and fan the flames as your blazes burn (dun²)
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and fan the flames as your blazes burn (dun²)

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MessageSujet: and fan the flames as your blazes burn (dun²) and fan the flames as your blazes burn (dun²) Icon_minitimeDim 31 Déc - 0:45

Ça l’avait percuté de plein fouet. Alors qu’elle rentrait de l’hôpital où restait Luke, elle avait eu la bonne idée de ramasser un journal par terre. Pour entraîner son anglais, s’était-elle dit. Elle n’avait pas eu besoin de l’anglais pour déchiffrer le nom tout en bas de l’article et comprendre de qui il s’agissait.

Alejandro.

Combien d’années s’était écoulées depuis leur dernier repas de famille ensemble ? Dix ? La dernière fois qu’elle l’avait vu, ses pouvoirs venaient à peine de se manifester. Elle se souvenait lui avoir vaguement parlé, mais impossible de se rappeler de sa réaction. Probablement l’avait-il pris à la légère : elle n’était qu’une enfant après tout, et les enfants racontent n’importe quoi. Malgré sa passion pour les enquêtes et les découvertes, il ne gobait pas n’importe quoi, surtout pas les bêtises de sa petite cousine, connue pour rêvasser à la moindre occasion. Il n’avait sûrement pas dû la croire.

Mais ce n’était pas ça qui la préoccupait le plus. En arrivant à New York, elle s’était jurée une chose : tout oublier à propos de sa famille et du malheur qu’elle lui avait apportée. Cela signifiait laisser derrière elle sa tante, sa mère…. Mais aussi Alejandro, alors qu’il devait bien être le seul à ne lui avoir jamais fait aucun mal dans cette famille mortelle. Cependant, elle avait grandi depuis. Et elle était suffisamment mature pour savoir que si elle reprenait contact avec son cousin, cela n’ouvrirait pas la porte des Enfers, délivrant mille démons n’attendant que de ravager sa vie. Peut-être même que revoir un membre de sa famille, sa vraie – pas celle artificielle qu’elle avait découverte à son arrivée à la Colonie – lui ferait du bien. Dans le tumulte des derniers évènements, elle avait besoin de se raccrocher à quelque chose : et si ce quelque chose était un quelqu’un ?

Alors elle avait mené l’enquête. Elle avait appelé le journal dans lequel elle avait découvert l’article et on  l’avait renvoyé vers une adresse, là où Alejandro préférait travailler seul sur ses articles, pour reprendre les termes qui lui avaient été transmis. Il lui avait fallu une semaine pour peser le pour et le contre avant de finalement se décider : elle irait voir Alejandro, qu’importe si cela signifiait qu’elle brisait sa promesse. Les choses avaient changé depuis tout ce temps. Tout ce qui s’était passé ces derniers mois lui avaient permis de porter un nouveau regard sur le monde qui l’entourait, un regard plus mature, plus sévère aussi. Elle avait le droit de revenir sur ses paroles. Cela ne pouvait pas lui porter préjudice, si ?

La voilà qui se tient devant l’adresse indiquée, un peu plus stressée qu’elle ne voudrait l’admettre. Le fossé qui la sépare de leur dernière rencontre est un peu plus pesant à mesure qu’elle réalise la réalité de la situation. Alejandro est devenu un journaliste, il est parti à la recherche du rêve américain, laissant tomber la famille et la pauvreté de l’Argentine. Et elle, elle a été sauvée par un dieu qui s’est avéré être son demi-frère, et depuis elle a combattu créatures et demi-dieux pour sauver sa vie et celle de l’Olympe. Ce n’est plus un fossé qui les sépare mais des galaxies entières : appartient-elle seulement au même monde que son cousin ? Que pourra-t-elle bien lui raconter pour lui expliquer sa présence à New York ? Ce n’est pas comme si elle avait le droit de parler de la Colonie et du monde grec à qui que ce soit. Même si elle le pouvait, elle était à peu près sûre qu’Alejandro ne la croirait pas. Il avait passé l’âge de croire aux contes et aux fantaisies, ses enquêtes se concentraient à présent sur le monde réel et uniquement réel.

