Retrouvailles fraternelles à LA

Sujet: Retrouvailles fraternelles à LA Mer 19 Juil - 18:30

Les journées à Los Angeles étaient de plus en plus longues, le travail de Dan lui prenait beaucoup de temps et il ne s'octroyait que très rarement des moments de repos. Dernièrement il dut mettre les bouchées doubles car son frère Cal avait de graves problèmes financiers.
Dan aurait pu depuis longtemps l'envoyer balader pour qu'il devienne enfin autonome (à 30 ans il serait temps). Mais il ne pouvait se résoudre à le laisser galérer: c'était son frère à part entière et Dan se donnait pour mission qu'il soit toujours heureux.
Cela faisait longtemps que les deux frangins s'étaient vus aussi Dan proposa à Cal de le rejoindre à L.A pour des retrouvailles en bonne et due forme. Il voulait retrouver cette ambiance conviviale qu'il y avait avec l'oncle Ted. Il élabora un emploi du temps réglé à la minute pour qu'ils puissent passer tous les deux un bon moment. Restaurant japonais luxueux (sushis for ever!), balade dans les grandes avenues, sorties dans les meilleurs clubs et boîtes de la ville -décuvage- sortie dans l'océan Pacifique pour respirer l'air marin et profiter de la vue que peut offrir l'horizon. Cal était censé rester un week-end mais le connaissant il voudra prolonger son séjour pour recharger ses batteries. Il paraît que son nouveau job le vide complétement de son énergie.
Nous étions samedi, l'avion de Cal devait se poser sur le tarmac à 11h. A 8h Dan était prêt à partir, il appréhendait toujours d'arriver en retard et de faire attendre ses invités. Surtout il ne voulait pas que Cal ait la bonne idée de se perdre dans l'aéroport ou dans la ville. Il se savait beaucoup trop protecteur mais il ne réussissait pas à changer. 8h15 il enfila son blouson, des chaussures et ferma la porte de son appartement. Il prit un taxi et s'orienta vers l'aéroport: il y avait beaucoup de bouchons ce matin là et Dan ne cessait de regarder sa montre. "Fichtre je ne vais pas être à l'heure!". Il arriva à 9h15 et se mit à déambuler dans le hall d'accueil. Il vit quelques hôtesses de l'air, leur fit des clins d'oeil charmeurs: ces dernières se mirent à glousser et il sut qu'il avait encore fait mouche.
A 11h l'avion arriva. Dan attendait déjà depuis un moment avec un gros carton sur lequel était écrit "CALINOU NOU NOU". Cal verrait la pancarte, hausserait les yeux au ciel et passerait à côté de son frère en faisant mine de ne pas l'avoir vu. Les sobriquets ce n'était pas sa tasse de thé.
Les passages commençaient à arriver et Dan vit son petit brigand préféré arriver parmi eux "ouf au moins il ne s'est pas trompé d'avion" se rassura Dan.

Retrouvailles fraternelles

Dan & Cal

J'ai des problèmes, encore. En plus, ce sont toujours les mêmes. Comme à chaque fois, vers la deuxième semaine du mois, je me retrouve sans argent. J'ai beau travaillé comme un fou, la moitié de mes économies sont englouties dans le loyer et l'entretien de mes armes, même si je soupçonne Jade de participer à cette fuite de liquide. Du coup, j'ai été obligé de prendre un deuxième job en tant que barman pour Mégara, une fille d'Arès. Je ne sais pas ce que j'ai en ce moment, mais j'ai un bon feeling avec sa marmaille au dieu de la Guerre.

Bref, revenons à nos moutons. Je tourne autour de mon téléphone portable, me demandant si je peux appeler cette personne, c'est-à-dire mon frère aîné Dan. Je grimace d'avance, j'ai horreur de lui demander de l'argent. Non, j'ai horreur qu'il me materne, je suis grand maintenant ! Je me fige, attendez une seconde, je ne fais pas la même chose avec Jade ? Je viens enfin de comprendre d'où venait mon côté papa poule, merci Danette !

