Bonjour et bienvenue sur Filiorum ex Deorum ! Inspiré des romans de Rick Riordan, ainsi que des films, le forum reprend la saga Percy Jackson. Viens vite nous rejoindre, qu'est ce que tu attends ?
Filiorum ex Deorum
Bonjour et bienvenue sur Filiorum ex Deorum ! Inspiré des romans de Rick Riordan, ainsi que des films, le forum reprend la saga Percy Jackson. Viens vite nous rejoindre, qu'est ce que tu attends ?
Les nouveautés du mois de juillet sont par ici ! ♥
La Résistance est réouverte!
Venez participer aux trois events de l'été pour faire avancer l'intrigue! Ici pour la Colonie, là pour la Résistance et enfin ici pour les mortels et divinités ! ♥
Les groupes à privilégier sont: les Chasseresses, les Créatures et les Mortels ! ♥
Le mal, l'abandon et la trahison ont entraîné la débâcle des ambitions de Léo. À cette heure précise, il sait que tout est fini et qu'il va bien falloir passer à autre chose. Il s'est engagé comme résistant avec la seule conviction de retrouver dans ce rôle un nouveau sens à la vie. Il a vraiment cru qu'il pouvait avoir un meilleur destin en faisant parti de la Résistance, il a vraiment cru que tous ses gestes pouvaient avoir réellement un sens, il a vraiment cru qu'il allait construire une nouvelle identité propre à sa volonté de revanche sur les Dieux. Mais aujourd'hui, il doit reconnaître qu'il a fait fausse route. Tout ce qu'il voulait lui, c'était venger ses amis, morts à cause de son ascendance divine. Il voulait faire payer ses origines, comme si cela avait un sens de porter la responsabilité d'une chose sur quelque chose qui n'était que le produit d'un malheureux hasard. Trouver un coupable à ses origines est une volonté si stupide que cela s'est conclu par un échec cuisant. Et dans cette piteuse entreprise, il a voulu entraîner des innocents dans sa perte. Si certains ont réussi à échapper à son idiot fantasme, d'autres ont péri avec lui.
Rheïma. Ce nom qu'il a convoité pour être son propre instrument qui devait prouver aux yeux de tous qu'il était un résistant digne de ce nom est tombé avec lui dans son échec cuisant. La première fois qu'il a posé le regard sur ces yeux d'azur, il n'a absolument rien ressenti pour elle peut être à part une profonde pitié pour son désintérêt pour la vengeance. Elle était banale, comme tous les autres rejetons des Dieux, accrochés à leurs origines comme un besoin vital qui existerait juste pour prouver qu'ils étaient supérieurs aux mortels. Elle n'était qu'une petite fille naïve comme il en a tellement croisé dans sa vie. De belles paroles, un regard séducteur et des gestes tendres, puis la jeune fille de Borée est devenue la copine de Léo sans se poser aucune question. Son amour pour lui n'était juste pour le fils de Notos qu'un simple prétexte pour la manipuler à sa guise. Un sourire, une caresse et Rheïma aurait remué ciel et terre pour accomplir la demande du jeune homme. Elle était censée être la parfaite marionnette qui lui dirait tout sur la colonie et sur les autres demis dieux mais elle était devenue la femme de sa vie.
Et comme un con, il a fini par détruire la seule chose qu'il possédait : son amour. La guerre, terrible méprise des hommes que les personnes qui se désignent comme supérieurs à eux ont reproduit sans même réfléchir. Léo ne voulait pas de cette foutue guerre. Il voulait juste emmerder son père qui ne lui a attiré que des ennuis. Et enrôlé de force dans son erreur, il a été obligé de se battre aux côtés des résistants. Et bien sûr, le seul moyen de montrer son désaccord a été de s'enfuir comme un lâche en ayant abandonné ses amis et Rheïma dans un véritable chaos. Aujourd'hui, Léo sait qu'il paye pour ses actions mais la sentence est peut être bien trop lourde à supporter pour lui. Il sait que pour mettre fin à son terrible calvaire, il doit avoir une explication avec la fille de Borée. Mais il sait aussi que cette discussion va le détruire. Alors, il décide de partir comme un voleur, pour épargner cet affrontement.
