Bonjour, je m’appelle Hellah Lilith et je suis une muette.

Bonjour, je m’appelle Lilith Van Orm et je suis une « petite héritière ».

Bonjour, je m’appelle Hellah Van Orm et je suis une tueuse à gage.

Bonjour, je suis Lilith, j’ai plusieurs identités, mais je suis surtout la fille de Phonoi, dieu grec. J’ai une mère, Eden – elle aussi demi-déesse, fille d’Androktasiai – et une grande sœur, Eve – de même, fille d’un dieu : Horkos –. Oui, notre famille a été « chanceuse » comme vous pouvez le voir. Et nous sommes toutes les trois petites filles d’Eris dont les enfants sont tous plus sombres les uns que les autres. J’ai hérité du dieu des Meurtres, ma mère de la déesse des Tueries, ma sœur a été la seule à ne pas trop mal s’en tirer avec le dieu des Serments. Enfin, sachant qu’elle peut torturer (parfois à mort) rien que pour un serment non tenu c’est tout aussi effrayant.

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- Liliiiiiiiith !! Comme tu m’as manquéééé ! Alors, comment c’était ?
Je levais les yeux eu ciel et écris rapidement sur un bout de papier avant de le tendre à ma mère.
« Maman, je suis partie il y a une demi-heure… Et ça s’est passé comme tous mes autres entretiens d’embauche : mal. »
- Oh ma pauvre chérie ! Je suis tellement désolé !
Je levais (encore) les yeux au ciel et récrivis.
« Tu sais que ça ne me fait rien, je ne veux pas de ce genre de couverture. »
Elle fit une moue dubitative puis m’entraîna gaiement vers la cuisine en papotant.

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Ca, c’est ma mère. Je crois que le plus effrayant ce n’est pas son ascendance c’est son attitude. Elle est comme… comme une fille d’Aphrodite devant un nouveau magasin de fringues (enfin une des rares que j’ai déjà vu) ! Lorsqu’on met les informations à la télé, elle sautille presque lorsqu’un journaliste raconte les circonstances d’une guerre. Et une fois que c’est terminé elle réfléchit puis dit « j’aimerais bien aller là-bas et les aider ». Détrompez-vous, ce n’est pas un acte humanitaire c’est purement et simplement pour assister et faire un massacre, que ce soit dans un camp comme dans l’autre. Terrifiant. Pour les autres. Parce que ma sœur et moi on trouve ça parfaitement normal, après tout elle nous a élevé.

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- Petit démon ? susurra ma sœur avec une moue angélique.
Je soupirai, la tentation dans toute sa splendeur celle-là. Aussi folle et meurtrière qu’Eden et moi, il ne faut se laisser berner, elle préfère cependant le faire plus subtilement.
« Oui mon ange ? » écrivis-je tout de même.
Une histoire de vieux serment sur le fait de ne jamais l’ignorer… Hmf. Cela dit quelque temps après je l’avais embobiné pour qu’elle ne puisse plus nous mentir à maman et moi, j’ai adoré.
- Tu seras là au prochain défilé ? sourit-elle de toutes ses dents.
Genre plus son sourire était grand mieux elle arriverait à ses fins quoi… Ça fonctionnait peut-être avec ses proies mais pas avec moi.
« Tu défiles ? »
- Malheureusement non…
« Alors c’est hors de question. Déjà que les défilés avec toi c’est emm…nuyant alors sans toi… »
- Mais tu avais promis que tu serais là à tous les défilés ! geignit-elle.
Je levai les yeux au ciel et soupirai. Elle ne pensait tout de même pas que j’allai tomber dans le panneau ?
« Non, j’ai dit que je serais à tous tes défilés, nuance. »
- Mais Liliiiiiitheuh !
Une vraie gamine, vraiment. Et après c’était moi la cadette. Me levant du canapé, j’entrai dans ma chambre et prit un livre sachant qu’elle ne me suivrait pas.
Ahhh le calme.
Enfin.

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Et ça, c’est ma sœur. Elle fait penser à un petit ange quand on la voit pour la première fois… Et puis quand on les connait, elle et ses « pulsions meurtrières », on prend peur. Enfin presque. Bon ok pas du tout. Les seuls qui peuvent faire éventuellement les frais de ses « pulsions » sont les hommes qui couchent avec elle et qui promettent de revenir le lendemain… Sans pour autant le faire. Alors là c’est la fête je vous jure. Dans la Bible, c’est Lilith qui est dévergondée et Eve la sainte nitouche. Ben autant dire que chez nous c’est l’inverse. Enfin presque, je ne suis pas sainte nitouche tout de même ! Mais quand même moins… libérée que ma chère Eve.