Alors que je peste contre moi-même, le téléphone sonne : mon frère. Il a dû sentir que j'avais besoin d'aide, sûrement le sixième sens qu'on les mères. Je soupire avant de d'attraper le combiné. Il veut que je vienne à Los Angeles, merde, je vais en avoir pour au moins 3 jours en me téléportant ! Mais avant que je lui lance une remarque cinglante, il me dit qu'il me paye l'avion. Décidément, il a tout préparé le bougre ! J'accepte finalement.

Je me retrouve dans l'avion, soupirant une nouvelle fois, qu'est-ce qu'il a préparé encore ? Je ne sais pas pourquoi, mais tous mes sens sont en alerte, je sens que je vais me faire taper sur les doigts et s'il y a une chose que je déteste, c'est qu'on me fasse la morale, c'est moi qui l'a fait, pas l'inverse. Je joue avec ma capsule de bière pour faire passer le temps, lui et moi sommes pareils sur un point : la famille. Elle est prioritaire sur tout le reste. Seulement, Dan a préféré retourner dans le monde des mortels tandis que je suis resté dans cette foire mythologique. Je ne m'empêcher de me demander pourquoi il ne veut pas avancer, je sais qu'il aimait l'Oncle Ted, mais il nous a quitté il y a si longtemps, nous avons une autre famille qui nous attend, alors pourquoi vivre en compagnie des morts ? Chacun sa vision des choses, je suppose.

Finalement, je descends de l'avion, je me mets en quête de mon frère avant que je le repère au loin : une pancarte beaucoup trop grande à mon goût avec écrit "CALINOU NOU NOU". Mes yeux s'agrandissent, je suis à peine arrivé que je vais frôler la crise cardiaque, je ferme les yeux longuement, je viens juste d'arriver, je ne vais partir maintenant et le connaissant, je vais manger comme un roi, et puis si je suis gentil, j'aurais peut-être le droit de prendre des tupperwares. Je secoue la tête et avance dans sa direction en faisant un immense sourire, j'écarte les bras et lui donne l'accolade.

"Désolé, je ne t'avais pas vu, la dernière fois, tu avais fait une pancarte avec des strass et des paillettes, celle-ci est moins ... flashy."

Je m'écarte pour le regarder droit dans les yeux :

"Tu m'as manqué frangin. Comment tu vas ?"

Code by Sleepy

En voyant la grimace que fit Cal en apercevant la pancarte Dan sut qu'il avait une fois de plus réussi à le mettre dans l'embarras. Voir sa mine gênée tenter de faire comme si de rien n'était, était une petite satisfaction pour Dan.

- "Désolé, je ne t'avais pas vu, la dernière fois, tu avais fait une pancarte avec des strass et des paillettes, celle-ci est moins ... flashy."

Mouahahah au moins les efforts artistiques furent remarqués. Il en faut du temps pour avoir un tel rendu : calligraphie au millimètre, assortiment des couleurs et de paillettes, non c'est un travail de longue haleine pour mettre son frère dans l'embarras.

-"Tu m'as manqué frangin. Comment tu vas ?"
-"Fort bien fort bien petit frère, comment fut le voyage ? Désolé pour la classe économique je pensais avoir mon augmentation lorsque j'ai réservé ton billet".