Après avoir rassemblé ses affaires, l'italien quitte le QG d'un pas étouffé pour faire le moins de bruit possible. Il est dans les cinq heures du matin, toute la Résistance est endormie. Léo enfile sa capuche pour éviter de se faire repérer par une personne qui aurait l'audace de se balader dans les lieux à une heure pareille. Une fois dehors, il ne se retourne pas pour regarder une dernière fois l'édifice qui se trouve devant lui. Ce bâtiment pourri, construit par Até après la bataille ne va pas du tout lui manquer. Il enchaîne ses pas, déterminé à s'enfuir loin de ce lieu qui l'a meurtri et à rejoindre New York pour entamer une nouvelle vie. Pourtant, une présence stoppe net sa précipitation. Devant lui, se trouve la femme qui a partagé sa souffrance et son lit pendant des mois. Léo déglutit, il ne sait pas du tout comment prendre le fait que Rheïma vient de le prendre en plein acte de lâcheté, encore. - Rheïma... Je suis désolé.
Rien ne peut arrêter la colère de la femme qu'il aime. Pas même de simples excuses pour une fois, sincères.
Il était tôt, on pouvait l’avouer. Environ cinq heure du matin, moment matinal où la plupart des gens au QG de la Résistance dormaient à point fermé. Certains étaient seuls dans leur lit, lovés sous leurs douillettes couvertures en cette nuit d’hiver. D’autres tenaient contre eux leur moitié, amour dont ils ne pouvaient se passer, et ce même au sein d’un établissement aussi sinistre. Mais au milieu de tout cela, il y avait Rheïma. Ni lovée contre ses couvertures et encore moins contre celui qu’elle aimait. Léo. Ce fameux fils de Notos qui l’avait séduite il y avait déjà de cela un bon moment. Aussi naïve qu’elle l’était à l’époque, elle n’avait rien dit, elle était stupidement tombée dans ses filets, craquant pour ses beaux yeux bleus, son accent italien … et il fallait avouer, il était beau comme un dieu. Et puis un beau jour, il lui avait posé la fameuse question. Non. Pas une question. Il lui avait imposé son choix, la plongeant dans un douloureux dilemme, un peu comme « marche ou crève ». Jouant sur sa belle gueule, sa pseudo gentillesse et surtout son pseudo amour, il lui avait demandé de rejoindre le mauvais camp, celui qui préparait une vendetta contre les dieux, contre toute puissance mythologique quelle qu’elle soit, et tout cela pour un but égoïste. Léo s’était servi de la Résistance pour sa propre vengeance, tout comme il s’était servi de Rheïma qui, comme une pauvre cruche, s’était laissée manipulée. Ce que Léo n’avait pas prévu, ce devait être certainement les éléments de ces derniers temps. L’attaque sur la Colonie, le vulgaire meurtre de ses amis, de sa famille. Cette guerre stupide, inutile, qu’ils avaient provoqué, tout cela pour les erreurs de quelques puissances. C’était leur descendance qui avait payé, à coup de gorge tranchée, de sang coulant à profusion, de viscères à l’air. Ils n’avaient rien demandé, et la fille de Borée elle-même n’avait rien demandé. Elle l’avait tué, cette chasseresse, celle qui hantait ses nuits depuis quelques mois. Elle voyait encore son regard lorsque la glace était entrée dans son corps, stupide réflexe de la Résistance. Une meurtrière, voilà ce qu’elle était, et tout cela à cause d’un idiot d’italien qui n’avait pas pu faire autrement que de l’entraîner dans sa lourde et longue chute. Rheïma lui en voulait, elle le haïssait corps et âme. Elle aurait voulu lui hurler dessus, aussi fort qu’elle le pouvait, quitte à en crever après. Elle voulait déchaîner les éléments contre lui, qu’il voit enfin combien il l’avait fait souffrir, combien il l’avait tué à petit feu dans cette aventure perverse et inévitable. Mais bordel qu’elle l’aimait. Au fond d’elle, son cœur se consumait lentement. Elle souffrait comme elle n’avait encore jamais souffert. Il y avait cette boule au creux de sa gorge, cette émotion qui était là, qui ne voulait pas sortir et qui la blessait. C’était comme être marqué au fer rouge, être écorché vif par un sadisme quelconque, et plus le temps passait, plus elle avait mal. Mais tout cela, elle l’avait enfoui au fond d’une carapace aussi résistante que de l’acier. Elle ne laissait rien transparaître, bien que plus d’une fois elle avait été au bord des larmes, mais jamais elle n’avait pleuré. Elle n’était même pas sûre de pouvoir encore le faire. A cause de lui elle était un monstre. Mais il avait fait d’elle encore autre chose. Ironiquement, c’était grâce à lui qu’elle avait grandie, qu’elle était devenue ce qu’elle était, soit plus une gamine mais une femme. Son corps lui-même avait changé. Il était élancé, svelte, musclé, Rheï ne ressemblait plus à une enfant négligée, en attestaient les nombreux bleus qui avaient meurtri chaque petite parcelle de son corps. Alice ne l’avait pas ménagée, loin de là. Et moralement, elle n’était plus la même. Plus aussi naïve, plus faible ni timide. Mais le changement le plus important dans sa vie était complètement nouveau et surtout inconnu. Pour l’instant ce n’était qu’une infinie petite chose, et Rheïma ne savait pas encore si elle allait lui donner une chance ou le fuir aussi loin que possible. Pourtant au fond d’elle, la réponse était déjà là.
