Retour dans le passé || PV maman

Combien de temps cela faisait-il déjà ? Olympe ne le savait pas du tout. Il lui manquait plus que tout. Après tout, méchant ou non, tout le monde a besoin d'un père dans sa vie et elle n'en avait plus du tout un.

" Papa.... "

La jeune fille s'assit sur l'endroit où se trouvait avant la grande demeure familiale. Il n'en restait plus rien du tout à présent. Olympe prit une grande inspiration, essayant de ne pas pleurer. Cela serait bien la toute première fois qu'elle se sentirait réellement triste, sans aucune joie en elle depuis la mort de son paternel.

Une mèche de cheveux lui tomba devant les yeux et elle soupira en voyant qu'elle était noir corbeau. C'était la toute première fois encore depuis ce jour fatidique. Puis ce fut le reste de sa chevelure qui prit cette magnifique couleur si triste tandis que des larmes coulaient lentement le long des joues de la jeune fille. Qui avait dit qu'elle était la joie de vivre incarnée ? Tout le monde, y compris elle, à part peut-être ce fichu dada Chiron et ce foutu alcoolo Dionysos ou devrait-elle dire Monsieur D. Oh et puis elle s'en fichait totalement. Elle était encore en dehors de la colonie des sang-mêlé et elle savait parfaitement qu'il devait être en train de péter un câble à propos d'elle ou autre. Qu'est-ce qu'elle en avait l'habitude !

Olympe s'allongea sur le dos, regardant le soleil se coucher et elle sourit un peu en voyant ses cheveux redevenir blonds à cette dernière lumière du dieu. D'accord, peut-être était-elle un peu une certaine joie de vivre incarnée.

Elle regarda à nouveau autour d'elle, se souvenant de son excès de folie à la mort de son père. Cet incendie.... le même qui lui avait pris son père, elle l'avait reproduit dans toute la ville à moitié de manière manuelle, puis à moitié par la magie. Elle se souvenait des nombreuses voix d'hommes et de femmes dans sa têtes – peut-être des divinités – qui lui criaient d'arrêter et qu'elle n'allait pas faire payer des milliers – si ce n'est plus – de personnes pour l'erreur de quelques uns. Mais la jeune fille ne les avait pas entendu et avait déclenché l'incendie qui avait ravagé presque tout sur son passage. Cela avait été comme si quelqu'un avait pris possession de son corps. Elle avait même tué son petit ami du moment dedans à qui elle avait promis de se marier avec lorsqu'ils seraient majeurs à dix-huit ans. L'adolescente avait hurlé de désespoir en l'apprenant.

Olympe s'était ensuite enfuie et avait fait à peu près le tour du monde avant d'être emmenée de force à la colonie des sang-mêlé. Vous comprenez, une demi-déesse qui met le feu à tout une ville doit être garder en surveillance jusqu'à ce qu'elle apprenne à bien contrôler ses pouvoirs ; surtout que cet incendie avait donné une sorte de grosse alarme sur sa personne et on se demandait comment elle avait réussit à survivre seule.

La jeune fille laissa sortir un soupir de contentement de ses lèvres, un sourire aux lèvres. La nuit allait être bonne, sans problèmes et sans monstres, elle en était sûre.

Des ruines cendrées

Rencontre avec ma fille #1

Errer. Un mot qui me correspondait parfaitement. Je me cachais, je fuyais chaque parcelle de terre pour m’en éloigner et mettre une distance avec l’Olympe et tout le reste. Je n’avais nulle part où aller et chaque jour, j’étais plus fatiguée et chaque nuit passée, je ne trouvais plus la force d’exercer mon rôle. J’étais lourde à cause de ce ventre. Je ne savais pas quand l’accouchement serait prévu et je me demandais quand est-ce que ce ventre cessera de grandir. Je ne me voyais plus mes pieds et c’était très perturbant. Si j’avais cru un jour porté un dieu dans mes entrailles, je n’aurais cru personne. J’avais toujours mis une distance entre les dieux et moi car je n’étais pas spécialement intéressée et que je pouvais concevoir des demi-dieux voir même plus sans l’intervention d’un homme. Donc, je prenais la facilité pour mon cœur. Tomber amoureuse avait été au début comme rompre une malédiction, seulement, ce joli petit rêve n’avait pas longtemps duré à cause de l’intervention d’Hadès. Je lui en voulais, j’avais passé toute mon existence à l’écart de ce sentiment et maintenant que je le connaissais, je devais m’en défaire à cause de son côté mégalo. Cela me mettait hors de moi, surtout que Tyler pouvait mourir à tout moment alors que moi j’étais condamnée à vivre dans ce malheureux monde pour exercer mes divins pouvoirs. Je me rappelle encore des paroles de ma mère, m’avouant que la divinité avait un prix et ce prix était au-delà de ce qu’on pouvait imaginer. Le prix que ma mère avait payé était sa vie parce qu’elle n’avait pas voulu s’accoupler avec Zeus. Quel serait exactement le mien ? Mon père avait payé son prix en se retrouvant pour le reste de l’éternité au Tartare. Tout mon château de carte s’était effondré à l’instant du courroux d’Hadès. J’avais fait l’erreur à ne pas commettre et désormais, je devais fuir ce monde car je ne pouvais abandonner l’être qui était dans mon ventre. Je n’étais plus toute seule et je devais penser au pluriel et non au singulier. J’avais une responsabilité plus importante, celle de donner à cet enfant, une vie autre que la mienne. Seulement, même si je mettais des milliers de kilomètres entre moi et Hadès, un jour ou l’autre, je serais à sa merci. Puis, le pire dans tout ça, c’était que je mettais en danger la vie de la personne que j’aimais plus au monde. Mon irrationnel m’avait fait oublier ma prudence. S’il devait mourir par ma faute, je ne me le pardonnerais jamais.

