Neal bouillait de rage.
Il retira l'épée du cadavre du chien des enfers et celui-ci se réduisit à un simple tas de poussière qui ne tarda pas à se disperser. Le fils de Déméter sentait le regard froid de son demi-frère posé sur son dos. Bon d'accord, il avait peut-être été un peu trop loin cette fois-ci mais Volt commençait sérieusement à l'agacer. D'ailleurs, les deux garçons restaient de moins en moins ensembles, préférant généralement se retrouver le soir et se séparer de nouveau le lendemain. Et après trois jours non-stop ensemble, ils s'étaient disputés ét étaient tombés dans une embuscade. Lorsque le dernier grain de poussière du chien des enfers se fut envolé, Neal fit brutalement volte-face et se retrouva nez à nez avec Volt. Énième dispute, une issue identique. Sans un mot, il regarda son camarade de quête s'éloigner à pas lent, son épée traînant presque dans la poussière. Son épée propre. Le ressentiment lui serra la gorge et il fit le choix de partir à l'opposé.
Une demi-heure après, il avait rejoint un quartier un peu plus correct de la grande ville qu'était New-York et se laissa tomber dans une petite ruelle, comptant passer le reste de la nuit à maudire Volt, Grace, Sutton et tous les demi-dieux et mortels qu'il avait pu rencontrer ces derniers temps. Pourquoi rien ne se passait jamais normalement avec lui ? Et pourquoi cela finissait-t-il en carnage, comme aujourd'hui ? Ce n'était pas la première attaque de monstres qu'ils subissaient mais autrefois, ils se seraient contentés d'en dégommer un ou deux avant de prendre la suite. Cette colère cachée qui le hantait... Bah, il ne se reconnaissait plus, tout simplement. Il se battait avec la rage de vaincre, de tuer, de... de massacrer aussi. Et ça lui faisait peur. Le demi-dieu regarda sa vieille épée, qui avait sans doute dû passer par des dizaines de mains avant la sienne, avec un regard meurtrier. Depuis quand les gamins devaient-ils lutter h24 pour rester en vie ?

Un hurlement le fit sursauter et il bondit sur ses pieds, levant sa vieille épée en bronze céleste par automatisme. Mais le cri venait de loin... et à l'opposé de sa position. Ce n'était pas lui qui était chassé et pourtant, il savait qu'il allait y aller, qu'il allait prendre en chasse le chasseur et ressentir une nouvelle fois le bonheur de traquer quelque monstre ignorant. C'est dans cet état d'esprit que Neal traversa quasiment tout un quartier, misant plus sur la chance qu'autre chose pour trouver la proie avant le monstre. Avec un peu de chance, il tomberait sur le sang-mêlé traqué avant le chose et pourrait s'offrir un bon petit combat. Et Neal se maudit d'avoir ces pensées-là, ces pensées qu'il rejetait à peine cinq minutes auparavant. Le cri se renouvela, un peu plus proche cette fois-ci, et il sut qu'il n'était pas loin. Et qu'il avait encore une chance de trouver le sang-mêlé le premier. Il déboucha dans une énième ruelle encore moins éclairé et distingua une silhouette. Prudent, Neal releva un peu la pointe de son épée et s'approcha à pas lent. La personne - et il espérait qu'il s'agissait du trésor de la chasse - lui adressa la parole.

« Je connais ta voix... »

Neal avait répondu dans un souffle, sans réfléchir. Il n'arrivait pas à savoir d'où il connaissait ce timbre de voix mais il en était sûr, il l'avait déjà entendu. Un grondement sinistre l'empêcha d'aller plus loin dans sa réflexion et il fit volte-face, se plaçant instinctivement devant la fille (car il savait au moins que c'était une voix féminine). Le monstre chargea et Neal comprit son erreur un peu trop tard : il n'y en avait pas qu'un seul. La première s'empala sur son épaule, la seconde le renversa et il eut le souffle coupé. A priori, si deux attaquaient, d'autres devaient être un peu en retrait, prêts à les achever plus tard, lorsqu'ils seraient épuisés.
Sa tête heurta violemment le sol et des petites étoiles dansèrent devant son regard tandis qu'une patte griffue lui labourait les côtes. Son épée lui échappa et il tendit le bras avec efforts, sentant le sang couler et imprégner sa chemise. Et pas de Volt pour couvrir ses arrières cette fois-ci. Il parvint enfin à attraper son arme du bout des doigts, se redressa difficilement sur un coude, le poids du monstre - qui continuait à tirer sur sa manche - l'écrasant un peu plus à chaque instant. Une seconde plus tard, de la poussière tourbillonnait. En toussant, Neal se retourna sur le ventre, leva les yeux...