Le vent d’hiver vint mordre doucement la peau nue des bras de la jeune femme. Les nuages recouvraient le ciel, menaçant la terre d’un quelconque intempérie. En cette heure, en cet endroit, Rheïma se sentait bien. Ces moments se faisaient rares ces derniers temps, contrainte désespérante de son état. La fille de Borée avait toujours entendu dire par sa mère que les premiers instants de grossesse étaient les plus désagréables. La chose qui avait élu domicile en elle n’était pas tolérante, et elle lui en faisait déjà voir de toutes les couleurs alors que pourtant, ce n’était que le début. Rheïma avait vaguement supposé que la faute soit attribuée à l’ascendance divine dont été gratifiée le sang qui coulait en elle. Mais personne ne savait encore, et pour les possibles questions posées au sujet de son faible état, elle avait prévu de prétendre une simple maladie, juste cela. Pour l’instant, la seule chose qui la calmait était de sortir. La jeune femme portait un vulgaire jogging et un débardeur, malgré les froides températures. Après tout, ce n’était pas pour rien qu’elle était la fille de l’Hiver. Elle ne frissonnait pas et son corps n’était pas engourdit par tout ce froid. Elle ressentait cela comme une douce chaleur sur sa peau nue, le vent la caressant et dansant autour d’elle. Marchant sous la faible lueur d’une lune cachée, elle se sentait vivante, libre. Soudainement, tous les traquas causés par Léo s’envolaient, toute la culpabilité enfouie en elle disparaissait. Depuis qu’elle avait conscience de son état, Rheïma avait fait de cet endroit son sanctuaire. Les arbres alentours offraient une cachette parfaite pour le QG, l’atmosphère y était délicieuse. C’était ici qu’elle avait rencontré Chrysaor, celui qui lui avait fait découvrir une autre partie d’elle-même, qui l’avait faite se sentir coupable lorsque leur relation s’était attardée à une ambiance bien plus charnelle et défendue. Cet homme était comme un aimant à la puissance inégalé. L’alchimie entre eux était particulière, différente de celle avec le fils de Notos. Oh Rheï savait pertinemment qu’elle n’était pas la seule à avoir eu l’honneur et le privilège de passer par le lit de cette créature séductrice et charismatique, mais elle s’en moquait franchement, et encore plus vu le moment qu’ils avaient passés ensembles. Mais même nichée entre ses bras puissants, elle n’avait pas pu s’empêcher de penser à Léo, partagée entre la haine et l’amour.