Dan avait beau travailler comme un fou il n'avait pas forcément la reconnaissance qu'il méritait de la part de son patron. Cela faisait 10 ans qu'il était dans cette entreprise; il commença par les petites tâches puis on lui confia de nouveaux objectifs, compagne de communication pour tel ou tel produit et ça lui plaisait. Sauf que depuis un petit moment il avait l'impression de stagner et de ne pas progresser. Dan était ambitieux il ne pouvait pas se contenter d'avoir la même place aussi longtemps. Il chassa ses pensées négatives pour se concentrer sur son invité. Dan passa son bras autour des épaules de Cal et l'emmena avec lui vers la sortie. D'autres hôtesses passèrent à côté d'eux et Dan ne pu s'empêcher de leur adresser quelques compliments flatteurs. Provoquer le sourire d'une femme était une autre victoire dans son existence.
Les deux frangins franchirent la porte et attendirent un taxi. Il y avait énormément de monde pour un samedi... en fait il y avait toujours du monde à L.A.
Ils mirent presque une heure pour regagner l'appartement de Dan. Cal n'était jamais venu encore dans ce "home sweet home" aussi, tel un vendeur de maison, l'aîné lui fit le tour du propriétaire. Une cuisine ouverte sur la salle à manger, très éclairée par deux puits de lumière, un salon plutôt confortable avec ses fauteuils, ses canapés, et tout ses coussins. Des photos des deux frangins, des amis de Dan et d'oncle Ted venaient ajouter la touche personnelle de ce lieu. La télé et les consoles de jeux venaient compléter ce "salon douillet". La chambre était ce qu'il y avait de plus ordinaire et la salle de bain était gigantesque: douche à l'italienne, miroir chauffant et un bain à remous (ça c'était le petit caprice de Dan: il n'était pas fils de Poséidon mais qu'est-ce qu'il aimait l'eau !).

- Bon surtout fait comme chez toi ! Je me doute que tu t'es levé tôt pour venir donc je me suis dit que je pouvais te faire la popote vite fait et que tu pourrais faire une sieste pour te remettre car ce soir il va falloir être en forme ! En fait ça m'arrangerait que tu dormes car j'ai quelques dossiers à finir c'est sur la promotion d'éponges à vaisselle. Le dossier qui envoie du lourd tu vois le genre.

Il le laissa prendre ses aises et alla dans la cuisine pour commencer à préparer des spaghettis bolognaises: un des plats préférés du petit.

Retrouvailles fraternelles à LA

Dan & Cal

-"Fort bien fort bien petit frère, comment fut le voyage ? Désolé pour la classe économique je pensais avoir mon augmentation lorsque j'ai réservé ton billet".

"Oui, tu sais bien que j'ai horreur de me retrouver avec la basse société, je pourrais attraper une maladie ou même pire ! Mais je n'ose pas y penser !"

Je lui fais un grand sourire, Dan est vraiment le genre de gars à travailler pour obtenir le meilleur de la production humaine. Un nouveau four ? Dan l'avait ! Une chemise à la mode ? Il la portait. Il a toujours été au top pour ça, contrairement à moi qui récupère de manière plus ou mal légal mes "possessions", mais on s'en tape ! Ça me fait plaisir de le voir, vraiment.

On monte dans le taxi, cela ne fait même pas 5 minutes que je suis sorti de l'aéroport que je suis déjà en nage. La Californie et ses températures caniculaires ! Je préfère largement New-York et ses tempêtes de neige, au moins, on peut s'amuser avec de la neige, ici, tu ne fais que cramer. Comment j'ai pu vivre ici ? Où sont les igloos et les chapkas ? Vite de l'air et surtout du froid, je sens que je vais passer mon séjour dans le frigo, connaissant le frangin, il doit avoir un réfrigérateur suffisamment gros pour qu'un homme adulte puisse y rentrer.

Les rues défilent sans que je n'y prête vraiment attention, la ville a changé depuis que je suis parti, je ne reconnais plus rien ou presque. Dan me parle de nos amis d'enfance, de la pluie et du beau temps enfin surtout du beau temps. Pourtant, il est aussi bronzé que moi, mais comment il a réussi son compte cet abruti ? Remarque, la seule lumière qu'il doit recevoir est celle de son ordinateur, c'est un bourreau de travail, un jour, cela le tuera. Je l'écoute d'une oreille lointaine, je n'aime pas cette ville, à chaque que je viens ici, je ne peux m'empêcher de penser à notre mère. Encore aujourd'hui, je ne peux m'empêcher de serrer les poings. Je la hais, même morte, je ne la supporte pas. La mort n'est qu'une délivrance, elle aurait dû vivre en souffrant, une éternelle souffrance, une agonie sans fin.

