Un messager qui apparaît pendant l’heure du repas. Une quête pour retrouver une personne inconnue, s’étant échappé des Enfers. Trois sang-mêlés partant à l’aventure, combien en sortiront indemne et combien mourront dans cette quête ? Je fais partie de ce groupe, un sang-mêlé partant en quête avec juste six vers et un fouet.

Je venais d'entendre la prophétie de l’oracle et un mot trottait dans ma tête…Personne… Personne… Personne… Personne… Personne… Pourquoi ce mot me disait quelque chose, où l’avais-je entendu…

- ULYSSE !!!!!!!!!!!!!!!

Mes petites cellules grises marchaient à la vitesse d’une voiture de course et cela était agaçant. Alors que je me mis à faire les cent pas, devant la Grande Maison. Mes petites cellules grises marchaient à la vitesse d’une voiture de course et cela était agaçant. Je n’étais pas réputé pour mon intelligence, surtout pour mes colères effrayantes ou encore, mes envies suicidaires. Je n’aimais pas spécialement avoir l’accès au-devant de la scène et cela m’agaçait au plus haut point d’avoir à protéger un gamin. Un gamin ? Oui, je parle bien d’Evan, c’était un fils d’Hadès, mais surtout un gamin, un enfant de treize ans, dont je supposais que les capacités de combats équivalaient à voir combattre une plante verte contre un dieu. Un combat perdu d’avance quoi. Je n’avais pas spécialement envie que ce gamin, nous accompagne Mihaela et moi, on s’en serait très bien sortit tous les deux, car sur beaucoup de points, on se complétait. Elle était belle, adorait le calme et m’aidait à mieux vivre ma mort prochaine, j’avais l’impression de l’aider à vivre, tandis qu’elle m’aidait à mourir. J’avais une confiance infinie dans les talents de la fille de Morphée et je serais prêt à mettre ma mort entre ses mains. Elle était belle, un peu sadique et terriblement délicieuse, comme une rose, dont les épines mortelles déclenchent une mort atroce et douloureuse. La femme parfaite...

Ma main posait sur mon bras, je regardais les autres personnes qui formeraient le groupe de la dernière chance, pour renvoyer une âme en Enfer. J’avais plein d’idée concernant les différents éléments de la quête et je ne savais pas pourquoi, mais je sentais en mon fort intérieur, que cela allait nous mener jusqu’à l’homme aux mille ruses.

Je fermais doucement les paupières et me mis à implorer ma mère en silence :

« Mère, vous qui m’aviez mis au monde, je vous demande de reprendre ma vie, si une vie doit être sacrifiée durant cette quête, je vous en conjure, prenez-moi » Puis ce furent les Parques qui eurent droit à ma prière : « Mesdames, je ne sais pas ce que vous avez prévu pour moi, mais je vous en conjure, dame Atropos, vous qui êtes appelé l’impitoyable, prenez vos beaux ciseaux et tranchez le fil de ma vie, il est à vous, mais ne coupez pas, celui de la dame qui m’aide à mourir, elle doit me survivre et s’occuper de mes belles plantes. Je vous en conjure »

Minnie lâcha un rot monumental en plein discours du messager venu les interrompre en plein repas. Elle eut droit à quelques regards surpris, gênés voir même outrés des personnes qui l’entouraient, ce à quoi elle leur répondit par un magnifique doigt d’honneur. Elle fit tout de même l’effort surhumain d’écouter ce que le messager avait à leur dire, mais comme elle s’en doutait, c’était pour quémander l’aide des demi-dieux. Aucuns intérêts donc, puisque Minnie détestait aider les autres. Bien que souvent elle soit dans l’obligation de le faire, puisque ce n’était pas vraiment à elle de décidait si elle partait en mission ou non. Et sachant qu’elle ne le demandait jamais, on le lui imposait.
Quand Chiron s’est approché d’elle pour lui demander de le suivre jusqu’à la Grande Maison, Minnie fut fortement tentée de s’enfuir, mais lorsqu’elle vit le regard désapprobateur du satyre qui l’avait amené au camp des sangs-mêlés il y a de cela quelques années, elle se ravisa. En effet, il commençait à trop bien la connaître, et se chargerait personnellement de la ramener par la peau des fesses si elle tentait de fuir. Minnie poussa un soupire las en suivant Chiron et les deux autres gars. Tony, et un petit garçon qui disait vaguement quelque chose à Minnie mais sachant qu’elle n’était pas du genre sociable il y avait fort à parier qu’elle n’était encore jamais allée le voir pour parler. Autant dire qu’il était jeune, et que pour une quête cela allait fortement l’handicaper elle, et Tony aussi.
Arrivés à la Grande Maison, l’Oracle leur fit son habituel cinéma de fumée bizarre et de voir d’outre tombe qui est censée faire peur. Peut-être que cela ferait peur au petit gars à la limite, mais certainement pas à Minnie. Elle poussa un soupire parfaitement audible tandis qu’il redescendait de la Grande Maison où les attendait Chiron, attendant le résultat de cette entrevue.

Quelques minutes auparavant, Tony avait prononcé le nom d’Ulysse à la suite de l’énoncé de la prophétie. Minnie l’avait regardé longuement en tentant de trouver le rapport entre la prophétie et Ulysse, puisqu’il ne lui semblait pas qu’Ulysse fut condamné à séjourner dans les Enfers. Au contraire il lui semblait qu’il fut sacré Dieu comme Percy et Annabeth dans les grands livres d’histoire. Et le pire dans tout cela, c’était qu’elle ne savait pas du tout où il fallait aller.
Arrivés en bas, Tony se mit à faire les cent pas, et à prier les dieux. Minnie l’observa faire un moment, avant de finalement se tourner vers le petit être, le jaugeant de haut en bas d’un œil critique… avant de lui tapoter la tête presque avec affection.

