Premier Choc
Avec SerenaPassant son doigt aussi blanc que le marbre sur une étagère de son petit salon, elle constata avec une satisfaction évidente l'absence totale de poussière. C'est qu'elle vivait seule dans son palais, sans garde ni domestique. Elle n'avait besoin d'aucun d'entre eux en vérité. A même de se défendre sans problème, le ménage était lune de ses activés qui ne la laissa jamais vraiment et qui surtout occupait son temps libre. Parce que du temps libre, Styx en avait. Parfois, elle se demandait comment elle avait éviter de sombrer dans la folie, et elle ajoutait alors pour elle-même que si elle devenait folle, elle ne s'en rendrait pas compte. Inspectant rapidement du regard les parchemins brillant de propreté aux cotés de livres reliés - étonnante et pratique invention des mortels - elle se laissa tomber dans son fauteuil favori, celui qui faisait face à la fenêtre, qui elle donnait sur la terrasse bordée de colonne, qui se situant devant les berges de son fleuve. D'ici, elle pouvait voir ses Eaux s'écouler tranquillement, aussi vierge qu'une fonte de glace, libre de toute pollution et de rêves brisés.
Soupirant de bien-être, son esprit était pourtant troublé. Ses yeux ne cessaient de dériver sur la carte sous vitre qu'elle avait accroché juste à coté. C'était voyez-vous une carte magique, même si elle ne servait pas vraiment en tant que telle. C'était la carte des Enfers, une carte cryptée bien sûr avec ses Eaux. Ce n'était que pure décoration, un chef d'œuvre d'ingéniosité, qu'elle aimait à voir. L'artefact était sensé évoluer avec elle - autant dire que les lieux n'avaient pas changé depuis bien longtemps. Pourtant, là, dans un petit coin délaissé par ses Eaux, était récemment apparu un petit cours d'eau, une branche de son Styx à vrai dire.
Curieusement, elle n'était pas encore allé voir de quoi il s'agissait, et pourquoi cela était apparu. Peut-être un défaut de l'objet magique ? Personne n'était infaillible après tout, même le créateur de la carte. Peut-être qu'Hadès avait voulu étendre son royaume, et comme son cours d'eau définissait les limites des Enfers, il avait voulu étendre son propre pouvoir. Et plus elle y réfléchissait, plus elle fixait cette carte, et plus il lui devenait nécessaire de s'y rendre sur le champs. Quelque chose n'allait pas. Non, en fait tout allait bien. Elle n'avait aucun problème immédiat - si l'on oubliait la constante pollution de la branche principale de son fleuve - mais quelque chose avait changé et elle devait savoir de quoi il retournait.
Décidée, Styx bondit de son fauteuil, l'ombre de sa robe la suivant avec peine. Elle sortit sans préambule de son palais, passant par sa terrasse, et rejoignit ainsi les berges de ses Eaux, dont elle contempla avec satisfaction la brillante propreté. Mais elle était appelée ailleurs, et il serait toujours tant d'admirer ses Eaux plus tard, surtout lorsqu'elle aurait affronter la vue d'une eau polluée. Quelque chose la chatouillait, titillait son esprit, retenant son attention ailleurs. Elle descendit ainsi dans les Enfers, sentant aridité de ses terres devenir étouffante et brulante. C'est la qu'elle a vit.
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Par mes Eaux... Une enfant. Une petite fille, au regard habité de milles étincelles, flottant délicatement à la surface du fleuve le plus dangereux de ce monde. La petite avait l'air adorable, et Styx resta un instant figé devant tant de douceur, incapable de troubler cet instant de calme. Elle finit néanmoins par s'avancer. Elle ne savait pas par quel miracle la petite parvenait à flotter sur ses Eaux, mais mieux valait la sortir de suite avant que la gravité ne la ramène vers le bas. Elle rit et joue avec l'eau comme si c'était de l'eau douce. Entrant rapidement dans le fleuve, son habit d'ombre se fondit dans l'eau, se dissipant dans les flots tranquilles. Elle saisit alors l'enfant sous les bras, la ramenant contre elle.
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Hop là viens là toi ! C'est étrange, la sensation de déjà vu qui l'envahissait. Elle était pourtant sûr de ne jamais avoir vu cette enfant auparavant. Pourtant, elle lui paraissait tellement familière, et la porter dans ses bras ne la dérangeait pas vraiment. Pas qu'elle réveille un pseudo-instinct maternelle, mais elle semblait tout simplement à sa place ici.
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Eh bien, comment est-ce que tu es arrive ici ma jolie ?