« Attention ! »

Sans trop savoir d'où il tirait cette énergie, il sauta sur la fille et ils roulèrent dans la poussière. Un monstre, jusque là dissimulé dans l'ombre, atterrit maladroitement là où la demi-déesse se tenait un instant auparavant. Le fils de Déméter lâcha sa camarade d'infortune, une main sur la plaie sanglante qui barrait ses côtes.

« Je crois que... J'espère que tu sais manier une épée, Machin... »

Juste un soupir. Il releva une main rouge de sang et la montra à la fille dont il n'arrivait toujours pas à distinguer les traits. Il entendit le monstre gronder. Sans doute un chien des enfers, comme les précédents...

Alors Neal se souvint où il avait déjà entendu cette voix : c'était celle de cette fille de Poséidon rencontrée il y a quelque temps dans un temple dédié au dieu des océans : Poséidon. Il était entré dans l'objectif de relever un pari - qu'il avait gagné haut la main - et la demoiselle était arrivée pendant qu'il taguait les vieux murs du bâtiment. Néanmoins, il devait reconnaître qu'elle s'était pas mal défendue : ils étaient quittes sur un domaine, c'était déjà ça. Lorsqu'elle se présenta tout de même, le fils de Déméter se retint de justesse de lever les yeux au ciel et se contenta d'un grognement que l'on pouvait interpréter de toutes les manières qui soient.

« Machin... Lucretia... C'pareil. »

Malgré la douleur - à vrai dire, le sang-mêlé était bien près de tourner de l’œil - Neal parvint à grimacer un sourire moqueur et s'affaissa contre un mur avec un nouveau soupir. Cela faisait bien longtemps qu'il n'avait pas été blessé aussi gravement et cette fois-ci, pas de Volt à portée de main pour l'aider, le soigner. Enfin, il survivrait et il ferait sans... Du moins, Neal l'espérait parce qu'il n'irait pas bien loin avec une entaille pareille. A sa grande surprise - surprise qu'il se garda bien de montrer - la miss se pencha vers lui, retira sa main de sa blessure et posa sa propre paume sur l'entaille. La douleur reflua et la blessure disparut dans une douce lueur bleutée. Le garçon serra les dents avec une grimace furieuse et écarta violemment la main de Lucianna. Pris d'un soudain élan inspiré, il écrasa ses propres doigts couverts de sang sur le visage de la fille.

« Dégage, où tu t'crois, là. Débile. »

Neal récupéra son épée avec difficulté. Si la blessure n'était plus là, la douleur avait tot de même considérablement amenuisée ses forces. Et là, il les vit. Son sang se glaça dans ses veines lorsqu'il aperçu la ligne de chiens des enfers qui progressaient lentement vers eux, leur pelage se fondant dans l'obscurité de la nuit. La fille se cogna contre lui et il la repoussa violemment.

« Bouge, on va pas camper là. »

Serrant son épée dans sa main, Neal attrapa celle libre de Lucianna et la tira derrière lui dans les ruelles. Inutile de rester plantée dans une petite rue mal-éclairée à attendre la mort. Autant se battre sur un terrain à leur avantage.

« T'sais quoi, tu devrais faire un tour à la Colonie. Question stratégie, t'es pas au point ma jolie. »

En courant, il regagna une rue un peu plus large. Deux cent mètres plus loin - et autant dire qu'il était proche de l'asthme à courir comme un dératé après pareille blessure - il la traînait dans un parc. La fille de Poséidon aurait au moins une fontaine ou un étang à son avantage et Neal... Bah il avait toutes les plantes du square à disposition.