On arrive enfin chez lui, cela me permet de penser à autre chose qu'à mes idées meurtrières. Je n'ai pas envie que Dan se fasse de soucis, il est déjà suffisamment stressé comme ça. Quand je franchis le seuil de l'appartement, une chose me frappe : le puissant sentiment de nostalgie qui imprègne les murs. Ça suinte presque: des photos de nous, de l'oncle. Mais pas celle de ses amis ni d'une éventuelle copine. Chez moi, il y a quelques photos, même d'Adriane.

Je fais quelques pas, même si c'est nostalgique, j'adore ce côté duveteux, un oasis de tranquillité ! Et surtout, je remarque les différentes consoles de jeux qui ornent près de la télé. Alors comme ça, il arrive encore à jouer avec sa vie mondaine ? Je me mets à rire.

"- Bon surtout fait comme chez toi ! Je me doute que tu t'es levé tôt pour venir donc je me suis dit que je pouvais te faire la popote vite fait et que tu pourrais faire une sieste pour te remettre car ce soir il va falloir être en forme ! En fait ça m'arrangerait que tu dormes car j'ai quelques dossiers à finir c'est sur la promotion d'éponges à vaisselle. Le dossier qui envoie du lourd tu vois le genre."

"Oui, je vois le genre. Donc pendant que tu règles cette histoire de Bob l'éponge, ce serait bien que je ne sois pas dans tes pattes ? Genre que je ne brûle pas un truc par inadvertance ?"

Avant de me recevoir une réponse cinglante, je vais dans la salle de bain, non mais sérieusement, ce gars est une vrai princesse ! Mais bon, ce bain à remous à l'air vraiment sympa ... Je vais l'essayer. Après avoir pris ma douche, je rejoins mon frangin, le nez presque collé à l'écran de son ordinateur. Je me pose pas trop loin de lui, dans ce genre de situation, il est imperturbable. Je me mets à jouer avec une balle de baseball.

"J'ai pas envie de dormir, je fais quoi du coup ?"

Dan est la seule personne avec qui je peux me comporter comme un enfant, du coup, j'en profite. Je lui envoie la balle à ses pieds.

"Dit, t'as bientôt fini ? C'est si cool que ça les éponges ?"

Je sens que je vais me prendre quelque chose dans la tête, connaissant l'aîné, ce sera une enclume ou une masse, un truc qui fait mal et qui peut causer l'évanouissement immédiat. Je ne peux pas m'empêcher de sourire de toutes mes dents. Il m'a manqué, cet idiot.

Code by Sleepy

Dan laissa Cal se diriger vers la salle de bain. Une douche (voire deux) ne seraient pas du luxe !Il était clair que le petit avait perdu l'habitude de la chaleur pesante de la côte ouest : son t-shirt était révélateur d'une légère activité de transpi et olfactivement il manquait d'assurance. Rien de bien méchant compte tenu du temps passé dans l'avion et du temps caniculaire qu'il faisait. Dan esquissa un sourire car il avait l'impression de revoir la scène où lui du haut de ses six ans donnait un bain à son petit frère de trois ans (déjà à l'époque leur mère était quasi inexistante).
Il tourna les talons et s'orienta vers la cuisine. Pas question de faire de la nourriture en boîte; Dan voulait tout faire lui même; pâte, sauce, farce il tenait à transformer les produits lui-même. La veille il fit sa préparation de tagliatelles (le secret de bonnes pâtes c'est qu'elles soient fraîches et qu'elles aient pris le temps de reposer un peu). Il découpa les tomates, les oignons, le persil et laissa tout ça mijoter. Très vite une odeur de bonne cuisine s'installa dans l'appartement. C'était la femme de Ted, tante Cassy, qui donna à Dan la passion de la bonne bouffe. Laissant son repas pour le moment, Dan se dirigea vers le salon et ouvrit son ordinateur afin de poursuivre son dossier sur les éponges. C'était le dossier poubelle dont personne ne voulait. Il fallait bien quelqu'un pour s'en occuper et Dan se disait que c'était une façon de gagner des points pour sa promotion. Mettre en valeur un objet aussi banal du quotidien était une affaire pénible et très peu épanouissante. Parfois les activités de la colonie lui manquaient: actions de groupe, performances collectives tout ceci était aux antipodes de ce que faisait Dan en ce moment. Il adorait son travail mais la compétition au sein même de l'entreprise lui pesait.
Etant totalement perdu dans ses pensées il ne fit pas attention à l'arrivée de Cal qui s'affala dans le canapé à côté de lui. Ce dernier s'amusa avec une vieille balle de baseball sans valeur.