Rheïma fit naître au creux de sa main quelques flocons de neiges qui dansèrent autour de ses longs doigts. Un léger sourire s’étira sur ses lèvres, émerveillée et pensive. Elle ne put s’empêcher de penser à son enfant, cette petite créature si frêle et si délicate pour l’instant inconscient des malheurs du monde. Tiendrait-il plutôt de son père, ou de sa mère ? Quelle serait la couleur de ses yeux, la forme de son visage, son sourire ? La Résistante aurait pu continuer à rêvasser ainsi pendant des heures, laissant courir ses idées et ses pensées, un peu comme les flocons entre ses doigts. Mais un léger mouvement attira son attention, la sortant de ce moment de bonheur qu’elle s’était si simplement créé. Et la fille de Borée se figea. Lorsqu’elle comprit qui était cette silhouette fuyante, tout son monde s’écroula. Au-dessus de sa main, ses précieux flocons se figèrent avant de s’évaporer aussi violement qu’en fut la révélation. En face d’elle, ni plus ni moins que Léo, et tout dans son attitude ne voulait dire qu’une chose : ce lâche s’enfuyait. Il prenait ses jambes à son cou, tel un pauvre abruti, lorsque tout le monde avait les yeux tournés. Encore une fois, il la trahissait. Ils étaient figés, l’un en face de l’autre à quelques mètres de distance à peine, à se regarder comme s’ils attendaient que l’un fasse le premier pas. Mais non, Rheï n’ouvrit pas la bouche. Inconsciemment, ses doux poings s’étaient fermés et étaient si serrés qu’ils en tremblaient. A moins que cela ne soit dû à toute la rage qui s’y accumulait ? Cette rage, cette colère … toutes ces émotions dévastatrices se reflétaient aussi dans son regard glacial. Si ses yeux avaient été des armes, le fils de Notos serait mort dans d’horribles souffrances. Et avant qu’il n’ouvre sa bouche, elle imagina mille et une façons de lui faire payer cet énième instant de souffrance. Mais enfin, il parla.
« Rheïma... Je suis désolé. »
Désolé. Il était désolé. Ce mot lui donna une claque aussi violente que celle qu’on donne à un gamin qu’on battait. C’était un vulgaire mot, un simple trait qui sortait de la bouche de ce connard égoïste, ce lâche qui la plantait là, sans prévenir, ce gars qui n’avait rien dans le pantalon et qui s’enfuyait en douce derrière le dos des autres. Et si Rheïma n’avait pas eu le malheur de se trouver sur son passage en ce moment, elle aurait mis sa main à couper qu’il ne l’aurait pas prévenue, qu’il n’aurait pas cherché à lui laisser un mot, la contacter pour s’expliquer. Non, il avait peur, il était effrayé très certainement de ce que la fille de Borée était capable de faire, et il avait bien raison. Alors en à peine quelques pas, elle combla la distance qui les séparait, telle une furie fondant sur sa pauvre proie. Il aurait fallu être aveugle pour ne pas se rendre compte de toute la colère qui l’animait, et Léo aurait dû fuir, aussi loin qu’il le pouvait, devant cette femme qu’il avait fait et qu’il faisait encore souffrir. Elle planta ses yeux dans les siens, indifférente de leur proximité, de son souffle sur son visage, de l’amour qui finalement était là, caché en dessous de toute cette haine. Autour d’elle, l’air devint un peu plus glacial, pareil à ces moments maudits où ses pouvoirs lui échappaient. Mais aujourd’hui, ils n’étaient que le reflet de ce que sommeillait en elle. Rheï aurait voulu le détruire, ici, en ce moment précis, se défouler sur lui et lui faire payer tout ce qu’il lui avait fait endurer. Dieux qu’elle le voulait ! Mais elle ne le pu. A la place, une gifle magistrale et glaciale s’abattit sur la joue de sa moitié. Nuls doutes que dans la seconde, la trace rougeâtre de sa main viendrait témoigner de la violence de l’acte. La fille de Borée ne bougea pas. Elle resta figée, fixant toujours ses magnifiques iris bleues. Aucun mot ne sorti de sa bouche, si toutes les insultes qu’elle pouvait bien connaître se bousculaient mentalement pour qualifier Léo, aucune d’entre elles n’eut le pouvoir de franchir ses lèvres. Puis un millier de questions se bousculèrent dans son esprit, entre autres un « pourquoi ? » dont elle se doutait de la justification aussi futile que son personnage. S’en était trop. Rheïma recula. Elle lui tourna le dos pendant de longues secondes, perdu, à bout. La demi-déesse réprima des larmes dont elle n’osait croire la venue. Puis elle passa ses mains sur son visages, consciente que derrière elle, il pouvait fuir, achever ce qu’il venait de commencer et tout cela de la même façon. Mais elle savait pertinemment qu’il ne le ferait pas, pas aussi près d’elle alors qu’il pouvait lui servir à nouveau l’un de ses nombreux mensonges. S’il voulait jouer à ce jeu-là, elle l’attendait de pied ferme. Léo n’avait aucune idée de quoi elle était capable désormais, et après tout, c’était grâce à lui.
