Deux mois. Deux mois que... C'était un peu la foire ici. D'accord, il était la premier squatteur. Après il y avait eu Valentin. Puis Neal et Grace. Puis Bae, la nymphe qui se permettait de sauter sur Aidan quand elle le voulait, et qui dormait dans sa chambre. Jaloux ? Non, pas du tout. Sonny souleva sa couette pour y trouver un tee shirt taille six ans qui non, n'était pas le siens. Que faisait un des tee shirt de Grace ici, aucune idée. Elle était douée pour disperser ses affaires celle là. Il soupira et la balança hors de sa chambre, au milieu du couloir. Lui, il était dans la chambre avec Valentin et Clovis. Lui qui avait grandit enfant en ayant sa propre chambre, et qu, à la colonie, aimait bien avoir son petit coin personnelle. Le pire était la course à la salle de bain, on aurait pu croire que, Bae et Grace était les seules filles, la tâche serait aisée. C'était sans compté le temps que monsieur mettait pour se préparer. Alors oui, il étaient bien rôdé sur le qui faisait à manger, qui faisait la vaisselle... Mais cela n'en rester pas moins épuisant. En clair, il se jura de ne jamais avoir autant d'enfant, de ne jamais fonder une famille aussi nombreuse parce que c'était la cata. Bae était partit faire des courses, avec elle au moins, il était sur de manger correctement. Il avait bien faillis taper Grace quand elle avait suggéré l'idée d'un steak frites. D'ailleurs cette dernière avait du aller en ville avec son (pauvre) copain Neal, histoire de se faire plaisir à ce niveau. Comme d'habitude il l'avait vu partir avec un sac rempli d'habit de toute les tailles. Elle pouvait se plaindre autant qu'elle le souhaitait, c'était drôle à voir. Voir une fillette de six ans manger ses céréales en compagnie de Clovis le matin...

— C'est pas possible, mais elle nous fait une chasse au trésor ou quoi ? Aidan ? T'es où ? J'ai ton linge !

Il ferma la porte derrière lui, encore une chaussette. Bon, elle n'était pas à sa demi-soeur celle ci. Il laissa Clovis à ses puzzle. Il avait l'air d'apprécier Valentin, et tant mieux, il devait se sentir moins seul. Au moins, le fils de Ploutos s'amusait avec lui à longueur de journée. Aujourd'hui, c'était visiblement l'activité puzzle. Il entra à reculons dans la chambre d'Aidan, une panière de linge dans les bras.

— Pitié, prend ce qui est à toi, j'en peux plus là...

Il lui posa la panière sur le petit canapé à Bae et soupira. Oh il n'avait pas l'habitude de tout ça, ou du moins, il y a deux mois, il ne serait jamais vu faire une lessive. Il le regarda quelques secondes avant de lui faire un immense sourire.

— Tu lis quoi ?

Question inutile, mais un Sonny qui ne parle pas et un Sonny qui ne pose pas de questions inutiles n'était pas un Sonny. Il lui bondit dessus, ne lui laissant pas le temps de répondre et lui retira son livre des mains.

— Oh, mais ça à l'air g-é-n-i-a-l ! - quedal, il aimait lire, mais pas ce genre de livre, lui il était plus romance à l'eau de rose bref – mais tu sais ce qui est encore mieux ? - Bon sang mais elle avait mit quoi dans son café Grace ?  Fallait qu'il arrête d'être aussi... Con quand il était avec lui. C'était pitoyable. Il lui déposa un petit baiser sur les lèvres – T'en dis quoi ?

C'était plus une question rhétorique qu'autre chose.  Excepté Valentin et Clovis, ils étaient tous partis, il avaient enfin la paix. Et puis aujourd'hui n'était pas un jour d'engueulade avec Aidan, il le sentait.

DING, DONG. « C'est pas vrai... » Il se redressa d'un coup et regarda Aidan. Ils attendaient du monde ou quoi ? Ou bien c'était Grace qui avait oublié sa veste en seize ans ?  DING DONG. Impatience en plus. Il jura une nouvelle fois, déballant un flot d'injures française typique de sa ville et passa une main dans les cheveux du jeune homme.

— Je suppose qu'on terminera ça une autre fois ? - il allait tuer la personne de l'autre côté de cette porte, en faire de la bouillis et la faire manger au pigeons – Putain, fais chier...

Il zappa la case « je m'habille parce que ça fait plus civilisé » et fonça ouvrir la porte. Il commenca par engueuler Grace par avance et réalisa soudain que non, Grace n'était pas enceinte, et Grace ne ressemblait pas à ça. Comment ça il était un poil agacé ?