Ma main se posa sur mon ventre et un petit sourire se dessinait sur mes lèvres. « Désolé petit être, peut-être que tu ne connaîtras jamais ton père et même ta mère… J’espère que tu me le pardonneras, toi. » Installé sur le dos de l’un de mes chiens, je pouvais voir au loin la ville antique. Même si elle n’avait plus rien de l’âge d’or, je persistais à la voir tel dans mes souvenirs. Je regrettais ce temps où j’étais encore sage et que je conseillais des rois mais aussi les dieux. Ce temps était résolu désormais, les seules personnes que je pouvais encore aider, étaient mes autres enfants. Tous n’étaient pas exemplaires mais il faisait partie de moi. Or, aujourd’hui, je n’avais plus le droit de les voir à cause d’une loi… C’était absurde, faire des enfants pour ne jamais les rencontrer, c’était totalement absurde. La dernière en date était une jolie jeune fille que j’avais confiée à un homme qui aimait notre monde. Je ne l’avais jamais rencontrée, peut-être parce que je ne voulais qu’elle prenne exemple sur moi. Même si j’avais de nombreux bons côtés, j’en avais aussi des mauvais qui avaient totalement nuit à ma réputation. J’étais une ténébreuse aux yeux de la population et l’évocation de mon nom donnait la chair de poule. Certains olympiens frissonnaient de ma présence à cause de mes agissements parfois incompréhensible. Il est vrai que j’ai participé à de nombreuses batailles à l’époque où une guerre n’était pas mondiale et qu’on choisissait son camp sans tuer des millions de personne. La population savait qu’il fallait m’avoir comme ami et ceux qui essayaient de m’oublier, avaient un sort bien cruel. Ce n’était pas juste et à cette époque, je n’acceptais pas le fait d’être mise sur le banc des titans.

Athènes, voilà un moment que je ne m’étais pas rendue dans le berceau de notre mythologie. La dernière fois que je m’y étais rendue, était à cause d’un grand incendie ayant détruit une grande partie des quartiers chics. Je me rappelle encore des regards noirs à mon égard et des chuchotements « Cette déesse engendre que des monstres. » Seul Hadès avait paru indifférent même satisfait car une vieille statue de Zeus avait brûlé dans les flammes. Curieuse de voir l’état des lieux, je m’y rendis. Pour ne pas déranger les citoyens de cette ville, je préférais continuer la route à pied même si j’avançais à deux à l’heure. Toute façon, la nuit se levait petit à petit et je n’aurais plus grand-chose à craindre. Certains passants me demandèrent où je me rendais ou si j’avais besoin d’aide, or à l’énoncé de l’endroit, certains me déconseillèrent de m’y rendre car il semblait maudit. La psychose des mortels me faisait toujours autant rire. Pressant un peu le pas, je vis les premières ruines du quartier. Tout était noir, tout était cendre et un vent silencieux s’infiltrait dans les décombres calcinés. Or, à ma surprise, je sentis mes propres pouvoirs enfin la même substance. Tout en m’approchant de ce point illuminé, avec mon troisième œil, je puis mettre une identité sur ce phénomène. C’était ma fille, ma création celle que j’avais voulu rendre pure. Celle qui avait brûlé et tué des milliers d’innocents. Je n’avais jamais su la raison et j’étais curieuse de la rencontrer. Ressemblant à une femme brune aux yeux bleutés et à la corpulence d’une future mère près de l’accouchement, j’avais rien de divine. Je sentais mon dos me tiré et mes jambes lourdes parcourir les derniers mètres près de cette jeune fille. Elle semblait avoir atteint sa majorité et je ne me rappelais pas qu’autant d’année c’était écoulée. Je pris un air amical et d’une voix calme, je lui demandais dans le dialecte local. « Que fait une jeune fille au beau milieu de cendres et de vies éteintes ? »

" Que fait une jeune fille au beau milieu de cendres et de vies éteintes ? "

Non, apparemment Olympe s'était trompée à propos de la tranquillité qu'elle aurait pu avoir cette nuit-là. Elle aurait très bien pu en avoir avec toutes ces personnes qui lui parlaient en ce moment. Mais non. Il avait fallu que cette femme arrive et lui parle. Qu'est-ce que les gens avaient avec elle ? Tout ce qu'elle voulait était profiter de sa vie toute seule sans que ses soit-disant amis débarquent pour lui raconter tout et n'importe quoi, en gros la plupart du temps des choses qui ne l'intéressaient pas qui sont autres que le sexe et l'alcool.

Et puis ce n'était pas un endroit rempli de cendres et de vies éteintes. Olympe ne regrettait pas d'avoir pris la vie de tant de personnes à Athènes. Ils n'avaient qu'à pas prendre celle de son père qui en vaut des milliers, si ce n'est même des millions. C'était à cause d'eux qu'elle s'était retrouvée à la colonie des sang-mêlé. C'était leur faute si elle se trouvait à présent orpheline parce que oui, sa mère aurait pu l'aider mentalement mais elle ne l'avait jamais fait. Donc pour sa fille, la déesse était morte, chose qu'elle avait déjà toujours dit à l'école. Elle disait d'ailleurs toujours comme son père le lui avait dit que sa mère était morte en lui donnant naissance.

Après l'incendie de toute la ville d'Athènes, on avait dit que sa mère était morte à cause d'elle, Olympe Petridis. Le corps de la jeune femme n'aurait pas supporté d'engendrer le diable en personne. Il fallut tout son self-contrôle à l'adolescente pour ne pas déclencher une autre catastrophe qui aurait peut-être détruit toute la métropole. On ne peut pas savoir puisqu'elle ne savait pas du tout contrôler ses pouvoirs et c'est encore assez difficile maintenant tellement que la jeune fille s'est toujours demandé pourquoi Hécate ne faisait pas partie des douze Olympiens tellement elle était forte.

L'adolescente avait après généré une épée et un poignard de la terre afin de se protéger sans magie des montres au cas-où elle n'aurait pas assez le temps de s'en servir. Elle n'était pas bête et elle savait pertinemment que l'acte qu'elle venait de produire avait marqué sa personne en gros point important en plus du fait que cela soit horrible de tuer tellement de personnes en même temps.

Chaque jour en se réveillant, Olympe Petridis se disait « Tu es une meurtrière. » et commençait sa journée. Elle savait qu'elle irait aux champs du châtiments, tout comme les meurtriers de son paternel, en mourant et elle n'éprouvait aucun remord.... enfin si un peu puisque la majorité de ces pauvres gens ne lui avaient rien fait.... enfin, cela elle ne le savait pas. Elle avait pour responsables de cette mort la ville entière.

