La chair de sa chair • Héphaïstos
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La chair de sa chair • Héphaïstos

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MessageSujet: La chair de sa chair • Héphaïstos La chair de sa chair • Héphaïstos Icon_minitimeMar 28 Juil - 11:56

Theon a beaucoup de difficultés à s'acclimater à la vie de la Colonie. En effet, il y a tant de choses qui diffèrent de son ancienne vie ! Tout le monde est gentil avec lui. Il suffit de voir ses frères, ou encore Abigaïl ! Socialement parlant, grâce à eux, il a énormément évolué. Mais certains stigmates de son passé restent ineffaçables. Les cicatrices par exemple, mais surtout les souvenirs. Les souvenirs peuvent cassés un homme, tout comme le rendent plus fort.

En réalité, Theon s'est perdu dans l'immensité de la Colonie. Le voilà arrivé devant un immense miroir, un immense lac où s'y reflète la lumière de l'astre solaire. Toute cette lumière aveugle les yeux fragiles de l'albinos. Dans un gémissement, il s'accroupit en cachant son visage de ses mains. Il voit tout noir, comme lorsque l'on regarde trop longtemps le Soleil.

"Peut-être que tu vas devenir aveugle... Ça serait bien ma veine,tiens ! En plus d'être albinos et gogole, il manquerait plus que j'ai un hôte aveugle !"
« -Je ne suis pas débile, » se défend vaguement le jeune homme dans sa langue maternelle, tout en frottant ses yeux.

L'autre rigole, sarcastique comme toujours. Ça fait depuis longtemps que Theon a cessé de lutter contre les Voix dans son crâne. Elles font aujourd'hui entièrement partie de lui, officiant soit comme amatrices de chaos interne, soit comme bonnes amies, apaisantes. Le rire qui résonne dans son crâne fait recroquevillé le garçon, frissonnant alors que la chaleur de l'été est écrasante. Clignant frénétiquement des yeux, il retrouve peu a peu la vue, ça lui en tire tout de même quelques larmes. L'autre ne passe pas à côté de ce détail :

"Regarde toi ! Tu pleure comme une gonzesse ! Tu es faible, décevant Theon ! Regarde les autres se battent, regarde les de tes yeux pleurnichards ! Regarde les, beaux, forts, courageux. Ils se battraient pour leur liberté. Toi, tu n'as fait que subir tout ce qu'il t'arrive. Tu n'es qu'une larve, petit. Une larve même pas capable de se métamorphoser en quelque chose de mieux. Tu ne me mérite pas. Tu mérite personne. C'est pourquoi ils ont mis autant de temps à venir te chercher. "

L'autre trouve toujours un détail pour sortir son discours de rabaissement. Theon le subit chaque jour, quotidiennement, mais ça le mine toujours encore plus, car il le croit. Personne n'est venu le chercher plus tôt, après tout.
Cette voix mauvaise utilise le peu de confiance qu'a l'albinos pour lui même afin de l'isoler encore plus, toujours plus. C'est pourquoi, malgré toutes les Voix dans sa tête, Theon se sent seul.
Il plonge sa main frêle dans l'eau transparente du lac. L'albinos apprécie grandement la musique que cette grande Dame habitant l'étendu aqueuse créé autour d'elle. Theon croit même déceler une conversation dans les murmures de l'eau calme. Des paroles rassurantes, un aveu de solitude de la Dame.

« - Mais tu n'es pas seule ! Regarde autour de toi, tu en as pleins, des amis ! Regarde les roseaux qui se déhanchent au rythme de ton amant le vent ! Regarde les petits poissons qui ne peuvent vivre sans toi, et regarde les grenouilles toutes mimi qui vivent en symbiose autour de toi ! »

Et, pleine de sagesse, à peine amusée des mots utilisés à peine compris, elle lui répond dans un doux murmure que nous, la solitude ne disparaît pas lorsque nous sommes entourés de personnes, aussi merveilleuses soient-elles ! Elle disparaît une fois que nous sommes en paix avec nous même, une fois avoir compris les secrets de l'univers.
Theon ne comprend pas tout, mais il trouve les paroles belles, rassurantes et apaisantes. Il se met à se bercer doucement, un sourire quelque peu idiot sur les lèvres. Ses bras entouré son torse, comme s'il se prenait lui même dans les bras. C'est étrange et déstabilisant, de voir un grand gaillard comme lui dans une telle position. Un petit enfant dans un corps d'adulte. De plus, la barbe n'arrange pas les choses, durciçant, rendant encore plus adulte son visage pâle.
Soudain, une paire d'énormes chaussures rentrant dans son champ de vision. De type rangers, en cuir brun terriblement usé. À la fois curieux et surpris, le garçon les effleure du bout de ses doigts maigres, comme pour s'assurer qu'elles sont bien réelles et non pur produit de son cerveau malade. Lentement, presque craintivement, Theon relève sa tête. A-t-il fait une bêtise ? L'homme est immense, un géant fait de muscles, de poils et d'os. Il impressionne l'albinos, qui se relève par sécurité. En effet, il n'aimerait pas se faire écraser « comme une larve » par ce géant.

