Je me balade une nouvelle fois dans New-York avec cette impression de tourner en rond. Je n'ai pas réussi à trouver la moindre trace, le moindre indice qui m'avancerait sur la disparition de ma mère ou bien qui me permettrait de la retrouver. A croire que je suis plus douée pour aider les autres que moi-même. Cela fait quelques temps que mes nuits sont sans rêves, je n'arrive même plus à me concentrer sur mon but. Moi si combative, aujourd'hui, je me sens plutôt déprimée et seule. Auparavant la solitude ne me gênait pas, je dirais même qu'elle était assez salutaire, mais en ce moment, cela me pèse.

J'essaie de chasser mes idées noires, en me consolant avec des bons souvenirs, et l'image de cette personne qui m'aime, et qui je le sais ne sera jamais à moi, mais je sais pas, c'est comme ci penser à cette personne m'apaisait, me réconfortait. Je reste silencieuse, aveugle et sourde à tous les bruits de la ville d'ordinaire si tapageuse. Je ne sais pas depuis combien de temps déjà, je suis partie, et je n'ai aucune envie de regarder ma montre pour vérifier. Je devais rencontrer une personne il y a quelques heures, et elle m'a posée un lapin. Ce n'était pas la première fois mais on m'avait fait miroité gros pour une fois me le retirer. Encore une fois, je n'obtiendrai aucun indice sur maman.

J'ai froid, l'air est frais sans pourtant être mordant. L'hiver s'en va, lentement... Je referme le blouson, ignorant jusqu'à la nature environnante, comme indifférente. Ce qui ne me ressemblait pas. Je sursautais d'ailleurs, en passant près d'un marchand de hot-dog qui tentait de me vendre sa camelotte. Non, pas de ça. J'étais abonnée à la verdure et ne consommais pas d'animaux. Je fronçais les sourcils, d'un air peu aimable, mais ce n'était pas de sa faute à ce type, il ne pouvait pas savoir. Alors je me radoucis et lui souris, lui répondant un petit non de la tête, quand je me fais apostrophée par une jeune femme a l'air un peu paumée. Je lui souris tranquillement pour répondre à sa demande:

-Bonjour mada.. euh...mademoiselle?

J'avais hésité quelques instants sur quel "titre" employer, car parfois les gens pouvaient être susceptibles sur ce point, selon leur âge. Je n'étais pas la dernière bien que plus toute jeune, ni pas toute vieille, à ronchonner un peu dans mon coin quand on n'utilisait pas la bonne appellation:

-Vous aider?, j'avais l'air d'hésiter quelques instants, mais en réalité, j'étais encore un peu trop embrumée dans certaines de mes pensées pour réagir convenablement. Je secouais le visage en fermant les yeux et finalement rouvris la bouche un peu gênée:

-Pardon... J'étais un peu ailleurs. Je ne sais pas, que puis-je faire pour vous exactement? Vous avez perdu un objet?

Je lui souriais à demi, essayant de me montrer accorte, puis l'incitais à poursuivre, du regard, un peu curieuse de ce qu'elle allait me demander. L'aider, si je le pouvais, je le ferai volontiers. Encore fallait-il savoir ce que la dame blonde me voulait.