Elle lui fit face, à nouveau. La haine et la colère l’animaient encore, et elle savait pertinemment que ces deux vieilles amies continueraient de lui tenir compagnie encore un bon moment. Mais ce fut l’esquisse d’un air de défi qu’elle afficha cette fois-ci. Le défi mais aussi la pitié ou encore le dégoût, mélange qui peignait sur son si beau visage le mariage entre un rictus et une grimace. Alors enfin, elle ouvrit la bouche :
« Mais moi je ne suis pas désolée. »
Elle mentait, autant à lui qu’à elle, mais elle le cachait. Alors aussi froidement qu’elle avait prononcé ces quelques mots, elle reprit :
« Je suis enceinte, Léo. »
Son nom, ce fameux nom qui avait fait battre son cœur d’un amour passionné pendant tous ces longs moins, il avait retenti comme une accusation, une faute certaine. Rheïma n’avait pas prévu que cela se passe ainsi, pas dans ces conditions, pas maintenant. Certes un dénouement heureux de toute cette histoire de fou n’était pas à prévoir, et cela elle le savait pertinemment. Et pourtant elle avait rêvé de beaucoup mieux. Rheï eu la terrible et l’irascible envie d’enfoncer le poignard un peu plus dans la plaie, et elle ne se priva pas d’ajouter une dernière précision.
« Et tu n’es pas le père. »
AVENGEDINCHAINS
Invité
Sujet: Re: Broken + Rheïma & Léo Mar 16 Jan - 17:42
Broken
Rheïma & Léo
C’est en la voyant que Léo se rend compte à quel point il a eu de la chance de l’avoir à ses côtés. Malgré toute la colère qui berce actuellement ses yeux azurs et si calmes et son visage très tendu, il trouvera toujours en Rheïma une femme dont la beauté dépasse la raison. Il se surprend à continuer de l’admirer malgré la situation critique dans laquelle il se trouve. Lors de leur première rencontre, la jeune femme semblait si fragile, si innocente. Elle avait un certain charme dans sa profonde naïveté qui n’avait pas laissé Léo indifférent. L’italien avait toujours aimé ces femmes pudiques qui essayaient de cacher leur fragilité derrière un masque qui se voulait être confiant mais qui était dépassé par l’incertitude de leur âme. C’étaient de si belles personnalités qui encourageaient Léo à les briser encore plus, peut être par envie de les voir encore plus vulnérables qu’avant et de les embrigader plus facilement dans un jeu d’amour qu’elles perdront. Peut être que c’était alors auprès des femmes qu’il se sentait le plus puissant, près de ces types de femmes. En bon lâche qu’il est, il n’a jamais su se dépasser pour prouver sa valeur. Il a toujours cherché à prendre possession de cette valeur envers des personnes qu’il trouvait encore plus insignifiantes que lui. Il n’avait rien compris à la définition de valeur, il avait préféré adopter une définition bien à lui, une définition abjecte, cruelle à l’instar de son âme et de toutes ses pensées. Alors pour son égoïsme personnel, de nombreuses femmes ont souffert et ce sans qu’il ait aucun remord.
Et puis Rheïma est venue gâcher tout ce jeu sadique auquel Léo gagnait tout le temps. Quand il la regarde, il voit à présent une femme forte. Elle est devenue absolument tout l’inverse de ce qu’elle était avant: une femme qui n’a peur de rien, confiante, prête à écraser tous les adversaires qui se trouvent sur son passage. Il aurait pu être fière d’elle s’il avait prévu de la rendre ainsi. Mais non, au lieu d’être la petite marionnette qu’elle aurait du être, la fille de Borée était devenue la femme de sa vie et surtout une femme redoutable. Sa posture la rend peut être encore plus belle qu’avant. Il sent qu’il commence à aimer cette nouvelle Rheïma qu’il n’a pas jamais voulu façonner comme telle mais qui est née de sa propre cruauté. Ses propres erreurs ne lui ont même fait évolué. C’est la femme qu’il aime qui a trouvé toute la sagesse qu’elle a pu tirer des erreurs de son incapable de copain. Léo n’a rien compris. Enfin si. Il vient seulement de comprendre. Il vient de réaliser que la pire erreur de sa vie a marqué un véritable tournant dans son jeu malsain. La femme qu’il aime prend totalement le contrôle de la partie. Elle devient maître du jeu. Lui, il est prit à son propre jeu et est sur le point de se brûler les ailes.