" Il n'y a plus aucune cendre là où je suis donc je suis très bien ici. "

Olympe se retourna pour regarder la jeune femme. Elle était de taille normale, brune et quelque chose de bien puissant se dégageait d'elle. La jeune fille devina directement que c'était une déesse mais elle ne savait pas laquelle. Elle se sentait rattachée à elle par une sorte de lien mais en même temps tout le monde l'était en quelque sorte dans cette immense famille. Elle se refusait également de croire qu'elle pouvait enfin avoir sa mère en face d'elle. Cela lui semblait totalement impossible étant donné que pour elle, elle était morte.

" Et pour votre gouverne, j'ai décidé de dormir ici cette nuit donc si vous pouviez être gentille et me laisser seule s'il vous plaît. "

La jeune adulte lui adressa un mince sourire, ses cheveux se tintant d'une légère couleur rousse parce que oui, bien sûr qu'elle était toujours heureuse, mais cette femme l'embêtait quand même à empiéter sur sa tranquillité.

Des ruines cendrées

Rencontre avec ma fille #2

C’était assez particulier de se retrouver en face de mon propre sang alors que je ne la connaissais absolument pas. La vie était injuste et elle nous donnait très rarement satisfaction. En créant cet être, j’avais voulu enlever cette malédiction, celle qui me faisait créer des monstres. J’avais espéré l’éloigner de ces ténèbres mais il semblerait que j’avais échoué. Pourquoi créais-je que des monstres ? L’étais-je moi-même ? Certainement, mes actes n’avaient pas toujours été des plus justes et j’avais tué de nombreux innocents. Mais en des siècles d’existence, comment est-ce possible de ne commettre aucune erreur ? Je n’en avais pas la réponse et je ne la trouvais pas car il était déjà trop tard. Mon cœur n’était plus pur, imbibé de puissance et de cruauté. Il n’y avait plus rien de bon à par mes sentiments pour Tyler. J’avais cru à un moment donné que sa naissance était comme une rédemption. En étant à ces côtés, j’avais l’impression de cesser d’être une déesse sournoise pourtant, cela n’avait pas duré. J’en voulais à Hadès, j’en voulais au monde entier de m’éloigner de la seule chose que je désirais réellement.

Cependant, me retrouvant en face de ma fille, j’espérais améliorer son quotidien et être une dernière fois présente. Ma vie n’était qu’une question d’année, je le savais. J’avais commis l’irréparable : me jouer d’Hadès. Tant d’année de fidélité, tant de combats accomplis sous sa bannière, tant de sourires, tant de gentillesse pour ça. Pour mon erreur ! Mon château de carte s’était envolé, me laissant avec rien en main et une vie en plus sous ma responsabilité. Je n’avais aucune attention d’altérer les ordres d’Hadès, je voulais simplement goûter à l’amour. Relevant légèrement les yeux pour observer la toison argentée, je me laissais caresser par la noirceur des ténèbres. Il n’y avait plus d’espoir, seule la survie existait. En percevant ma mégarde, une pensée de la jeune fille, j’eus un léger frison. Elle ne regrettait pas d’avoir pris tant de vies. Je me mordis légèrement ma lèvre inférieure pour contenir une colère naissante. Elle n’avait pas le pouvoir de vie ou de mort sur de tels innocents. Personne ne l’avait réellement à part Thanatos. Alors… Alors elle n’avait pas de cœur ? Je sais que j’aurais dû intervenir, je sais que j’aurais dû être là. Mais cette nuit-là, j’avais dû régler des problèmes à la pègre. L’un des parrains associés au dieu des enfers essayait de l’arnaquer et Hadès m’avait envoyé pour le terroriser. J’avais senti ma magie mais jamais j’aurais cru que c’était Olympe. Moi-même, je l’utilisais, moi-même, je tuais des crapules. Je n’avais su la nouvelle qu’en pénétrant à la salle du trône et en voyant les images que visualisaient Hadès. Il m’avait montré du doigt une silhouette et avait ri. « Voici ton œuvre ! » Ce n’était pas moi mais j’avais une responsabilité en tant que parent divin. J’avais dû m’excuser auprès de Zeus pour les dégâts et verser une somme d’argent astronomique pour le financement des travaux. Mais à ce que je vois, cet argent est allé autre part. « Il n'y a plus aucune cendre là où je suis donc je suis très bien ici. » C’est à ce moment qu’elle choisit de se tourner vers moi. Je pouvais observer ses traits et entrevoir son regard. A mon mécontentement, elle sentit ma puissance même si celle-ci était bien inférieure à ce que j’étais réellement. Mais elle ne devina pas qui j’étais. « Et pour votre gouverne, j'ai décidé de dormir ici cette nuit donc si vous pouviez être gentille et me laisser seule s'il vous plaît. »

A ses dernières paroles, j’élevai l’un de mes sourcils et lançant un regard troublé. Elle semblait avoir du caractère et ne pas se défiler devant les divinités. C’était une bonne chose comme une mauvaise chose, cela pouvait se retourner contre elle car les divinités étaient des plus susceptibles et ils n’aiment pas être commandés par une moitié mortelle. Je distinguai par la même occasion sa chevelure se teindre en roux, la même couleur que son aura actuel. Je soupirais légèrement. Elle n’avait aucun contrôle sur elle et c’était désobligeant. Qu’est-ce qu’elle apprenait à la colonie ? Ils ne devaient pas lui apprendre le maniement des armes mais plutôt de la magie. Tant qu’elle dévoilera autant ses sentiments, elle causera des dégâts comme l’incendie d’Athènes. Je comprenais mieux à présent. La magie devait se jouer d’elle et prendre un malin plaisir à manipuler ses émotions. Avec la force de mon esprit, je changeai moi-même sa couleur de cheveux en mettant celle de base. D’une voix calme, je lui répondis avec un mince sourire. « Si tu étais aussi bien, tu ne serais pas ici, jeune sang-mêlé. Pourquoi n’apprendrais-tu pas de tes erreurs en passant à autre chose ? Ce n’est pas ainsi que tu feras revenir ton père, il a passé les portes de l’au-delà et il se porte bien désormais. Rends-le davantage fier de toi. » Je détournais un peu mes yeux, repensant à la même occasion à mon père dans le Tartare. J’étais moi-même une orpheline, n’ayant plus ma mère et plus mon père alors qu’à l’époque, j’étais une jeune titan. Mais il ne fallait mettre la faute sur des innocents car on souffrait davantage. Faisant apparaître un fauteuil en cuir, je m’y installai tout en la fixant de mon regard azuré. Prenant une voix un peu plus stricte, je continuais. « La solitude n’a jamais été une solution à tous ses malheurs. Je sais que tu t’interroges sur mon identité. Je n’ai jamais été présente et je le regrette. Mais il faut savoir accepter nos actions et il n’est pas mal de les regretter. Regarde-moi, je n’ai pas l’air d’une déesse, j’ai l’air d’une fuyarde s’attardant à son passé pour ne pas réfléchir à ce que j’ai fait. Ne fais pas la même erreur que moi car tu peux encore changer ce que tu es. Tu as encore le choix ! » Mon sourire s’éclipsa laissant apparaître sur mon visages des traits fatigués et un remord lisible. J’étais l’ombre d’Hécate, l’ombre d’un personnage puissante, l’ombre de moi-même.

