The first meet is always beautiful. Ft Heimoana Aretemoe

Poséidon scrutait la surface de l'océan accoudé à l'une des fenêtres de son palais. Il y avait tellement de choses à voir d'en bas et c'était magnifique. L'océan était calme pour le moment. Amphitrite posa sa main sur l'épaule du souverain de la mer et celui-ci attrapa avec douceur la main de la néréide. « Tes enfants se portent bien mon époux ? » Demanda-t-elle calmement. Le dieu des mers rougit. Il n'aimait pas en parler avec elle, cela lui rappelait à quel point il était infidèle. Il fit face à sa femme en tenant toujours sa main. « Je pense faire appel au dernier de mes enfants. La colonie ne peut se passer de lui, tous les renforts sont bon à prendre » Dit-il calmement. « De plus, elle sera en sécurité là-bas. » Poursuivit-il. Amphitrite hocha la tête laconiquement. Ses cheveux ondulaient parfaitement dans l'eau et Poséidon ne pouvait s'empêcher de la trouver magnifique. « A-t-elle de quoi se défendre ? » Demanda Amphitrite. Poséidon fit non de la tête. Il avait tenu à l'éloigner le plus possible de la réalité. Percy et Lucianna possédaient des épées magnifiques et Erin n'avait pour le moment aucune arme que celles de la colonie. Poséidon lui en offrirait une quand il serait un prêt. Mais Heimoana n'avait rien et pourtant, elle était prête. Le dieu réfléchit, la jeune fille était très intelligente et c'était quelque chose de bien plus fort qu'une épée qu'il lui fallait.

« Je peux lui offrir un trident, il serait enchanté par la magie des Néréides. » Fit alors Amphitrite avec douceur. Sa femme considérait les enfants de Poséidon comme les siens et elle n'avait jamais eut de crise de jalousie comme Héra. Poséidon ne s'en était rendu compte que maintenant et il avait décidé de lui être fidèle il y a peu. Mais l'amour qu'il porte à tous ses enfants est très fort, et même s'ils ne sont pas de sa femme, il ne peut s'empêcher de s'inquiéter. « Hein ?! T... Tu es sérieuse ? Tu... Tu le ferais vraiment ? » Fit-il étonner, mais avec un grand sourire tout de même. Amphitrite rigola légèrement. « Bien sûr ! C'est une fille de l'océan et elle mérite une arme digne d'elle. » Souffla-t-elle en rigolant encore. « C'est la plus âgée de tes enfants et la seule qui a été placée en sécurité, il est temps de lui offrir sa première arme. » Le dieu des océans hocha la tête, elle avait raison. Sa fille méritait un cadeau, c'était la seule à ne pas en avoir eu. Mais c'était également la seule que Poséidon avait réussi à maintenir éloigné de toute l'effervescence de la colonie, de l'Olympe,... Il déposa un baiser salé sur les lèvres de sa femme. « Je ne suis pas Héra, Poséidon. Je sais ce que c'est d'aimer ses enfants. » Le roi de la mer lui fit un sourire et hocha la tête, soulagé. Elle était un exemple de compassion.

Quelques jours plus tard, le trident était prêt, ainsi que le bouclier. Ils brillaient d'un éclat marin magnifique, il y avait des dorures sur la poignée et les trois pics du trident dégageaient une douce musique. Le bouclier était parfaitement poli et on pouvait se voir dedans. Des dessins gravés dessus représentaient des histoires et des légendes Polynésienne. Poséidon fut impressionné par le résultat. Il avait prévenu Heimoana de son importance à la colonie et il était en train de la guider à l'instant même. « Il est magnifique. » Dit-il alors. Il fit un mouvement avec son trident au-dessus des armes et elles prirent la jolie forme d'un collier (clique). Il hésitait à appeler Hermès en personne ou l'un de ses colistiers. Le dieu de la mer pouvait enfreindre les lois pour sa fille, après tout, il veillait sur elle depuis longtemps et elle ne l'avait jamais connu ! Elle méritait bien de connaître Poséidon. Et même si la jeune fille n'appréciait pas le dieu de la mer, elle devait savoir que son père veillait toujours sur elle. « Je vais m'absenter quelques heures. Triton, tu es en charge du palais pendant mon absence. » Cela sembla réjouir son fils. Poséidon claqua des doigts et il disparut dans un tourbillon de bulles. Le dieu réapparu sur les côtes de Long Island. Il pouvait sentir l'aura marine de la demi-déesse. Il disparut pour réapparaître dans la forêt, non loin du camp. La colonie avait plus que jamais besoin d'elle, surtout après les récents événements ! Poséidon espérait qu'elle ne lui en veuille pas.