- "J'ai pas envie de dormir, je fais quoi du coup ?"

Le casse-bonbons... Dan préféra l'ignorer car quand il commençait son numéro de petit garçon il devenait insupportable - tête-à-claque -. De nombreuses fois des claques derrière la tête partaient suivies immédiatement par un sourire qui disait "si tu recommences je tape plus fort".

- "Dit, t'as bientôt fini ? C'est si cool que ça les éponges ?"

Dan ferma son ordinateur, il ne pourrait pas avancer il le savait. Le trublion allait y veiller.

- "Allez Calinou on va passer à table, j'espère que t'as la dalle parce que j'ai peut-être exagéré les proportions, ça fait longtemps que je n'ai pas eu à faire à manger pour quelqu'un d'autre. Ma dernière copine n'est pas restée assez longtemps pour que je prenne l'habitude de nourrir deux personnes"

Ils se levèrent et se dirigèrent vers la table. Cal ne tarda pas à harceler Dan quant à ses "amourettes" mais se dernier se mura dans le silence. C'était un sujet sur lequel il n'aimait pas tergiverser.

- Bon alors dis moi, comment se porte ma belle-soeur préférée ? Quand viendra-t-elle enfin me rendre visite ?

Il est vrai qu'Adri était une personne que Dan appréciait grandement, elle avait presque permis à Cal d'obtenir une certaine sagesse... Mouahahah nan ce n'était pas vrai. Mais au moins cela faisait une personne de plus pour veiller sur lui !

"Retrouvailles fraternelles à LA

Dan & Cal

- "Allez Calinou on va passer à table, j'espère que t'as la dalle parce que j'ai peut-être exagéré les proportions, ça fait longtemps que je n'ai pas eu à faire à manger pour quelqu'un d'autre. Ma dernière copine n'est pas restée assez longtemps pour que je prenne l'habitude de nourrir deux personnes"

Je fais les gros yeux, je connais Dan et sa manie de faire à manger, pour lui, une part normale revient à faire manger une famille de 10 personnes, alors, s'il a cuisiné pour deux, je pense que je peux dire adieu au régime que je n'ai jamais commencé. Je soulève mon tee-shirt, désappointé, adieu, sublimes abdos, adieu regard envieux des autres hommes, adieu regard excité d'Adriane ! Ce fut court, mais je vous ai aimé !

"Je vais encore mourir Danette, dis-moi que tu n'as pas fait comme à Noel dernier, j'ai cru que j'allais y rester ! Mais en même temps, en bonne mère juive que tu es, je n'espère pas autre chose venant de toi !"

Évidemment, je le taquine en lui demandant comment vont ses conquêtes, après tout, tu commences à devenir vieux, tu vas devenir un vieux garçon et ce n'est tellement pas tendance ! J'évite de justesse son regard noir et assassin. Dan aime trop sa vaisselle pour me la lancer au visage. J'aime bien ses priorités : sa cuisine, son boulot, sa cuisine, son appartement et moi.

"- Bon alors dis moi, comment se porte ma belle-soeur préférée ? Quand viendra-t-elle enfin me rendre visite ?"

