Préface pour toi, Ôh lecteur décérébré (ou pas)
Par où commencer ? Hmm... oui, un salut serait peut-être plus approprié ; salut toi, qui dans le futur, verra apparaître devant lui ce bouquin ma foi bizarre que t'aura sans doute pas envie d'ouvrir vu qu'il apparaîtra comme ça sans aucune raison (enfin, tu le croiras dans un premier temps).
Je m'appelle Sigillen Hezzel, et j'ai quelque chose à t'annoncer qui va changer ta vie à jamais... Tu es un demi-dieu.
Je sais, c'est difficile à croire, mais quoi, c'est pas ton quotidien de voir des livres poper comme ça du vide en face de tes yeux ?
[...]
Comprendre ce que vit un demi-dieu au quotidien, c'est primordial. Parce que ta vie seras encore plus joyeuse qu'elle ne l'est sans doute déjà en ce moment (sarcasme). C'est donc dans ce but que je vais te raconter mon histoire. Et si toute similitude te paraît étrangement réelle dans ta vie de tous les jours, alors y a aucun doute mon pote ; t'es l'un des nôtres, pour le meilleur, et surtout pour le pire !
Hezzel, ma famille
Commençons par le début ; ma naissance. Je ne sais pas grand chose sur le sujet si ce n'est qu'on m'a déposé devant la porte d'un orphelinat quand je n'étais qu'un nourrisson. C'était en Louisiane. Les quatre premières années de ma vie furent passées en la compagnie de bonnes sœurs et d'une éducation de base. Rien de très fou, surtout quand on sait que les autres pensionnaires étaient loin d'être sociables.
Un jour, un couple afro-américain vint dans l'établissement. On leur présenta des enfants noirs, forcément. Comme si le fait d'être noir engageait obligatoirement à adopter des enfants de la même couleur de peau ! Mais le seul enfant qui avait réussi à attirer leur attention était ce petit garçon brundinet tout maigre qui souriait bêtement en jouant avec des figurines dans son coin. "Comment s'appelle-t-il ?" demanda Cheyenne, la jeune femme. "Sigillen".
Je sais pas ce qu'il m'ont trouvé à ce moment ; était-ce mon sourire stupide ? A moins que mon nom soit si bizarre qu'ils se soient dit ; oh il a l'air drôle, on va bien s'amuser avec ce petit blanc !
Quoiqu'il en soit, c'est ainsi que je suis devenu un Hezzel.
[...]
La villa, comme on l’appelait, était notre terrain de jeu avec mon frère Braam et ma sœur Amanda ; une charmante ruine ensevelie par les plantes sauvages et le climat humide des environs. Nos parents nous interdisait d'y aller, on se demande pourquoi avec tous ces satanés moustiques et les tonnes de maladies que pouvaient contenir les meubles moisis de l'endroit ! Mais on était des gosses malins. Les week-end, très tôt le matin, on se faisait la malle pour rejoindre la villa qui était au cœur de la forêt. On s'inventait des aventures palpitantes ; j'adorais ça ! En même temps, il fallait bien quelque chose pour soulager mon hyperactivité !
Ces moments de complicité, je ne les oublierais jamais. Ça a toujours été un peu bizarre chez les Hezzel ; un jour les enfants étaient mis en avant, puis le lendemain on nous demandait gentiment de sortir de la maison pour que nos parents puissent travailler. Pourquoi ? Parce qu'ils travaillaient pas au bureau comme n'importe qui ! Cheyenne et Amadeus bossaient à domicile ; ils vendaient du matériel de vaudou. C'est peut-être pour ça qu'ils m'ont jamais regardé bizarrement quand je leur disais que je voyais des trucs bizarre dans la rue (femmes ailées, hommes-bouc etc); c'était leur quotidien ! D'ailleurs, leurs clients étaient presque toujours satisfait de leurs services, à croire que ça marchait vraiment !
[...]
J'avais vu un homme avec une tête de lion s'approcher de chez eux plus tôt dans la journée. J'avais eu un mauvais pressentiment et pourtant, j'avais rien dit. Peur que l'on ne me croit pas ; citez-moi un enfant qui parle et qu'on écoute réellement... Ouais voilà, l'explication ? C'est chiant, con et ça demande de l'attention un gosse ! Surtout un gosse hyperactif.