Cette force grandissante, en un seul instant, en une seule seconde. Ces mots, ces phrases, ce pouvoir de faire revenir ses cheveux en un blond magique qui illumine les journées de tout le monde. On aurait dit que cette femme, non cette déesse, pouvait lire dans ses pensées. C'est alors que tout apparut comme une évidence dans son esprit. La jeune femme en face d'elle se trouvait être Hécate, sa maman, et aussi la déesse grecque de la magie. Ses cheveux se teintèrent directement d'une couleur châtain, un mélange de blond et de noir corbeau parce que deux parties en elle s'opposaient : celle qui se réjouissait de la voir pour la toute première fois de sa vie – puisque bien sûr elle ne se souvenait de ses premiers jours avec elle lorsqu'elle n'était qu'un nourrisson – et celle qui la haïssait pour l'avoir lâchement lâchée lorsque son père était mort.

La jeune fille n'avait rien eu de sa part. Même pas une sorte de signe de sa part qui lui prouvait qu'elle était de son côté lors de cette dure et énorme épreuve pour une gamine de seulement quinze ans. Elle ne l'avait pas empêchée de créer cette horrible incendie qui avait détruit toute la ville d'Athènes. Elle n'avait jamais été là pour là pour elle et elle se permettait de se planter là devant elle ce soir-là, l'air de rien comme si elle n'avait rien fait.

Olympe se souvenait d'être tombée inconsciente dans les méandres de l'incendie avec le rire d'Hadès résonnant comme un tambour dans son esprit, après qu'elle ait cessé d'être possédée. Comme c'était la nuit, l'esprit vengeur avait profité de sa faiblesse, son désir de vengeance, sa faiblesse et l'accroissement de ses pouvoirs puisque c'était la nuit pour se servir d'elle. C'était vers une heure et demi du matin et presque tout le monde dormait. Le moment était tout simplement et la demi-déesse était une proie parfaitement facile avec son cœur pur et sa détresse comme cela tout le monde se moquerait de sa mère Hécate d'avoir raté son sort parce qu'aucun sang-mêlé ne peut avoir le cœur pur.

FLASHBACK

L'adolescente de quinze ans embrassa une dernière fois son petit ami tout en lui répétant que oui le lendemain ils iraient voir le prêtre pour les marier en secret puis ils partiraient avec le père de cette dernière parce que les parents de son copain n'approuvaient pas du tout leur relation pour aucune raison valable. Ils disaient simplement qu'elle était une mauvaise fréquentation pour leur fils. Elle dit ensuite au revoir à tous ses amis et s'en alla vers la demeure familiale.

Olympe avait un grand sourire aux lèvres alors qu'elle parcourait les rues pendant une bonne vingtaine de minutes avec beaucoup de personnes qui la regardaient avec un sourire malveillant mais en même temps satisfait, comme s'ils étaient très fiers de ce qu'ils venaient de faire ce jour-là. La bonne action de leur journée si on peut dire.

La jeune fille fronça les sourcils et accéléra son pas afin d'arriver vite chez elle pour faire part à son paternel des regards bizarres que les gens d'Athènes lui avaient lancés lorsqu'elle était en train de rentrer chez eux. Plus elle se rapprochait du domicile familial, plus elle sentait une odeur de brûlé la perturber. Elle fronça encore plus les sourcils étant donné que les gens habitant dans son quartier n'aimaient pas vraiment faire des barbecues, ni des planchas.... enfin, cela avait peut-être changé durant ses deux semaines de voyage scolaire à Rome.

C'est alors qu'Olympe arriva devant sa maison en flammes avec cette pancarte devant 'A BAS LES SORCIERS !'. Elle se rappela alors son erreur d'il y a quelques semaines où elle avait oublié d'entourer son père et elle de la brume alors qu'elle s'entraînait à la magie. Jamais n'aurait-elle penser que cela conduirait à cela.

L'adolescente se précipita à l'intérieur de la demeure, des larmes coulant à la vitesse de la lumière le long de ses joues, tandis qu'elle entendait les éclats de rires des gens au dehors, même des pompiers venus admirer le spectacle.

" PAPA !! "

Elle entendit alors quelqu'un tousser au second étage et elle s'y précipita, voyant son père haleter tout en essayant de respirer et en rampant par terre pour essayer de sortir de la pièce.

Le temps qu'elle réussisse à le sortir de leur maison, l'homme d'une trentaine d'années. Olympe se laissa tomber à terre, hurlant le plus fort qu'elle pouvait sa douleur, allant jusqu'à se casser la voix parce que la puissance qu'elle pouvait lui donner n'était jamais assez forte pour décrire ce qu'elle ressentait. Elle criait 'papa' sans s'en lasser, essayant de le ranimer avec sa magie puisque son corps était posé à terre.

" JE T'INTERDIS DE M'ABANDONNER ! "

Olympe suffoquait. C'était comme si elle n'arrivait plus à respirer. Elle n'arrêtait pas de pleurer et se roulait par terre devant sa demeure en train de brûler tout en se lamentant de son malheur, maudissant les dieux et hurlant qu'ils n'existaient même pas, que rien n'existait de toute façon sinon son père ne serait pas mort. Elle en venait même jusqu'à renier sa mère, ainsi que sa nature de demi-déesse. C'est après trois bonnes heures qu'elle finit par s'endormir, totalement fatiguée et pleurant toujours silencieusement.