— Lucianna ? Mais... Qu'est ce que tu fou là bordel ? - il baissa d'un ton, essayant de se calmer un grand coup – Pardon mais heu... Bah entre.

Allongé sur le lit, Aidan terminait un chapitre particulièrement ennuyeux d'un vieux manuscrit en grec ancien qu'il avait déniché. Le grec, il ne l'avait pas appris, c'était juste venu... Comme ça. (Et il mettait ça sur le compte de la proximité de Valentine et Clovis durant sa plus tendre enfance.) Bref, il entamait l'ultime paragraphe quand Sonny entra dans la pièce. « Parfait, je vais enfin pouvoir m'habiller. » Pas de sa faute si le linge mettait quinze ans à revenir de la machine à laver quand c'était Sonny qui était de corvée séchage. Pourtant, il ne bougea pas du lit, toujours concentré sur sa fin de chapitre. La question « Tu lis quoi ? » lui fit cependant lever les yeux au ciel. « Un livre. » Merci Sherlock pour cette brillante expertise. Quand Sonny lui atterrit à moitié dessus, Aidan le repoussa, mais sans mauvaise humeur. « Putain Sonny, j'suis même pas habillé. » C'est vrai que trois bouts de tissus, ça changeait la face du monde. « Et j'avais presque fini mon chapitre, tu pourrais attendre trois secondes, non ? » Non. Enfin en tout cas, Aidan lui-même n'avait pas envie d'attendre trois secondes. « Oh, j'aime bien ça... » Il lui rendit son baiser et le poussa sur le lit. « Y a Clovis et Valentine, à côté... » Et alors ? Rien à battre, ils jouaient avec leurs puzzles, comme des mômes, et ils n'entendraient rien. Aidan l'embrassa à nouveau, penché sur lui. « Tu aurais vraiment pu attendre. » Mmh non, le timing était parfait... Aussi parfait que cette sonnette qui résonna dans toute la maison. « Bordel, je vais la démonter celle-là. » La sonnette, pas la personne derrière la porte. Quoi que... « Ouais, une autre fois... » Et il termina en répétant les injures françaises que Sonny balançait à tout va en allant ouvrir. Certaines étaient sacrément marrantes.

Supposant qu'il s'agissait de Grace – auquel cas, rien ne risquait de la choquer – ou d'un autre membre de leur curieuse confrérie, Aidan sauta au bas du lit sans songer le moins du monde à se rhabiller et s'élança à la suite de Sonny avant de lui sauter sur le dos dans l'entrée. « T'as oublié de te rhabiller, chou. » Il lui posa un baiser dans le cou, savourant parfaitement les jours comme celui-là, sans tension aucune dans la maison, sans sujet de dispute, sans trop de monde, sans Clovis pour sortir une naïveté ou Valentine pour plomber l'ambiance (bref, quand ils étaient dans leur chambre ces deux-là)... La douce présence de Bae y était pour quelque chose aussi. « C'est quii ? » Lâchant Sonny (sans toutefois lui lâcher les épaules), il jeta un coup d’œil par-dessus son épaule... et manqua de mourir sur place. « Oh. Là, c'est sacrément gênant. » Il n'avait jamais connu une situation aussi embarrassante, oui ! « Tu veux quoi ? » Son ton n'était pas agressif mais la méfiance était perceptible. « T'as du bol, Sonny est là. » Contrairement à la dernière fois. Et Aidan était plus ou moins sobre.

Bon. Qu'est-ce que je peux faire aujourd'hui ? Ma mère m'avait interdit de faire quoi que ce soit dans la maison et même sans être trop habitué aux tâches domestiques je trouvait tout de même le moyen de m'ennuyer. Me replongeant simplement dans certains albums photo. Retrouvant de veilles photo de mes parents en bord de mer. Ma mère enceinte, de veilles échographies. Percy et Lucianna les jumeaux de Poséidon. C'est vraiment super cheloux quand on y pense. Mais maintenant mon frère avait rejoint mon père et je me retrouvais là, chez ma mère enceinte de mon propre enfant. Dans l'ennui total d'une journée dans la peau d’un simple mortel. Jusqu'à ce que la voix de ma mère retentisse.

-"Lucianna ? Ma chérie je suis rentrée ! Comment s'est passé ton rendez-vous de ce matin ?"

Mon rendez-vous de ce matin, une visite de routine pour vérifier l'état du bébé, santé, poids, taille, sexe. J'avais tout, je savais tout et c'était plutôt cool d'avoir attendu pour le savoir. Je répondis à ma mère une fois celle-ci venu me rejoindre dans le salon. Elle s'était assise sur un fauteuil adjacent au mien et caressait ma griffonne sur la tête tandis que celle-ci se mit à me parler.