Et voilà que mes parents étaient inquiets. Oncle Buck, tante Deborah et mes cousins avaient disparus, tout simplement. Les policiers ont dit qu'il n'y avait pas eu de trace de lute, ni d'effraction, ni même de précipitation. Introuvables.
Neuf mois plus tard, on découvrit leur cadavre dans un marécage en Nouvelle Orléans, et l'homme à tête de lion et au costard horriblement impeccable continuait d'hanter mes souvenirs.
[...]
Ce qui a dérapé... et c'est pas juste la bagnole !
Je n'aimais pas l'école. De une ; les autres enfants me trouvaient trop chelou pour traîner avec moi, donc je restais tout le temps avec Braam et Amanda ou alors je lisais mes comics tranquillement dans un coin. De deux, les cours me donnaient l'impression d'être entouré d'une bande d'imbéciles qui se donnaient la peine de lever le doigt pour faire un stupide calcul de multiplications au tableau. J'étais ennuyé, ni plus, ni moins. J'avais des notes très bien, excellentes selon mes professeurs, malgré mon inactivité en classe et ma dyslexie. Qu'est-ce qu'ils ont fait ? Comme d'habitude comme un cas comme le mien ; "M et Mme. Hezzel, notre école n'est pas faite pour un enfant comme le votre, il doit aller dans un autre établissement !" Et bonjour les tests par-ci les tests par-là. Les "Excellent !", les "Très intéressant..." comme si j'étais juste qu'un stupide rat de labo, sauf que moi j'avais pas de fromage en guise de récompense !
[...]
En cours d'année, des trucs vraiment pas net se sont passés... Ce que je comprenais pas, c'était qu'on était sensé m'avoir envoyé dans une école pour enfants "doués", donc théoriquement plus malins que les autres. Alors pourquoi est-ce que j'étais le seul à me rendre compte de quelque chose ?! J'veux dire, des professeurs qui oublient avoir cours, des élèves qui disparaissent et d'autres qui ont des soucis de mémoire. Puis le pire est arrivé avec le nouveau directeur. Personne ne l'avais jamais vu en chair et en os. Tout le monde me croyait fou ; le seul à ne pas me voir comme ça était Sylvester, mon meilleur ami.
Il était grand avec des épaules carrés, une casquette constamment sur le crâne et boiteux. Bizarre, mystérieux mais vraiment sympa et toujours là pour me soutenir. Depuis que Braam et Amanda étaient dans une autre école, ça me faisait du bien que Sylvester soit là. Surtout que mon frère et ma sœur avaient beaucoup changé, trop. Mes parents s'inquiétaient pour eux.
Bref, le directeur je vous disais. Les profs nous ont dit qu'un rendez-vous était organisé dans le gymnase avec tous le personnel et élèves, pour nous présenter enfin ce nouveau bonhomme ; M. Ezekis.
[...]
La chose nous poursuit... Derrière, un bruit de crissement de pneus, puis une explosion. "Par les dieux, quel dérapage !" crie Sylvester en se retournant. Oui... Sylvester est aussi passionné que ça pour les voitures. Et il crie ça alors qu'un lion à queue de serpent avec une deuxième tête de chèvre nous court après le long de la route. Celui qu'on croyait être M. Ezekis était en fait l'homme à tête de lion, celui qui avait tué mon oncle, ma tante et leurs enfants... Cela fait une bonne demi-heure que nous courrons quand j’aperçois un taxi le long d'un parking. Je fais de grand gestes pour l'avertir et il s'arrête. Sylvester et moi montons. C'est alors que je remarque que mon ami n'a plus sa casquette ; deux cornes pointent de ses cheveux longs, il ne boitait plus. Mais avant que je ne lui pose une question, le monstre apparut au bout de l'allée.
[...]