Ce fut vers une heure et demi du matin que la jeune fille se leva comme une somnambule. Un des esprits vengeurs qui hantait les rues d'Athènes la trouva parfaite comme victime. Il n'avait jamais pris possession d'un enfant d'Hécate pour la simple et bonne raison qu'ils n'étaient soit pas assez puissants, soit ils se vengeaient par leurs propres moyens. Olympe était la cible parfaite. Hécate serait remise en question par tous les dieux, mineurs et majeurs, à propos de la pureté du cœur de sa jeune fille. C'est ainsi que l'adolescente se réveilla dans une Athènes en proie à des flammes grandissantes à chaque minute et des gens impuissants à les éteindre.

Elle s'enfuit.

END OF FLASHBACK

Olympe fusilla la déesse du regard. De quel droit osait-elle juger ses faits et gestes alors qu'elle ne savait rien du tout pour la simple et bonne raison qu'elle n'avait jamais été là ?

" J'aime revenir ici parce que c'est ma ville d'origine et j'y suis attachée, bien qu'à la colonie. Au fait, je sais que mon père est bien mort, je l'ai même vérifié, alors merci de remuer le couteau dans la plaie. Et oui, j'ai appris de mes erreurs alors ce serait gentil de votre part de partir et me ficher la paix pour le restant de mes jours. Cela ne devrait pas être trop difficile, non ? "

Un sourire parfaitement hypocrite apparut sur ses lèvres, tandis que ses cheveux prenaient une couleur blonde vénitienne.

Des ruines cendrées

Rencontre avec ma fille #3

Je pouvais encore entendre les rires lorsque je parcourais l’Olympe comme chaque jour et chaque nuit. Les regards amusés, les sourires hypocrites et l’ignorance par la suite m’avaient touché. Certains se demandaient comment je pouvais être la déesse de la magie alors que je n’étais même pas capable de réussir un sort. J’avais été dévasté, j’avais été tellement en colère contre moi-même que j’avais simplement fermé les yeux tout en faisant mon travail. Je n’avais pas cherché à retrouver ma fille, je n’avais pas cherché à prouver mes valeurs. J’avais toujours cru jusqu’à présent avoir raté mon sort. Après tout, qui pouvait réellement détenir un cœur pur ? Dire que j’avais dû abattre de mes mains des animaux innocents, enlever des jeunes bambins des mains de leur mère pour récupérer leur précieuse innocence. J’avais dû faire des choses atroces pour aboutir à ce sort. Pour recueillir tous les éléments nécessaires, j’avais pris des siècles… Des siècles où on m’avait considéré comme un monstre. Je sais que j’étais l’objet de leur malheur comme quand j’avais moi-même créé le premier vampire. Ce cher Dracula m’avait énormément aidé à recueillir le sang d’innocente personne. Il avait été un serviteur extraordinaire et il avait même accepté de quitter sa terre natale pour se rendre au Royaume-Uni avec une mission particulière. Je ne vous cache que Hadès était mécontent par l’essor des vampires dans la capitale de l’empire britannique. Mais j’avais fait bien les choses, car créant un vampire, j’avais aussi créé une arme pour le détruire et les mortels étaient parfois loin d’être bête. J’avais même envoyé certains de mes enfants à la chasse aux vampires juste pour satisfaire le dieu des enfers. Puis, en soi, de nombreux sang-mêlé avaient pu goûter à une certaine célébrité en sauvant de nombreuse victime des charmes vampiriques. Cet époque était des plus résolus, désormais, mon cher prince vampire était inanimé dans les profondeurs de l’ancienne Transylvanie dans son château au cœur des montagnes. Un fils de Némésis avait réussi à éteindre mon serviteur et à vrai dire, je n’en avais plus besoin à ce moment. Cette quête du cœur pur m’avait réellement fasciné, j’avais dû entreprendre d’énorme recherche, apprendre des langues mortes et anciennes et rencontrer des cultures des plus différentes. Le monde était bien plus vaste qu’on l’imaginait car il possédait de nombreuses facettes. Le regard noir de la jeune fille m’apparut comme une révélation, elle savait qui j’étais. Seulement, sa réponse me fit froid dans le dos. « J'aime revenir ici parce que c'est ma ville d'origine et j'y suis attachée, bien qu'à la colonie. Au fait, je sais que mon père est bien mort, je l'ai même vérifié, alors merci de remuer le couteau dans la plaie. Et oui, j'ai appris de mes erreur alors ce serait gentil de votre part de partir et me ficher la paix pour le restant de mes jours. Cela ne devrait pas être trop difficile, non ? »

Je pus voir sur son visage un sourire hypocrite et cela me déplaisait fortement. Ne voyait-elle pas que j’avais fait l’effort de venir même malgré mon état et que j’avais voulu être une dernière présente. Sans moi, elle ne serait pas de ce monde. Je n’étais pas responsable de ses actes, je n’étais pas responsable de son incendie. Si son père était mort, c’était à cause d’elle. Pourtant, je ne remarque pas de changement par rapport à la fille terrorisée après l’incendie. Elle s’était changée en une femme excessive et bien loin des valeurs morales. Pourtant, je me rappelle encore des paroles du prêtre : un cœur pur ne goûte pas aux tentations, un cœur pur sait faire la différence entre le bien et le mal, un cœur pur sait donner son pardon et accepter ses erreurs. Je soupirais, des bêtises, elle n’avait rien d’un cœur pur pour le moment, juste d’une jeune femme se croyant mieux que moi. Elle ne voulait pas que je la juge, mais elle faisait de même à mon égard sans me connaître. J’étais une déesse, loin d’une petite mortelle et je pouvais la tuer en un regard si cela me plaisait. Je pouvais l’enfermer aux enfers si j’en avais le désir. J’avais des pouvoirs qu’elle ne pouvait même pas imaginer. Mon regard se durcit en sa direction. Le vent autour de moi se leva en de violente rafale et au loin, le tonnerre grondait. « Je vois qu’à la colonie, on ne t’a pas appris à parler correctement à une divinité. Tu ne sais absolument rien de moi, jeune fille. Puis, au vu du mépris dans tes yeux, je suppose que tu ne t’es jamais intéressée à mon histoire. » Je m’approchais d’un pas, tout en la fixant d’un regard glacial. Le tonnerre au loin semblait s’approcher et les nuages se concentraient et devenaient ténébreux. « Ne crois pas que je ne m’intéresse pas à toi. Je porte toujours une attention à mes créations. Seulement, ton acte de brûler cette ville a détruit ma réputation ! Avant, les dieux me demandaient conseils, maintenant, seul les nymphes me donnent leur attention. En une décennie, tu as su détruire des siècles de gloire ! Parce que tu n’as pas été capable d’user la magie secrètement ! Ce n’est pas un jouet ! C’est une arme dangereuse et les mortels ne savent pas son existence ! » Je serrai mes poings tout en soupirant. Je repris un ton plus calme tout en calmant aux alentour l’orage. « Je ne partirai pas, je veux des réponses ! Comment un cœur pur a pu tuer des milliers d’innocent ? » A la fin de ma phrase, la foudre étincela près de nous, donnant à mon regard une lueur menaçante. J’étais sa mère, mais j’étais avant tout une divinité et elle avait fait une erreur.

