Une journée normale… ou presque.

Cette journée avait commencé d’une manière banalement banale, extraordinairement ennuyeuse, et pour tout dire, Isaiah pensait que rien ne pourrait tirer ce jour hors des catacombes de l’ennui mortel. Pouvait-on vraiment mourir d’ennui..?, pensa classement Isaiah, plongé dans un océan de couvertures et d’oreillers, attendant l’énergie nécessaire pour se lever et aller manger son petit-déjeuner. D’après un vague coup d’oeil endormi, sa montre indiquait 9h20. C’était trop tôt, beaucoup trop tôt, hélas. Mais il supposait que le « couvre-feu » (même en doutant de l’existence de ce dernier, il valait mieux éviter de se lever trop tard. Après tout, les mauvaises surprises n’étaient jamais très bonnes, comme leur nom l’indiquait) ne pouvait pas attendre au chaud dans son bungalow, lui. Ce fut donc avec un ultime effort qui lui sembla inouï qu’Isaiah se leva. Il flotta un peu dans l’air, chacun sa façon de s’étirer, en levant les bras très haut, puis redescendit.

Après avoir pris une douche qui le revigora comme jamais, s’être habillé -un jean et un tee-shirt basique suffiraient-, et avoir contemplé son lit bien trop sale qu’il n’aurait probablement jamais le courage de ranger, il partit manger. Le petit-déjeuner était presque fini, mais il n’est jamais trop tard ! C’est donc en courant qu’Isaiah arriva, même si le terme le plus approprié aurait été « volé ». C’est en effet avec les pieds qui flottaient légèrement dans l’air, ce qui le propulsait plus aisément. Contrairement à il y a quelques minutes, le demi phénix était frais et dispo et prêt à entamer une journée paisible. Le souffle du vent n’était pas désagréable, au contraire, le seul problème était sa fréquence et sa température. Le froid qu’il dégageait sur les épaules du jeune homme le faisait greloter, ce tee-shirt à manches courtes n’étant apparement pas approprié à la journée.

En somme, tout se passe d’une manière très ordinaire, comme marqué plus haut. Isaiah regarda un film vieux et complètement inconnu -qui n’était vraiment pas terrible-, nommé « l’Inconnu de Shandigor ». Le demi phénix aimait regarder ce genre de film, car ce qu’il voulait, c’était en faire, et si le long-métrage était nul, tant mieux ! Ainsi, il pouvait en énumérer les défauts et ce qui aurait dû être fait. Ce fut vers 13h que ce que certains mélodramatiques appelleraient un drame survint.  Isaiah fronça les sourcils, puis se leva avec un petit sourire. Un peu plus à raconter pendant son podcast, ce vendredi ! Il s’avança vers l’entrée du camp, où peu de personnes se trouvaient, observant une jeune femme qui devait avoir une vingtaine d’années au grand maximum. Elle semblait avoir des blessures sur son corps, celles ci coulant abondamment. Un monstre l’avait surement poursuivie, et elle n’avait pas été assez forte pour le vaincre. L’horrible et atroce peur du sang d’Isaiah prit le dessus. Il hurla de manière aiguë, stridente et perçante en voyant le liquide rouge se répandre sur le sol. Serait-elle morte ?, pensèrent à l’unison la dizaine de personnes présentes proches de ce qui était visiblement une demi-déesse.