°Cela n'est pas très judicieux de rester ici Lucianna. Tu exposes ta mère aux monstres qui veulent te tuer.°

Elle avait raison, j'allais devoir partir. Mais pas maintenant. Je veux encore rester un peu.

-"Oui, ça s'est bien passé. Le docteur à encore dit que je lui avais menti sur l'âge approximatif du bébé. Parce que je suis enceinte de 4 mois, 4 mois et demi au maximum. Et qu'après examen de l'écho le fœtus semble âgé de pratiquement 2 mois de plus. La galère pour lui expliquer le pourquoi du comment." * je lui tendis une photocopie de l'écho en question avec un sourire* -"Maman, c'est une fille."

C'est alors qu'elle eu la réaction la plus censé qu'il soit. Elle me félicita. Je n'avais jamais eu de préférence sur le sexe à vrai dire, je l'aurais aimé même si elle avait été un garçon, mais je m'attendais à avoir une fille d'où la couleur des vêtements et le prénom déjà choisi.

-"Tu comptes aller quelques part aujourd'hui, enfin regarde toi. Maintenant il est impossible de loupé ton petit bidon."*je rigolais légèrement* -"Au moins je suis une vrai baleine et je n'ai pas de complexe avec ça." *elle se mit également à rire* -"Oui, j'ai un ami à aller voir, tu sais Sonny. " *elle répondit* -"Hum, oh, le fils de...d'Aphrodite ? Vient je te dépose tu auras juste à me dire où il habite."

Je me penchais vers Seira pour embrasser le haut de son crâne. Tu viens avec moi pensais-je également. La griffonne se leva et parti simplement s'installer tranquillement sur la banqueté arrière. N'importe quel humain verrait en la regardant un gros chat beige roux. Loin de se douter qu'il s’agissait en vérité d'un Aigle/Lion. J’indiquais à ma mère une ruelle à laquelle me déposer. Traversant quelques pâtés de maison pour me rendre à l'adresse de Sonny. Sonnant 1 fois, 2 fois et même peut-être une troisième avant que l'on vienne m'ouvrir.

Lucianna ? Mais... Qu'est ce que tu fou là bordel ? Pardon mais heu... Bah entre.

Je m’apprêtait d'ailleurs à le faire alors qu'Aidan déboula de nul part derrière le jeune homme. Lui sautant sur le dos avec un T'as oublié de te rhabiller, chou. Je faisais actuellement un gros effort pour ne pas exploser de rire. Il vint même lui déposer un baiser dans le coup alors que je levais un sourcil étonnée.

C'est quii ? Oh. Là, c'est sacrément gênant. *j'émis un profond soupire* Tu veux quoi ? T'as du bol, Sonny est là

Génial. Il est là lui aussi. Sauf que cette fois-ci même mon blouson avait du mal à cacher la grosse bosse apparente. Un léger coup d’œil vers ma Griffonne alors que je lui dit avec amusement.

-"Seira, tu me dois 50 drachmes."

J'explosais de rire par la suite, ce que je n'aurais jamais fait si je n'avais été bombardée d'hormones. C'était un pari à la con que j'avais lancé avec ma Griffonne, qui consistait simplement à déterminer s'il pouvait y avoir un quelconque lien entre Aidan et Sonny après le numéro qu'il avait fait dans le bar de ce dernier.

-"Bref, et bien je suis simplement venue pour voir Sonny, comme il y à quelques semaines avec une atèle en moins et des kilos en plus. Tu t'en souviens Aidan ? Tu m'a jetée dehors à l'arrivé de ton frère alors que j'étais venu pour Sonny qui n'étais pas là."*je portais d'ailleurs mon regard vers Sonny* -"J'aurais apprécier savoir par avance qu'un con allait m'ouvrir ce jour là d'ailleurs. J'ignorait que tu logeais chez lui."

Après un petit sourire provocateur vers Aidan je m'approchais de Sonny pour déposer une bise sur sa joue. Rentrant juste après dans l'appart suivis de près par ma griffonne. J'ignorais si Aidan était capable de voir au travers la brume. Alors soit il voyait comme Sonny un Griffon de prés de 80cm au garrot avec des ailes d'une envergure de presque 2m. Ou alors il voyait un simple chat, assez gros et grand mais un chat quand même.

-"Je suis venue accompagnée, voici Seira. Sonny je sais pas si tu la connais déjà, il me semble que j'étais en froid avec elle la première fois qu'on s'est vu."

Elle avait beau être un peu imposante elle restait gentille comme tout, du moins avec Sonny. Elle avait d'ailleurs eu une légère pensée meurtrière en voyant Aidan. Nous étions liées, elle ressent se que je ressent et vise versa et on communique par télépathie. Elle du moins comme elle ne parle pas, du moins très très rarement. Elle préfère largement me parler directement dans ma tête, sinon elle à une voix plutôt douce mais c'est impressionnant de voir un griffon parler quand même.