"Ils sont tout autour de la maison ! Je les sens..." murmura Sylvester. Mon cœur aurait pu battre le record du monde de vitesse de rythme cardiaque. Je ne savais même pas comment je faisais pour tenir sur mes jambes ! Mes parents s'enlaçaient dans le salon, effrayés tandis que Sylvester frappait des sabots de façon nerveuse sur le tapis. Un effroi s'empara de mon corps quand la porte d'entrée subit un coup violent et que des griffes vinrent frôler les parois des murs à l'extérieur. Quelque chose me vint soudainement à l'esprit, dans un élan de survie peut-être. Quelque chose d'enfoui. Fermant les yeux, je levais les bras devant moi en m'imaginant être les chimères, sentant leur proie, entendant leur peur, attendant une faille pour les dévorer. Mon échine frémit, mes doigts se mirent à picoter. L'air se fit plus épais, j'entendis une exclamation de la part de Sylvester, mais n'y prêta guère attention. J'étais les chimères ; je sentais ce qu'elles sentaient, je voyais ce qu'elles avaient sous les yeux, sauf que tout avait disparu. Plus de son, plus de senteur ; les proies n'étaient plus là.
La porte vola en éclat, une chimère pénétra à l'intérieur, suivie d'une autre. J'ouvris les yeux, tout en maintenant ma concentration. Elles firent le tour de la maison, regardèrent à l'étage. Mes parents retinrent leur respiration, mon ami ne bougeait plus ; de la brume flottait autour de nous, nous enveloppant. Une chimère tourna autour de nous, mais elle ne nous voyait pas, elle ne nous sentait pas. Les autres non plus, car j'étais les chimères, et je voyais pas mes proies, je ne les sentais pas.
Lentement, elles partirent, puis après un moment, Sylvester dit "Elles ne sont plus là." Mes bras se relâchèrent, la Brume s'évanouit. Je portais la main à mon nez, quelque chose de chaud coulait le long de mes lèvres. Du sang. Un bourdonnement sourd s'éleva, ma vision se résuma à une lumière blanche, puis mon crâne percuta violemment quelque chose. Tout devint noir...
[...]
Si seulement y avait que les activités de la colonie...
[...]
Ça y est, la seconde grande guerre des Titans était finie ! Enfin un peu de paix après tout ça ! J'étais pas vraiment arrivé à la bonne période... Enfin, ça m'avait permis de me rendre compte tout de suite sur le tas ce que voulait vraiment dire être un demi-dieu ! Ma mère m'a reconnu comme son fils une fois tout mis au clair avec Zeus et qu'un certain Percy et une certaine Annabeth soient devenus des dieux. Ouais, c'est cool je sais, mais crois-moi, tu veux pas devenir comme eux ! Je les respecte et je sais que ce sont nos boss, mais les dieux sont... bah ce sont des dieux quoi !
[...]
Cela faisait des mois que je m'entraînais avec mes frères et sœurs pour connaître la porté de mes dons et ce que je pouvais faire. J'ai été vraiment étonné, mais voilà ce que j'ai réussi à découvrir, tu verras c'est de la bombe !
Bon... Alors si j'ai bien compris, je manipule ce qu'on appelle "la Brume" ; une sorte de force qui cache le monde mythologique aux yeux des mortels mais qui peux aussi cacher des choses aux monstres ou aux demi-dieux en sachant comment s'y prendre (me demandez pas pour les dieux, je me suis pas risqué à essayer ! Non... tiens trop à ma peau). Donc, ça fonctionne comme avec la meute des chimères ; je dois me calmer, respirer, m'imaginer être la ou les personnes que je veux berner avec leurs sens. Et si j'y arrive correctement ; BAM ! Ça fonctionne !
Un petit exemple ; je veux me transformer en minotaure aux yeux de mon pote Sylvester. Il me suffit de fermer les yeux, de me calmer et d'imaginer ce que voit ou entend mon ami ; il me voit en train de grandir, mon nez devenir un museau, des cornes pousser et pour un peu plus de réalisme, une odeur putride. Si j'y suis parvenu, alors Sylvester me verra me changer en minotaure ; mais seulement lui ! Pourquoi ça ? Parce que je ne me suis pas imaginé être à la place d'Angel, ma meilleure amie qui a assisté à la scène, en ne comprenant pas pourquoi Sylvester a blêmi et est parti en courant devant... moi. Sympa hein ? Bon, le contre-coup ; extrêmement fatiguant en plus du mal de crâne. Si je relâche ma concentration et mon imagination, alors la Brume se lève et tout revient à la normale. Et si je maintiens l'effort trop longtemps et sur trop de cibles, ça peut devenir VRAIMENT nocif ; la rencontre avec les chimères m'a coûté plus d'une semaine de coma (bon, c'était aussi la première fois que j'utilisais ce pouvoir, mais c'est resté un coup de bol).