Elle ne comprenait pas. Elle n'avait jamais rien compris mais pour on put voir de la stupeur dans son regard lorsque Olympe entendit qu'elle avait un cœur pur. Un cœur pur, elle ? Cela expliquait peut-être le fait que l'esprit vengeur s'en soit pris à elle dans cette immense ville qu'était et est toujours Athènes. Elle avait lu dans un gros bouquin que ces derniers s'en prenaient toujours aux cœurs purs et qui sont dans la plus grande détresse au monde et qu'après, les victimes ne se souvenaient presque de rien de ce qui venait de se passer. C'était ce qui s'était passé dans son cas mais sa mère, les autres dieux et déesses, et toutes les autres personnes étaient bien trop aveugles pour le voir et surtout pour le savoir.

Olympe sentit ses cheveux devenir noir corbeau tandis que la colère s'emparait d'elle et que des larmes coulaient le long de ses joues. Et surtout ne pensez pas que les cœurs purs ne s'énervent jamais parce que c'est totalement faux.

" Je te parlerai comme je veux ! Ce n'est pas parce que tu te trouves être ma mère que je serai gentille ! Où étais-tu quand j'ai rencontré mon premier monstre ? Où étais-tu quand je pleurai à cause de cette foutue magie ? Où étais-tu quand ils ont pris la décision de brûler notre maison parce que j'avais fait une erreur de magie quand je m'entraînais et que finalement je l'ai retrouvée en flammes ? Où étais-tu quand papa a poussé son dernier souffle de vie ? OU ETAIS-TU QUAND CE PUTAIN D'ESPRIT VENGEUR EST VENU S'EMPARER DE MOI POUR DECLENCHER L'INCENDIE D'ATHENES AFIN DE FAIRE CROIRE A TOUT LE MONDE QUE TON SORT DE COEUR PUR N'AVAIT JAMAIS FONCTIONNE ?!! OU ETAIS-TU ?!! "

Des larmes coulaient à présent à une vitesse folle le long de ses joues. Personne ne savait rien et tout le monde prétendait savoir alors que c'était tout simplement faux. La jeune fille reprit peu à peu son souffle qui était devenu totalement saccadé lorsqu'elle avait crié – enfin plutôt hurlé – sur sa mère toute la vérité, celle qu'elle n'avait jamais dite à personne.

" Alors s'il te plaît, ne me demande pas de t'accueillir avec des fleurs, de t'offrir un grand sourire, de te sauter dans les bras et pleins d'autres choses dans le même genre parce que je ne le peux tout simplement pas. Pour moi, tu es morte à ma naissance comme papa me l'a dit quand je lui ai demandé à trois ans pourquoi c'était toujours l'heure des papas pour moi et jamais l'heure des mamans. En ce qui concerne papa, il est mort il y a trois années lors de l'incendie. Tu vois, au moins quelque chose de vrai dans l'histoire de ma famille. Maintenant, laisse-moi s'il te plaît. J'en ai sérieusement assez de tout et j'ai juste besoin de calme et de profiter au maximum de ma vie. C'est d'ailleurs pour cela que je quitte la colonie des sang-mêlé si souvent. Une semaine entière là-bas et je suis sur le point de me donner la mort. Aussi, oui j'ai pardonné à ceux qui ont assassiné mon père tout comme je regrette toutes ces vies détruites à cause d'un moment de faiblesse mais tu devrais savoir que les cœurs purs sont les plus faibles. "

La jeune fille ramassa ses affaires puis s'éloigna de sa mère, ne voulant pas qu'elle l'engueule encore une fois. Elle avait quitté le camp aussi pour cela. Les engueulades, le calme et les entraînements. Elle préférait ne pas utiliser beaucoup sa magie afin de faire le moins de dégâts possibles..... elle en avait déjà fait bien trop en ce monde et comme tout le monde l'affirmait, elle était un vrai monstre. Malgré cela, Olympe continuait de penser positivement et elle n'avait toujours pas trouver la raison du pourquoi. Peut-être son cœur pur, qui sait ?