-"Sinon, vous allez bien ?"

Ouais, je m'impose carrément.

La matinée aurait pu être tellement génial. C'était souvent génial quand ils étaient de bonne humeur tout les deux. Et évidement, quelque chose – ou plutôt quelqu'un – venait tout gâcher. Une jeune fille enceinte pour être plus précis et Sonny nota d'ailleurs que cela commençait à se voir sérieusement. Il la regarda entrer, faire tout son petit speech. Disons que Sonny... Cherchait ses mots. Des moments gênants, il en avait vécu un tas dans sa vie, mais là, c'était différent. En les voyant comme ça Grace aurait réagis en beuglant qu'on était pas dans un gymnase grec, Clovis serait partit se cacher... Mais Lucianna, Luciannna elle, faisait des paris. Sur lui. Et sur Aidan. Avec sa créature de compagnie. Alors quoi, elle pariait quoi avec son faucon géant ? Sur qui allait ouvrir la porte ? Sur si Aidan était toujours là (oui, il avait accidentellement oublié de lui dire qu'il était le propriétaire des lieux) ? Il la regarda s'installer et la regarda prendre place. « Non, non... Pitié, pas maintenant, pourquoi elle ne pouvait pas venir... je sais pas moi, après ?! » Il termina enfin de réaliser tout ce qu'elle avait déballé en arrivant ici.

— Pardon ? PARDON ?

Un ton plus froid tu meurs. Il attrapa un caleçon à la va vite sans se demander si c'était vraiment le sien – sans doute que non, il aimait les sous vêtement colorés – et l'enfila à la va vite. Oh, parfois être une femme enceinte avait des avantages.

— Qu'est ce que t'as dis sur mon copain ?

Parce qu'Aidan avait beaucoup de défaut, mais il n'était pas con. Oh et puis zut, il était le seul à pouvoir le traiter de con ici, c'était son droit. Disons que cela faisait partis des privilèges de leur... Étrange relation.

— Il est pas con. Fait sortir Seira d'ici s'il et plaît, Clovis est allergique aux plumes. Il est pas con tu entends ? Oh et puis j'te signal que c'est sa maison ici. Retire c'que t'as dis, excuse toi tout de suite.

Il avait beau être très ami avec la fille de Poséidon, il tenait plus que tout à Aidan, même s’il refusait de l'avouer les trois quart du temps. Il regarda la créature, toujours là et croisa les bras sur son torse. Le griffon allait finir par mettre la pagaille. Et il en connaissait deux qui allait rentrer de leur balade ce soir et péter un câble en voyant le bordel. Il attrapa la main du mortel et défia la demi-déesse du regard. Certes, la dernière fois qu'ils s'étaient retrouvés seuls tout les trois dans une même salle, l'un avait tiré sur les deux autres, il y avait eu une engueulade. Mais Aidan avait revu Lucianna depuis, et le fils d'Aphrodite avait espérait, rien qu’espéré, que les choses se soient tassé. Visiblement pas. Elle le voyait comme un pauvre mortel stupide. Si elle savait, tout ce dont il était capable. Et il la connaissait assez pour savoir qu'elle ne changeait pas d'avis facilement sur les gens. Il l'attira contre lui et l'embrassa à pleine bouche. Autant illustrer le fait qu'il ne plaisait pas à son propos.

— Et sinon, oui, nous allions très bien jusqu'à que tu interrompe notre... Matinée. Si ça te gêne Lucia, dis le moi maintenant... Et toi alors, tout baigne ?

Il y avait des fois où Sonny était prévisible, et quelques autres où il le laissait littéralement sur le cul. Alors qu'Aidan s'apprêtait à répondre plutôt vertement à Lucianna, le fils d'Aphrodite le prit de vitesse. Le jeune mortel se sentit rougir lentement au fur et à mesure du speech de Sonny. Disons que oui, il n'avait d'attirance que pour les hommes, mais c'était un sujet qu'il préférait généralement éviter et qu'il mettait soigneusement de côté. (Ce n'était pas pour rien s'il avait fallu cinq ans à Sonny pour le découvrir, et ce juste parce qu'Aidan ne savait plus trop ce qu'il racontait à ce moment-là.) Quoi qu'il en soit, il n'aurait pas aimé se trouver à la place de Lucianna. « Oh, tu te souviens des allergies de Clovis... » fut sa seule intervention, coupée par Sonny lui prenant la main et rajoutant un peu de flamme à ses joues. « Hum... » Plus gêné, tu meurs. Pourtant si, il était possible de tomber encore plus bas quand le fils d'Aphrodite l'embrassa. Là. Juste là, au beau milieu du salon devant une nana comme Lucianna. « Hum... » Dire qu'il ne rendit pas vraiment son baiser à Sonny était un euphémisme, et il se dégagea en douceur. « Hum, je vais peut-être aller m'habiller, moi. » Trois secondes plus tard, il claquait la porte derrière lui et enfilait à la va-vite caleçon – pas à lui mais tant pis – t-shirt et pantalon. Rien de tout ça ne lui appartenait mais ça ferait fort bien l'affaire.