« At your service, darling. »

Neal effectua une rapide courbette particulièrement insultante et leva les deux mains. En se concentrant, il pourrait faire quelque chose d'utile. Les chiens étaient toujours là mais cette fois-ci, ils avaient un vaste terrain... Et beaucoup d'atouts à portée de main. Sans plus se préoccuper de Lucianna (il y avait deux fronts à couvrir de toute façon) il se plaça dos à elle et se concentra. Les branches d'un premier arbre vinrent s'écraser sur les monstres, des racines en étranglèrent d'autres. Quand à ceux qui franchirent ses lignes, Neal se contenta de les pourfendre de sa vieille épée de bronze qui n'avait pas de nom. Le sang d'un des chiens gicla, constellant les joues du fils de Déméter de petites gouttes écarlates. Il abattit le dernier chien avec un grand sourire, une expression exaltée se peignant sur ses traits. Au fond de lui, Neal se faisait peur lui-même. Mais il ne put s'empêcher de rire, avec ces grands éclats qui le prenaient parfois et qui l'effrayaient tout en lui procurant une immense joie. Oui, c'était ça : il avait failli mourir, deux gamins même pas majeure commettaient un massacre... Et il était heureux. Il exécuta quelques petits pas de danse sans lâcher son épée au fil rougit et se rapprocha de Lucianna.

« T'es une guerrière, toi. »

Un nouveau rire. Un grand rire qui n'avait rien de très naturel.

Une expression de surprise se peignit sur les traits du fils de Déméter, bien vite remplacée par une moue boudeuse. Du revers de la main, il s'essuya le visage et lécha le sang avec un rapide coup de langue. Neal savoura un bref instant le goût métallique de ce sang qui n'était pas le sien, sans quitter Lucianna des yeux, puis il s'approcha. Près. Un peu trop près même. Cette fille était tellement... Ouais non, il n'avait pas d'adjectif approprié. Qu'est-ce qui avait changé ? Mais rien n'avait changé. Du moins, pas depuis leur dernière rencontre. Il était simplement dans un jour différent, avec une humeur plus violente. Volt s'était barré, le plantant une fois de plus, les créatures étaient de plus en plus nombreuses et... Bon sang, ces frissons de plaisir qui lui parcouraient le corps lorsqu'il achevait ces monstres, qu'il plongeait une fois de plus la lame de son épée dans leur chair... Quand elles volaient en poussière pour retourner au Tartare... Indéfinissable. C'était un mélange de puissance, de joie mauvaise et de terreur. Il se sentait fort en se disant qu'il était si simple d'ôter la vie... Ça le rendait heureux, un peu trop. Il se sentait invincible et ce n'était pas une bonne chose. Quand à la terreur... C'était relativement évident : se sentir dériver à ce point, se perdre soi-même au profit d'un Neal qu'il ne connaissait pas, qu'il ne voulait pas...

« Mais rien n'a changé, Lucretia. Absolument rien. Et je pars quand j'en ai envie. Ta petite amitié avec les fontaines du quartier n'y changeront rien. Enfin, je n'ai rien d'autre à faire alors soit, bavardons. »

Neal leva un regard tranquille en direction de la voûte piquetée d'étoiles. Il n'avait déjà plus rien à voir avec le Neal complètement hystérique des trois minutes précédentes. Il se sentait juste calme, serein... et heureux. Une bonne chose, me direz-vous, mais c'était loin d'être normal quand on s'appelait Neal Evans et qu'on errait de par le monde depuis maintenant deux années complètes. Le fils de Déméter leva un doigt distrait et le passa dans l'eau qui « l'emprisonnait » ici. Constatant que oui, il y avait bien un petit courant, il se lava les mains, puis le visage. Si on oubliait le sang qui maculait son tee-shirt déchiré, alors oui, il était présentable. Il se passa les doigts dans les cheveux, redressa son col.