Des ruines cendrées

Rencontre avec ma fille #4

Mes yeux fixèrent la scène avec détachement. J’entendais son hurlement, j’entendais la façon dont ses mots résonnés comme de la glace. On me criait dessus alors que je n’étais aucunement responsable de cette loi interdisant le contact avec ses enfants. Pensez-vous que j’ai bien vécu cette nouvelle ? Pensez-vous que j’étais contente d’apprendre que mes enfants me verront comme une lâche ? J’ai subi cette loi comme tous les autres olympiens. Nous avons été pris au dépourvu sans avoir la possibilité de nous révolter. Je me rappelle encore de la voix de Zeus annonçant ce nouvel amendement et les têtes des olympiens à cette nouvelle. Nous étions dévastés, prenons conscience que nos enfants étaient désormais pour la plupart des orphelins. Même si j’avais confié Olympe à une personne de confiance, je connaissais déjà les conséquences. Or, à chaque fois que j’avais voulu intervenir dans la vie de ma propre fille, on m’occupait par des missions et au moment de revenir, il était déjà trop tard. On m’avait piégé et on me piégeait à chaque fois. Seulement apprendre que sa propre fille avait été possédée par un esprit vengeur, me glaçait le sang. Comment un être aussi faible avait pu prendre le contrôle sur l’un de mes enfants ? C’était inconcevable. Mais je comprenais mieux désormais et je n’aimais pas l’idée qu’on n’a pu me vouloir du mal à moi et ma petite famille. Je n’appréciais guère et si je retrouvais le malin, croyez-moi qui passera une mauvaise nuit. La sang-mêlé semblait se laisser submerger par ses sentiments car son visage était dévasté de larmes et en tant que magicienne, il fallait avoir un certain sang-froid. Elle n’avait pas la force mentale de posséder de tels pouvoirs et ça annonçait d’autre accident. Devais-je laisser le destin s’écrire sur d’horrible acte ou devais-je simplement éliminer la menace ? Même si je le voulais, je n’avais pas le pouvoir de vie ou de mort sur un quelconque sang-mêlé. Du moins, je n’avais pas envie de verser du sang aujourd’hui. J’étais proche de mon accouchement et l’enfant entendait tout ce que je faisais. Je ne voulais pas qu’il voit la mort de suite, je voulais qu’il grandisse dans une certaine ignorance avant de faire face à une triste vérité. Je ne savais pas comment réagir face à son comportement, elle avait l’air si sauvage, si primitive que j’étais perdue. Seulement, elle m’avait crié dessus comme on crie sur son animal de compagnie, ce que je n’appréciais pas du tout. Je n’étais pas son chien et même si elle me considérait comme morte, elle devait au moins me montrer du respect pour ce que j’étais. Cette gamine manquait d’éducation.

Cependant, après sa colère, la suite de son discours, je le connaissais. Je ne m’attendais pas qu’elle m’accueille forcément. C’était mal d’abandonner son enfant et lui, il ne l’oubliait pas. Or, j’avais espéré du respect et pouvoir discuter simplement sans colère ou tristesse. La mort de son père ne me faisait rien en particulier, j’en avais vu des gens mourir, des gens que j’appréciais et désormais, j’étais comme insensible. La mort était la note finale d’une vie et rien ne pouvait l’arrêter. Même si j’avais été présente, je n’aurais pu ressusciter son père, c’était interdit. Hadès détestait ce genre de méthode surtout si on y gagne rien après. Perdre un proche avait deux facettes, celui de la tristesse et celui de la maturité. En connaissant cette douleur, on grandissait dans notre tête et on voyait le monde différemment. On savait qu’il fallait profiter de la vie, profiter des gens qui nous entourent et savoir y mettre une fin. Je pouvais comprendre sa douleur, j’étais moi-même orpheline, la seule famille qui me restait réellement était Apollon et Artémis qui étaient mes cousins et Zeus vu que par alliance, il était mon oncle. Le reste de l’Olympe n’était aucunement lié à moi et j’avais dû malgré tout me faire une famille parmi ces inconnus. Au moment de dire un mot, je la vis ramasser ses affaires et s’éloigner simplement de moi. J’hésitais, devais-je la suivre ou simplement m’en aller. Je pris la première option et j’apparus devant elle. Je n’avais aucune expression particulière comme forger dans le marbre. Dans ma main apparue un magnifique pendentif qui se mit à briller et je lui tendis. « Tu as la chance d’être de mon sang car je n’aurais pas hésité à te tuer au vu de ton manque de respect. Mais je ne suis pas rancunière alors pour éviter un nouvel incendie, ce pendentif te protégera de tout esprit tentant de prendre ton contrôle. Bien sûr, il faudra que tu le portes tous les jours ! Puis, je vais exaucer ton souhait, je vais m’en aller, il me reste encore du chemin. » Attendant qu’elle prenne mon seul et unique cadeau, je sifflai pour que mon chien se poste à côté de moi, prêt à m’escorter.

Olympe recommençait à respirer rapidement. Depuis quand était-ce aussi dur d'être une sang-mêlé ? Ah oui, elle avait oublié. Cela l'était depuis toujours. Ses cheveux avaient repris la couleur du jaune d'or des blés tout en ayant passé au préalable par toutes les couleurs possibles et inimaginables. C'était cela d'être la fille d'Hécate, la déesse qui méritait plus que quiconque à faire partie des douze dieux et déesses Olympiens à cause - ou peut-être grâce - de sa puissance.

Les personnes avaient toujours surestimés les pouvoirs de la magie. Ils la dénigraient le plus souvent et ne savaient pas à quel point cette dernière pouvait être puissante, qu'elle soit blanche ou noire. Cela est aussi assez compliqué de la contrôler alors imaginez quand vous avez un coeur pur... votre corps doit supporter ce coeur si spécial avec lequel vous êtes nés et en même temps vous devez apprendre à contrôler votre magie en même temps que la brume.

Olympe n'en avait jamais demandé autant. Elle aurait bien voulu naître en tant qu'humaine, une petite catholique par exemple, et ignorer tout du vrai monde qui l'entourait. Mais encore il y aurait pu y avoir des risques. Elle aurait pu naître avec le pouvoir de voir à travers la brume. Elle se serait sentie encore plus seule qu'en étant ce qu'elle était à présent, une demi-déesse au coeur pur et fille d'Hécate.

La jeune adulte regardait à présent le ciel étoilé, s'imaginant que son père faisait partie des plus belles étoiles. Il le méritait largement puisqu'il avait été presque un homme exemplaire à sa manière, aidant toujours les autres dans le besoin, aimant la vie et en profitant pleinement tout en essayant de faire le moins de mal possible autour de lui. Il méritait de rester dans les mémoires de milliers de gens mais personne ne s'en souvenait, sauf elle, sa propre fille, Olympe Petridis.

Cela lui faisait mal de voir à quelle vitesse il avait été oublié à cause d'elle, de sa fichue erreur de ne pas arriver à contrôler totalement ses pouvoirs. Elle rigolait et elle trouvait cela marrant d'être une sorte de sorcière comme dans Harry Potter. Cela faisait rigoler son père qui lui ébouriffait les cheveux en lui répétant avec un grand sourire aux lèvres à quel point il était fier d'elle. Il ne devait plus l'être du tout.