Il quitta sa chambre, les joues encore vaguement rouges. « Bon, tu veux quoi ? » Sa voix s'était faite plus assurée, il avait à peu près repris le contrôle de lui-même. Contournant prudemment Sonny, il s'approcha du bar et se servit un – grand – verre. Il sentait qu'il allait en avoir besoin, là. « Si c'est encore pour ton môme, je suis au plaisir de t'apprendre que Sonny n'est pas sage-femme, juste gérant d'un cabaret. » Il goûta l'alcool et s'autorisa une courte pause avant de reprendre. « Enfin vu tes fréquentations, je ne doute pas une seule seconde de ton envie d'initier ton enfant au plus tôt à toutes ces pratiques... Bref. Ah oui sinon, Clovis et Valentine sont dans la pièce à côté, garde leurs chastes oreilles à l'abri. » Enfin chastes, chastes, c'était vite dit quand on connaissait le boulot de Clovis. Quand aux oreilles de Valentine, elles étaient sans doute restées chastes jusqu'à il y a un mois mais ça n'était plus vraiment le cas. Cela dit, son ton resta fort aimable.

Qu'est ce que t'as dis sur mon copain ?

C'est extrêmement étrange. Entendre ça de la bouche de Sonny. Enfin, c'est Aidan le problème surtout, après tout, qui je suis pour dire à Sonny se qu'il doit faire avec sa...m'enfin pas avec Aidan ! Et lui qui trouvait ma relation avec Thanatos dégoûtante, j'en pense quoi de celle qu'il entretient avec Sonny ?

Il est pas con. Fait sortir Seira d'ici s'il et plaît, Clovis est allergique aux plumes. Il est pas con tu entends ? Oh et puis j'te signal que c'est sa maison ici. Retire c'que t'as dis, excuse toi tout de suite.

En plus je me fait engueuler, à cause d'un p'tit humain de merde !? Génial il se souvient des allergies du petit frère peureux mais qu'est-ce qu'on en à a faire sérieusement. Je marmonnais un petit "pardon" qui m'écorcha la gorge à l'attention de Sonny et un autre encore plus douloureux en direction de l'humain. Puis j’émis un profond soupire regardant ma griffonne s'approcher de deux gars en grognant avant de dire.

-"C'est peut-être toi qui va me foutre dehors ?"

Lançant un regard glacé en direction de l'animal, celle-ci n'opposa point de résistance et prit la direction de la porte en semant une ou deux plumes consciemment sur son passage. Attendant sagement ma sortie à l’extérieur. Après cela j'aurais mieux aimé être aveugle plutôt que de voir ce que Sonny était en train de faire avec l'humain. Rien qu'en voyant ce baiser j'avais soudainement de tas d'images dans la tête. Répugnant. J'ai pas vraiment choisi mon jour moi.

Et sinon, oui, nous allions très bien jusqu'à que tu interrompes notre... Matinée. Si ça te gêne Lucia, dis le moi maintenant... Et toi alors, tout baigne ?

N'imaginant même pas ce que j'avais pu interrompre je soupirais encore une fois. J'aurais jamais du passer aujourd'hui, j'aurais jamais du passer aujourd'hui. Pourquoi j'ai absolument voulut venir pourquoi ?!

-"Je suis désolée, je suis sûre que vous aurez tout le loisir de reprendre vos...activités après. Me gêner ? Pas le moins du monde, tu fais ce que tu veux tant mieux pour toi."

Si c'est encore pour ton môme, je suis au plaisir de t'apprendre que Sonny n'est pas sage-femme, juste gérant d'un cabaret.

Comment ça ? Les fils d'Aphrodite n'ont pas eu de formation de sage-femme ? Je le sais bien petit....gnak ! Oh qu'il m'énerve celui là. Tourne 7 fois la langue dans ta bouche avant de parler, ou avant que je ne te l'arrache.

-"Je suis venue demander de l'aide à un ami voilà tout. Je n'ai pas prévu qu'il me fasse accoucher. J'ai déjà perdu mon sang sur le sol de son cabaret tu t'en souviens Aidan ? Je ne compte pas en plus y perde les eaux."