Bon, maintenant, parlons sigils tu veux bien ?
Un sigil, késako ? C'est un tracé magique ; une sorte de rune si tu veux, qui a des conséquences magiques sur la surface sur laquelle on l'a tracé. Le procédé est assez complexe ; élaborer un simple sigil pour embraser un objet peut prendre des mois ! En tout cas, quand je l'ai créé, il me semble que j'y ai passé environ trois mois... et trois mois non stop.
On va partir directement d'un exemple pour que tu comprennes bien. Pour le sigil d'embrasement donc (un des tout premiers que j'ai fabriqué), j'ai passé plusieurs semaines à chercher une phrase simple ; la plus directe qui soit pour mon sigil. J'en suis arrivé à un tout simple ; "Enflammes-toi". Pour que ça fonctionne, il faut qu'il soit en grec ancien (oui, sinon je peux pas activer le sigil) ; "τu φλέγωτo" (tu phlégôto). Ensuite, je créé un symbole abstrait à partir des lettres de ma phrase qui ne font plus qu'un, mais en retirant toutes les lettres qui se répètent, donc pour ce sigil, je forme le glyphe avec les lettres "uφλέγωo". Nous avons notre sigil. Toutefois, pour qu'il puisse être activé, il nous faut une incantation ; un mantra. Pour le créer, on prend les lettres "uφλέγωo" et on en change l'ordre pour que l'incantation soit audible et adaptée (il faut des dizaines d'essais différents pour que ça marche, parfois ça ne donne rien alors il faut recommencer). Pour ce sigil, le mantra est "έφoλuγω !" (épholugô !).
Bon, maintenant que notre sigil et notre incantation sont créés, il ne nous manque plus qu'à lancer le sortilège.
Admettons que je veuille embraser une tente de résistant (ce que je prévois de faire un jour d'ailleurs...). Je prend quelque chose pour tracer le sigil sur la toile ; un feutre. Je trace le sigil en prononçant le mantra jusqu'à avoir terminé le tracé et en imaginant et voulant que la toile s'embrase. Si tout se passe bien ; Frrrrr ! La toile s'embrase et hop le feu se propage dans le campement !
Les règles:
1. Un sigil ne peut pas tuer directement (apparemment, j'ai trouvé ça dans de nombreux bouquins, mais j'ai pas essayé).
2. Un sigil ne peut être actif que la nuit durant (pour mon cas, les autres j'en sais rien).
3. Un sigil peut être détruit si le symbole appliqué sur la surface est endommagé (effacé, coupé etc).
4. Un sigil n'a pas d'effet que sur les matières inertes (minerais, surface synthétiques, tissus etc) ou organiques non-conscientes (plantes, arbres etc).
5. Un sigil fatigue son créateur car il lui draine une partie de son énergie.
6. Un sigil ne peut être actif plus de quelques heures, toutefois les dégâts qui en émanent peuvent continuer selon la nature de ceux-ci (l'exemple des tentes et du feu qui se propage ; le sigil créé la flamme qui se propage sur les tentes alentours).
[...]
Un grand pouvoir implique de grandes emm*rdes !
Le camp était en salle état quand je suis arrivé... Les bungalows abimés, les arbres calcinés... Des pensionnaires boitaient, d'autres pleuraient dans les bras de leurs amis. Que s'était-il passé ?! C'est alors que j'ai pensé à mes meilleurs amis. Sans chercher à comprendre tout de suite ce qui s'était produit (je l'aurais appris tôt ou tard), je me suis dirigé vers les brocards près de la Grande Maison. Je n'en revenais pas tant il y avait de blessés... Des monstres ? Peu probable, la barrière fonctionnait toujours. Et puis je l'ai vue... Angel, allongée, le visage en sang, ses frères et sœurs l'entourant, des larmes sur leurs joues. Je me suis approché. "Désolé Sigillen, elle est...". Mes jambes devinrent flasques, mon visage blêmit. D'une voix blanche que je ne me reconnaissais pas, je demandais où était Sylvester.
Personne ne me répondit...
Des mois passèrent. Nous avions pu panser les dégâts qui n'avaient pas été très graves. Il faut savoir que la vie d'un demi-dieu, celle que tu auras, comportera ces risques. Quoi, t'avais pas compris ça quand je t'ai parlé de ma famille ? Ni de la titanomachie ?