- Mais moi je ne suis pas désolée.
Forcément. Elle vient juste de gagner le jeu. Léo est mis à pied, la partie vient de se terminer pour lui. Peut être avait-il encore de l’espoir pour son couple en s’excusant maladroitement ? Peut être devient-il alors aussi naïf que les anciennes femmes avec qui il a joué ? Le perdant devient le plus faible, c’est évident. Le fils de Notos se mord la lèvre, tendu. A ce moment précis, il ressemble un peu aux jeunes adolescentes qui n’ont aucune confiance en elles et qui sont déstabilisées au moindre problème. Il aurait voulu ne pas sentir ses larmes monter aux yeux. Il aurait voulu ne pas se sentir aussi impuissant face à une femme comme elle. Mais il est victime de son évolution. Il ne contrôle plus ses émotions. Alors, il se met à marcher, à fuir ses responsabilités de nouveau. Il ne veut pas qu’elle le voit se ridiculiser comme un perdant qui n’assume pas avoir échoué. Il finit par la dépasser et s’arrêter. Non, il ne veut pas partir sans lui avoir dit qu’il l’aime. Sans lui avoir dit ces mots qui ne sauveront pas son couple mais qui montreront qu’il n’est pas un mauvais perdant. Alors, il se tourne, prêt à tout lui dire mais est rattrapé par Rheïma qui a, elle aussi, quelque chose à dire qui, à l’inverse, risque de tout changer.
- Je suis enceinte, Léo. Et tu n’es pas le père.
Il est frappé au coeur. Il sent tout son corps fondre. De colère et de haine. Il est au plus mal. Il ne trouve pas les mots pour décrire tout ce sentiment de désespoir qu’il traverse. Il est partagé comme une grosse envie de pleurer - de colère ou de dégoût - et une envie de hurler toute sa souffrance. Malgré toutes les horreurs qu’il a vécu, il ne s’est jamais autant senti mal de toute sa vie. Léo se sent entraîné dans une forme de trépas, dans le fin fond des abysses de la torture que Rheïma lui inflige. Sa douleur est si grande qu’il n’a juste qu’une envie: mourir. Il veut mettre fin à ce supplice. Il ne pourra jamais vivre avec l’idée que la femme qu’il aime plus que tout l’ait trompé. Lui l’a menti pour tout mais l’idée de la tromper ne l’a jamais effleuré. L’idée d’être trompé encore moins.
Léo se retourne. Il se maudit d’avoir envie de se précipiter sur Rheïma et de lui arracher l’être qui grandit doucement au fond de son ventre un peu balloné. Il ne veut pas de l’existence de cet être. Il veut le voir mourir sous ses poings, il ne va pas que cette chose immonde vienne au monde. Ce gosse ne doit pas exister, il doit mourir. Alors le fils de Notos se précipite sur la jeune femme et décide de lui cracher toute la haine qu’il a sur le coeur; sans évidemment penser une seconde que ces mots vont être projetés contre un mur impassible.
- T’es sérieuse là ? Pourquoi tu m’as trompé ? C’est qui le père ? Mais putain Rheï, dis quelque chose ! T’es immonde.
Les images de la femme qu’il aime dans les bras d’un autre l’assaille. Avec dégoût, il tente d’essayer d’oublier ces visions d’horreur. Il ne comprend pas. Il a beau avoir fait des erreurs, pour lui, elles ne seront jamais aussi grosses que la seule que Rheïma a osé commettre. Sur le moment, il la hait. Plus que jamais. Alors entraîné par sa haine, il se met à dire des choses horribles. Parce que quand Léo se sent menacé, il réplique toujours par la violence, comme n’importe quel humain impuissant au fond. - J’espère que ce gosse crèvera, comme notre relation.