L’ambiance entre les murs de ce gala était … fausse. Une fine musique retentissait, recouverte par les bruits de quelques présidents, de chefs d’affaires et autres politiciens. La salle était vaste et spacieuse, décorée par de multiples ornements dorés. Un tapis rouge s’étendait dans le milieu de l’espace, donnant à la pièce un certain style. Tandis que tout le monde s’éparpillait dans la salle, on ouvrit un magnifique buffet dont le contenu était divers et varié : quelques brochettes de viandes recouvertes de sauce, magret de canard au miel, pains, tomates et autres légumes, chapon, fruits exotiques ou locaux, fruits de mer et bien d’autres encore. Après tout, si tant de mets étaient disposés sur cette table blanche, c’était surement car l’on se trouvait dans le pays de la gastronomie ; la France, bien évidemment. Non seulement la nourriture qu’elle proposait était fantastique, mais de plus, elle était l’un des seuls et rares pays où la culture de l’Égypte et celle de la Russie était mélangée.

Anubis faisait partie d’une des familles dominantes de l’Égypte. Sa mère faisait non seulement partie du gouvernement mais elle était surtout le gouvernement. Elle contrôlait chacune de ses actions, étant haut placée dans un réseau d’agents secrets. Mais trêve de bavardages ; Anubis Amon-Rê se trouvait à ce gala, accompagnant sa mère qui souhaitait que son fils voie à quoi ce genre d’évènements ressemblait. Alors le jeune homme se tenait dans le coin de la pièce, mangeant à petites bouchées un bout de pain trouvé au buffet. Il observait. Le premier ministre du Canada, celui de l’Égypte, le président de la république, ou bien des hauts placés du gouvernement russe. Mais celle qui l’avait frappé dans l’œil et qui s’était démarqué des autres, c’était bien Myria Isayeva. La première chose que l’on remarquait chez elle, c’était en effet ses cheveux d’un roux éclatant, mais en se renseignant sur elle, Anubis trouva : elle était une descendante de la famille impériale russe. Oh, il suffisait d’attendre quelques instants de plus, observer un peu plus longtemps, et il irait la voir. Tout d’abord, il parlerait d’affaires. Puis, peu à peu, il commencerait à la faire sourire, rire jusqu’à tisser un lien entre les deux. Était-ce de l’amour ? Non, juste une attirance stupide, un défi ridicule, un pari qu’il s’était fait avec lui-même. Aller lui parler. Ce n’était surement pas « la » bonne, il n’avait aucun sentiment pour elle.

Quelques minutes plus tard, il s’approcha d’elle. Il avait un petit sourire charmeur aux lèvres, une petite faussette sur le coin de la joue. Il épousseta un peu ses épaules, réajustant son veston noir. En effet, il portait un costar constitué d’une chemise blanche et d’une veste, d’un pantalon et d’une paire de chaussures noires. Il déclara alors de sa voix rauque mais charmeuse, sa phrase accompagnée d’une très légère courbette en guise de salutation :

« Bonsoir mademoiselle Isayeva. »

Il se redressa ensuite. Il savait, au fond, qu'elle n'allait surement pas apprécier qu'il tente de la "draguer" ainsi. Et puis au pire, qu'avait-il à perdre ? Il ne l'aimait même pas. Il n'avait jamais aimé personne. Il continua alors :

« Je me nomme Anubis Amon-Rê, futur héritier de l’une des branches du gouvernement d’Égypte. »

C’était en grande partie faux. En effet, il avait décidé il y a bien longtemps de partir à New York et s’isoler de cette vie dont il ne voulait pas entendre parler. Mais ce gala était le plus important de l’année, et surement des cinq prochaines à venir. Sa mère l’avait invité, lui et Nout, pour une raison qui hélas lui échappait. Mais ce que je n’ai pas dit, c’est la raison de cet évènement si important : tous les pays et personnes les plus importantes de ces derniers se réunissaient pour discuter de l’avenir de la planète et de son environnement. En soit, Anubis n’était absolument pas concerné, mais comment refuser de passer une si belle soirée ? Pendant une heure, les dirigeants et autres représentants allaient pouvoir papoter, se rencontrer, et manger un peu s’ils le désiraient. Ensuite, la réunion allait débuter. Surement que si la première heure se passait bien, Anubis trouverait un moyen de s’échapper de cet ennui assuré avec Myria. Oh, ça semblait comme un bon plan. Après cette réunion ennuyeuse -qui voudrait y assister, se demandait-il-, ils pourraient enfin revenir dans la pièce où ils se trouvaient actuellement et passer du bon temps. Revenons donc à Anubis et Myria. Anubis tendit doucement sa main, incitant la princesse à la prendre, avant de dire :