Mon ton n'était en vérité pas agressif que ça. Quoique légèrement agacé. S'il me cherche il me trouvera, mais je préfère autant que ça n'arrive pas avec Sonny dans les parages. Surtout que ce dernier à l'air plutôt en colère.

Enfin vu tes fréquentations, je ne doute pas une seule seconde de ton envie d'initier ton enfant au plus tôt à toutes ces pratiques... Bref. Ah oui sinon, Clovis et Valentine sont dans la pièce à côté, garde leurs chastes oreilles à l'abri.

Mon maigre sourire s'effaça immédiatement de mon visage. Pardon ? De quelles pratiques il est en train de parler le petit chasseur ? Alors je m'approchais de lui, aussi prêt que mon ventre me permettait de l'être.

-"Qu'est-ce que tu as osé dire à propos de ma fille ? J'en ai rien à foutre d'eux, je suis sûr qu'ils seront surement d'une bien meilleure compagnie que vous deux !"

Et elle s'excusa. Il était surprit, bien sûr, parce qu'il savait qu'elle et Aidan, c'était loin d'être l'amour fou. Voir pas du tout. Elle le voyait juste comme un mortel minable – tueur de demi-dieux à l'occasion – et comme le type qui avait tenter de la descendre, et lui aussi dans le même temps. Bon, la dernière accusation n'était pas tout à fait fausse, mais Sonny était allé au delà de tout ces choses, pour une fois dans sa vie, il avait laissé des sentiments le guider. En bien ou en mal, peu importe, sa vie n'était pas parfaite, mais il vivait de chouettes trucs avec toutes cette joyeuse bande, et avec lui.

Il essaya de l'imaginer en train de faire accoucher cette pauvre gamine de de dix huit et manqua de tourner de l’œil. Il se souvenait, petit, être tombé sur un documentaire sur la grossesse. Il s'était juré de ne jamais assister à ça. C'était tout simplement horrible, et il était du genre à capter la souffrance des gens, donc là... Il avait l'impression d'être un gamin de dix ans avec elle, qui s’engueulait pour la première fois, histoire de remettre les choses au clair. Au fond, ils n'en étaient pas loin, ils étaient aussi irresponsable l'un que l'autre. L'un n'assumait pas tellement ses choix, où mentait, cédait à ses pulsions en permanence et l'autre avait voulu grandit trop vite, avait visiblement trouvé le pire copain qu'il existe (parce que le fils d'Aphrodite voyait bel et bien Thanatos comme le derniers des cons, et même si elle était son amie, son avis sur ce dieu ne changerait pas) et en subissait les conséquences. Quand Aidan évoqua les deux autres demi-dieux – toujours à leur puzzle – il se retint de rire. C'était vite balancé quand on savait ce que les deux faisaient, avait déjà fais. Sauf que Lucianna repartit aussitôt, visiblement et blablabla, si cela continuait, ils allaient se sauter dessus (la scène d'un Aidan écraser par une femme enceinte se dessina dans son esprit et une fois de plus, il se mordit la langue pour ne pas avoir l'air de se foutre d'eux).

— C'est une fille ? Cool !

Enfin cool. Il venait de l'apprendre, et il supposait que c'était ce que l'on disait quand un futur parent annonçait le sexe de son bébé. Discrètement, il écarta le verre de la main d'Aidan et lui jeta un regard qui en disait long. « Si t'as pas en forme après je vais piquer une crise j'te préviens... »

— T'as une idée de prénom ?

Ou comment changer d'humeur en cinq minutes. Il ne fallait pas se leurrer, il n'oublierait pas ce qu'elle avait dit du mortel.

— Je suppose que le père, très impliqué, était présent lors de l'échographie et tout.

Et tac. Quelque part, il la plaignait : il était persuadé du contraire, ce dieu n'en avait peu être rien à faire en fin de compte ? Un immense sourire, et il s'accouda au bar. Lui, il l'aurait fait. Mais bon, c'était facile à dire quand on s’appelait Sonny et que les mômes on n’en voulait pas. Et qu'on savait prendre ses précautions aussi. Et que son compagnon était un gars.

— Enfin, j'espère qu'il prend bien soit de vous deux.

