Que faisait-il dans le New Hampshire? Excellente question. Mieux encore que faisait-il au cœur de la forêt ? Aucune idée. Vous vous dîtes que ça craint ? Matthew est d’accord avec vous. A vrai dire, il ne se souvenait pas de grand-chose. Il se rappelait que le matin-là, il s’était levé du pied gauche. Tout allait de travers et dans ses moments là, il devenait exécrable. Aussi, pour éviter de commettre un meurtre, ou bien même, de se faire tuer, il avait quitté le QG. Il était allé à New York et avait marché des heures durant sans parvenir à se calmer. Pourquoi était-il de mauvaise humeur ? Aucune idée, il y a des jours comme ça, supposait-il.

A midi, commençant à avoir faim, il était allé dans une brasserie. Et comme il trouvait ça triste de manger tout seul, il s’était commandé une bière. Qu’on se comprenne, avant cela, il n’avait jamais touché une goutte d’alcool de sa vie avant cet instant. Et bien, faut croire que ça lui réussit pas. Il avait trouvé ça affreux et pourtant, aussi étrange que cela puisse paraître, il en avait demandé une autre. Il se promettait à chaque que c’était la dernière si bien que, bientôt il fut totalement soûl.

Il faut croire que dans ses moments là, le cerveau arrêtait de fonctionner car sa première idée fut de louer une voiture. Vu dans l’état qu’il était, conduire était une très mauvaise idée et le gars du commerce de location de voiture s’en rendit bien compte. Très énervé, Matthew avait décidé de se consoler avec un autre verre, mais plus fort cette fois. Du whisky ! Il faut savoir qu’il ne tenait pas très bien l’alcool et qu’un verre whisky était pour lui l’équivalent d’une bouteille entière. Ce fut à ce moment là que tout dérapa. Enfin, il le supposa.

Parce que quand il rouvrit les yeux, il était au milieu de la forêt avec un affreux mal de crâne et aucun souvenir de comment il était arrivé là. Comme si ce n’était pas assez, il fut prit d’un spasme et rendit tout son déjeuner. Il avait la bouche pâteuse et maintenant que les effets de l’alcool s’étaient dissipés il se trouvait vraiment nul. Il se releva en titubant et marcha sans trop savoir où aller. Au bout de quelques heures, il pensa avoir totalement dégrisé et s’assit un instant pour essayer d’établir un plan. La première chose à faire était de sortir de cette forêt. En plus la nuit tombait et il ne tenait pas à dormir à la belle étoile. Alors qu’il se sentait désespérer et qu’il mourait de faim, il vit quelque chose d’inattendu.

Une fille. Très jolie qui plus est. Un sourire s’afficha sur ses lèvres, si l’alcool ne fonctionnait pas, les filles, ça il avait déjà essayé e t l’effet était garanti. Dans un vague instant de culpabilité, Matthew pensa à Pandore puis la jeta au diable en se disant qu’il n’allait pas attendre cinquante ans qu’elle se décide. Il aborda la fille avec un sourire charmeur :

« Bonsoir, il n’est pas dangereux pour une jeune femme telle que vous de se promener au cœur de la forêt la nuit tombée ? »

Il avait utilisé sa voix sensuelle, celle qui fonctionnait à tous les coups. Par la suite, il conclura qu’il était encore ivre. Après tout, essayer de séduire une chasseresse qui a fait vœux de chasteté n’était pas la meilleure de ses idées alors, autant tout mettre sur le dos de l’alcool…

Il resta là, à la regardé sans remarqué son sourire condescendant. En temps normal, il l’aurait bien remarqué mais là, il ne vit absolument rien. Même un aveugle l’aurait remarqué. Pourtant, lui resta fermement campé devant elle avec son regard charmeur. Elle lui répondit calmement :

« Je pourrais demander la même chose à ce qui semble être un demi-dieu totalement perdu. »

Bon, Matthew ne se rendait pas compte de la boulette qu’il était en train de faire, il n’était pas totalement idiot non plus. Il fronça les sourcils, si elle connaissait l’existence des demi-dieux, c’était soit qu’elle en était elle-même une, ce qui était le plus plausible, soit qu’elle était une mortelle qui voyait à travers la Brume, soit qu’elle était une déesse camouflée. Le demi-dieu paria sur la première option. Il lui décocha un sourire éblouissant et dit :