« Bonjour Heimoana. » Elle ressemblait beaucoup à sa mère. Il fit un sourire, ça lui faisait plaisir de la revoir, à chaque fois qu'il voulait voir un de ses enfants en personne, il prenait une autre forme. Mais là, c'était la première fois que la jeune fille serait au courant de l'identité de son interlocuteur. Elle devait se douter que c'était lui, il avait sa tenue de dieu sur lui. Une simple toge blanche et des sandales grecques. Il tenait dans sa main gauche son trident. Il ne voulait pas effrayer la jeune fille, mais il voulait que celle-ci le reconnaisse quand même. Il fit un sourire et plongea son regard de mer dans celui de sa fille. Il ne pouvait pas rester longtemps, mais il voulait conserver une image d'elle-même si la rencontre se passait mal. Il fallait qu'elle le voie comme son père et ce même si elle ne l'appréciait pas ! Ce qu'il n'espérait pas.

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Enfin. Après au moins un jour et demi, voire deux, de voyages, Heimoana avait fini par atteindre son objectif : la Colonie. Colonie de quoi, d'ailleurs ? De "gens comme elle" ? Parce qu'elle savait qu'elle était un peu spéciale, même pour une fille du peuple de l'Océan...

Quand elle posa le pied sur Long Island, la première chose qu'elle fit fut de poser son sac pour fixer avec attention la forêt qui lui faisait face, un peu inquiétante et accueillante à la fois, comme si elle invitait les gens comme elle à venir se réfugier en son sein tout en menaçant les intrus. Décidément, c'était un endroit étrange, mais quelque chose lui disait qu'elle allait s'y sentir presque aussi bien que chez elle.

Alors qu'elle continuait à analyser mentalement la forêt qui lui faisait face, la voix qui lui avait dit de venir résonna, non pas dans sa tête, mais derrière elle :

Bonjour Heimoana.

La jeune femme se retourna lentement : celui qui venait de parler était vêtu d'une toge blanche, d'une paire de sandales, avec dans la main gauche un trident comme son peuple pouvait le manier quand il allait pêcher au large. Non, décidément, cet homme ne lui disait absolument rien, mais pour qu'il connaisse son nom, il devait la connaître... Soudain, elle eut une illumination. Non, ce n'est pas...

Fronçant légèrement les sourcils, Heimoana répondit doucement :

Je suppose... Que tu es Ariimoana, Roi de l'Océan ? C'est bien toi qui m'a guidée jusqu'ici, et ce sans encombre, donc... Merci. Mais tu ne m'en voudras pas si je te pose quelques questions ?

Et elle s'assit sur son sac, prête à écouter ce qu'allait lui dire Ariimoana, même si quelque chose lui disait qu'elle allait apprendre bien des choses auxquelles elle n'était pas forcément préparée...

Poséidon était parfaitement calme en apparence. En vérité, il appréhendait légèrement la rencontre. Il n'était pas qu'ici pour lui offrir un cadeau, il fallait également qu'il ait une discussion avec sa fille, malgré sa surveillance continue, il ne la connaissait pas énormément et il le regrettait sincèrement, mais Zeus avait imposé une loi stupide et Poséidon s'efforçait de l'appliquer, mais avec les événements de l'année dernière, il enfreignait tous les règlements comme de nombreuses divinités à l'heure actuelle. La jeune fille était issue d'une famille polynésienne. Poséidon adorait cet endroit. Il aimait les endroits comme les îles paradisiaques en fait. Là-bas, le dieu des océans avait rencontré sa mère et avait passé du temps avec elle. De leur union était né Heimoana. Une jeune fille particulière et bien sûr, tout le monde dans la tribu le remarqua. En général, les mortels n'aiment pas les choses différentes, mais la jeune fille était issue d'une communauté intégrée au monde moderne mais très traditionaliste. Ainsi, au lieu de voir la jeune fille comme un monstre, ils l'ont vu comme un cadeau et Poséidon ne pouvait pas demander mieux. C'est pour cela qu'il s'assurait que la mer à cet endroit soit toujours bleue. Poséidon sait être généreux en retour, même s'il doit sa célébrité à ses nombreuses colères.