Enfin bref, apparemment, un groupe dissident de demi-dieux se faisait appeler "Les Rebelles" et revendiquaient la démission des dieux. Comme si on était dans la Guerre des Etoiles, quoi ! Sauf qu'eux ne massacrent pas les leurs lors d'un jeu de capture l’Étendard alors que leurs compères leur ont rien fait ! Bon, je comprenais leur point de vue ; des géniteurs invincibles qui manipulent les mortels et qui ont donné à leurs enfants une vie de m*rde. Mais la solution dans un génocide d'enfants innocents ? Je sais pas qui était leur leader, mais il devait sûrement avoir une case en moins ! Ou être un sith...
Au cours de cette année, j'ai essayé de faire mon deuil. Ça n'a vraiment pas été facile, mais je sais qu'ils n'auraient pas voulu que je m’apitoie sur leurs sorts. Enfin, sauf peut-être Sylvester, mais il aimait bien le dramatisme et je sais qu'il aurait affirmé ça pour plaisanter.
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Cela faisait des mois... Des mois de torture... Des mois emprisonnés dans un lieu obscur et terreux, à se demander lequel serait le prochain. Chaque matin, je me réveillais avec la nausée... Nous étions traité comme des chiens en cage avec qui ils jouaient, nous faisant souffrir plus qu'on n'avait déjà souffert. Chaque soir je me couchais avec une terrible envie de vomir toutes mes tripes, mes nuits hantées par le souvenir de l'attaque à la colonie. Je n'avais jamais vu une boucherie pareille ; des cadavres, des hurlements de terreur, des flammes, des rires hystériques.
Et puis l'enlèvement. La cause de ma présence dans ce QG de sales brutes sadiques meurtriers. Auparavant, j'avais compris un peu leurs motivations sans pouvoir accepter leurs méthodes. Mais maintenant...
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Ne ferme jamais les deux yeux.
On arrive au dernier chapitre de cette histoire bizarre, t'en fais pas. T'auras bientôt la paix ! Non, je déconne, ça ferra que commencer.
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Ce jour-là, on a été secouru. Nos camarades accompagnés du père d'Angel... Hermès, sont venus au QG pour riposter et nous sortir de ce trou à rats. C'était pas une bonne idée, et chacun d'entre nous, les prisonniers, le savaient ; ils avaient construit une arme. Mais on a pas osé dire quelque chose. Je n'ai pas osé ; je voulais juste sortir de cet enfer vivant ! Et puis, puisqu'ils étaient là, autant aller jusqu'au bout.
Je ne vais rien cacher, j'étais lamentable : maigre, les yeux cernés, affaibli. Et le plus important, les cicatrices. De partout sur mon corps j'avais des bleus et des coupures longues. Même sur mon visage, une ligne rouge barrait ma joue gauche avec mes lèvres tuméfiées. J'étais un être vide. Plus aucune émotion n'animait mon visage. Et quand Hermès a été changé en mortel, affaibli, je n'en avais rien à foutre. Quand on est rentré à la colonie, le peu de personnes qui me connaissait s'étaient rendu compte que quelque chose avait changé chez moi. En même temps, faut vraiment être débile pour croire que qu'être torturé pendant des mois vous change pas !
[...]
Depuis qu'Ether a été enlevé, l'air est devenu plus lourd. Plus toxique. Comme j'ai pas de super-pouvoir qui me permette de filtrer l'air, je fais comme tout le monde ; j'essaie de manquer d'oxygène le moins possible ! J'ai inventé un sigil pour mieux respirer d'ailleurs. Mais bon, comme ça marche que quelques heures et uniquement sur des masques, c'est pas le plus pratique. Mais ce foutu air pourri affecte mes pouvoirs. Ils sont affaiblis.
Je peux pas me permettre de rester les bras croisés à attendre que ces pourritures de résistants nous détruisent la vie. Pas encore. Je suis resté trop longtemps à me remettre des blessures psychologiques et physiques de mon séjour chez eux. Et puis la tentative de paix entre les deux camps il y a quelques mois m'a mis hors de moi. Chaque matin, devant la glace, en voyant les cicatrices qu'ils m'ont fait, je rêve de leur faire payer. Ils faut qu'ils paient... Ces enfoirés vont souffrir comme j'ai souffert.