Un esprit volontaire, une extraordinaire vivacité, Minos est un scorpion pur et dur. Déterminé, il en faut beaucoup pour faire changer d'avis le jeune garçon. Dans son cas, cette qualité peut rapidement tourner au défaut, et un bon nombre de gens n'hésiteraient à le qualifier de borné, têtu. Sa nature ardente, soupçonneuse et agressive peut choquer ou refroidir les gens qu'il côtoie, mais sous cette carapace se trouve un garçon affectif, sensible capable d'aimer profondément. Avant d'être amené au camp, Minos ne croyait pas et ne s'intéressait pas aux divinités de l'olympe.

Minos est très remarquable grâce à sa structure musclée, sa grande taille et ses membres athlétiques. Comme tous les enfants d'Apollon, sa beauté le distingue des autres. Ses cheveux légèrement bouclés sont aussi noirs que les plumes d'un corbeau et ses yeux bleus comme l'océan. Le jeune homme est doté d'une endurance physique et morale impressionnante. Ses capacités sportives ont toujours surprit ses camarades, et si Minos ne voyait pas son côté exceptionnel, les autres s'en sont aperçus.

" Je ne sais pas vraiment par où commencer. Les autres au camp, ils me disent qu'écrire peut m'aider, me soulager et même me faire comprendre. Qu'est-ce-que c'est que cet endroit ? Qui sont ces gens ? J'entend un tas de choses sur mon père depuis que je suis arrivé, et sur des dieux ou quelque chose du genre. Peut-être que je deviens fou ou que je ne saisi pas encore ce qui m'arrive, mais je vais écrire.

Je m'appelle Minos Scott et je suis demi-dieux. Dit comme ça, ça parait un peu bête. J'ai respiré pour la première fois le dix novembre 1992. Ma mère s'appelle, s'appelait Julia Scott, elle est morte d'un cancer il y a maintenant quatre ans. Avec le recul, je me dis qu'elle a tout donné pour moi, et je me sens un peu coupable de ne pas m'être aperçu assez tôt de sa maladie, pourtant elle paraissait si fragile. Enfant, j'étais un garçon très distrait, je ne tenais pas vraiment en place. Elle a toujours été là pour supporter les conséquences de mes bêtises. J'ai suivit un parcours scolaire commun, comme la plupart des enfants américains. Je n'étais pas très doué pour les études, mais en sport personne ne m'arrivait à la cheville. Ma corpulence et mes aptitudes physiques m'ont toujours effrayé, je comprends mieux maintenant.

J'ai commencé à développer un comportement anormal lorsque je suis entré au lycée. J'étais plus fort, plus beau et plus instable de jour en jour. Crises d'angoisses, violents excès de colère, dyslexie et j'en passe. Ma voix était extraordinairement belle, mais lorsque je m'emportais, elle devenait un bruit strident qui vous glaçait le sang. J'ai consulté beaucoup de médecins, des spécialistes qui n'ont jamais su déterminé l'origine de mes changements. "La puberté" disaient-ils, seulement au fond je savais que c'était autre chose. Les autres enfants n'évoluaient pas comme moi, j'avais quelque chose en plus. La nuit, des voix encombraient ma tête, et me berçaient. Peut-être étaient-elles celles de cet Apollon.

Après le décès de ma mère, je décida d'arrêter les études et de déménager dans le Nord, au Canada. La vie active ne me faisait pas vraiment peur, et j'arrivais bien à me débrouiller. Le jour je coupais du bois pour la scierie de la ville, et la nuit je travaillais comme serveur dans un bar miteux. Mes quatre heures de sommeil me suffisait et je ne me plaignais pas. Au fur et à mesure, ma paranoïa reprit le dessus sur la raison, je me sentais suivit, observé à chaque instant.

Il y a environ une semaine, un homme aux jambes de bouc provoqua un terrible accident au barrage qui se trouvait non loin de la ville. Je ne sais plus très bien ce qu'il s'est passé, mais j'ai été déclaré mort le lendemain, emporté par les eaux. Lors de mon réveil au camp, la première chose que je vis était le visage de l'homme aux jambes de bouc, ils appellent ça un satyre dans le coin. Il m'a révélé un tas de choses sur moi, je serais le fils du dieu Apollon, ce camps serait une sorte de refuge pour les sang-mêlés comme moi, les centaures existeraient bel et bien. Je ne réalise pas vraiment ce qu'il m'arrive, mais une chose est sûre, cet Apollon n'est pas mon père."