« Je suppose... Que tu es Ariimoana, Roi de l'Océan ? » Il hocha la tête. C'était l'un de ses nombreux noms dans toutes les cultures mythologiques. « C'est bien toi qui m'a guidée jusqu'ici, et ce, sans encombre, donc... Merci. Mais tu ne m'en voudras pas si je te pose quelques questions ? » Finit-elle. Pour le moment, elle ne semblait pas énervée ni lui en vouloir. Au contraire, elle s'assit sur son sac, le regard rempli de questions. « Ici, je m'appelle Poséidon, je t'ai guidé dans un endroit appelé la "Colonie des sang-mêlés" » Dit-il tranquillement. Il plongea son regard dans ceux de sa fille. « Parle s'il te plaît, je répondrai à tes questions avec plaisir, si j'en ai le pouvoir. » Poursuivit-il poliment. Poséidon ne s'exprimait que rarement de cette façon, il trouvait ce langage désuet et dépassé depuis bien longtemps et quand on est un dieu, il faut s'adapter au langage moderne ! Il fit un sourire timide à sa fille et s'adossa à un arbre, trident en main évidemment. Il se demandait si la jeune fille savait qu'il était son père ou si encore elle s'attendait à ce qu'elle allait voir en continuant son chemin vers la colonie. Le dieu de la mer regrettait profondément de l'envoyer pendant une période aussi noire que celle-ci, mais il n'avait pas le choix ! Et Heimoana en plus d'être protégée là-bas, pourrait également se montrer utile. Malheureusement, l'attaque de la Résistance avait laissé l'endroit quasiment en ruine. Mais au moins, Heimoana serait mise au courant de la situation plus rapidement.

Poséidon savait que d'où elle venait, il y avait beaucoup de légendes. Poséidon en connaissait beaucoup et il savait également comment imager ses propos pour mieux se faire comprendre. Heimoana comprendrait sans doute mieux si le roi des océans lui donnaient des réponses en fonctions des histoires que sa fille connaissait déjà et il voulait se rapprocher de sa fille, si elle l'acceptait bien sûr. En y regardant de plus près, la jeune fille dégageait une douce odeur de sel marin et son aura tropicale figurait bien l'endroit d'où elle venait ; un endroit paradisiaque. Elle ressemblait aussi beaucoup à sa mer et ce détail le fit sourire. Poséidon n'était pas nostalgique, mais il aimait bien de temps à autre se rappeler de bons souvenirs. Ainsi, sa fille lui rappelait surtout la tribu si aimable dans laquelle il avait passé beaucoup de temps avant de partir. Poséidon tenait fermement son trident dans ses mains et dès que sa fille serait prête, il lui montrerait son présent, elle le méritait amplement, et même si elle détestait son père, elle ne pouvait le renier éternellement.

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Ici, je m'appelle Poséidon, je t'ai guidé dans un endroit appelé la "Colonie des sang-mêlés", répondit l'homme en toge de manière tout à fait tranquille, avant de planter son regard dans celui de la jeune femme. Parle s'il te plaît, je répondrai à tes questions avec plaisir, si j'en ai le pouvoir.

Plus Heimoana l'écoutait parler, plus quelque chose le rendait familier et la mettait en confiance. Elle avait forcément un lien avec lui, un lien fort qui ne demandait qu'à naître et se renforcer, mais lequel ? Posant ses grands yeux noirs dans le regard bleu océan de Poséidon, elle sourit franchement et l'inonda de questions :

Qui es-tu par rapport à moi ? Qui suis-je réellement ? Est-ce de toi que je tiens mes dons sur l'eau ? C'est quoi cette Colonie ? Qu'est-ce que je fais ici ? Et surtout... pourquoi maintenant ?