La jeune fille regarda sa mère apparaître pile devant elle et bien sûr, que lui fit-elle ? Des remontrances sur son comportement. Tout le monde lui en faisait et personne ne cherchait à trouver la raison du pourquoi. On l'écoutait et on lui obéissait à la lettre, sans se soucier de ce qu'elle pouvait ressentir. Elle résista à l'envie de lever les yeux au ciel. Elle avait envie de crier à sa mère qu'elle pouvait la tuer parce que c'était réellement le dernier de ses soucis.

Puis elle se mit à observer longuement pendant quelques minutes le pendentif. Il était réellement magnifique avec son émeraude au milieu qui brillait vivement tout en ayant un beau reflet bleu azur. C'était exactement les couleurs de ses yeux sauf qu'elle avait ces deux couleurs vert émeraude et bleu azur mélangées, donnant lieu à des yeux touts aussi magnifiques que son tout nouveau collier qui était censé la protéger des esprits vengeurs si elle le portait bien tous les jours.

La jeune fille le mit autours de son cou et son collier loup offert par son père lorsqu'elle avait cinq ans s'unit directement avec celui donné par sa mère quelques instants plus tôt, ne formant plus qu'un seul et même pendentif.

" Non. Reste ou alors je pars avec toi. Cela me fera du bien. "

Un pas de la mère vers sa fille puis un pas de la fille vers sa mère. Olympe se sent encore sur le point de défaillir à cause des larmes mais elle sait que ce n'est plus vraiment de la tristesse cette fois-ci, c'est le fait d'avoir enfin sa mère en chair et en os devant elle.

Des ruines cendrées

Rencontre avec ma fille #5

Je soupirais un instant admirant pensivement la toison argenté. C’était un moment agréable de se poser et d’imaginer un autre destin. J’avais envie de me dire que tout ce que je vivais, était le fruit de mon imagination. Seulement, la vérité était là, devant moi et loin d’être aussi belle qu’une rose. Non, elle ressemblait à un verre brisé en mille morceaux avec aucun moyen de le réparer. Ce verre décrivait parfaitement ma situation. Je n’avais plus aucune échappatoire et le destin prévoyait une fin parmi les décombres. Je devais vivre d’après Perséphone mais comment vivre si la vie comme la mort vous chercher ? Comment vivre alors qu’on sait déjà ce qui va se passer ? Comment vivre alors que cela n’apporte rien de bien ? Je détournais légèrement mon regard des étoiles pour le pointer sur le visage de ma fille. Elle semblait au début sceptique avant de prendre entre mes doigts le pendentif et de l’adopter complètement. J’étais ravie que cela lui plaise même si ce présent ne pourrait en rien lui faire oublier mes actions passées. Je n’avais pas été une mère exemplaire loin de là, juste une génitrice et cette idée me dérangeait. Je savais l’importance d’avoir des parents et la souffrance qu’on ressentait en les perdant mais je ne m’étais jamais imaginée de vivre sans. Mon père et ma mère avaient été les piliers de ma vie, ceux qui m’avaient toujours soutenu et m’avaient vu grandir. Bien sûr, ils avaient eu peur de ma puissance mais ils m’avaient toujours aidé à la canaliser. J’aurais tellement aimé les avoir auprès de moi, leur demander conseil ou même leur aide, seulement, ils n’étaient plus. Cette pensée me fit froncer les sourcils avant de reprendre un sourire crispé. « Non. Reste ou alors je pars avec toi. Cela me fera du bien. » La proposition d’Olympe m’étonna. Je ne m’étais pas attendue à ce genre de réaction et le fait qu’elle souhaite passer du temps en ma compagnie me réchauffa le cœur. Elle ne semblait pas si rancunière que ça. Mais si elle me suivait, il y avait des risques pour sa vie. Je savais qu’Hadès serait sans pitié avec les personnes qui m’aideraient et je ne souhaitais pas ce malheureux sort à ma propre fille. Je la regardais d’un regard peiné avant d’enfoncer ma main dans la fourrure de mon chien. Celui-ci colla davantage sa peau contre ma main. Je me mis à caresser son pelage tout en réfléchissant à cette idée.

Je devais me rendre en Italie et plus précisément à une petite île collée à la Sicile, Ortygie. Pourquoi ce lieu si éloigné de l’Olympe ? La raison était que cette île était la forme qu’avait prise ma mère et je voulais accoucher près de ma mère. C’était aussi l’île où Léto avait mis au monde les jumeaux olympiens : Apollon et Artémis. Je me rendais souvent sur cette île pour communiquer avec ma mère et me sentir mieux. Même si elle n’était qu’un bout de terre, j’avais l’impression de l’entendre à chaque sifflement du vent ou même par le bruit des feuilles. Je pouvais même parfois sentir son aura près de moi. M’appuyant sur mon chien, je lui répondis d’une voix calme. « La route est longue, Olympe. J’ai fait un gros détour par Athènes et ce voyage est loin d’être innocent. Je suis en dangers car… Car j’ai commis une faute, celle d’avoir un enfant avec le fils d’Hadès. Je ne veux pas t’impliquer dans cette affaire et je ne veux pas te mettre en dangers par la même occasion. En tout cas, j’ai été contente de te rencontrer. Juste un conseil, utilise la magie comme tu manierais un diamant car toute utilisation a un coût plus ou moins important. » Je me retournais vivement et mon chien se coucha pour me permettre de monter sur son dos. A cause de mon gros ventre, grimper sur le dos d’un chien revenait à escalader une montagne. Je fis une grimace avant de forcer sur mes bras fatigués et de me mettre en califourchon sur lui. Attendant que je sois bien installée, il se releva faisant à peu près plus de 3 mètres de hauteur. Regardant à nouveau ma fille, je lui dis d’une voix triste. « En tant que mère, je ne peux accepter te voir prendre des risques. Olympe, continue à me voir comme une morte et ne cherche pas à me contacter, là où je serai, le téléphone n’existe pas. » Le chien s’impatientait, seulement, je voulais rester encore une minute ou deux, profitais une dernière fois de ma fille avant… Avant de suivre ma destinée.

Sujet: Re: Retour dans le passé || PV maman