regardant la ruche fourmillante devant moi. Je détournais la tête et regardais Léo. En voyant ses yeux malicieux, je ne pus m'empêcher de sourire de nouveau.

"Alors, on t'a confié une mission récemment ?"

Hé amica, viena da qui!

Léo & Adriane

La présence D'Adriane égayait les journées de l'italien. Heureusement qu'elle était souvent avec lui, sinon il s'ennuyait beaucoup dans la résistance. Ce qui était bien avec la fille d'Arès, c'était qu'elle n'était pas comme tous ces autres demis dieux, à courir partout et à s'énerver pour rien. Elle était différente et c'était ça qu'il aimait chez elle. Les résistants avaient tous une certaine rancune envers les dieux, celle de la blonde était tout autant mérité que celle de Léo mais elle n'agissait pas comme tous les autres. Adriane était une sorte de perle rare, le genre de collègue qui sortait un peu de l'ordinaire mais qui était quand même sérieuse dans son travail. Même à l'aéroport, elle semblait différente des autres...

Léo s'était présenté à la jeune femme. Malgré son physique typiquement pas italien, le fils de Notos avait reconnu le léger accent de la blonde.

-Rome. Mais je n'y ai vécu que jusqu'à mes deux ans... Ma mère s'est ensuite remariée avec un américain et m'a ramenée là-bas..."


Ces propos venaient de confirmer ses doutes. Elle était bel et bien italienne d'origine. Léo hocha la tête comme pour dire qu'il avait compris. C'était toujours un geste que les gens faisaient pour monter leur attention envers une personne. Léo ne se désintérressait pas d'Adriane, loin de là, mais ce n'était qu'une inconnue qu'il venait de rencontrer.

La jeune femme se posa sur un siège et regarda l'italien avec interêt. Il sentait d'autres questions arriver et il s'y préparait en mettant les mains dans les poches.

-Tu viens d'où toi ? Qu'est-ce qui t'amènes dans cet aéroport ?


Léo esquissa un petit sourire.

- Je viens de Naples. Je fais une escale ici et je repars vers New York. J'ai quitté ma maison familiale pour étudier aux Etats Unis. Figure-toi que moi aussi j'ai un beau père mais il n'est pas très gentil avec moi, il valait mieux que je m'en aille.

Adriane proposa à Léo de s'installer à côté d'elle. Il n'hésita pas une seconde et se retrouva en moins de deux secondes, le dos collé au mur et les jambes repliés vers lui. Après avoir posé sa question, l'italienne répondit à son collègue.

- Je les évite. Si je reste là, je deviens folle et de très très mauvaise humeur. Et tu sais comment je suis dans ces cas-là... Ca me retombe toujours dessus. Alors, on t'a confié une mission récemment ?


Léo haussa un sourcil en voyant une résistante passer devant lui en courant. De plus en plus pitoyable...

- Oh oui je le sais bien...Oui vrai Arès! La dernière mission qu'on m'a confié, c'était de ranger des cartons dans la remise... C'était très chiant et devine qui est venu m'emmerder...


© Grey WIND.

Hé amica, viena da qui !

"Je les évite. Si je reste là, je deviens folle et de très très mauvaise humeur. Et tu sais comment je suis dans ces cas-là... Ca me retombe toujours dessus."

Je soupirais de nouveau tout en regardant la ruche fourmillante devant moi. Je détournais la tête et regardais Léo, assis à côté de moi. En voyant ses yeux malicieux, je ne pus m'empêcher de sourire de nouveau.

"Alors, on t'a confié une mission récemment ?"

Il regarda passer les autres résistants devant nous avant de me répondre. Je tentais de me concentrer sur ce qu'il me disait, essayant de faire abstraction de l'agitation autour.

"Oh oui je le sais bien...Oui vrai Arès! La dernière mission qu'on m'a confié, c'était de ranger des cartons dans la remise... C'était très chiant et devine qui est venu m'emmerder..."