Son visage s'était assombri à la dernière question ; son intuition lui disait que c'était plus ou moins liée à l'attaque de la femme ailée, quelques jours plus tôt, mais pas seulement. La situation était bien plus grave, pour que Poséidon la sorte de sa petite île et de sa petite routine aussi "tard"... Elle reprit doucement :

Ecoute... Je sais que le lien que j'ai avec toi est fort, mais pourquoi je n'ai pu te rencontrer que maintenant ? Je suis sûre que tu as de bonnes raisons, mais j'aurais bien voulu te connaître avant pour comprendre pourquoi j'étais différente des autres membres du clan, bien qu'ils prennent mes dons pour une bénédiction de l'Océan.

Elle se releva, mit son sac entre ses jambes et posa les mains sur les hanches avant de reprendre :

En tout cas, je suis curieuse d'en savoir davantage sur toi et ton... univers d'ici, car ça n'a rien à voir avec la Polynésie, pas vrai ?

Et elle laissa se dessiner sur son visage un sourire malicieux ; elle avait vraiment hâte d'en apprendre un peu plus sur cet homme si familier et mystérieux à la fois...

« Qui es-tu par rapport à moi ? Qui suis-je réellement ? Est-ce de toi que je tiens mes dons sur l'eau ? C'est quoi cette Colonie ? Qu'est-ce que je fais ici ? Et surtout... Pourquoi maintenant ? » Poséidon fut surpris du flot de questions que sa fille déchaîna sur lui, cela le fit légèrement rire. Malgré tout, le dieu essaya d'y répondre à toute et avec le plus de franchise. Avec sa main droite, il projeta une nuée de sable blanc qui s'éparpilla pour former des images et ainsi montrer ce qu'il racontait. « Je suis un dieu et tu es ma fille, j'ai rencontré ta mère il y a très longtemps et très vite, on est tombé amoureux. Malheureusement, après ta naissance, mon frère Zeus, le roi des dieux, m'a obligé à me séparer de vous deux. » Le sable en suspension dans les airs dessina la scène d'un homme avec un trident qui quittait une jeune femme avec un bébé en rejoignant un éclair. « Tu possèdes le pouvoir de la mer qui vient de moi, cette Colonie abrite tous les demi-dieux, les enfants issus de divinités comme toi. Tout te sera expliqué en détail là-bas. » La forme d'un centaure apparut suivie par une image du bungalow de Poséidon puis de nombreuses autres images de la colonie. Le dieu des mers marqua une pause et raffermit sa prise sur son trident. « Tu es ici parce que tu es en danger et seule la colonie peut te protéger des monstres, tu es la fille de l'océan et par conséquent encore plus exposé aux monstres que d'autres. L'attaque que tu as subie m'a fait réaliser qu'il était temps que je t'y envoie, de plus la colonie a besoin de toi maintenant, tu es un élément essentiel dans ce qui se prépare. » Termina-t-il. Il observait la mine sombre de sa fille et espérait qu'elle encaisse facilement le choc. Le sable en suspension disparut dans le vent et les images avec.

« Écoute... Je sais que le lien que j'ai avec toi est fort, mais pourquoi je n'ai pu te rencontrer que maintenant ? Je suis sûre que tu as de bonnes raisons, mais j'aurais bien voulu te connaître avant pour comprendre pourquoi j'étais différente des autres membres du clan, bien qu'ils prennent mes dons pour une bénédiction de l'Océan. » Dit-elle alors. Poséidon s'attendait à cette question, tous les demi-dieux demandaient et parfois, ils ne comprenaient pas la réponse. « Mon frère, Zeus interdit aux dieux de voir leurs enfants après leurs naissances. Mais je n'ai jamais cessé de veiller sur toi, à chaque fois que tu étais en danger, j'étais là pour te rattraper, quand tu te sentais seul, il te suffisait de regarder l'horizon et je te réconfortais. Tu pourras toujours compter sur moi ! » Poséidon espérait que la jeune fille le comprenne et ne s'énerve pas. Poséidon n'était pas un père exemplaire, mais il aimait ses enfants d'un amour pur et sincère et sa fille méritait plus que tout cet amour. « Je t'ai envoyé si tard à la colonie, parce que je voulais que tu grandisses loin de tout cela, la vie d'un demi-dieu n'est pas facile, tu t'en aies rendu compte il y a quelque temps avec cette femme-monstre. Mais tu mérites de savoir et de vivre avec des gens comme toi. » La protection, toujours la protection ! Ses enfants en avaient marre d'entendre ce mot-là ! Mais Poséidon était sur-protecteur et il valait mieux trop que pas assez.