« C’est exact, je suis un demi-dieu ! Comme toi apparemment ! Par contre, je ne suis pas perdu, j’aime simplement la nature et je comptais dormir à la belle étoile. »

Quel horrible mensonge ! La vérité était que pour séduire une fille, valait mieux lui dire qu’il était un ami de la nature plutôt que de lui répondre qu’il était complètement paumé et qu’il ne se souvenait de rien parce qu’il avait trop bu. De plus, elle semblait être à l’aise avec tous ces arbres et surtout toutes ses bestioles. Parce que, oui, il y en avait des bestioles, Il n’était là que depuis quelques heures et il comptait déjà plusieurs dizaines de boutons sur son corps. Bref, il ne voyait pas ce que les gens trouvaient à la nature. En plus, tout ce vert donnait envie de vomir, de son avis. Mais bon, valait mieux dire le contraire ! Il ajouta :

« Et toi, tu viens aussi camper ? C’est déjà dangereux de se balader seule pour une mortelle mais alors, pour une demi-déesse, encore plus ! En plus, j’ai entendu dire qu’il y avait pas mal de monstres ici ! »

Il affecta un air particulièrement inquiet et attendit patiemment sa réponse.

« Et toi, tu viens aussi camper ? C’est déjà dangereux de se balader seule pour une mortelle mais alors, pour une demi-déesse, encore plus ! En plus, j’ai entendu dire qu’il y avait pas mal de monstres ici ! »

Elle lui lança un regard dédaigneux, comme si ce qu’il venait de dire était stupide, ce qui en soit, n’était pas impossible. En même temps, comment pouvait-il deviné que cette fille était immortelle ? Comment pouvait-il deviné qu’elle avait presque cent ans et qu’elle avait fait la guerre ? Il ne pouvait pas, tout juste. Il n’était pas devin, non plus ! Elle s’avança vers lui en croisant les bras et lui dit :

« En effet, il y a pas mal de monstres. Ca tombe bien que je les tue, tu auras moins peur comme ça. »

Elle ricana méchamment. Matthew la regarda surpris par tant de dureté. Qu’avait-il encore bien pu faire ? Bon, même s’il était un peu dans les vapes, il était tout de même capable de se défendre tout seul et s’il était complètement paumé, il n’était pas inconscient. Il mit la main sur son épée, s’assurant qu’elle était toujours là et sourit à la jeune femme.

Mettons qu’elle avait le sens de l’humour et qu’elle ne voulait pas dire ça au premier degré. Il prit un air sûr de lui, et haussa un sourcil à la demi-déesse qui effectuait une ronde autour de lui. Voulait-elle vérifier qu’il n’y ait pas de monstres ? Matthew tendit l’oreille, à part un crépitement, il n’entendait rien. D’ailleurs, d’où venait-il ce crépitement ? Quelqu’un avait-il fait un feu ? Il allait poser la question lorsque la fille lui dit :

« Mais avant que je te sauve la vie en cas d'attaque, ce serait bien que je sache qui tu es. »

Elle lui adressa un sourire malicieux et avant de se présenter :

« Elizabeth, fille d'Apollon. »

Une fille d’Apollon ? Bah, y’avait pire. Il lui sourit et répondit :

« Matthew, fils d’Eris. »

Il attendit sa réaction. En général, lorsqu’il se présentait ainsi, le regard des gens prenait un autre ton, comme s’il le prenait en pitié. Oh, mon pauvre, pas facile d’avoir ta maman… Mais, il s’en fichait. Appartenant à la Résistance, son parent divin n’avait pas grande importance. Pour continuer la conversation, il demanda :

« Et toi, que fais-tu dans la forêt ? A part, venir me sauver, bien entendu ! »

Il avait complètement oublié cette histoire de crépitement, ou bien même les habits argentés de la fille. Habituellement, il était observateur et aurait bien vite fait le rapprochement mais là… Il s’embarquait encore dans une sacrée histoire !

