Tout le monde hurlait et criait dans petite cuisine ensoleillée. Una ragazza ! È una ragazza ! Les femmes s'embrassaient, les hommes se serraient la main et le bébé hurlait. Des chapeaux volèrent, des robes virevoltèrent, l'euphorie avait envahit la famille à l'arrivée du bébé. Une fille, une magnifique petite fille. Le genre qu'on attendait avec impatience, le genre qui descendait d'une déesse. La famille Biaggi était depuis longtemps une famille catholique très pieuse, très croyante. Mais en entendant la nouvelle selon laquelle une déesse était apparu au cadet des fils Biaggi, Tonio, tous s'étaient reconvertis dans le secrets de leur coeur. Les anciens Dieux existaient. Les héros demi-dieux existaient. Et leur petite fille serait une héroïne. Le père n'avait jamais été censé raconter son histoire à tout le monde et la déesse en fut en colère, elle lui prit la vie d'une manière très violente, sachant déjà que la famille du défunt prendrait soin de sa fille. Celle qui deviendrait aussi forte qu'elle. Marika.

Son enfance fut des plus mouvementées. Marika se révèla très tôt être une battante, le genre à se rebeller pour un rien, contre tout et tout le monde et a toujours gagner. Que ce soit par la force physique, la force d'esprit ou la ruse, elle gagnait à tous les coups. Les Biaggi mettaient ça sur le dos des immenses pouvoirs que lui auraient légués sa mère. Depuis la mort de Tonio, chacun mettait un point d'honneur à ne pas parler d'Enyo, il n'y avait que le soir, lorsque Marika allait se coucher, que son grand-père osait lui conter les merveilleuses histoires de la déesse qui détruisait tout sur son passage, une déesse toute en sauvagerie et dureté. Marika en fit très vite son modèle, elle voulait écraser ses adversaires, disait-elle du haut de ses sept ans, ses dents de devant en train de repousser lentement, les cheveux décoiffés, les genoux égratignés. C'était à ça que ressemblait Marika petite, toujours fourrée dans les bagarres, peu importe si elle n'en connaissait pas les protagonistes, elle prenait toujours plaisir à les battre tous les deux.
La vérité, c'est que Marika étant petite n'eut pas beaucoup d'amis. De toutes manières, elle ne supportait pas les filles, qui étaient trop calmes et douces pour elle. Quand aux garçons, ils n'aimaient pas qu'une fille viennent fouiner dans leurs affaires. Elle était donc plutôt solitaire, toujours à répondre, à faire tourner les adultes en bourriques et à se battre. Ses grand-parents pensèrent très tôt à lui faire canaliser son énergie débordante dans une activité physique et la laissèrent choisir. La petite ayant toujours été fascinée par les sports de combats, elle fut la plus jeune élève à s'inscrire dans son cours de Krav Maga. Et la plus douée également. Son professeur la fit très vite inscrire à des compétitions nationales puis internationales que la petite avait l'habitude de gagner..

Le lycée arriva bien trop vite aux yeux de tout le monde, Marika y compris. Jusque là, elle avait toujours été la petite solitaire de l'école et du collège, celle qui mangeait seule à la cantine et qui se battait avec tout le monde, celle à qui personne ne voulait être associé. Au lycée, ça changea du tout au tout. En grande partie parce que Marika et ses grand-parents déménagèrent aux Etats-Unis d'Amérique. Ce pays lointain dont tout le monde parlait. S'ils s'en allèrent si loin de leur Sicile natale, c'était uniquement pour Marika, son entraîneur lui avait trouvé un professionnel du Krav Maga prêt à l'emmener jusqu'au sommet, alors les grand-parents avaient accompagné leur Marika pour ce qui ne devait être que quelques années loin de la Sicile pour assurer à leur petite fille chérie la victoire, chose qu'elle chérissait presque autant que le combat en lui-même. Aux Etats-Unis, les gens ne rejetaient pas les personnes comme Marika. Car outre le fait qu'elle soit brutale et combative, Marika était belle. D'une de ces beautés froides qu'on observe de loin, qu'on admire et qu'on déteste. Alors elle fut vite invitée à toutes les fêtes que les autres élèves organisaient et des filles se mirent à traîner avec elle. Sauf que Marika n'était pas de ce genre, pas du genre soirée pyjama à se refaire les ongles. Lorsque les autres filles le comprirent, elles changèrent du tout au tout pour lui ressemblait, à croire que Marika était devenue leur Queen Bee. La jolie blonde s'en fichait, du moment qu'elle pouvait faire ce qu'elle voulait, n'importe qui pouvait bien la suivre et lui baver dessus.


Son nouvel entraîneur l'emmena jusqu'au sommet, comme c'était prévu. Elle gagna des médailles et des coupes, elle écrasait ses adversaires. Et elle adorait ça. C'est à peu près à ce moment là que ses grand-parents lui révélèrent qu'Enyo n'avait pas juste été la protagoniste des histoires qu'ils lui racontaient étant petite. Elle était sa mère biologique. La seule réaction de Marika fut un petit sourire en coin. La blonde avait toujours su qu'elle n'était pas comme tout le monde. Et maintenant, tout s'expliquait clairement. Elle fit dès lors des recherches sur la mythologie grecque, elle lut L'Illiade, elle voulait se rapprocher de sa mère et cherchait vainement un moyen de le faire. C'est à partir de là qu'elle commença à voir ce qu'elle prit pour des hallucinations. Elle croisait des personnes qui dans l'ombre paraissaient être autre chose. Elle pressait le pas chaque fois et n'en parlait à personne. Mais les créatures se firent plus pressantes, elle les voyait jusque sur le pas de sa porte. Elle finit par craquer et en parla à ses grand-parents qui surent exactement quoi faire. Qui le savaient depuis une éternité à vrai dire. Ils la firent monter en voiture et la conduisirent au fin fond d'une forêt. Son grand-père, d'habitude très à cheval sur le code de la route, roulait à une vitesse infernale et sa grand-mère n'arrêtait pas de parler en italien et de répéter Merda. Ils l'accompagnèrent jusqu'au portail et la laissèrent là. Seule. Marika n'avait pas peur. Marika n'était pas triste. Marika était heureuse. C'était comme ça qu'elle se rapprocherait d'Enyo. Elle entra sans se retourner.

Ca fait un peu moins d'un an que Marika est au camp des sang-mêlés. Bien qu'elle ai toujours un problème avec le respect de l'autorité, qu'elle ai tendance à se rebiffer et à vouloir frapper tous ceux qui l'énerve, elle s'est plutôt bien intégrée et s'est imposée comme combattante hors pair. Elle attend avec impatience sa première mission, malheureusement on la pensait jusque là trop impulsive et incontrôlable pour lui en donner une. Mais elle a bon espoir d'être envoyée dans un endroit où elle pourra casser des bouches très bientôt.
 

Sois la bienvenue sur Filiorum Ex Deorum, Marika Biaggi ! Te voilà donc validée ! J'aime beaucoup le choix de parent divin, ainsi que le pouvoir. Ta petite Marika m'a l'air d'un chouette personnage, j'ai hâte de la voir en action .

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