« T’es qui toi ? T’es pas un peu petit pour cette quête ? A moins que t’es un problème de croissance. Ca craindrait un max car restait à cette taille toute ta vie c’est plutôt moche. T’as pensé à la chirurgie esthétique ? » Et puis elle se saisit avec rapidité des joues du gamin, les tirant sans ménagement tel une grand-mère. « Mais c’est qu’il a de bonnes joues celui-là ! Eh tu fais des réserves pour l’hiver ? Ceci dit j’te comprends, l’hiver ça craint. Hey Tony arrêtes tes conneries et viens voir ! Regardes moi ces joues, j’ai envie de les tirer à l’infini. »

Elle finit par lâcher les joues – devenues rougeâtres – du gamin, avant de s’étirer avec nonchalance, faisant craquer quelques vertèbres, puis elle lâcha un long bâillement digne des enfants de Morphée – le genre de bâillement à donner sommeil aux autres personnes – avant de finalement se prononcer.

« J’sais pas trop pour Ulysse. Il a été aux Enfers ? Le messager a dit que c’était une âme qui était partie des Enfers. Moi le coup du rocher me fait penser au gars qui a été condamné à monter son rocher continuellement sur une colline ou une montagne. Sysimachin. Après c’est clair que le coup de « personne » me fait penser à Ulysse. Et puis sérieux il peut pas s’démerder l’emmerdeur de première là ? Hadès. Genre c’est un peu sa faute si une âme a fugué mais c’est à nous de se coltiner le sale boulot, merci quoi. Dieu en carton. »

J'étais à ma tablée avec Jaya, ma seule soeur du camp, j'avais déjà fini de manger et de faire les sacrifices quand l'homme est arrivé. Il a parlé d'une quête, d'aller chercher quelqu'un qui s'était échappé des enfers, à ce moment, je me suis demandé comment p'pa avait laissé une telle chose se produire, mais j'ai continué à écouter. Je réfléchis quand monsieur Chiron vient me voir et me demande de le suivre.

Je ne connais absolument pas qui sont les deux grandes personnes qui sont avec moi, je les ai déjà vues de visages, mais je ne leur ai jamais parlé, ni ne sait leur noms. Les deux paraissent assez fort, ce qui n'aide pas vraiment ma cause ni ma légitimité. Je me sens minuscule, comme un microbe, une chèvre mise à côté de deux minotaures.

On entre dans une salle lugubre, je crois que c'est le bon mot. Ça ressemblait à un décors d'Halloween en un peu plus réaliste, mais pas vraiment plus effrayant. L'espèce de momie dégage une fumée verte et une voix opprimante se fait entendre.

C'est une prophétie, zut. J'avais dit à ma mère que je ne serais jamais impliqué dans un de ces trucs, mais bon, qu'est-ce que je peux y faire ? Même en étant assez calme d'esprit, je me sens trembler comme une feuille, je suppose que tout cela m'effraie tout de même dans une certaine mesure. Je sais que ces prophéties impliquent des risques, mortels ou non. Je sais que je ne vais probablement pas en sortir intact, mais il faut que je le fasse si c'est la volonté des dieux.

En sortant, je regarde mes deux ''compagnons'', l'homme porte sur moi un regard qui me donne froid dans le dos, il était plein de dégoût, de déception et de dédain. Je n'étais sûrement pas son coéquipier idéal c'est certain, mais il avait l'air d'être sur une piste, donc je vais y faire confiance. Pour l'instant.

La madame me regarde de haut en bas, comme si elle me jugeait. Elle pourrait faire une superbe inquisitrice comme dans les livres que j'ai lus. Elle me tapote la tête, c'était presque chaleureux, mais c'est différent, pas comme lorsque ma mère le fait, avec elle c'est plus froid et distant.

« T’es qui toi ? T’es pas un peu petit pour cette quête ? A moins que t’es un problème de croissance. Ca craindrait un max car restait à cette taille toute ta vie c’est plutôt moche. T’as pensé à la chirurgie esthétique ? »


Ce n'est pas très sympathique, je vais pour y répondre, mais elle se met à me tirer les joues.

« Mais c’est qu’il a de bonnes joues celui-là ! Eh tu fais des réserves pour l’hiver ? Ceci dit j’te comprends, l’hiver ça craint. Hey Tony arrêtes tes conneries et viens voir ! Regardes moi ces joues, j’ai envie de les tirer à l’infini. »

Elle laisse finalement prise, ensuite je prends un instant pour récupérer, ok, je prends en compte les informations qui viennent d'être dites, visiblement, l'homme s'appelle Tony et cette femme a une aussi forte poigne qu'un lutteur professionnel. Plus le temps passe, moins je me sens à ma place.

Je secoue ma tête, il faut que je me ressaisisse, Chiron m'a choisi pour une raison, pour ce que je suis capable d'apporter, j'ai des pouvoirs, j'ai une bonne connaissance des créatures et des mythes. Cela devrait pouvoir être utile. Aucun des deux ne me fait confiance en ce moment, je le sais je le vois, c'est quelque chose que je vais devoir prouver, que je suis utile.

J'entends le restant de ce que la femme dit et je prends une grande respiration, simplement pour que ma présence soit connue. Quoi que même malgré ma volonté, c'est probablement sorti plus doucement que le ton souhaité.

- '' Sisyphe, je crois que le nom que vous cherchez s'est Sisyphe, deuxièmement, insultez pas p'pa, je suis sûr qu'il fait de son mieux, c'est dur gérer tout un royaume. ''