| Sujet: all this bad blood (rheïma) Sam 5 Aoû - 2:41 | |
| ❝all this bad blood ❞ Rheïma & Charlie Charlie allait mourir. Elle avait eu une belle vie, enfin, si bien sur on oubliait la maltraitance infantile que son père lui avait fait subir ou le léger traumatisme d'avoir vu ses amis mourir devant ses yeux. Elle allait mourir, non pas dévorée par un monstre ou tuée par un résistant mais par des vêtements. Assise sur l'inconfortable pouf de la minuscule cabine d'essayage, Charlie essayait tant bien que mal de respirer, étouffée par la montagne de vêtements qui s'était abattu sur elle. Et ça empirait. Georgia n'était visiblement satisfaite de rien. Elle essayait robe après robe, veste après veste, pantalon après pantalon, les jetant sans un regard sur la pauvre Charlie, si ils avaient le malheur de ne pas lui sied parfaitement. « - Qu'est ce que t'en penses, Charlie ?»«- mmhhhm-mmmmh.»«-Hein ?» Charlie extirpa avec grande difficulté sa tete du monstreux amas qui la retenait prisonnière et cracha la chaussette qui était entrée dans sa bouche. «- Tu es magnifique Georgia, cette jupe te va à ravir. » La fille d'Athéna était sincère, la mini-jupe plissée violette lui épousait parfaitement les hanches, accentuant sa taille déjà très fine, et de toute façon, Charlie était incapable de mentir. La fille d'Aphrodite fit mine de réfléchir, un doigt sur les lèvres. « - Hum...Non. Le violet c'est tellement saison dernière. Next. » Charlie leva les yeux au ciel et avant que Georgia ne l'achève en ajoutant cette jupe au carnage de textiles, elle sortit discrètement de la cabine d'essayage.
Elle regrettait presque d’être venue. Les enfants d'Aphrodite avait réussi par miracle à convaincre Chiron de les laisser partir en ville pour refaire leur garde-robe. Surement y'avait-il eu un peu d’enjôlement là dedans. Toujours est-il que, lorsqu'elle apprit qu'un groupe aller partir à New-York, Charlie sauta sur l'occasion. Ayant vécu plus de la moitié cloîtrée à la Colonie, elle attendait ces petites sorties comme un délivrance. Non pas qu'elle n'aima pas le lieu qui l'avait vu grandir, mais elle rêvait de voir le monde extérieur, ce grand inconnu. Elle voulait désespérément tout connaitre, tout savoir, tout comprendre. Mais là, elle commençait vraiment à regretter. Cela faisait déja trois heures qu'ils étaient dans ce magasin et ils ne semblaient pas près d'en sortir. La jeune femme échangea un regard contrit avec les deux satyres qui servaient de chaperons pour cette excursion, ils semblaient eux aussi, être à deux doigts de se tirer une balle dans la tete. Charlie appréciait le shopping à petites doses, et là, c'était beaucoup trop.«- Je vais aux toilettes, je reviens » adressa t-elle à l'attention des satyres. Ce à quoi ils lui répondirent par un vague mouvement de tete, trop hypnotisés par le spectacle de Georgia qui venait de sortir de la cabine en bikini. Charlie réprima un haut-le-coeur en lisant leur pensées. Beurk.
Au lieu de bifurquer à droite pour arriver au toilettes du centre commercial, Charlie courut jusqu’à la sortie manquant de faire tomber les badauds sur son passage. Liberté. La jeune femme huma l'air de la ville qui ne dormait jamais, un air pollué certes mais avec le doux parfum de l'aventure. Elle s'était mise en route, le sourire jusqu'au oreilles, avec pour fidèle compagnon son vieux sac à dos en cuir. Le remplir était presque devenu automatique : poignards, nectar et ambroisie, vêtements propres, nourriture et autres instruments de survie. Pas vraiment ce qu'on s'attendait à voir dans le sac d'une jeune femme de 18 ans. S'émerveillant de toutes ces choses nouvelles qu'elle voyait comme une enfant découvrant ses jouets le soir de Noel, elle marchait à travers les rues bondées de New-York. Elle détonnait un peu, avec sa jupe longue flottante et son petit col claudine, on aurait dit une fée d'un autre temps. Charlie était heureuse, pour la première fois depuis si longtemps. Mais il y avait un hic. Il y en avait toujours avec Charlie, sa vie ne semblait être qu'une succession de «hics». L'ennui avec New-York c'est quelque soit l'heure, la ville ne désemplissait pas. Or, si la fille d'Athéna arrivait à plutôt bien gérer son pouvoir à la Colonie, dans l'une des plus grandes villes du monde, ça devenait compliqué. Des pensées l"assaillir de partout. Il y'avait un terrible vacarme dans sa tete, si bien qu'elle crut qu'elle allait exploser. Tant de voix... Elle ne pouvait même pas comprendre ces pensées tant elles étaient nombreuses, ce n'était qu'un charabia chaotique lui vrillant les tympans. Il fallait qu'elle retourne vite au centre commercial, qu'elle rejoigne les autres, pour qu'ils l'aident à se calmer. Elle ne tarderait pas à craquer. Ce qui arriva. Dans un hurlement étouffé, la jeune femme tomba sur le trottoir, évanouie.
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