La jeune fille se releva et posa ses mains sur ses hanches, cela lui rappela la mère de la jeune fille quand il lui avait annoncé qu'il s'appelait en réalité Poséidon. « En tout cas, je suis curieuse d'en savoir davantage sur toi et ton... Univers d'ici, car ça n'a rien à voir avec la Polynésie, pas vrai ? » Dit-elle avec un sourire malicieux. Poséidon osa faire quelques pas vers elle avec le même sourire sur son visage. « Oh que non, c'est bien différent, mais tu découvriras de nouvelles choses, j'ai remarqué que tu étais très curieuse. » Dit-il avec un clin d’œil. Le trident de Poséidon disparut dans une nuée de goutte d'eau et un collier apparu à la place, flottant dans les airs, il l'attrapa. « Ce collier t'est offert par la reine de l'océan en gage de présent de bienvenue. » Fit-il en se dirigeant vers elle et étendre la chaînette d'argent autour du cou d'Heimoana. « C'est un collier spécial pour une jeune fille d'exception. Quand tu te sentiras en danger, tu n'auras qu'à le toucher, il t'apportera de quoi te défendre et te protéger et il te permettra d'apaiser le malheur autour de toi. » Il disait cela en référence au bouclier et au trident magique qui laissait entendre une douce mélodie magiquement apaisante. "Il lui va magnifiquement bien" nota le dieu avec un grand sourire, dévoilant ses dents parfaitement blanches. « As-tu d'autres questions ? La colonie a besoin de toi là-bas. » Fit-il en désignant le fond de la forêt d'un coup de tête. Avec l'attaque de la Résistance récente, Heimoana ne tombait pas au meilleur moment, mais c'était justement pour cela que le camp des sang-mêlés avait besoin d'elle. Poséidon lui fit un sourire chaleureux et il espérait que sa fille comprenne ce qu'il avait fait et pourquoi, il voulait surtout qu'elle sache qu'il l'aime et qu'il ferait tout pour la protéger.

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Même si elle s'attendait à une réponse un peu bizarre, Heimoana ne s'attendait pas à celle qu'allait lui donner Poséidon, alors qu'il soulevait un peu de sable pour y projeter des images :

Je suis un dieu et tu es ma fille, j'ai rencontré ta mère il y a très longtemps et très vite, on est tombé amoureux. Malheureusement, après ta naissance, mon frère Zeus, le roi des dieux, m'a obligé à me séparer de vous deux.

L'image s'arrêta sur sa mère, qui tenait un bébé dans ses bras, et qui regardait partir un homme armé d'un trident en rejoignant un éclair ; c'était la première représentation de son père, le dieu de l'Océan, qu'elle voyait de sa vie... Elle continua de fixer l'image avec émotion quand son père reprit :

Tu possèdes le pouvoir de la mer qui vient de moi, cette Colonie abrite tous les demi-dieux, les enfants issus de divinités comme toi. Tout te sera expliqué en détail là-bas. Tu es ici parce que tu es en danger et seule la colonie peut te protéger des monstres, tu es la fille de l'océan et par conséquent encore plus exposé aux monstres que d'autres. L'attaque que tu as subie m'a fait réaliser qu'il était temps que je t'y envoie, de plus la colonie a besoin de toi maintenant, tu es un élément essentiel dans ce qui se prépare.

Ça faisait beaucoup à digérer, mais Heimoana était prête à faire face à ses responsabilités. Si elle était restée en Polynésie, elle aurait pris la place de son père en tant que chef de clan quand viendrait le temps, elle s'était faite à cette idée mais là, c'était un peu différent. Tant qu'on ne lui demande pas de diriger la Colonie, tout irait bien...