Vu le ton qu'il employait, la réponse était assez évidente : Alice. Il ne l'aimait pas du tout et je dois avouer que je le comprenais. En revanche, comme elle était presque la seule fille de la résistance, je n'avais pas le choix et je devais faire avec en prenant sur moi. Léo, lui, n'avait pas à le faire et il avait de la chance. D'ailleurs, de ce que j'en savais, il avait toujours eu de la chance et avait toujours pu s'éloigner. Comme la fois où on s'était rencontrés...

Je venais de me présenter et j'avais tout déballé. Je sais que ce n'était pas la chose la plus maline à faire mais étonnamment, je lui faisais confiance. Alors je lui avais tout dit. Enfin, peut-être pas tout. Je n'allais quand même pas lui expliquer qui était mon père. Il aurait fui en courant ou en appelant l'asile. Et là, c'en était fini de ma petite escapade à Rome.

Heureusement, je n'avais donc rien dit et je m'étais contentée de lui demander d'où il venait et où il allait. Une conversation normale d'aéroport en somme.

"Je viens de Naples. Je fais une escale ici et je repars vers New York. J'ai quitté ma maison familiale pour étudier aux Etats Unis. Figure-toi que moi aussi j'ai un beau père mais il n'est pas très gentil avec moi, il valait mieux que je m'en aille."

Je hochais la tête, quelque peu compatissante. Moi aussi j'avais droit au beau-père désagréable, surtout depuis que mon demi-frère était mort alors que moi, l'abomination, j'étais encore en vie. D'où ma fugue vers Rome. J'eus donc, de nouveau, un élan d'honnêteté. Ce garçon me donnait envie de discuter avec lui et j'avais encore du temps à tuer avant de remonter dans l'avion.

"New York ? J'en viens. C'est très sympa tu verras... Et niveau beau-père, j'en connais un paquet, crois-moi. Le mien me voit comme une abomination et aimerait que je disparaisse. C'est donc ce que je fais, je m'en vais..."

En fait, j'avais presque passé ma vie à fuir en y repensant. Fuir vers Rome, vers la Colonie, hors de la Colonie pour atterrir à la résistance. Et qui sait, peut-être que j'allais finir par fuir le QG aussi... Mais en attendant, j'étais avec Léo et c'était déjà ça. Je n'aurais peut-être pas tenu aussi longtemps dans ce foutoir sans péter un plomb s'il n'avait pas été là.

"Alice ? J'imagine très bien la scène... Toi rangeant les cartons, elle en train de te mater les fesses en pensant à qui elle pourrait bien se faire... En revanche, c'est gâcher tes talents que de ranger l'entrepôt. T'as mis Cyril ou Aldric en rogne ?"

Je ricanais. C'était mon gros problème. Je passais mon temps à rire, que je sois fâchée ou pas, méprisante ou non. Et là, je suppose que c'était plutôt un rire de blague. Même moi, je n'en étais pas sûre. Mais je savais que Léo ne le prendrait pas mal. Fallait se serrer les coudes entre gens sains d'esprit de la résistance...

Hé amica, viena da qui !

"Ouais c’était bien cette folle d’Alice… Oh non Adri’, je suis en train d’imaginer cette scène, c’est dégoûtant. Non, pas spécialement. Mais je soupçonne quelques personnes de la résistance d'être aller les voir et dire que je foutais rien de mes journées..."

J'éclatais de rire. Il était vrai qu'imaginer Léo avec Alice n'était pas vraiment ragoûtant... Mais après tout, elle devait bien avoir des bons côtés si on creusait bien. Je n'avais juste pas vraiment envie de le découvrir. Je la supportais c'était tout. Avec Léo en revanche, c'était plus que juste de la tolérance. Je crois qu'on peut dire qu'on était amis. Sûrement grâce à cette rencontre un peu fortuite à l'aéroport...

"J’espère m’y plaire...Figure toi que je n’ai jamais quitté mon pays natal et je crains un peu d’avoir le mal du pays une fois à New York... Mais si tu dis que c’est sympa…"

Il fit une pause avant de reprendre.