« Je peux vous prendre un verre, si ce n’est pas trop cliché ? »

Et il refit le même sourire, mi-charmeur, mi-rieur. Toujours cette faussette. Toujours les mêmes habitudes, les mêmes envies, les mêmes besoins. Anubis est casanier, il l’a toujours été. Chaque journée est la même que la précédente, chaque lendemain est le même que l’ancien. Alors quel mal y avait-il avec vouloir changer un peu cette nuit, être joyeux, changer de ses habitudes ?

I am so much more than royal

Anubis et Myria

J'ai toujours aimé la France. Peut-être parce que ce pays a une histoire longue et tumultueuse avec la Russie. J'ai toujours aimé le raffinement français, son goût du luxe et son implication dans les arts. Je suppose que ça remonte aux temps où la France rayonnait culturellement sur l'Europe, un soleil qui éclaire la beauté humaine et qui éclipse les trop nombreuses guerres intestines pour le pouvoir. Etre le plus puissant pour régner sur les autres, être le plus impressionnant pour que les autres vous imitent et vous adulent. A la cour russe, on parlait français, c'était la langue à maîtriser, considérait comme la plus difficile à maîtriser à cause de sa grammaire et de son vocabulaire foisonnant.

Quand j'étais enfant, on m'a appris cette langue, je l'ai toujours aimé, enfin, avant qu'on me colle les ouvrages qui font la renommée de ce pays ... dieux, que j'ai haie Molière et La Fontaine avec leur langage d'un autre temps ! Même si Jules Verne m'a achevé avec ses explications à rallonge ...Je n'ai su apprécier l'Ile Mystérieuse que bien plus tard.

Et je me retrouve ici pour un gala ? Sur une exposition sur l'Egypte Antique ? C'est vrai que la France possède une collection immense, je n'ai pas vraiment eu une grande passion pour ce pays mais je ne peux qu'admirer la beauté de ces oeuvres, je suis plus qu'émerveillée. Mais le véritable spectacle, c'est le nombre de dignitaires rassemblés ici, tout le gratin de la haute société. Autrefois, je me serais fondue dans la masse et j'aurais conversé avec tout le monde comme une véritable hôte, j'aurais ri, j'aurais souris, j'aurais échangé des paroles douces et pleines d'espoirs.

Mais tout avait changé. J'avais découvert que j'avais un fiancé et que j'allais devoir, aussi étrange que ce soit, l'épouser un jour. Mais je ne me plains pas d'Orion, il est doux quand on sait lui parler et surtout, je veux faire de lui mon allié, quitte à finir dans le même lit, autant rendre la chose la plus supportable possible. Mais il n'y avait pas que cela, il y a aussi le fait que j'ai appris mon ascendance divine. Etre la fille d'Harmonie est pour moi une bénédiction, j'ai la chance d'avoir pour mère le pacifisme incarné. Mais seulement, j'ai appris que ce monde, mon monde maintenant, était en pleine guerre. Frère contre frère, je ne supporte pas cela.

Mon regard se perd sur une oeuvre, je voudrais rentrer à la Colonie pour peaufiner notre ligne de défense, nous devons tenir, les combats vont bientôt avoir lieu.

« Bonsoir mademoiselle Isayeva. »

Je me retourne, un homme me faire la révérence, j'en fais de même en faisant un sourire radieux comme le protocole l'exige, je suis passée maître dans l'art de faire de superbe sourire qui ont l'air vrai, mais qui n'obéisse qu'à une lourde étiquette que je supporte de moins en moins, il semblerait que je ne sois plus aussi docile qu'avant, pourtant, je ne laisse rien paraître.