« J'écoute. »

Au fond, il n'avait rien à dire lui. Il savait qu'elle s'appelait Lucianna Jackson et qu'elle était la gosse de Poséidon. Et elle savait qu'il était Neal Evans, fils de Déméter. Cool, ils en étaient au même point. Neal fourra négligemment ses mains dans les poches, sans lâcher le ciel des yeux.

C'était souvent ainsi : les gens souhaitaient discuter, échanger, avoir la sensation de se rapprocher de quelqu'un et de tout connaître de lui... Mais lorsque cet instant arrivait, que la personne qui inspirait tant de curiosité vous ouvrait la porte, alors il n'y avait plus personne. Ou bien quelque chose venait perturber la chose. Bien sur, Neal ne se serait pas livré, cela était absolument hors de question, mais il était disposé à écouter Lucianna, voire à répondre à quelques unes de ses questions. Quand on connaissait le fils taciturne de Déméter, on apprenait à apprécier ses sautes d'humeur ou, à défaut, à les supporter. Mais encore une fois, cette opportunité était gâchée par autre chose, un événement inattendu. Neal regardait toujours les étoiles lorsque le timbre de voix de la demoiselle le fit tiquer : ps habituel, tout ça. Il baissa les yeux de la voûte céleste à contre-coeur et jeta un bref coup d’œil par dessus son épaule. Perplexe, il la regarda s'accroupir puis s'allonger sans plus rien ajouter, sur un parterre de fleur. Et Neal trouva la scène étrangement poétique. Une demoiselle, allongée sur un lit fleuri au milieu d'un parc, en pleine nuit, avec un garçon. Ouais si, ça avait quelque chose de beau quand même. Bon, il fallait juste oublier que le tee-shirt de Neal était imprégné de sang et que la miss n'était vraiment pas en forme. Mais en imaginant très fort, on pouvait se croire dans une histoire. A ces pensées, le fils de Déméter esquissa un sourire, étrangement doux sur son visage.
Neal releva les yeux, contemplant de nouveau les étoiles. Là encore, une jolie chose : Lucianna et lui étaient au moins d'accord sur la marche à suivre, il fallait contempler le ciel et tout irait toujours mieux. Puis il soupira doucement. Ouais, il avait bien compris, il avait intérêt à aider cette gamine sans quoi sa mère ne serait pas contente. Et Poséidon ne serait probablement pas ravi non plus. Sans qu'un mouvement ne le trahisse, il ferma les yeux et la terre s'ouvrit. Enfin la terre s'ouvrit... Disons qu'une fine rigole se dessina dans le sol, permettant à l'eau de l'étang de courir jusqu'à la miss. En théorie, elle se sentirait mieux avec, non ? De toute façon, il e pouvait rien de plus pour elle : inutile de compter sur ses pouvoirs de guérison après une telle journée.

« Jolie soirée, n'est-ce pas ? »

Du coin de l’œil, il avait vu l'eau de l'étang atteindre Lucianna et l'entourer. D'une voix tranquille, il continua de faire la conversation, évoquant tout et rien, la pluie et le beau temps, New-York. A sa façon, la scène était belle. Un Neal détendu qui parlait de tout et de rien avec une nana qui faisait trempette. Ça aurait fait une jolie peinture, n'empêche.

Un bref déplacement d'air et Lucianna partit dans une course folle sans queue ni tête. Mais Neal était bien mal placé pour faire des commentaires à propos des comportements sans intérêt, ainsi le petit demi-dieu ne fit pas de commentaire et n'esquissa pas le moindre mouvement. Si la jeune fille se sentait mieux en courant et en jouant avec l'eau, grand bien lui fasse. Volt avait bien la fâcheuse manie de dormir en haut des hêtres (et uniquement les hêtres) quand il se sentait mal. Neal l'avait si souvent rejoint dans les branches de ces arbres qu'il n'avait désormais presque plus d'a priori là-dessus. Une journée éprouvante ? Neal esquissa un sourire narquois : et lui donc. Deux attaques massives, une rencontre avec une écervelée, une dispute silencieuse avec son unique proche et toujours ces rêves belliqueux. Et c'était bien sur sans compter la blessure mortelle qu'il avait reçu. Celle-ci n'était plus qu'un mauvais souvenir, bien sur, mais c'était sa fierté qui avait été atteinte surtout et qui se révélait insupportable, presque plus que la douleur physique.