Elle toque une fois, hésitante, avant de se reprendre en main et de toquer une seconde fois. Là, seule sur le pas de la porte, elle a l’impression d’être en équilibre sur un fil, capable de perdre pied à tout instant et tomber, tomber, tomber jusqu’à ne plus pouvoir se relever. Les instants qui suivent ont un horrible goût d’éternité. C’est comme attendre une sentence de mort qui ne viendra jamais.
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MessageSujet: Re: and fan the flames as your blazes burn (dun²) and fan the flames as your blazes burn (dun²) Icon_minitimeMer 3 Jan - 11:05


Son amour pour le journalisme le force à ne jamais prendre de pause. Alejandro est plongé dans son travail, rien ne l’arrête. Il vit de sa passion comme une reconnaissance éternelle à qui il doit fidélité. Son travail est le précieux cadeau qu’il attendait depuis longtemps. Déjà petit, quand il vivait au Chili, il rêvait déjà de son petit bureau, de son bloc notes et des journaux posés près de lui. Ses rêves ont fini par se réaliser et il n’a jamais été aussi heureux. Il doit sa réussite à son travail acharné et surtout à son amour de l’actualité. Jamais il n’aurait pu réussir s’il n’avait pas été aussi renseigné sur les derniers évènements qui ont frappé le monde. La connaissance de l’actualité était si importante pour réussir son poste et obtenir le concours qu’étudiant, il s’achetait plusieurs journaux par jour et se connectait sur les sites de renseignements au moins toutes les deux heures. C’est aussi sa vie en Amérique qui lui a permis de réaliser son rêve. La vie en Amérique du sud n’était pas si catastrophique mais les pays avaient du mal à s’intégrer dans les relents de la mondialisation à l’époque. Maintenant, il sait que cela va mieux par le biais de sa famille. Pourtant, il ne regrette pas sa décision.

Ses liens avec sa famille sont assez compliqués. Il a une grande famille qui se concentre principalement en Argentine mais une partie s’est mise en tête de venir habiter dans le pays voisin, le Chili. Ce sont ses parents qui ont pris cette décision alors qu’il était à peine né. Du coup, la distance a fragilisé les liens familiaux. Lors des dîners de familles, c’était souvent ses parents et lui qui étaient les moins biens intégrés. La famille était si importante dans la culture latine, forcément, les autres ont pris la distance comme une trahison. Alejandro ne s’entendait qu’avec sa tante et sa toute petite fille, Criostal. Elle était encore très jeune quand il l’avait connu mais il s’était pris d’affection pour cette petite princesse. Mais au fond, il ne l’a pas réellement connu, le rêve américain l’a forcé à quitter ses terres natales pour rejoindre les États Unis et laisser derrière lui, une famille fragilisée.

Assis sur sa chaise de bureau, Alejandro a laissé de côté son projet secret pour écrire un article relatant un récent fait divers. Il sait qu’il ne peut de toute façon pas que travailler sur ses recherches sur les demis dieux. La direction l’oblige aussi à rendre des articles sur l’actualité ou sur des interviews. Concentré, il n’entend pas la première fois que quelqu’un vient de frapper la porte. C’est seulement la deuxième fois qu’il daigne se lever et ouvrir. Une fois la porte ouverte, il regarde en face de lui et s’étonne de ne voir personne. Puis, il baisse les yeux et tombe sur le regard un peu apeuré d’une jeune fille aux cheveux roses.

Ce visage d’ange. Ces joues rebondies. Ces yeux foncés. Ce regard franc de la famille Dun.
Criostal ?

Le journaliste ne sait pas vraiment comment réagir. Déjà, a-t-il le droit d’accueillir une étrangère dans son bureau ? Au pire, il est tout seul, personne ne serait au courant. D’un geste de la main, il lui demande de rentrer sans faire de bruit. Puis, il referme la porte derrière lui et se mit à sourire. Il est heureux de voir sa prima. Même si elle est venue le dérager alors qu’il est en plein travail. Il vient la prendre dans ses bras et claque deux bises sur ses grosses joues.