"Une abomination?! Comment ça? Le mien me traitait toujours de bâtard parce que je n’avais pas de père. Il fallait que je quitte cet homme qui me pourrissait la vie…"

C'est drôle mais son histoire me faisait penser à la mienne. Bien sûr, moi aussi j'avais peur que New York me manque mais plus que tout, je voulais m'éloigner de ma famille. Enfin ma pseudo-famille. Ma mère ne m'avait jamais vraiment pardonnée d'être venue au monde et mon beau-père était persuadé que c'était ma faute si mon demi-frère était mort. Parce que mon père n'était pas normal. Pas humain. Etrangement, le seul garçon de tout l'aéroport qui m'inspirait confiance n'avait pas de père lui non plus. Je le fixais.

"Je te comprends. C'est presque marrant en fait. Toi et moi, on vient de deux continents différents et pourtant, on se ressemble vachement."

Je ris doucement, fixant le jeune italien. J'avais l'impression d'être plus proche de lui que de ma famille. Dommage que nos avions aillent dans des sens différents...

"Je te jure que c'est pas moi !" dis-je en éclatant de rire.

Je tournais la tête vers Léo, oubliant un peu la fourmilière qui s'agitait devant nous. Je savais qu'il n'aimait pas être traité comme un esclave, à faire les petites tâches. Il voulait de l'action, comme la plupart d'entre nous et quand il n'en avait pas, il tirait au flanc. Je le comprenais. Moi aussi je voudrais qu'enfin on agisse. J'en avais marre d'attendre mais je savais que si on fonçait tête baissée maintenant, on courrait au carnage. Instinct de guerrière.

J'appuyais ma tête contre le mur et soupirais, fermant les yeux.

"Ce qu'il nous faudrait, c'est un peu d'organisation et ensuite agir. J'en peux plus de ranger l'entrepôt, de recruter. Ca sert à rien, on n'avance pas..."

Hé amica, viena da qui !

"Je te comprends. C'est presque marrant en fait. Toi et moi, on vient de deux continents différents et pourtant, on se ressemble vachement."

Je ris doucement, fixant le jeune italien. J'avais l'impression d'être plus proche de lui que de ma famille. Dommage que nos avions aillent dans des sens différents... Surtout que notre conversation risquait de tourner court avec l'appel pour embarquer du vol vers New York.

"Je dois te laisser Adriane. Je suis très heureux d’avoir fait ta connaissance, j’espère qu’on se reverra un de ses jours."

Je hochais la tête alors qu'il se levait, m'adressant un petit signe de main. Je le regardais s'éloigner avec sa valise lorsque j'aperçus du coin de l'oeil un porte-feuille. Je regardais à l'intérieur et vis la carte d'identité du jeune homme. Je me levais d'un bon et lui courut après, le rattrapant bien vite, avant qu'il n'atteigne la porte d'embarquement.

"Hey l'Italien ! Un porte-feuille, ça peut aider là où tu vas."

Je lui tendis l'objet avec un sourire et lui adressais un petit clin d'oeil assortit d'un sourire.

"Essaye de ne pas le perdre de nouveau. Je ne serais peut-être pas là."

Je ris doucement avant de m'éloigner avec un signe de la main vers ma propre porte d'embarquement.

Contre un mur de l'entrepôt, j'appuyais ma tête sur un mur et soupirais, fermant les yeux.

"Ce qu'il nous faudrait, c'est un peu d'organisation et ensuite agir. J'en peux plus de ranger l'entrepôt, de recruter. Ca sert à rien, on n'avance pas..."

Je tournais la tête vers mon ami qui hochait la tête, l'air songeur. Je savais qu'il ne pouvait être que d'accord avec moi. En fait, la majorité des demi-dieux ayant rejoint la résistance pensait pareil. Mais on était bien trop désorganisés, trop individualistes. Ca ne servait à rien de parler sans agir. Malheureusement, à mon échelle, je ne pouvais pas faire grand chose. Perdue dans mes pensées d'organisation guerrière, j'entendis à peine Léo.

"Je te proposerais bien d’aller voir Cyril, mais je crains un peu qu’on se fasse rembarrer. Après, qui tente rien, n’a rien."

L'idée fit son chemin très vite dans ma tête. Je bondis sur mes pieds et tendis la main au jeune homme pour l'aider à se lever.

"D'accord. Après tout, y a pas de raisons qu'il ne nous écoute pas."

Je me dirigeais ensuite vers l'ascenseur, entraînant Léo avec moi.