« Je me nomme Anubis Amon-Rê, futur héritier de l’une des branches du gouvernement d’Égypte. »

"Je suis plus qu'enchantée de faire votre connaissance M. Amon-Rê, je suis Myria Isayeva, héritière du la famille Impériale Russe, future diplomate du somptueux pays qu'est la Russie."

Je relève la tête, je me gonfle d'orgueil, je n'ai peut-être pas participé à des galas depuis un moment, je ne vais pas me laisser avoir à ce jeu par un jeune homme tout aussi orgueilleux que moi. Je sais bien que je ne monterais jamais sur ce trône car il n'y a aucun empire à diriger dorénavant. Il ne reste qu'un immense héritage sanglant et lourd de conséquence. Un bon tsar est un tsar qui sait faire régner la terreur a dit un jour un de mes ancêtres. Si un tsar est trop doux, son pouvoir tombera et le peuple se soulèvera.

Et c'est ce qui est arrivé, la terreur pour mieux régner. Je me demande toujours comment ma mère a pu donner un enfant à mon père, il n'est pas vraiment d'harmonie en lui, mais un enchevêtrement de tragédies. Peut-être est-ce pour détruire cette roue de malheur que je suis née ? Je me le demande.

« Je peux vous prendre un verre, si ce n’est pas trop cliché ? »

Je lui souris avant de lui tendre ma main.

"Quand vous vous adressez à moi, vous devez m'appeler Votre Altesse ou Sa Majesté, je sais que c'est bien pompeux, mais cela m'ennuierait beaucoup qu'on vous accuse de lèse-majesté, j'ai tant envie de vous connaître !"

Je ne peux pas m'empêcher de mettre une distance sociale entre nous, même si ses parents font partie du gouvernement, il ne fait pas partie de la royauté. Le gouvernement ne s'occupe que de la politique, la royauté représente tout le pays, ses richesses et ses faiblesses, ses forces et surtout, est le fer de lance dans la diplomatie internationale. Je le suis avec le plus d'élégance, je retrouve peu à peu ce que j'étais, une princesse qui dirige et non plus une enfant qui subit la guerre. J'attrape mon verre et goute une minuscule gorgée.

"Que pensez-vous de ce gala sur votre pays ? Je le trouve fascinant ! Si Monsieur pouvait m'instruire sur son pays car je crains d'être trop ignorante pour parfaire une conversation intéressante."

Je continue sur un petit rire léger.

"Je crains de vous ennuyer et cela me peinerais si cela devait se produire."

Je me demande ce qu'il veut mais il est claire qu'il veut faire bonne impression, il veut sûrement me courtiser pour échapper à l'ennui pesante de ce gala, je souris. Il va se casser les dents, si il y a un truc que j'ai appris à la Colonie, c'est que quand on veut quelque chose, il faut le mériter, rien ne vous tombe tout cru dans le bec, et je compte bien l'appliquer ici.

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Autour d'Anubis, les bourgeois et les riches, les nobles et les rois, ressemblaient à un agglutinement de fourmis qui parlaient entre elles. Et Dieu sait combien leurs sujets de conversations étaient superficiels. Ils échangeait les faux compliments, se disaient à quel point leurs robes et leurs chaussures étaient belles, leur maquillage mettaient en valeur leurs yeux... Et pourtant, Anubis s'efforçait de les imiter. C'était toujours plus simple de se fondre dans la masse, se démarquer pourrait faire des ravages. Alors il était là, dans sa plus belle tenue.

Il appréciait étrangement tous ses gens. Surement que la richesse et le fait d'appartenir à une société si réservée le faisait se sentir en valeur. Il adorait savoir qu'il était parmi ceux qui avait réussi dans la vie. Alors que lui, il n'était qu'un arrogant, un faux riche parmi ceux les vrais. Il regardait d'un oeil froid les gens ici. Il fallait avoir l'air... distant.