- Oh ma petite Criostal ? Como esta ? Ça fait longtemps ! Je suis vraiment heureux de te voir ici. Mais que fais-tu en Amérique au juste ? Tu aurais pu m’appeler tu sais.
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MessageSujet: Re: and fan the flames as your blazes burn (dun²) and fan the flames as your blazes burn (dun²) Icon_minitimeMar 27 Fév - 1:01

Il y a quelque chose de terrifiant à renouer avec un vestige de son passé. Alejandro a beau avoir dix ans de plus, elle peut voir sans mal l’image de son cousin adolescent jouant aux détectives avec elle lors des repas familiaux de la famille Dun, connus pour être aussi bruyants qu’interminables. C’est un adulte, maintenant. Il a une barbe et les yeux fatigués, d’une fatigue qu’on ne peut ressentir que lorsque l’on travaille jour et nuit sur un projet auquel on voue toute son énergie. Il a l’air d’un fou autant que d’un passionné.

Il la fait entrer dans son bureau avant de la prendre dans ses bras et de l’embrasser sur les deux joues, comme s’ils s’étaient quittés la veille et non pas il y a plus de dix ans. C’est un peu bizarre mais c’est un bizarre que Criostal apprécie, bien loin du bizarre de la Colonie et de toutes ces histoires de mythologie qui prennent la tête et cherchent à vous tuer.

« Oh ma petite Criostal ? Como esta ? Ça fait longtemps ! Je suis vraiment heureux de te voir ici. Mais que fais-tu en Amérique au juste ? Tu aurais pu m’appeler tu sais. »

Elle sourit, un peu penaude, partagée entre le fait qu’elle n’a absolument pas prévu un bobard pour justifier sa présence ici et l’envie de lui poser tout un tas de questions sur ce qu’il fait lui, maintenant qu’il est devenu un americano. Nerveusement, elle ramène une mèche brune derrière son oreille, tournant sur elle-même comme pour admirer le petit studio où son cousin semble avoir concentré son nouveau travail et, avec, toute sa passion.

« Que flash ! Je suis super contente de te retrouver ! » S’exclame-t-elle, réfléchissant à toute vitesse pour trouver une histoire à raconter. Mais il faut croire que tous nos talents d’embobinage nous lâchent dans les moments les plus cruciaux, car elle n’arrive à penser à aucune raison plausible d’être à des kilomètres de Gonzalez Catan. Alors faute de répondre à la question, elle décide d’improviser.

« Tu vas jamais deviner comment je t’ai retrouvé ! En fait, au départ, je ne savais même pas que tu vivais ici. Mais l’autre jour, j’ai trouvé un journal dans la rue et j’ai vu ton nom dedans ! Che Alejandro ! J’en revenais pas, donc j’ai décidé d’essayer de te retrouver. J’ai appelé le journal à une cabine de téléphone, et même si au début ils étaient un peu méfiants, j’ai tellement insisté qu’ils ont fini par me donner ton adresse ! Mais bon, je t’avoue qu’au départ, j’avais un peu peur. Cela fait tellement longtemps… Je ne voulais pas déranger. J’ai même pensé pendant un moment que si tu avais quitté l’Amérique du Sud, c’était pour ne plus jamais entendre parler de nous. J’espère que tu ne m’en veux pas pour avoir voulu revoir mon primo. » Conclut-elle d’une petite voix, avant de s’approcher de son bureau et de commencer à lire les différents articles éparpillés dessus, essayant de discerner quelques mots familiers comme pour confirmer son amélioration en lecture. Mais tout ce qu’elle trouve ce sont des titres barbants et ennuyeux.

« Dis, t’as donc réalisé ton rêve ici ! T’es un vrai journaliste chez les américains ! C’est comment la vie ici ? T’écris des articles sur quoi ? Raconte-moi tout, porfi porfi porfi ! » Elle s’assoit sur sa chaise de bureau et essaie d’imaginer Alejandro assis à sa place, concentré sur ses articles, bien loin d’imaginer les évènements qui se passent à peine quelques kilomètres plus loin. Quel effet ça doit faire de mener une vie sans ennuis, bien loin d’imaginer tous les dangers qui se cachent dans les ruelles sombres de la mégapole ? Sur l’instant, elle ne peut s’empêcher d’envier un peu son cousin, même s’il n’est pas conscient de la chance qu’il possède. Si elle s’était toujours dit qu’être une demi-déesse était ce qui lui avait sauvé la vie, les derniers évènements lui avaient rappelé que toute bonne chose avait un prix. Elle n’avait pu échapper à l’enfer de l’Argentine que pour perdre quelque chose d’encore plus précieux aux Etats-Unis. Mais ça, elle ne pouvait pas en parler à Alejandro, ou bien il la prendrait probablement pour une menteuse – ou une folle.
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