La douleur est ma plus vieille amie et ma compagne de toujours. Du plus loin que me revienne, au temps des premières peines, je portais déjà en moi, la douleur de l’abandon. Celui d’une mère qui m’a laissé à un homme qui aimait plus ses plantes que son propre fils. Un père qui passait plus de temps dans les forêts tropicales à rechercher une quelconque plante encore inconnue des plus brillants chercheurs, botaniste et herboristes de tous horizons. Quand le grand professeur italo-américain, du nom de Marcus Amorosso rentrait dans sa demeure, je n’aime même pas encore assez intéressant pour qu’il s’occupe de moi, il préférait me laisser aux bons soins de la gouvernante.

Elle a été la première mère que j’ai connue et la seule que j’aimais réellement.  Elle avait une quarante d’années bien tassée et pourtant, elle avait toujours le corps d’une femme de vingt-cinq ans. Sa beauté n’avait d’égale que la douceur de ses traits enfantin. Elle prenait soin de moi, comme une mère prend soin de ses enfants, ce que ma propre mère n’avait jamais fait. Je souffrais de l’absence de ma véritable mère, mais au fur et à mesure du temps, je comprenais que la vie n’est pas faite pour être heureux, on nait, on souffre et on meurt, telle est la loi des Moires.

Ma vie prit un autre tournant, lors de l’année de mes onze ans. J’étais tranquillement en train de jouer dans le jardin avec les plantes, dont surtout avec un sumac vénéneux. Il n’était pas très en forme et j’essayais de le guérir, quand tout à coup, une bande de gamin du quartier était venue me voir, afin de se moquer de moi, sur le fait que je n’avais pas de mère. Je me rappelle la colère que j’avais ressenti, j’étais tellement en colère que mes yeux avaient pris une teinte vert fluo, ce qui n’était pas totalement humaine. Mon corps réagissait presque de lui-même quand, des ronces sortit du sol pour s’élancer contre les gamins et ce n’est que lorsque la gouvernante a hurlé que je me suis calmé et que j’ai fait disparaitre les ronces.

Je pensais à l’époque que seule ma gouvernante avait vu cela, mais mon père l’avait aussi aperçu. Une nuit, il se glissa dans ma chambre et à l’orée de la nuit, il mit sa main sur sa bouche afin de m’empêcher d’hurler. Je me rappelle que j’ai eu peur, j’avais vu des histoires à la télévision, d’un père qui avait violé son enfant. Cela m’avait effrayé et je me débattais. Mon père en ayant eu marre, il envoya son poing sur mon visage. Le coup fut si violent que j’en vis trente-six chandelles.

Je me suis réveillé quelques heures, plus tard, dans le sol froid et glacial du laboratoire de mon père qu’il avait au sous-sol de notre maison. Je m’en sentais à l’étroit dans une cage de fer, car j’étais bel et bien enfermé dans une cage de fer. Tel un animal, je vivais reclus dans cinq mètres carrés, enfermé à double tour, comme un animal promit à l’abattoir. Une fois que je me suis réveillé, j’ai remarqué que j’avais eu une blessure au niveau de la veine du bras droit.  Mon père était comme un fou quand il arriva devant moi, il me regarda et me dit dans une voix de pure folie : « tu seras mon chef d’œuvre quand je t’aurais arrangé. » Cela dura plusieurs années, durant lesquelles, j’ai subi des actes qui aurait pu passer pour de la torture et de la barbarie. Mon père a mélanger mon ADN avec diverses plantes, il m’a découper des morceaux de peau, pour les examiner…

J’étais devenu un monstre dont Mary Shelley aurait été fière, cela dura plusieurs années, jusqu’à ce qu’une créature magique vienne à mon secours. Une superbe dryade avait reçu un appel pour venir m’aider. J’avais reçu à envoyer un message grâce aux plantes et elle était venu à mon secours. Après m’avait sauvé, je suis arrivé à la colonie des sang-mêlé et c’est ainsi que j’ai compris que ma mère était une déesse des plantes, Déméter. Je possédais depuis des années, le pouvoir d’avoir une biologie de plantes toxique et en tant que telle, suite aux expériences de mon père, mon sang avait obtenu du venin tellement toxique pour mon corps que cela me brulait affreusement toute la journée, toute la nuit et tout le temps. Je souffrais le martyr, tous les jours que les dieux faisaient.