La petite Mary venait de naître en ce joyeux 10 Novembre. Ses parents la regardaient avec un sourire béat et le bébé geignait en agitant faiblement ses petits poings. Puis une infirmière vint la prendre pour la nettoyer et une autre raccompagna la mère dans sa chambre. Le père, quant à lui, alla annoncer la bonne nouvelle à leurs proches, son sourire idiot sur les lèvres encore présent.

— Alors Christopher ?
— C’est une fille.
— Comment va Agnès ? demanda un oncle, toujours préoccupé par la santé – que ce soit la sienne ou celles des autres –.
— Très bien.
— Comment l’avez-vous appelé ?

C’était sa bellle-soeur cette fois. Elle était enceinte jusqu’aux yeux mais ne devait pas accoucher avant deux mois. Elle avait un doux sourire sur le visage et Christopher ne douta pas de son impatience à voir sa nièce et sa sœur.

— Mary. Elle s’appelle Mary Anaïs Allen

*o*o*

Une petite fille déboula dans le salon en criant, un jeune garçon la poursuivant, ses mains pleines de terre en avant. La jolie brunette aux yeux bleus se réfugia derrière un fauteuil alors que son frère aux yeux noirs imitait le rugissement d’un dragon.

— Oliver ! Laisse-moi tranquille !
— Sinon quoi ? la nargua-t-il.
— Sinon je… je… je vais le dire maman !

Le garçon gloussa et rétorqua, moqueur jusqu’au bout des ongles.

— Oh, la rapporteuse-euh !
— Je n’en ai rien à faire ! hurla-t-elle. Va-t’en !
— Qu’est-ce qu’il se passe ici ? gronda une voix d’homme.

La fillette risqua un œil derrière le fauteuil et grimaça de plus belle. Leur père était ici et ce n’était pas bon pour eux. En revanche, elle vit avec plaisir que son frère se tortillait en essayant de cacher ses mains sales. Elle sortit de sa cachette la tête basse et pria intérieurement pour que Tata Anaïs intervienne. Ça avait beau n’être que leur tante, Chistopher Allen se montrait moins sévère avec ses enfants lorsqu’elle était là. Une histoire de fragilité et de sensibilité trop importante qu’elle n’avait pas vraiment comprise.

— Vous êtes tous les deux consignés dans vos chambres jusqu’au dîner, intervint leur mère d’une voix fâchée.

Mary glissa un regard à ses parents et fit la moue. Ils n’avaient vraiment pas l’air content surtout qu’avec leur bazar ils avaient réveillé bébé-Aliss.

*o*o*

Mary regardait la classe avec désintérêt et n’écoutait pas se maîtresse. De toute manière elle savait déjà parler français (sa mère lui parlant dans les deux langues depuis toute petite) alors à quoi ça servirait ? D’après maman on ne devait jamais arrêter de s’entraîner pour pouvoir s’améliorer mais les autres enfants étant moins doués elle s’ennuyait malgré les exercices que lui donnait la maîtresse.

— Mary ?

Elle sursauta et regarda autour d’elle, perdue. C’est quoi la question ?

— Euh…

La maîtresse soupira mais répéta obligeamment sa question. Mary répondit et tout le monde retourna à ce qu’il faisait juste avant. Sauf la maîtresse qui s’approcha de la petite brune pour la sermonner, encore.

— Mary, il faut que tu te concentres un peu. Ce n’est pas parce que tu sais déjà parler que…

La fillette arrêta d’écouter le sermon. De toute manière c’était toujours le même. Et si la maîtresse était de mauvaise humeur elle aurait peut-être eu un devoir supplémentaire comme punition. Et ce ne serait même pas une vraie punition parce qu’elle savait aussi écrire. C’était toujours la même chose.

*o*o*

Mary sortait de l’école lorsque ça arriva. Une espèce de chien immonde et plus gros que la moyenne essaya de lui sauter dessus. Elle s’était rapidement baissée et avait reculé lentement vers le portail de l’école. Elle savait que courir ne servirait à rien, elle avait perdu à la course contre le berger allemand de Stan à son anniversaire. Et pourtant elle gagnait haut la main à la course contre les garçons !

Elle avait donc reculé tout doucement lorsque quelqu’un l’avait bousculé et qu’elle était tombée sur le ventre. Elle était en train de jurer entre ses dents que son pantalon allait être fichu parce qu’elle était sûre de s’être égratigné quand deux personnes l’avait remis sur ses deux jambes et l’avait entrainé vers le chemin de sa maison. Elle s’était débattue les deux premières secondes puis s’était rendue compte que c’était Joshua et Michael, deux garçons un peu bizarres mais sympa qui restaient tout le temps ensemble.