Elle ricana de nouveau avant de l’observer. Matthew avait souvent vu ce regard. Celui qui détaillait son visage et à ce moment-là, il était presque sûr qu’elle se disait qu’il était beau. Il se dit qu’il avait peut-être marqué un point même s’il était loin du compte. Il sourit. Elle lui répondit :

« Disons que je voyage... Je tue des monstres et je voyage. »

Matthew se fit la réflexion qu’elle était un peu comme une chasseresse. Et plus tard, il se fera la réflexion qu’il avait vraiment été stupide pour ne pas avoir fait le rapprochement. Elle le jaugea du regard :

« En revanche, si j'étais toi, je rejoindrai vite la civilisation. Tout le monde dans cette forêt n'est pas aussi gentil que moi... Conseil d'amie »

S’il savait comment rejoindre la civilisation, il y a longtemps qu’il aurait quitté cette forêt. Et puis, qui est-ce qui peuplait cette forêt pour qu’elle lui donne ce genre d’avertissement ? Un groupe de chasseresse ? Oui, mais il était trop stupide pour le remarquer. Il embrassa la forêt du regard guettant la présence d’un quelconque monstre mais puisqu’il n’y avait rien, il reporta son attention sur la fille. Il s’approcha inexorablement d’elle et lui demanda :

« On est amis, maintenant ? »

Techniquement, il avait tout mis en place, alors si elle ne tombait pas dans ses bras, c’était qu’elle avait un véritable problème. Et puis, c’est vrai, quelles sont les chances de trouver un bel homme en pleine forêt. Elle part tué un monstre et elle revient avec un prince charmant. C’est le rêve de toutes les demi-déesse, non ?

Bon, peut-être exagérait-il un petit peu en disant qu’il était un prince charmant mais il n’était pas mal. Et puis, il pouvait se montrer gentleman. D’ailleurs, il allait lui prouver ! Nouveau but de ce soir !

Elle rigola, toujours avec cette même dureté que Matthew avait déjà remarquée. Il se demanda s’il ne valait pas mieux d’arrêter là parce que là, il voyait de l’agacement dans les yeux de la jeune femme, et s’il n’avait pas envie de quelque chose, c’était bien de se battre avec elle. Pas qu’il est peur, non, simplement qu’il y avait des jours où il avait envie de se battre et d’autres non. Par ailleurs, elle lui chuchota :

« Ce n'est qu'une expression, aucune chance qu'on soit amis. »

Matthew ne se trompa pas sur le sens de cette phrase. Chez certaines filles, ça voulait dire qu’elles ne voulaient pas être son amie dans le profit d’autre chose. Tandis que là, ça voulait plus dire, qu’il pouvait aller se faire voir. D’ailleurs, elle plaça ses mains sur son torse le forçant à reculer de quelques pas afin de mettre un peu d’écart entre eux. Elle eut un rictus mauvais et ajouta, pour bien se faire bien comprendre :

« Vraiment aucune chance. Ni ami, ni rien du tout. »

Il la fixa légèrement agacé. Elle était vraiment difficile. Un instant, il se demanda s’il n’avait pas perdu son charme. D’abord Pandore, puis elle, ça commençait à bien faire ! Sauf, qu’avec Pandore, il était conscient d’avoir une infime petite chance alors qu’avec elle, il n’y en avait sûrement aucune. Il passa la main dans ses cheveux, et recula encore de quelques pas en disant :

« Je vois. »

Que pouvait-il dire d’autre ? S’il forçait, il sentait que ça allait tourner au vinaigre pourtant, il était très borné. Il fronça les sourcils et sourit :

« Tu ne veux même pas me laisser une chance ? Je suis très doué… pour être un ami. »

Il voulait que cette fille cède et il était conscient qu’il venait d’engager un combat presque perdu d’avance.

Elle ricana, encore. Matthew se dit qu’elle ne savait émettre que ce son. Et puis, elle était vraiment étrange cette fille. Un vrai mystère pour le fils d’Eris, car un coup elle l’envoyait balader et un autre coup elle semblait prête à lui laisser sa chance. D’ailleurs, il ne sut que répondre lorsqu’elle lui dit :

« Ami ou plus ? Je t'en prie... Bien essaye de m'embrasser, je n'attends que ça. »

Il écarquilla grand les yeux. Mais, deux secondes plus tôt, ne lui avait-elle pas dit qu’il n’y avait aucune chance qu’ils soient amis ou quoi que ce soit d’autre ? Alors comment se faisait-il qu’elle l’invitait ainsi ? Elle alla jusqu’à lui adresser un petit sourire innocent, bien loin du ricanement dur de tout à l’heure. Par les dieux, qu’avait cette fille derrière la tête ? Il commençait à avoir des soupçons. Oui, il était temps. D’une part parce que c’était impossible de changer d’avis en deux secondes, même s’il était très séduisant, et d’autre par, parce qu’elle semblait joué à un jeu avec lui. Et Matthew n’aimait pas qu’on se joue ainsi de lui. Pourtant, dans s’il y avait une infime chance qu’elle ne se moque pas de lui, il voulait la séduire. Aussi, il prit une voix sensuelle et répondit :

« Je ne pense pas que ce soit une bonne idée. Sans vouloir me vanter, si je le fais maintenant, tu vas être totalement accro et tu ne pourras plus t’arrêter ! »

Sans compter que la jeune femme ne semblait pas très expérimentée en matière de garçon. Matthew ne savait pas si elle avait déjà eu un copain, mais une chose est sûr, il n’avait pas envie d’être le premier !

