Un caractère, ça doit en dire long sur une personne j’imagine : je pense que le mien est tout à fait représentatif de ce que je suis ! Je ne sais même pas par quoi je devrais commencer ! Le meilleur ou le pire en premier ? Non je rigole, je n’ai pas de pire en fait ! Au premier abord, on peut dire que je suis quelqu’un de sociable, de spontanée et de très bavarde : c’est simple, je parle pour trois ! Les blancs dans les conversations, ça ne me connait pas, de plus j’ai un débit de parole assez rapide quand je m’y mets : des fois, il faut s’approcher pour suivre le fil de ce que je raconte ! Puis je ne rate pas une occasion pour faire la causette avec quelqu’un ! Le sourire est une chose qui reste d’ailleurs le plus souvent scotché à mes lèvres. J’ai une tendance altruiste et loyale assez prononcé, et pas toujours orienté vers les bonnes personnes, certains m’ont déjà mis plusieurs coups de poignard dans le dos. D’ailleurs je suis quelqu’un d’assez rancunier pour vous prévenir tout de suite : c’est un vrai défaut, je vous l’accorde. En plus de ça, je suis une vraie tête de mule, impulsive et téméraire qui n’en fait qu’à sa tête, un charmant tableau, n’est-ce pas ? Pour réchauffer l’atmosphère, je finirai sur une note positive en ajoutant que je suis aussi courageuse, déterminée, hypersensible et hyper mnésique. Je me souviens de tout, enfin presque tout : c’est pour ça d’ailleurs que je dois être rancunière !
Soit on m’aime, soit  on ne m’aime pas : mais je pense qu’on m’aime plus qu’on me déteste, non ?

Que dire de moi ? A part bien entendu que je déteste me décrire comme ça, ça donne un air très formelle… Et moi et la formalité, ce n’est pas vraiment mon truc ! Bon je vais faire un effort alors. Hum que dire ? ça y est, je sais : on peut dire qu’au niveau taille je suis dans la moyenne des jeunes filles de 20 ans, ni trop grande, ni trop petite, tout va bien ! J’ai les cheveux bruns et lorsque l’envie de changer me surprend, il m’arrive de faire un tie and dye ; j’ai les yeux bruns, mais je préfère le terme chocolat, ça fait plus poétique ! En ce qui concerne mon style vestimentaire, on peut dire que je suis restée une vraie petite fille : j’adore mettre des robes, à carreaux, à fleurs (mais alors très jolies fleurs !) ou son alternative : des jupes. Les pulls et les pantalons, ça c’est ma collection hiver ! Et rien de mieux qu’une bonne paire de converse pour accompagner le tout ! Des jaunes, des bordeaux, des bleus, des roses : quelle couleur vous voulez ? Le maquillage, bon je ne suis pas un pot de peinture : un petit coup de liner, du mascara et le tour est joué !
La touche finale est un simple anneau argenté, que je porte à mon pouce gauche, qui est un héritage familial du côté maternel et dont je ne me sépare jamais !

Je me souviens de tout… D’habitude je me souviens de tout, mais ce jour-ci, ce jour est le plus noir de toute ma vie. Car je ne m’en souviens plus. Le comble pour une hyper mnésique comme moi. J’en fais des cauchemars, sans pour autant élucider le mystère qui plane sur le jour de mes dix-huit ans. Je sais que j’ai vu quelque chose de bizarre, et je m’en souviens plus. Mais je sais que cela a un rapport avec ce que je suis… Réellement.

CHAPITRE I : A girl or a boy ?

Je suis née un des plus beaux jours de l’année, le 24 décembre il y a de ça une vingtaine d’années.  Sous la neige new-yorkaise, celle qui couvrait de blanc tous les gratte-ciels qui eux sont plus grands les uns que les autres. Ce soir-là, on a pu entendre distinctement deux cris : les cris d’un bébé en pleurs, un bébé qui venait tout juste de naître et les cris de désespoir. Les cris d’un homme qui venait de perdre une des personnes les plus importantes  à ces yeux : les cris d’un homme qui venait de perdre sa femme. Ma mère était morte le même jour où moi j’ai vu le monde : la grossesse s’est compliquée, et elle a donné sa vie pour moi. J’ai décidé de ne jamais l’oublier, de toute façon je suis hyper mnésique : c’est comme si j’avais une mémoire à très long terme, je me souviens de beaucoup de choses, de chaque détails et même si j’étais trop petite pour m’en rappeler, j’ai toujours en tête le cri de ma mère en tête. Mon père lui, n’avait pas réussi à assumer ses responsabilités apparemment je lui ressemblais beaucoup trop, pour mon bien il a préféré me laisser à mes grands-parents. Et peut-être est-ce mieux ainsi, car je sais qu’avec eux j’ai au moins eu tout l’amour que des parents pouvaient donner à quelqu’un. C’est certainement d’eux que je dois tenir cette joie de vivre que j’ai maintenant. Je leur dois tellement de choses, une vie entière ne suffirait pas à les remercier ! Ils ont d’ailleurs toujours été ceux à me rassurer le plus en ce concerne les choses bizarres que je vois, car pour être bizarre ça l’est au plus haut point !