Elle avait donc demandé où est-ce qu’ils l’emmenaient alors qu’il y avait un énorme chien près à lui sauter dessus et ils avaient tout simplement répondu chez elle parce que « c’est là que tu seras le plus en sécurité e attendant de partir pour la Colonie ». Elle savait de quelle colonie ils voulaient parler, celle dont sa mère n’arrêtait de parler depuis une bonne semaine. Comment le savaient-ils ? Aucune idée. Mais sa mère était capable d’en parler à tout son entourage qui en parlerait encore autour d’eux etc etc. C’était ça de vivre entouré de commères.

Quelques jours plus tard elle entrait dans l’espace protégé de la Colonie et avait une espèce de lyre avec un halo jaune au-dessus de la tête. Une fille d’Apollon, dieu du Soleil, de la Musique, de la Vérité, des Oracles, de la Guérison et de touuut plein d’autres trucs plus ou moins cool encore. Et qui avait dégommé le python Python. Une explication à sa peur panique des Serpents peut-être ?

*o*o*

La jolie brunette au centre de la classe regardait son professeur discourir sur des mythes mythologiques. Il avait pour mission de leur apprendre le latin mais ce n’était pas facile. Mary était vraiment intéressée par tout ça – surtout depuis la découverte de son vrai père –, ce n’était pas ça le problème. Le problème c’était qu’elle n’arrivait pas à retenir son attention sur un professeur aussi… fade. Il n’expliquait pas sa matière d’une voix morne mais on ne pouvait quand même pas dire que c’était la passion qui l’étouffait.

Un soupir. Encore. Ce devait être la vingtième fois qu’elle soupirait en une demi-heure.  Au moins. Ses yeux bleus dérivèrent vers la pendule avant de revenir rapidement vers le professeur. Ses doigts pianotaient sur sa table et sa jambe tressautait. Autant d’indices sur son ennui.

— Mary !

Celle-ci sursauta puis adressa un regard faussement ennuyé au professeur. Elle fit un sourire, enroula une mèche autour de son doigt avec une moue contrit et répondit :

— Oui monsieur ?
— Qu’est-ce que je viens de dire ?

Mary chercha rapidement dans son esprit mais se contenta de grimacer de dépit avant d’admettre.

— Je ne sais pas.
— Pourquoi donc ?
— Parce que je n’écoutais pas, soupira-t-elle.

C’était toujours la même chose. Elle pouvait même dire de mémoire ce qu’il allait dire ensuite. « Vous vous devez d’écouter parce que c’est vous qui avez demandé cette option. Et prenez des notes plus vite que ça parce que sinon vous allez vous prendre la porte. Je ne parle pas dans le vide alors j’apprécierai que vous portiez votre attention sur moi et non sur les vos dessins. » Et bla, et bla, et bla. Elle décrocha du discours et jeta un coup d’œil à l’heure avant de soupirer de nouveau. Vingt minutes c’est long.

*o*o*

Ahh la Colonie ! C’était la fin de sa septième année consécutive et elle était en train d’enfiler sa nouvelle perle à son collier. Ca avait été une bonne année, il y avait eu des nouveaux demi-dieux qu’elle s’était fait un plaisir de guider en fonction de leurs aptitudes.

Dès qu’elle serait rentré chez elle Oliver se ferait un plaisir de l’appeler pour lui demander comment s’était passé son « babysittnig » (le fait qu’ils soient très souvent des ados ne changeait rien, pour lui Mary était leur nounou. Si seulement il avait conscience que chacun pouvait lui mettre la pâtée en moins d’une minute…), Aliss se ferait un plaisir de lui raconter son stage dans les moindres détails et de lui dire si telle ou telle personne était un monstre ou non (oui elle possédait la Vraie Vue et était absolument fasciné par tout ça, au point de devenir archéologue. Ouais ça faisait peur), ses parents l’a couvrirait de bonnes intentions même si elle ne demandait rien et il faudrait qu’elle entame sa dernière année d’étude pour devenir Assistante sociale.

La brunette avait à la fois hâte et pas du tout. Elle avait surtout hâte de retrouver ses amis mortels, mais vraiment retourner à la maison où ses parents la considéraient encore comme une enfant… moyen. C’était sympa les deux premiers jours mais après ça devenait lourd. Enfin, elle allait tout de même retrouver sa maison, et son chien ! Son berger allemand qui l’accompagnait partout ! Surtout qu’il arrivait à dénicher les monstres sous leurs masques, un vrai héros.

Elle descendit de la colline après un regard en arrière et colla un sourire sur ses lèvres en étreignant sa mère et son beau-père. Bon retour dans la vie des responsabilités et des études barbantes.

Sois la bienvenue sur Filiorum Ex Deorum, Mary ! Te voilà donc validée ! Ta fiche était vraiment sympathique ! Mary est attachante comme tout et on se prend rapidement à son histoire, sa façon de penser, etc. J'espère avoir l'occasion de bientôt rpotter avec toi, tu promets des RP intéressants. ♥

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