Elle rigola à nouveau mais plus gentiment. Cependant, Matthew crut entendre aussi un peu de sa dureté habituelle, mais cette fois-ci, comme si elle voulait la masquer. Se jouait-elle de lui ? Sûrement, mais cette fois-ci, il décida de s’en souvenir. Il voulait juste voir jusqu’où la fille irait. D’ailleurs, elle était visiblement très décidée car lentement, mine de rien, elle s’approcha de lui jusqu’à être très près. Décidément, cette fille était très contradictoire. En plus, comme Matthew s’en doutait déjà, elle n’avait pas l’air très expérimenté dans le domaine de la drague. Il le voyait bien à sa façon d’agir. Cependant, elle n’était pas moche ce qui était un très bon avantage.

« Peut-être que c’est toi qui ne pourrait plus te passer de moi… Qu’en sais-tu ? »

Elle s’approchait toujours doucement de lui. De plus, elle avait utilisé un ton sensuel qui la rendait très séduisante. Pas mal, pour un premier essai, se dit Matthew. Dans un bar quelconque, elle aurait fait des ravages. Il se demanda pourquoi la jeune femme n’avait pas essayer avant. Elle était jeune certes mais bon, si elle attendait, elle resterait vierge toute sa vie. Sans compter que là, elle voulait sans doute se jouer de lui donc, ce n’était pas la meilleure façon de séduire quelqu’un.

« Après tout, la seule façon de savoir, c’est d’essayer. Et je ne vais pas attendre le déluge. »

Il se demanda encore une fois ce qu’elle avait derrière la tête. C’était tout de même très étrange qu’elle l’invite ainsi à l’embrasser. Oh, et puis de toute manière, c’était toujours agréable, il n’allait pas refuser. Et puis, il était plus fort qu’elle donc, techniquement, aucun risque ! Il sourit :

« Puisque t'insistes… »

Il pencha donc pour l’embrasser…

Alors qu’il s’approchait, il ressentit une violente douleur dans le bras. La fille me l’avait saisi et le tordait férocement. Si elle n’avait pas l’air d’avoir de la force, elle savait faire mal. Il se demanda si elle avait reçu son entraînement à la colonie. En tout cas, elle avait bien comprit le truc. Elle le renversa en passant sa jambe sous la sienne et il tomba sur le dos. Il secoua la tête complètement dégrisé. Il sentit une rage soudaine monter en lui. Elle jouait à quoi là ? Elle était bipolaire ou quoi ? Elle se plaça au dessus de lui et dit en se frottant les mains :

« Ah mince... Pardon... J'ai dû oublier de te prévenir que j'étais une Chasseresse d'Artémis. »

Elle eut un sourire narquois que Matthew détesta immédiatement. Il lui jeta un regard haineux tandis qu’elle continuait à le regarder de haut. Elle semblait presque le défier. Pour l’instant, il choisit de ne rien faire tandis qu’elle ajouta :

« Remarque, la prochaine fois, mieux vaut ne pas draguer une fille dans les bois... Un peu stupide comme idée ! »

Il eut un nouveau rictus mais ne dit toujours rien. Il vit un loup s’avancer que la fille caressa distraitement. Elle semblait chercher la bagarre. Sinon, elle lui aurait simplement dit tout de suite que c’était une Chasseresse et il aurait continué sa route. Et puis, elle ne lui lancerait pas ce regard l’incitant à se relever. Pas de bol, il était tombé sur la seule Chasseresse qui avait envie de s’amuser avec un garçon. Pas dans le bon sens du terme… Il réfléchit à un moyen de se venger mais comme si elle lisait dans ses pensées, elle dit :

« Ah. Autre chose : n'espère même pas pouvoir te venger. Tu n'y arriverais pas d'abord et puis, les autres ne sont pas loin... »

Il ricana et se releva lentement. Ce fut à son tour de la regarder de haut, il était plus grand qu’elle, et il dit :

