New York était l’endroit idéal pour faire des rencontres disait-on. Ou pour, retrouver des gens perdus depuis longtemps. C’est totalement vrai. Pour le meilleur et pour le pire. Mais alors, pourquoi Matthew avait-il l’impression que c’était toujours pour le pire ? En tout cas pour lui, c’était très rarement pour le meilleur. Et la journée d’aujourd’hui le prouvait bien.

Il était parti faire une journée repérage dans la ville comme d’habitude. Il avait effectué son travail quotidien et était allé boire un café et manger un morceau. Il avait emporté son beignet avec lui afin de le manger sur le chemin du retour. Il avait donc marcher en sens inverse et là, il avait vu Gaby.

Gaby était une fille qu’il avait rencontrée à la colonie et que dans sa grande bonté d’âme, il avait aidé à s’intégrer. Honnêtement, il l’aimait bien et ne l’aurait pas mise sur sa liste noire. C’était une amitié sympa. Mais il était parti sans prévenir personne et donc peut-être lui en voulait-elle. Ou peut-être s’en fichait-elle. En tout les cas, il ne voulait pas la revoir. Ce n’était pas méchant, non, simplement qu’il ne voulait pas avoir à donner des explications. En plus, s’il était parti de la colonie, de n’était pas pour continuer à fréquenter les gens qui y étaient.

Aussi, il fit demi-tour mais au fond, il savait qu’elle l’avait vu puisque leurs regards s’étaient croisés. Il ne fut donc pas surpris quand il sentit une main touchée son épaule. Il se retourna et grimaça un sourire :

« Salut Gaby. Je t’avais pas vu. »

Il choisit instantanément la froideur. Avec un peu de chance, elle lui lâcherait vite la grappe si elle le voyait froid et distant. Elle le trouverait sans doute changé par rapport au Matthew joyeux de la colonie mais tout le monde change. Et il lui ne faisait pas exception à la règle !

« Salut Gaby. Je t’avais pas vu. »

Il choisit instantanément la froideur. Avec un peu de chance, elle lui lâcherait vite la grappe si elle le voyait froid et distant. Elle le trouverait sans doute changé par rapport au Matthew joyeux de la colonie mais tout le monde change. Et il lui ne faisait pas exception à la règle ! Elle posa la main sur son épaule.

Elle n’allait pas le lâcher. Cela se voyait dans ses yeux qui l’interrogeaient. Il passa la main dans ses cheveux. Ne voyait-elle pas qu’il ne voulait pas la voir ? Non. Elle ne voyait que les explications potentielles. Matthew la comprenait. Lui aussi, à sa place, aurait voulu des réponses. Mais, il ne serait jamais à sa place, parce que, pour une raison qu’il ignorait, elle semblait aimer l’endroit qu’était la colonie. Lui aussi, avant, s’y sentait bien. Pas aussi bien que certaines personnes (normal vu sa mère) mais mieux que d’autres. Il se demanda quand est-ce qu’il avait cessé d’y être bien. Après l’invasion de Cronos. L’élément déclencheur. Mais curieusement, il ne regrettait pas d’avoir ouvert les yeux et d’avoir enfin compris qui étaient réellement les dieux. Malheureusement, tout le monde n’était pas d’accord avec son opinion et il avait une de ces personnes en face de lui. Même s’il ne pouvait pas obligé une personne à penser comme lui, il n’était pas non plus obligé de se ranger de leurs avis. Mais, imaginez la réaction des demi-dieux à la colonie, s’il disait haut et fort ce qu’il pensait ? Non, il avait bien fait de partir. Elle dit :

« Matthew. »

Elle semblait ne pas en croire ses yeux. Peut-être l’avait-elle finalement cru mort pour de bon. Il inclina légèrement la tête pour acquiescer avant de reculer de quelques pas. Il devait se montrer froid et distant. Il dit :

« Oui, c’est bien moi. Ça faisait longtemps. »

Elle recula de quelques pas affichant une mine surprise. Elle semblait le détaillé du regard. Il poussa un soupir tandis qu’elle demandait :

« Oui, en effet... Ou étais-tu Matthew ? »

Et voilà. Il soupira encore. Il savait bien qu’elle voudrait des explications. Après tout, en tant que fille d’Athéna, elle voulait toujours tout savoir mais Matthew n’avait pas besoin des justifier. Malheureusement pour lui, il se souvenait d’elle en tant qu’une adolescente qui ne lâchait jamais l’affaire avant d’être parvenue à ses fins. Dans certains cas, c’était une qualité mais là, ça allait vite lui pourrir sa journée. Et là, elle semblait particulièrement déterminée. Elle enchaîna :

« Nous étions tous inquiets, tu n'aurais pas pu envoyer un message-iris pour nous prévenir que tu ne t'étais pas fait bouffer par un monstre ? Et puis où vis-tu maintenant ? »

Matthew soupira, tout ce qu’il voulait, c’était qu’elle ne se mette pas à crier parce que là, ce serait vraiment le pompon. Il s’assit sur un muret, non loin de là, et répondit :

« Bah, je suis là et c’est tout ce qui compte. J’ai simplement quitté la colonie, pas besoin d’en faire toute une histoire. J’habite pas loin d’ici et j’avoue que j’ai pas pensé à envoyer un message iris à toutes mes anciennes connaissances. »

Il savait qu’il venait d’être très méchant. Il venait de reléguer Gaby, une de ses amies à une simple connaissance, mais ce qui lui laissa un goût amer dans la bouche, ce n’est pas d’avoir craché son venin, non, mais ne pas regretter de l’avoir fait. Il passa la main dans ses cheveux, avec un peu de chance, elle allait s’en aller vexer et raconter à tout le monde qu’il n’était qu’un pauvre type. Ça ne le dérangeait absolument pas du moment qu’elle s’en aille.