Il finit par répondre à la seconde partie de sa question, alors qu'elle emmagasinait la nouvelle plus ou moins facilement :

Mon frère, Zeus interdit aux dieux de voir leurs enfants après leurs naissances. Mais je n'ai jamais cessé de veiller sur toi, à chaque fois que tu étais en danger, j'étais là pour te rattraper, quand tu te sentais seul, il te suffisait de regarder l'horizon et je te réconfortais. Tu pourras toujours compter sur moi ! Je t'ai envoyé si tard à la colonie, parce que je voulais que tu grandisses loin de tout cela, la vie d'un demi-dieu n'est pas facile, tu t'en aies rendu compte il y a quelque temps avec cette femme-monstre. Mais tu mérites de savoir et de vivre avec des gens comme toi.

Heimoana fit une moue un peu mécontente : d'où ce Zeus empêchait-il les dieux de voir leurs enfants ? Surtout que lui devait aussi avoir des enfants, pourquoi se priver d'amour familial ? Cette histoire était un peu bizarre... Mais vint le moment où Poséidon répondit à sa question malicieuse :

Oh que non, c'est bien différent, mais tu découvriras de nouvelles choses, j'ai remarqué que tu étais très curieuse.

Elle haussa un sourcil quand il fit disparaître son trident pour le remplacer par un... collier qui comportait un pendentif représentant un trident dans un rond plein d'un côté, qu'il approcha de son cou en déclarant :

Ce collier t'est offert par la reine de l'océan en gage de présent de bienvenue. C'est un collier spécial pour une jeune fille d'exception. Quand tu te sentiras en danger, tu n'auras qu'à le toucher, il t'apportera de quoi te défendre et te protéger et il te permettra d'apaiser le malheur autour de toi.

La jeune femme le laissa accrocher le collier autour de son cou avant de le regarder avec attention, le retournant sous toutes les coutures, entendant la douce mélodie qui s'en échappait. La reine de l'Océan... Bon à savoir, nota Heimoana, son père était donc marié et l'avait conçue sans en parler à sa femme. C'était irrespectueux, mais la jeune femme se sentait presque honorée de ne pas subir les foudres de la reine de l'Océan, autant la mettre en tête des offrandes, au même titre que son père. Elle releva la tête quand Poséidon demanda :

As-tu d'autres questions ? La colonie a besoin de toi là-bas.

J'en ai au moins trente-six mille, mais je suppose que tu ferais mieux de ne pas traîner avant de te faire foudroyer. Merci, papa, je te libère.

Et, sans prévenir, elle alla le prendre dans ses bras pour lui faire un câlin comme elle n'en avait jamais fait, même à ses parents : elle savait qu'elle ne le verrait pas souvent, alors autant en profiter un maximum...

« J'en ai au moins trente-six mille, mais je suppose que tu ferais mieux de ne pas traîner avant de te faire foudroyer. Merci, papa, je te libère. » Poséidon fit un sourire banane en entendant le mot "papa" au moins, elle l'acceptait et le voyait comme tel malgré tout. Cela fit chaud au cœur du dieu des océans. Poséidon était prêt à répondre aux trente-six mille questions de sa fille s'il en avait les réponses. Mais Heimoana trouverait les réponses à ses questions toutes seules si elle avait la patience d'attendre. Ce qui n'était pas une qualité du dieu de la mer, avec un peu de chance, elle aurait hérité de la patience de sa mère. Quand la jeune fille s'approcha pour enlacer Poséidon dans ses bras, celui-ci eut un mouvement de recul. Il n'était pas très tactile et pas beaucoup avec ses enfants, ce qui était désolant. Quand la prise d'Heimoana se raffermit, il se détendit et passa ses bras autour de la jeune fille. « Je serais toujours là pour veiller sur toi, ne l'oublie pas. » Souffla-t-il dans son oreille. Finalement, il attendit que sa fille lâche prise, il ne voulait ni paraître brusque ni trop collant. Il n'était pas un expert en "câlin", après tout, il ne connaissait pas Heimoana plus que ça, mais elle était sa fille donc il devait relâcher la pression. Cela lui fit penser à Percy qu'il avait enlacé juste après la victoire contre Chronos. Le demi-dieu doit surement s'en souvenir encore ! Mais Poséidon n'est pas un ours et il ne mord pas si on ne le griffe pas.