Je m'étouffe, je cherche désespérément un verre d'eau à boire, mais devant cette orgie de nourriture, le liquide se fait bien rare. Je reprends néanmoins le contrôle de moi-même en essayant de retrouver un semblant de dignité.

"Eh bien, elle va bien. Même très bien. Nous sommes allés en France, en Bretage ... Non Bretagne ! Je ne croyais pas que c'était possible qu'il puisse pleuvoir autant ! Je te jure, quand on est rentré, je ne savais plus à quoi ressemblait le soleil ! Et si tu veux la voir, il faut venir à New-York, elle est assez ... occupée avec son travail."

Autant ne pas l'embêter avec les histoires de guerre et de Résistance, Dan a abandonné l'idée d'être un demi-dieu, il est juste un parfait mortel, je ne comprends pas pourquoi il aime cette vie, elle est si morne ! Pourquoi ne pas vivre au grand air, à chasser le monstre sous le clair de lune !

"Pourquoi ne viendrais-tu pas avec moi, viens voir à quel point c'est beau la côte Est, et puis, les filles là-bas sont plus jolies ! Non, je ne te demande pas, tu viens avec moi. Oublie ton histoire d'éponge, je peux arranger ton histoire, je dois avoir des contacts dans le marketing."

Je continue de manger, nous nous échangeons toutes les banalités possibles, j'ai l'impression que cela fait à peine une journée que nous nous sommes quittés alors que notre dernier entrevu remonte à plusieurs mois. Je suis heureux de le voir, ça me change de la tête morne de Jade et de ses idées suicidaires.

"Ciel, j'ai trop mangé, si je monte dans un avion, je suis sûr que ce dernier s'écrase ! Tu devrais devenir le prochain dieu de la cuisine ! Tu t'es encore amélioré ! Bravo, ne te marie pas tout de suite, je ne voudrais pas que tu cuisines pour quelqu'un d'autre que moi !"

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Ciel, j'ai trop mangé, si je monte dans un avion, je suis sûr que ce dernier s'écrase ! Tu devrais devenir le prochain dieu de la cuisine ! Tu t'es encore amélioré ! Bravo, ne te marie pas tout de suite, je ne voudrais pas que tu cuisines pour quelqu'un d'autre que moi

Cette petite tête rassasiée faisait plaisir à voir ! Toutefois que Dieu bénisse l'Amérique d'avoir inventer les boutons de jeans... sans eux le ventre grassouillet de Cal se serait mis à déborder. Il a toujours eu un petit complexe sur sa brioche; il faut dire que l'abus de féculent et de bière n'a pas vraiment aidé dans la sculpture de ses abdominaux.

"Ecoute ta proposition est vraiment intéressante: je crois qu'il est peut-être temps pour moi de prendre du repos".

Malgré l'envie de Dan d'être au top de sa carrière l'envie irrésistible de voir d'autres paysages le titillait sévèrement. Il n'avait pas d'attaches réelles à L.A, pas de copines, pas d'amis à qui il pourrait avouer ses vraies origines.

Nan il était temps pour les frères Everton de se retrouver ensemble dans un autre contexte !

"Passons une dernière soirée ici et repartons demain pour NY ! Qu'en dis tu ? Je pourrais voir ma belle-soeur et les personnes qui font partie de ton entourage!"

La proposition de Dan sembla d'abord surprendre son jeune frère mais hébétude fut remplacée quasi instantanément par un large sourire malicieux. Un regard. Un sourire. Une pensée. Ils s'étaient compris.

"Pour le moment ce que je te propose c'est de comater tranquillement dans le canapé en attendant de sortir ce soir. Je réserve nos billets pour demain, je passe deux trois coups de fil et on se casse !"

Un sentiment étrange traversa le jeune homme, un courant électrique salvateur, presque synonyme de liberté et d'envol. Pourquoi se convaincre d'être un humain banal quand au final nous sommes un demi-dieu ?

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