« Je me demande ce que diront tes compagnes quand elles sauront que tu as presque supplié un garçon de t’embrasser… »

Tout en caressant distraitement le loup, elle continuait à le regarder dans les yeux. Matthew pouvait presque y voir un peu de pitié. Il serra les dents, elle se prenait pour qui ? Soudain, il se demanda quel âge elle avait ? C’est vrai quoi, les chasseresses étaient immortelles donc, quelle âge avait-elle ? Elle pouvait très bien avoir vingt ans comme elle pouvait en avoir cent-cinquante… Elle lui dit dans une piètre imitation de quelqu’un qui aurait peur :

« Oh non pas ça je t'en supplie... »

Elle rigola comme s’il avait dit la chose la plus stupide au monde avant d’ajouter avec un air moqueur :

« Non mais franchement, tu t'entends ? Si tu crois que tu as une chance, vas-y. Ce sera ta parole contre la mienne... Un garçon contre une fille devant les Chasseresses... Je me demande bien comment tu comptes les convaincre. »

Elle lui fit son petit rictus que Matthew lui aurait bien fait avaler. Elle n’était visiblement pas très conventionnelle comme chasseresse. Tout d’abord, au lieu de l’ignorer, elle cherche à le piéger puis ensuite elle lui dit clairement que ce n’est qu’une sale petite menteuse. Lui qui croyait que les chasseresse prêchait la vertu, le voilà qu’il tombait de haut. Il la regarda en essayant d’avoir l’air méchant mais la vérité était qu’il était bien trop las pour cela. Il était totalement paumé dans une forêt en pleine nuit, il s’était mis une chasseresse sur le dos qui se baladait avec un loup et pour couvrir le tout, voilà qu’il se mettait à pleuvoir. Pas des petites gouttes, non, des énormes gouttes qui transperçait ses vêtements. Le tableau n’était pas très beau à la fin. Il essaya de trouver une réplique cinglante mais ne trouva rien alors il continua de la regarder d’un regard noir. Finalement, il dit :

« Tu as raison, je ne fais pas le poids contre la grande chasseresse que tu es. Si ça te plaît de mentir à tes copines immortelles, tant mieux pour toi. Je m’excuse de t’avoir dragué, je ne le ferais plus. »

Il essaya de supprimer tout le sarcasme qui vibrait dans sa voix mais, il n’était pas convaincu du résultat, tout ce qu’il voulait, c’était se barrer d’ici. Il ajouta haineusement :

« C’est bon ? T’as fini de jouer ou tu veux faire un deuxième round ? »

Elle fit une moue qui, de l’avis de Matthew ne l’avantageait pas vraiment. Mais après, peut-être que c’était la rancune qui le faisait parler. Le fait est qu’elle avait perdue tout son charme, bien qu’elle ait l’air plus à l’aise avec la pluie que lui. Elle le regarda avec un air de pitié qui, si possible, accentua la haine qu’il avait vers elle. Enfin, quand il parle de haine, ce n’est pas sa pire ennemie, non plus. Simplement, que si jamais il croise plus tard, il saura que ce n’est pas quelqu’un de très fréquentable. Elle lui balança :

« En fait, tu me fais pitié... Va donc, le loup t'indiquera le chemin... »

Il lui jeta un regard noir, mais le pire n’était pas là. Le pire était que lui aussi se faisait pitié. Mais il y avait une différence entre se faire pitié et entre quelqu’un qui te le balance dans les dents. Elle sembla parler au loup et s’éloigna. Une fois qu’elle fut arrivée aux arbres qui délimitaient la clairière, elle se retourna avec un sourire narquois :

« Et si j'étais toi, j'éviterai les balades dans les bois à l'avenir...Et les rencontres avec les Chasseresses. »

Il lui jeta un énième regard noir avant de lui cracher avant qu’elle ne s’éloigne définitivement :

« J’en veux pas de ton sale clébard, je peux rentrer tout seul. »

Sur ces derniers mots, il tourna les talons en fourrant rageusement les mains dans ses poches. Lui-même se maudit pour sa fierté mal placé. Il allait mettre dix-mille ans pour se retrouvé dans cette satanée forêt. Mais bon, accepté de l’aide de la part de cette fille ? Plutôt mourir. En tout cas, s’il avait bien retenu une chose de cette journée et de cette rencontre c’est bien ça : l’alcool, plus jamais !