Reprendre leurs activités ? Il y avait peu de chance. La relation entre Aidan et Sonny était poncutée par des hauts et des bas aussi imprévisibles qu'épuisant et il ne faisait aucun doute que le mortel filerait à l'anglaise dés qu'il en aurait l'occasion. New-York était une grande ville, elle ne manquait pas de cachettes et lui n'était pas à cours d'idées pour s'occuper le reste de l'après-midi. Il pourrait toujours emmener Grace faire un tour pendant que son copain – Nolan ? Til ? Neal ? - prenait une petite pause. Cet appartement était rempli de couples à problèmes, de toute façon. « Oh bon dommage, le sol manquait un peu d'eau pourtant, j'étais certain que tu ferais une très bonne serpillière. » Certaines personnes avaient le don de l'agacer plus que d'autres, et Lucianna arrivait en tête. Aidan balaya son ton agressif d'un revers de la main. Sa matinée avait si bien commencer... Il ne souhaitait pas la terminer par une dispute avec Sonny pour cause de comportement. Quoi que bon, il n'avait plus grand chose à dire vu comment il avait accueilli son... amie. Même pensé, le mot suffisait à le faire frissonner. Le petit chasseur rattrapa son verre, rendant tranquillement son regard à Sonny. Son appartement, ses règles. Et s'il avait envie de se noyer dans l'alcool, c'était tout autant son problème. Il n'était jamais d'aussi bonne compagnie que quand il avait bu quelques verres, jamais aussi... chaleureux. C'était bien ça qu'il voulait, non ? « Les dieux prennent rarement soin de leurs protégés mortels. » Mortels englobant aussi bien les parfaits humains que les demi-dieux. « Il suffit de voir les pauvres loques qui déboulent ici. » Aidan n'avait aucun grief particulier contre ceux qui squattaient négligemment son appartement mais tous n'avaient pas été gâtés par les dieux... directement ou non, d'ailleurs.

Avalant une gorgée d'alcool, il se laissa tomber sur le canapé et s'appuya contre le dossier. « Bon sinon, quoi de beau Lucianna ? En quoi Sonny peut-il t'aider ? » Vaguement moqueur ? À juste titre. Pour une fois, Aidan sentit que Sonny était éventuellement de son côté et que si elle se contentait de l'envoyer chier, elle aurait davantage à perdre que lui.

J'été restée là à écouter Sonny parler, sans trop faire attention à toutes les connerie qu'il déblatérait à la minutes. Oui c'est cool effectivement, j'avais toujours eu envie d'avoir une fille. Même si un garçon ne m'aurait pas dérangé. Puis il changea de sujet pour partir sur le prénom. Oui j'avais une idée du prénom, depuis longtemps d'ailleurs, c'était très clair dans mon esprit. Serena si c'était une fille, Thelios si c’était un garçon (en l'honneur de fils de Thanatos mort lors d’une partie de capture l’étendard qui à mal tournée.) Et c'était tombé sur Serena, évidemment.

- Je suppose que le père, très impliqué, était présent lors de l'échographie et tout.

Mon poing partit. Non pas dans la figure de Sonny ou même d'Aidan. -Même si je devais avouer que j'en avais envie.- Mais bien dans une bouteille d'un alcool dont l'odeur était plus que désagréable qui traîner malheureusement non loin d'elle. Aidan renchéri d'ailleurs sur le fait que les Dieux prenaient rarement soin de leurs protégés mortels. Il n'avait pas tord, mais Sonny avait vraiment...dépassé les bornes. Je me mis à pleurer, non pas à cause des bouts de verres coincés dans ma main mais bien parce que je me sentais idiote.

-"T'es vraiment con Sonny tu le sais ça !?"

Putain d’hormones je vous jure. Elles vous font faire n'importe quoi et après, bien souvent on regrette. En temps normal je me serais excusée. Mais pas cette fois, hors de question il avait été trop baissant. Si j'avais pu je me serais enfui comme ça sans rien dire de plus. Mais je ne pouvais pas et je n'en avais pas vraiment envie non plus, c'était juste une idée.

-"J'en ai rien à foutre des idiots pour qui tu joues les propriétaires Aidan."

Cette phrase sortait vraiment du fond de mon cœur à l’intention du crétin en chef. Honnêtement j'étais juste venu pour recoller les morceaux, c'est plutôt mal parti.

-"J'été venue parler, essayer d'arranger les choses, mais personne ne fait d’effort."

Il regarda la bouteille s'écraser au sol. Elle venait vraiment de... D'un côté il fut ravi que son poing ne soit pas partit dans la figure d'Aidan ou la sienne. Mais qu'est ce qu'elle avait enfin ? Si c'était les hormones il voulait bien lui pardonner, mais à ce point. Lui ? Con ? En temps normal c'était Aidan qui lui sortait ça tout le temps, ou Grace pour dire bonjour au petit déjeuné. Mais elle... Lucianna ne l'avait jamais insulté. Alors il le prit mal. Et elle en rajouta une couche, puis une autre. C'était comme... Une pièce de théâtre raté avec pour actrice principale une gamine turbulente, gâtée et horripilante, et deux pauvres types paumés qui n’avaient qu'une hâte, fuir la scène.