Nous avons donc la famille la plus folle et psychopathe de Manhattan – et riche qui plus est –. Et comble du comble nous avons toutes des noms se rapportant au christianisme. Mais ça c’est la faute des parents mortels de ma mère, ils étaient ultra-pratiquants (ma mère a été adoptée, jamais son père aurait accepté de trompé sa femme !) et trouvaient les noms particulièrement… comment ont-ils dit déjà ? Ah oui ! « Élégants et représentatifs de notre position ». Oui parce qu’il faut savoir qu’ils étaient snob aussi… bon en même temps ils en avaient le droit : ils habitaient un des hôtels particuliers les plus scandaleusement luxueux de Manathan et étaient plus qu’aisés. Lorsque je suis née, j’étais apparemment bien plus rouge que la normal et hurlais à m’en arracher les poumons, comme si j’étais « possédée ». Du coup ils ont soufflés des prénoms en rapport avec l’enfer à ma mère, d’où le « Hellah » qui vient de « Hell » et le « Lilith » qui était le nom de la première femme sur terre qui  a refusé d’obéir à Dieu et donc a été précipité en enfer où elle devint la reine démone en quelque sorte. Personnellement je l’aime bien, c’est la première féministe de l’histoire ! Et comme il paraît qu’elle a les cheveux roux et des yeux sombres j’ai été traité comme Satan en personne tant que j’étais chez ces imb… chez mes grands-parents alors que ma sœur avec ses cheveux et des yeux plus clairs que les miens était chouchoutée de partout. Ca c’est encore accentué à mes quatorze ans, quand je suis devenue muette suite à une maladie. Apparemment c’était la punition de Dieu. Surtout que la folie de ma mère ils n’en n’ont rien eu à faire ! Et ce n’est pas faute de ne pas avoir essayé. « Ce n’est pas sa faute, elle veut retrouver ses vrais parents. », « Voyons, comment oses-tu insinuer ceci, démone ! Ta mère est sainte d’esprit, c’est juste l’injustice de t’avoir pour fille qui la rend fragile ! ». J’ai arrêté d’en parler et de les voir à mes seize ans, quand ils sont morts. Le plus beau jour de ma vie. Abrutis.

Sinon je suis l’une des meilleures tueuses à gage des Etats-Unis à seulement vingt ans. Oui ça peut sembler étrange, bizarre, inédit, extraordinaire et autres. Sauf que je vous rappelle que je suis une demi-déesse et que j’ai un talent unique pour tuer. Hé, on est la fille des Meurtres ou on ne l’est pas hein. J’aime tuer, pas seulement pour tuer mais aussi parce que c’est amusant, c’est ma vie. La raison même de mon existence. Et puis personne ne pourra jamais régner sur la Terre entière, c’est impossible. Tuer donne une impression de puissance on ne peut plus agréable. Mais il ne faut pas que cela nous monte à la tête. Je sais ce que vous vous dites : « Elle est bien gentille, elle, de dire ça mais c’est une folle furieuse. » Détrompez-vous, je ne tue que sur commande. Le principe même d’un tueur à gage : quelqu’un me contacte via un sms codé pour me désigner une cible, je lui en renvoie un pour dire si je suis disponible ou non (si oui avec le nom d’un de mes comptes en banque) et le tour est joué. C’est mon métier, comme celui d’un soldat. Ok lui le soldat n’est pas censé tuer mais entre ce qu’on doit faire et ce qu’on fait tout le monde sait que la marge n’est pas bien grande.

Bref, ma mère est garde du corps de la pègre et je crois que les moments qu’elle préfère le plus c’est quand son patron est en danger et qu’elle peut tuer tout le monde. Enfin, je veux dire tous les ennemis. Bien sûr… Ca a quand même plus d’une fois failli virer en boucherie générale. Heureusement qu’elle est toujours équipé d’une oreillette à laquelle Eve et moi sommes connectées pour pouvoir lui hurler dans les oreilles de s’arrêter. Pas qu’on veuille que les mafieux vivent, plutôt parce que sinon ce serait infernal d’échapper à leur vengeance. Ah mais égoïste jusqu’au bout des ongles, on assume.

Quant à Eve, elle travaille dans une maison close et en sort presque que tout le temps avec un autre meurtre sur la conscience. Enfin conscience… C’est plus une façon de parler car on ne peut pas dire qu’avec nos parents et notre famille nous avons encore une conscience. Elle a un vrai don (même si pour le coup ce n’est pas dû à son ascendance) pour soutirer des secrets aux hommes coupables. Qui pourrait se méfier d’une femme angélique qui porte le nom d’Eve sincèrement ? Pas eux en tout cas. Lorsqu’ils avouent tromper une femme ou une petite-amie elle ne se prive pas de leur faire promettre plein de choses impossibles à tenir. Et quelques nuits plus tard – si ce n’est le lendemain – elle revient avec un immense sourire et nous annonce tranquillement qu’une nouvelle femme sera à la fois malheureuse et vengée.

Vous voyez le genre de la famille ? Ben j’en suis là dans ma vie. Il n’y a jamais eu de vrais changements dans ma vie de toute manière. J’ai changé quelque fois d’école (apparemment je faisais peur aux autres) et puis au lieu de rentrer au collège j’ai finalement choisi de rester à la maison. Ma sœur avait déjà un précepteur et faisait quelques cours par correspondance, j’ai fait pareil. C’était bien plus supportable pour moi.
Je n’ai rencontré d’autres demi-dieux qu’à une ou deux reprises mais je ne me suis jamais attardée. De toute manière du peu que je savais sur eux me suffisait pour comprendre que mon mode de vie en dérangerait plus d’un. S’ils tuaient ce n’était que des monstres, vaguement humanoïde de temps en temps. Rien d’humain ou presque. Moi aussi j’ai été attaqué par ce genre de truc, j’ai pas trop compris pourquoi ils m’attaquaient mais une barre en fer dans la figure les ont réduits en poussière. Littéralement. Par la suite, comme je me débrouillais mieux avec des armes à feu, j’avais toujours au moins une arme chargé de balle de bronze céleste. Jusqu’au jour de mes 15 ans où j’ai trouvé un sac inépuisable de balles de pistolet mélangeant bronze céleste et métal ordinaire. Mon plus beau – et seul – cadeau d’anniversaire de la part de Phonoi.