Mais Myria, tout comme lui, semblait se démarquer de tout ces autres bourgeois. Elle n'était pas comme eux. Anubis lui fit une révérence et la salua. Elle esquissa un sourire radieux. Elle rayonnait de toutes parts, cette princesse russe. Malgré la magnifique froideur qui émanait d'elle et de ses yeux bleus, de sa peau pâle, il ne pouvait s'empêcher de la trouver sublime.

Après s'être présenté, la princesse lança :

" -Je suis plus qu'enchantée de faire votre connaissance M. Amon-Rê, je suis Myria Isayeva, héritière du la famille Impériale Russe, future diplomate du somptueux pays qu'est la Russie. "

Anubis fit un faux sourire poli et lui répondit :

" -Je suis fort enchanté aussi Mme Isayeva. La Russie est en effet un pays des plus majestueux. Et il me semble que nos deux pays ont des bonnes relations n'est-ce pas ?"

Toujours plus de compliments. C'était étrange puisque les deux individus semblaient savoir qu'il ne s'agissait que d'un énième stratagème diplomatique. Il lui demanda ensuite si elle voulait un verre, et pâlit légèrement en entendant sa réponse :

" -Quand vous vous adressez à moi, vous devez m'appeler Votre Altesse ou Sa Majesté, je sais que c'est bien pompeux, mais cela m'ennuierait beaucoup qu'on vous accuse de lèse-majesté, j'ai tant envie de vous connaître !"

Il aurait aimé lui lancer un regard hautain et s'en aller mais ç'aurait été bien trop déplacé, surtout adressé à une princesse Russe, à un gala international. Alors il sourit, un peu gêné tout de même et frustré de ne pas avoir réussi et répliqua :

" -Pardonnez-moi, Votre Altesse. Je comprend parfaitement. Alors pour me faire pardonner, accepteriez-vous un verre, Sa Majesté ?"

Il aurait aimé glisser une touche de sarcasme dans cette phrase, mais il n'osa pas. Elle avait mit tant de distance entre eux en une seule phrase qu'il n'osait plus dire une seule phrase. Il devait se rattraper, pour l'honneur de l'Égypte ! Anubis épousseta les épaules de sa veste noire, il fallait qu'il remette la conversation en son avantage, de manière polie. C'est alors que Myria, "Sa Majesté", continua de parler :

" -Que pensez-vous de ce gala sur votre pays ? Je le trouve fascinant ! Si Monsieur pouvait m'instruire sur son pays car je crains d'être trop ignorante pour parfaire une conversation intéressante."

Anubis sourit :

" -Ce gala est évidemment fort intéressant ! Et n'ayez crainte d'être ignorante. Je peux peut-être vous apprendre en effet quelques petites choses, Votre Altesse.

Il avait prononcé ces derniers mots de manière froide. Après un petit rire glacé, Myria lança :

- "Je crains de vous ennuyer et cela me peinerais si cela devait se produire. "

- "Oh, jamais quelqu'un comme vous ne pourrais m'ennuyer. De plus, nous ne sommes pas obligés de parler de mon pays. Qu'en est-il du votre ?

Il était tenté d'ajouter un petit "Excusez moi, je n'avais pas dit Majesté." mais le sarcasme n'avait pas l'air l'atout principal de la jeune femme. Anubis la regarda. Elle était plutôt belle, voire même très belle, mais il était presque évident qu'elle avait un fiancé ou un "petit ami" comme on disait en langage mondain. Il fallait qu'il analyse la situation. Cette ... personne face à lui, semblait vouloir lui prouver qu'elle était nettement supérieure à lui. En effet, chacune de ses répliques arrogante était entièrement vouée à lui dire de cesser cette conversation ridicule. Il fallait lui montrer qui il était.

Anubis croisa les bras et lança :

- "Pardonnez moi, je reviens. Je fais me chercher une petite flûte de champagne."

Il s'éclipsa quelques instants et remplit l'une des longues flûtes allongées de champagnes. Il en profita pour réfléchir quelques instants à la situation et revint. Il avait un plan.