CHAPITRE 2 : Do you want a kinder bueno ?

Premier jour de classe alors que je n’avais que 7 ans, je commençais très bien mon premier jour en me faisant piquer mon goûter par des élèves plus âgés. Téméraire et insouciante que j’étais, je les aie poursuivi à travers toute la cour de l’école. Mais alors qu’un de la bande m’avait arrêté et j’allais passer un mauvais quart d’heure, jusqu’à ce qu’un autre garçon s’interpose entre la bande et moi. Il était de leur âge, il avait deux ans de plus que moi et il a pris ma défense. En échange de tout cela, je lui ai proposé la moitié de mon Kinder Bueno retrouvé en échange ! Il en semblait presque gêné, mais après avoir parlé quelque peu, nous étions très rapidement devenus bons amis. Nous étions comme les deux faces d’une même pièce : il était la gentillesse, j’étais l’intrépide cadette qui n’en faisait qu’à sa tête. Il passait le plus clair de son temps chez moi, à faire des batailles d’eau ou encore des jeux de société comme des Monopoly à n’en plus finir ! D’ailleurs je le soupçonnais de me laisser gagner, de peur de ma folie rancunière ! Même lorsque mon grand-père est mort, il avait été là pour me soutenir !

CHAPITRE 3 : I forgot... For the first time...

Ce qui est bien en étant hyper ménisque c'est qu’on n’oublie rien. À moins que je décide intentionnellement de ne pas faire attention ! Mais ce jour-là ou du moins ce moment-là, j'en ai tout oublié. Seuls des bribes il m'en reste, des bribes qui me font faire des cauchemars toutes les nuits.
Ce jour-là, le jour de mes 18 ans, des amis m'avaient organisé une petite fête surprise en mon honneur. Quelque chose d'assez arrosé par la même occasion. Je me souviens que nous avions fêté ça jusque tard dans la nuit, et qu'à cause de l'heure tardive, mon meilleur ami d'enfance avait décidé de me raccompagner jusque chez moi. Et c'est à ce moment-là que je me souviens plus. Plus de rien. Juste une impression d'yeux rouges me fixant, comme j'avais déjà pu en voir en ville. Personne ne s'en était jamais occupé et personne n'avait jamais semblé les remarquer... Le lendemain matin lorsque je me réveillais, j'étais chez moi, chez ma grand-mère, une lettre provenant de mon ami et annonçant son départ soudain. Même son visage je ne m'en souvenais plus, et je ne m'en souviens toujours pas.
J'ai perdu la mémoire. Peut-être pas naturellement, c'est ce que je me suis toujours dit. Je ne pouvais pas oublier du jour au lendemain le visage même de mon meilleur ami. Et ce qui s'est passé ce soir-là : je cherche toujours des réponses, j'espère toujours que quelqu'un pourra me répondre comme par magie. Tout ce que je sais, c'est que tout cela a quelque chose à voir avec ces choses bizarres dans la rue...

CHAPITRE 4 : Life go on...

Je n'ai jamais osé aborder le sujet avec personne, j'avais laissé courir la version officielle : celle où j'étais bourrée, complètement défoncée. Depuis, chaque jour où j'avais croisé une de ses choses, j'avais décidé de le retenir. Chaque date où j'ai rencontré des yeux rouges, des espèces de bulldogs que les autres avaient pris pour un petit chihuahua sans défense : moi je peux vous dire que des moyens de défense lui il en avait ! Ma tête devient comme un tambour à chaque fois que je vois une de ces choses bizarre, depuis que j'ai eu cette perte de mémoire. J'avais bien réussi une fois à parler à quelqu'un lors de mon service au bar, il commençait à parler beaucoup sur diverses choses toutes plus aberrantes les unes que les autres. Mais quand ce fût à mon tour de poser les questions, il s'est enfui en courant. Je l'avais bien suivi enfin coursé jusque dehors, mais il avait déjà disparu lorsque je sortais à mon tour de l'établissement derrière lui.

Toute cette histoire m'est toujours restée en mémoire, et au fond je voulais plus que tout élucider ce mystère et en apprendre plus sur moi-même par la même occasion. Pourquoi moi ? Pourquoi je suis comme ça ? Maintenant du hait de mes 20 ans, j'habite encore avec ma grand-mère à New-York et je suis barman dans un bar/café.

Drôle de vie pour une drôle de personne, et toit ne fait que commencer !