« - Bonjour... ? Vous êtes grand. Vous êtes qui ? Vous êtes bien pas dans ma tête, hein ? Vous êtes un gentil ou un méchant ? Est-ce que on s'est déjà vu ? »

Theon avait posé toutes ces questions en russe. Gêné, il s'oblige alors à traduire ses propos dans un anglais de rue, appris du Satyre. Ses yeux évitent consciencieusement ceux du géant, qu'il a l'impression de connaître.
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MessageSujet: Re: La chair de sa chair • Héphaïstos La chair de sa chair • Héphaïstos Icon_minitimeLun 24 Aoû - 12:18

  Les forges de l'Etna fonctionnaient à plein régime. L'endroit, à vrai dire, n'était jamais calme. A-t-on déjà vu un dieu chômer ? Oh, certainement, mais pas Héphaïstos. La divinité ne s'arrêtait jamais. Il passait son temps a forger de fabuleuses lames, à ébaucher quelques plan de sympathiques invention, à surveiller la révolte de cyclope provoquée par Matthias, surveiller ses gamins par la même occasion ... Reynold, Noa, Alejandro ... et Theon. Oh ce petit Theon. Jusque là, son enfance n'avait pas était totalement facile. Le pauvre avait subit beaucoup de chose qui n'étaient absolument pas positives. Oh bien sûr, Héphaïstos était intervenu par-ci par-là pour éviter des choses pires encore, mais il était limité. Limité par ces vieilles sorcières de Parques qui ne voulaient que le dieu ne change quelque chose de trop important dans la ligne temporelle de son fils. Que craignaient-elles ?? Qu'il soit heureux ? Ah ces Parques ...
  Le dieu s'arrêta un instant et fixa les écrans de bronze céleste qui retranscrivaient les images relayant la vie de ses nombreux enfants. Reynold était dans sa forge avec Jade, la fille d'Hermès, Noa passait son temps avec Cassandra, la fille de sa femme (chose qu'il n'appréciait pas et qu'il fallait qu'il  lui parle ...) et Theon ... Theon comme à son habitude semblait converser avec des fantômes, esprits invisibles aux yeux du dieu mais certainement bien trop présents parfois pour son fils. Le jeune homme avait l'air d'un enfant effrayé. La chose était ironique, paradoxale même. Le demi-dieu était un sacré gaillard, à la barbe (encore un atout masculin hérité fièrement du paternel) bien présente. Mais lorsque l'on posait plus attentivement le regard sur lui, on s'apercevait de sa fragilité et de son état enfantin. Héphaïstos prenait ce pauvre petit en pitié. Si seulement on l'avait laissé faire plus.
  Le Forgeron soupira, éteignit une petite étincelle qui était née dans le bas de sa barbe puis posa son marteau sur sa table de travail. Il enleva grossièrement la suie qui couvraient son visage difforme et ses bras puissants, histoire de ne pas faire peur à son fils. Puis, claquant des mains, il se transforma en une sorte de gros nuage de cendre et quitta la forge.


  Le dieu cracha des feuilles, pesta et fit de son mieux pour sortir du buisson dans lequel il était tombé. Quelle idée, franchement, de mettre une chose pareil à cet endroit ! Tout grognon, Héphaïstos se mit à la recherche de Theon. Il lui fallut au moins faire trois fois le tour de la Colonie - se perdant entre temps - avant de trouver son fils. Il était assis par terre, les bras contre son torse et se berçant doucement. Héphaïstos s'avança, ses grosses et sympathiques chaussures de travail en plein dans le champ de vision du demi-dieu qui leva la tête quelques secondes après. Par la suite, Theon lui parla dans une langue étrangère (russe, si les souvenirs du Forgeron étaient exacts) sur un ton interrogateur. Le petit s'obligea à tout retranscrire dans un anglais maladroit, mais Héphaïstos n'en avait besoin. Les dieux se déplaçant vers les civilisations fortes, la Russie en avait fait partie à un moment où à un autre ...
Héphaïstos sourit doucement et s'accroupi à auteur du jeune homme, essayant d'être le plus rassurant possible et réfléchissant un instant à ce qu'il allait répondre. Avec les êtres vivants, le dieu n'était pas vraiment à l'aise. Quand quelque n'allait pas, il ne pouvait inspecter chaque éléments et réparer. Non, tout cela n'était pas aussi simple qu'avec les machines.

"Bonjour Theon. Ne t'en fait pas, je suis bien réel. Je suis gentil aussi, enfin, en général. Et non, nous ne nous sommes encore jamais vu"

Le dieu essaya d'adopter la voix la plus gentille possible, chose peu aisé du fait de son timbre grave. Il paniqua légèrement un instant, réalisant qu'il ne s'était pas présenté et ne savait pas vraiment comment s'y prendre.

"Je suis un dieu, Theon. Héphaïstos pour être plus précis. Je suis ton père.
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