I am so much more than royal

Anubis et Myria

"Pardonnez moi, je reviens. Je fais me chercher une petite flûte de champagne."

"Vous êtes excusé !"

Dès qu'il a le dos tourné, je pousse un long soupir, un peu déçue de la tournure de la conversation. Toujours des mots vides de sens, toujours le sourire froid et sans aucune saveur. Mettons les sentiments de côté pour ne laisser place qu'à un froid calcul, il faut savoir placer ses pions sur l'échiquier politique pour être sûre de pouvoir gagner. Une vraie guerre qui se mène avec des mots doux, des sourires parfaits et un poignard caché dans le dos. Cela devrait être mon monde, je devrais pouvoir le comprendre et en maîtriser parfaitement les codes, mais depuis mon arrivée à la Colonie, avec la sincérité de mes compagnons, je ne les maîtrise plus, ces codes. L'enjeu qui se déroule actuellement dans le monde mythologique ne permet plus les faux-semblants, la guerre approche et va éclater dans peu de temps, elle arrivera, sans nul doute, mais serons-nous préparés ? La Colonie prépare le combat, les sentinelles sont de plus en plus nombreuses et les forges tournent à plein régime. Même les plus jeunes sont entraînés pour se battre, un climat orageux règne sur notre refuge. Serons-nous prêt à attaquer ? Nous avons subi une première défaite, cuisante qui plus est. Une autre nous serait fatale, et la Résistance en ressortirait victorieuse ... Et plus jamais, la Colonie acceptera de faire la paix, elle sera suintante de haine et de rancune, les survivants deviendront à leur tour des guerriers et des tueurs. Une véritable guerre civile dont les vainqueurs décideront de la donne concernant l'Olympe. Celle-ci reste bien silencieuse quant à ce qu'il se passe ici-bas. Je suis inquiète, terriblement inquiète, mais par les dieux, je ne dois pas faillir. Montrer un visage fort qui ne craint ni la mort ni la défaite. En véritable chef, ou du moins, lieutenante de la Colonie. Je ferme les yeux, c'est donc à cela que ma vie de princesse héritière me mène ? Savoir mener les troupes à la bataille sans ciller, savoir se battre même quand tous les pronostics sont contre nous. Je suis quelque peu perdue. Et dans cette ambiance de fête dans laquelle je n'ai désormais plus à ma place, j'ai la sensation de faire tâche, je dois rester impassible alors que j'ai simplement envie de hurler.

Anubis revient finalement avec une longue flûte, je lui souris poliment, essayant de retrouver un semblant de paix intérieure, je ne souhaite pas voir mon masque se fissurer après un simple échange avec un inconnu. Moi qui ai toujours eu ce masque, sur lequel est figé un superbe sourire, les yeux pétillants et des joues bien roses, signe de bonne santé. Derrière lui se trouve une gamine apeurée qui voudrait trouver sa place, mais pas dans le monde dans lequel elle a grandi, dans celui où elle a choisi de vivre. Une fillette qui ne comprend pas encore tous les rouages de ce monde, qui est encore trop candide et naïve pour survivre seule. Une gamine qui doit surmonter sa peur et son manque de combativité pour trouver sa place. Une gamine qui aurait voulu être une vraie guerrière en cet instant, plutôt qu'une diplomate. Seulement, on ne peut pas signer de traité de paix l'épée au clair ... Je dois être capable de gagner de l'autorité autrement qu'avec une arme, et pour l'instant, la partie ne joue clairement pas en ma faveur ...

"Mais plutôt, que de parler de nos pays respectifs, j'aimerais faire plus ample connaissance avec vous ! Ce serait triste si notre conversation ne parlait que de la pluie et du beau temps, n'est-ce pas ?"

Je bois une gorgée de champagne, dire qu'autrefois, j'adorais ça, maintenant, je préfère largement les jus de fruits préparés par les dryades, décidément, la Colonie m'a changé bien plus que je ne l'aurais pensé ... Voyons si je sais toujours tenir une vraie conversation dans le grand monde ... Depuis que je suis fiancée à l'autre crétin, je crains que je déteste ça.

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