— Woow ! WOOOW ! LUCIANAAAAAA !

Si seulement il savait pourquoi elle n'aimait pas les simple mortel. Est-ce que petite, l'un deux l'avait martyrisé ? Pensait-elle être au dessus d'eux ? Ils l'étaient, mais seulement parce que leur parents étaient des dieux. Mais au fond, il n'avait rien de plus. Sen vanter, Sonny n'en avait jamais vu l’intérêt. Lors c'était quoi son problème avec Aidan, avec les autres ? Il voulait bien qu'il soit ami mais il y avait une limite à tout, si elle continuait à se refermer comme ça, elle terminerait seule. Il lui balança un torchon sur la figure, et alla chercher un balais qu'il lui balança aussi.

— Faut nettoyer. J'ai pas envie que mes chiens de blessent ou quoi. Et puis zut quoi, Lucianna, c'est crade. Je peux te poser une question ? Pourquoi tout ça ?

Oh, et elle comprendrait, quand elle voulait elle était intelligente cette fille. Pourquoi prendre les mortels de haut ? Pourquoi avoir mal prit sa remarque sur le père de son enfant ? Après tout, il savait qu’il avait raison. Il était absent, elle devait affronter tout toute seule, avec pour seul ami un gérant de cabaret qui ne savait plus où donner de la tête et qui commençait franchement à devenir dingue. Il lança un regard complètement dépité à Aidan. Il avait envie de partir ici, aller en Floride pourquoi, pour changer d'air. La Floride c'était chouette, c'était beau. Son père vivait là bas en plus. Il pourrait y aller avec lui, juste tout les deux, tranquille. Et rien ne viendrait les perturber. Juste quelques jours, rien de plus, le temps de souffler. Aujourd'hui, c'était sa son rêve.

La bouteille vola, Aidan se crispa, prêt à balancer une phrase aussi aimable qu'à coutume. Sauf que Lucianna le prit de vitesse. « J'en ai rien à foutre des idiots pour qui tu joues les propriétaires Aidan. » « Ah bah ça tombe bien, moi non plus. Cela dit, personne ne m'a demandé mon avis avant de crécher chez moi donc... » Donc il avait accepté. Sans rien dire, ou du moins sans les foutre illico à la porte. Ces derniers temps, il avait déjà assez de mal à se retrouver, à savoir où il en était, pour réellement s'occuper de qui dormait où et pourquoi. « J'étais venue parler, essayer d'arranger les choses, mais personne ne fait d’effort. » Essayer d'arranger les choses... avec lui ? Wow. À quand la pluie de licornes et l'océan de pop-corn. Il cligna des yeux, perplexe. Il allait répondre avec gentillesse. Et étonnement. Vraiment. Sauf que Sonny le prit de vitesse – encore, ça commençait à devenir une habitude de ne plus pouvoir placer un mot dans une conversation – (et dans le lot, Aidan commençait franchement à se demander qui était enceinte entre le fils d'Aphrodite et Lucianna). Les choses entre le mortel et la demi-déesse avaient mal commencé mais il n'était pas spécialement contre l'idée de la paix ou, à défaut de pouvoir réellement bien s'entendre un jour, au moins une trêve. « Cette bouteille n'avait rien demandé. » L'alcool rendait certaines personnes violentes mais ce n'était pas son cas. Jamais. Il avait même tendance à le rendre plus aimable. « Doucement avec mon balai ! » Inutile ? On ne pouvait faire plus inutile qu'Aidan mais la situation le dépassait complètement.

« Ça va, j'peux en placer une oui ? Merci. » Le ton acide qu'il employait habituellement était revenu. Il tapota le dossier du canapé avec nervosité, n'ayant plus la moindre idée de ce qu'il pouvait bien dire. Merveilleux, il avait attiré l'attention sur lui pour... Pour rien, en fait. Il n'avait rien à dire, aucun discours à balancer, aucun sermon à faire. « J'ai mal à la tête. » Il avala une gorgée d'alcool, seul remède à tous les problèmes. « Mais ouais, pourquoi tout ça ? » Il avait peut-être un peu dépassé la limite côté alcool, la conversation lui paraissait sacrément difficile à suivre. Pourquoi quoi ? Pourquoi Lucianna était-elle chiante ? C'était dans sa nature. Pourquoi ne l'aimait-elle pas ? Bah... Grande question, ils ne s'étaient jamais supportés et elle avait du caractère. Pourquoi coucher avec un dieu ? « En fait, t'as baisé ton dieu pour te sentir puissance, forte... Immortelle ? C'est chelou quand même. » Il se frotta les yeux. « Mais vous me fatiguez. »