« Tu devras affronter bien plus que des harpies là-bas. Si tu continues, tu sais à quoi t'attendre, c'est un endroit sûr contre les monstres, mais pas contre toutes les menaces ! » Avertit le roi des mers. Sa fille aurait à affronter bien plus de danger dû à son sang et elle ne devait pas se laisser abattre par la réputation de Percy ! Elle est une demi-déesse à part entière et même si son demi-frère à accompli des choses immenses, elle ne doit pas vivre dans son ombre ! Poséidon espérait qu'elle y arriverait. Après tout, elle est vouée à faire de grandes choses, son peuple la prédit. Ce n'est pas une jeune fille ordinaire. Poséidon fit un pas en arrière et embrassa sa fille sur son front avant. « Porte-toi bien, ma fille. » Le demi-dieu se dématérialisa en millions de petites gouttelettes d'eau qui laissèrent une douce odeur de mer. Poséidon se matérialisa dans son palais aux côtés d'Amphitrite. « Le collier lui a plu ? » Demanda-t-elle avec un sourire. Poséidon hocha la tête. « Je pense. » Dit-il en avant d'embrasser la néréide. « Tu sais Poséidon, elle en aura à s'en servir bien plutôt qu'elle ne le pense, sera-t-elle prête à temps ? » Continua-t-elle inquiète. Cette pointe d'inquiétude dans la voix d'Amphitrite montrait qu'elle prenait soin des autres et elle voyait bien que Poséidon tenait à ses enfants.

« Elle est déjà prête, nous verrons avec le temps si elle est capable de supporter le poids d'un demi-dieu qui pèse sur ses épaules. C'est un lourd fardeau à assumer. » Conclut-il alors. La néréide hocha lentement la tête et fit face à la fenêtre pour observer l'océan tout entier tout en restant lové dans les bras de Poséidon. Le dieu savait que si Heimoana acceptait sa condition et n'essayer pas de s'enfuir comme certains demi-dieux, elle aurait un grand avenir. Que celui-ci soit bon ou mauvais, son destin serait grand ! Poséidon regrettait la naissance de tous ses enfants, mais il ne pouvait pas juste partir comme si de rien n'était. Il assumait totalement ses actes.

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La voix chaude de son père lui souffla à l'oreille qu'il serait toujours là pour veiller sur elle, et Heimoana sentit qu'il était sincère et lui en fut plus que reconnaissante ; non pas que son père adoptif, celui qui l'avait élevée, ne soit pas un bon père, mais il était tellement persuadé qu'elle reprendrait le flambeau quand elle serait prête que des fois, il en oubliait la tendresse... Mais bon, ce n'était pas si grave que ça, Heimoana pourrait toujours lui montrer que, même si elle ne restait pas au sein de son clan, elle saurait lui montrer qu'elle était digne de la confiance de tout le clan.

Elle libéra Poséidon avant qu'il ne lui fasse ses dernières recommandations :

Tu devras affronter bien plus que des harpies là-bas. Si tu continues, tu sais à quoi t'attendre, c'est un endroit sûr contre les monstres, mais pas contre toutes les menaces !

N'aie crainte, j'ai survécu à une... harpie, comme tu dis, je survivrai à bien d'autres choses, répondit-elle avec un sourire. Je suis sous la protection des Souverains de l'Océan, tant que j'aurais ça, je soulèverai des montagnes pour protéger cet endroit !

Elle avait parlé avec une telle conviction dans sa voix qu'elle fut elle-même surprise par le ton employé : était-elle en train de revêtir le vêtement et le rôle de chef de clan ? Possible, mais c'était un peu trop tôt à son goût...

Elle ferma les yeux quand son père se pencha pour déposer un baiser salé sur son front avant de s'éloigner en déclarant :

Porte-toi bien, ma fille.

Toi aussi, papa, répondit la jeune femme en voyant son père se disperser en millions de gouttelettes d'eau, la laissant seule devant l'immense forêt qui n'attendait que son entrée. Poussant un soupir déterminé, la princesse de Polynésie attrapa son sac et pénétra dans cette forêt, consciente du devoir qui l'attendait désormais. Elle reconstruirait la Colonie, pierre par pierre, et elle y mettrait le temps qu'il faudrait.