Venise, la Sérénissime. Dire qu'à une époque, cette cité lacustre avait été sous la protection d'Hermès du fait de sa férocité à marchander... Mais là, le dieu était venu en touriste pour profiter de quelques jours de vacances, alors ce n'était pas le moment de ressasser le passé.

En arrivant à la Sérénissime, Hermès avait oublié un léger détail : ce n'était pas Carnaval tous les jours, mais pas loin. Aussi, quand il vit les Vénitiens et les touristes déguisés avec des costumes bariolés, il se frappa le front :

Stupide que je suis ! Je suis en pleine période de Carnaval ! Bon, trouver un déguisement, histoire de jouer le jeu... Facile.

Il ferma les yeux avant de claquer des doigts, le tout de manière très discrète. En quelques secondes, il se retrouva vêtu d'un pantalon noir, d'une veste noire avec des bordures rouges et des motifs d'araignées, et d'une chemise blanche fermée au col par un rubis. Un vrai comte vampire, surtout avec le loup qu'Hermès fit apparaître ; ainsi vêtu, il pourrait se fondre dans la masse et s'amuser comme un petit fou.

Il alla donc se perdre dans la foule de costumes qui se trouvait devant lui et marcha au rythme de la musique, dansant avec quelques duchesses ou princesses avant de leur déposer une rose en rubis qu'il faisait apparaître d'un claquement de doigt ; un tour de passes-passe qu'il n'avait pas pratiqué depuis longtemps, s'étant refusé de séduire d'autres femmes qu'Iris, mais là, il s'amusait un peu. Mais il resterait chaste, par respect pour la femme qu'il aimait...

Toujours au rythme de la musique, Hermès se mit à danser quand il remarqua une femme à l'aura très reconnaissable entre mille, un peu à l'écart. Fronçant les sourcils, il se décida à l'approcher ; une fois à portée de voix, il souffla en s'inclinant devant elle :

Hé bien, chère Séléné, me feras-tu l'honneur d'être ma compagne ce soir ? Qu'est-ce qui t'amène en plein Carnaval de Venise ?

La magnifique déesse lunaire lui tendit la main de manière à ce qu'il la lui baise avec galanterie avant de répondre :

Mon cher Messager divin, mais que fais tu donc dans un endroit aussi Romantique ? N'as tu pas des inventions révolutionnaires à crée pour justement révolutionner ce monde ci ?

Ta compagne pour la soirée ? C'est une idée tentante, j'espère que d'Autres se joindront à nous, ce pourrait être quelque chose d'amusant et de bien reposant. Comment vas-tu sinon ? Tout se porte bien ? Tu n'as pas de soucis j'espère, sinon ne compter pas sur moi, monsieur le Comte.

Mes inventions révolutionnaires ne seront efficaces que si je me détache de mon travail, très chère, répliqua Hermès avec un sourire avant de commencer à marcher au rythme de la déesse. Et sinon, à part le travail, tout va bien, je continue à voir mes enfants à travers le prisme des colistiers d'Hermès, qui ont été créés à la Colonie pour distribuer le courrier et les colis, je suis l'homme le plus heureux du monde avec Iris... Bref, que demande le peuple ?

Continuant à marcher, il reprit, un grand sourire sur les lèvres :

Et toi ? Toujours à rendre visite à Endymion, ou tu cherches de nouveau l'Amour ? Si tu veux, je peux t'aider... Ah, écoute, de la musique ! Viens danser !

En riant, il prit la main de la déesse et l'entraîna jusqu'à la source de la musique, sur une place de la cité lacustre, là où il y avait une belle foule colorée. La musique entraînante l'entraînait en rythme, et ceux qui ne pouvaient pas danser tapaient dans leurs mains pour accompagner l'air.

Hermès fit tournoyer Séléné tout en reprenant :

En tout cas, c'est un plaisir de te croiser ailleurs que dans ton royaume ou sur l'Olympe. Comme quoi, les mortels sont capables de divertir les gens comme nous...