Si Neal était en paix, on pouvait toutefois le comparer à une eau retenue par un faible barrage. Et comme on dit, prudence avec l'eau qui dort. Il se raidit très légèrement en aperçevant le sourire de Lucianna du coin de l’œil. Il n'avait pas envie qu'on lui sourit, qu'on espère quoi que ce soit de lui. Il n'avait pas quitté la Colonie pour rien. Seules quelques rares personnes avaient le droit d'attendre ainsi quelque chose de lui. Volt, Grace... Sutton peut-être mais cette fille était devenue un sujet sensible depuis leur dernière rencontre. Sa fierté avait été mise à mal ce jour-là aussi. Bref, cette fille de Poséidon qui se plaisait à apparaître aux endroits les plus incongrus et qui le poussait à risquer ainsi sa peau... Ouais non, elle n'avait pas le droit de lui sourire, d'espérer son amitié ou quoi que ce soit d'approchant. Et puis ce fut la goutte d'eau qui fit déborder le vase. D'un geste rapide mais silencieux, Neal e retourna, attrapa la demoiselle par son col ensanglanté et la plaqua contre l'arbre le plus proche, la pointe de son épée à moins d'un centimètre de sa gorge.

« Que j't'explique les règles, ma cocotte : pas de surnoms idiots, pas de surnoms du tout même, pas de demandes, par d'exigences, rien. Compris ? »

Aussi brusquement qu'il l'avait attrapé, Neal relâcha Lucianna et replaça sa vieille épée dans son fourreau. Si ses yeux étaient toujours assombris par sa colère subite, il adopta tout de même une pose plus tranquille, comme si rien ne s'était passé.

« Et si tu crèves la dalle, t'as des magasins de l'autre côté du parc. »

Faire pousser des fruits, bien sur. Comme s'il n'avait que ça à faire, comme s'il allait gaspiller les talents offerts par sa mère pour nourrir une petite idiote qui n'avait aucune idée de la façon dont mesurer ses pouvoirs. A vivre seule, elle aurait pourtant dû savoir employer ses dons avec délicatesse, à ne pas courir comme une abrutie et à jouer inutilement avec son élément. C'était... Ça le dépassait.

Pas de magasin ouvert pas New-York en pleine nuit... Neal éclata simplement de rire devant la bêtise de cette fille. Ils étaient à New-York, bon sang de bois ! Il y avait toujours des boutiques ouvertes, vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Cette ville ne dormait jamais et les restaurants - voire les boîtes de nuit ou les petites épiceries - restaient ouvertes jusqu'à pas d'heure, avec changement de personnel et compagnie. Mais le fils de Déméter préféra épargner sa salive plutôt que de lui faire un savant exposé sur les ois qui régissait ce monde, apparemment trop étrange pour être compris par la miss. Mais effectivement, elle avait raison sur un point : il ne lui donnerait rien de comestible pour la simple et bonne raison qu'elle n'avait rien fait pour le mériter.

« Ravi de constater ta logique implacable, maîtresse des fontaines. »

Neal adressa un léger salut militaire à la fille de Poséidon, ordonna à l'une des branches de l'arbre - une des plus épaisses tant qu'à faire - de la ligoter fermement, et tourna les talons. Visiblement, elle ne comptait pas poser ses fameuses questions et puisque lui-même n'avait rien à dire, inutile de camper la toute la nuit.

« Au plaisir de te recroiser dans un splendide combat face à des monstres, fille du dieu des mers et des tremblements de terre. »

Glissant les mains dans ses poches, Neal partit d'un pas tranquille vers les lumières des rues de la grande ville - et de ses magasins encore ouverts - pour éventuellement se trouver de quoi grignoter, boire et surtout se changer. Ah, et pourquoi pas un petit hôtel miteux pour la nuit ? Il avait encore bien des choses à faire mais il espérait ne pas recroiser de monstres avant un jour ou deux, le temps de se reposer un peu.

FIN DU RP POUR MOI.