Des rues sombres, qui deviennent lumineuses. Des marches qui mènent à des endroits différents. Parfois, je suis perdue. Parfois, j'ai l'impression d'avoir vécu ici pendant des années. Aujourd'hui, il pleut des cordes. Je suis trempée. J'ai l'impression de ne pas vivre. Dans cette ruelle sombre, il y a bien des dangers. Il faut que je me réfugie dans une habitation ou une construction. Pourquoi est-ce que je ne retournerais pas sur l'Olympe ? Aucune idée. Une envie de se balader, sûrement. Je ne sais pas pourquoi. Je vois soudain une lumière. Vie. Je suis vêtue d'une longue robe rouge, et mes cheveux blonds comme l'or attachés en chignon. J'entre dans le bâtiment, qui est un hôpital. J'entre dans l'entrée, détache mes bottes en cuir, et enlève l'élastique de mes cheveux qui tombe alors en une cascade de blond caramel, mouillés par la pluie. Je me frotte les yeux, réajuste mon maquillage qui a été légèrement touché par la pluie. Je fais apparaître discrètement une paire de bottes en cuir et je me dirige vers le comptoir :
-Bonjour ! J'aimerais parler au fils d'Ap-... Pardon, à Sebastien Clovis Birnéïr.
Sébastien Clovis est mon fils. Si je viens le voir à l'Hôpital, c'est car il s'est fracturé le dos, et que je m'inquiète pour lui... La femme au comptoir est très grande, et maigre. Son teint est pâle, et ses cheveux gras, sales, qui sont d'un blond cuivré, des mèches de bleus les parcourant. Ses yeux gris se lèvent de sa feuille pour se planter dans mon regard. Sa tenue grisâtre semble aller parfaitement avec ses cheveux et ses yeux. Elle porte aussi, en dessus de son épaule, est épinglé un bout de papier où il est inscrit : "Rosalie Boché, en stage, infirmière débutante"
Ainsi, elle débutait... Je m'en doutais. Elle me répond d'un ton las, fatigué :
-Sebastien ... Clovis ... ? Birnéïr... Attendez... Je regarde... Ah...! Chambre 210, vous pouvez y aller... Oh... Attendez... Voici votre passe...
Elle lève sa main d'une couleur quasiment grise, et me tend une petite carte bleue. Sa main tremble. Je force un sourire et dit d'une voix faussement enjouée :
-Merci beaucoup ! Au plaisir !
-... De rien...
Je m'en vais alors en trottinant vers la chambre de Sebastien Clovis.

Je trottine dans les couloirs vides et blancs jusqu'à voir un ascenseur. J'appuie sur le bouton qui le fait venir, mais il ne vient pas... Décidément, quels idiots, ces Mortels ! Enfin, je vois les portes de l'ascenseur qui s'ouvrent. Je m'empresse de monter dedans. Des séries d'étages s'affichent à moi. Mais c'est que je n'en sais rien de quel étage il est ! J'appuie sur un étage au hasard : Le cinq. Je cours alors dans le couloir blanc, mais je ne vois pas le Mortel qui pousse un chariot de produits médicinaux. Les produits volent dans tous les sens et le Mortel semble désorienté. Il m'hurle :
-Vous pouvez pas faire attention, oui ?!
Je réplique, sur les gardes :
-Je suis une cliente ! Vous vous permettez de m'hurler à la gueule ?
Il me regarde, sidéré :
-Oui... Allez, filez...
Il repousse une mèche brune de sa face, et plonge ses yeux bleus clairs dans les flacons écrasés au sol. Je dis, d'une voix désolée :
-Je suis désolée. Je ne regardais pas où j'allais.
Il me regarde, alors et dit :
-Pas grave...
Je trottine alors vers la une chambre au hasard. J'étais quasiment sûre que ça allait être la mauvaise...

Je vois un homme beau allongé dans un lit, qui me dit, étonné de me voir débarquer :
-Oho !
J'comprend sa réaction. Il viens de voir une belle jeune femme d'une beauté divine, si j'ose faire le jeu de mot, entrer dans sa chambre d'hôpital. Il dit ensuite en grimaçant un peu, reprenant :
-Désolé, vous m'avez surpris... Mais je crois que vous vous êtes trompée de chambre, je ne vous reconnais pas.
Je m'en doute de ça, qu'il ne me reconnait pas ! Il est bête ou..? Poussant un léger soupir, il dit :

-Je peux vous aider ? Inspecteur Cyril Le Nôtre, à votre service.

Il me parle comme un Sang-Mêlé qui parle à une Déesse... Peut-être qu'il sait ? Je ne sais pas vraiment.
Il est beau, peut-être fort, et j'aimerais qu'une de mes filles soit avec lui ! Bref ! Je lui dit donc :
-Hm ? Vous êtes...? Pour ma part, je me nomme Aphroa, et je viens de Grèce.
Je me demande si c'est vraiment un Sang-Mêlé, car il n'a pas vraiment l'air d'être un "Vrai" Mortels. Peut-être qu'il a fait une présentation comme ça juste car . Je reste dans le pas de la porte, mais je commence à en avoir marre, et m'approche un peu des machines des Mortels qui sont censées "guérir" leurs semblables. J'en touche une, et voit un écran bleu. Je souris finement. Quelle inventivité, ces Mortels ! Mais bon, les Dieux restent supérieurs à eux, car ils n'ont pas besoin de gadgets pour se soigner. Ils ont Hermès. Enfin, "ils". Je dirais plus "on". Hermès est mon ami, il est très gentil. Mais bon ! Je passe quelques secondes à regarder l'écran bleu. Je m'extirpe de mes pensées et fait revenir mon regard vers l'homme allongé. Je l'examine de plus près. Plutôt grand... Il serait parfait pour moi ! Beau, l'air d'avoir des gros pectoraux. Il me conviendrait parfaitement ! En plus, je vois déjà l'enfant qu'on aurait ensemble : Une belle jeune fille aux cheveux blonds dorés-caramel, comme moi. Elle serait belle, avec un petit ami si beau qu'on pourrait jamais le regarder sans s'évanouir tellement il serait beau. Waaaah... Tout ça grâce à une erreur dans un hôpital... Mais je n'ai pas encore vu son intérieur. Peut-être qu'il est très méchant. . Mais qu'est-ce que je dis là ! Un Sang-Mêlé... Pff. Je suis bête, il y en a si peu dans une grande ville comme New York. Mais vu qu'il a l'air de dire ça... Peut-être que je devrais le croire. Enfin... Une ville immense... Mais on ne sait jamais ! Bon, d'accord. J'oublie cette idée stupide. Enfin, stupide. Je ne suis pas stupide pour autant, faut pas exagérer ! Bref. Je l'étudie en profondeur. Mais je n'y arrive pas vraiment, car je n'ai rien à étudier. Mais attendez ! C'est que je dois avoir l'air stupide à le fixer comme ça ! Oh, non.. C'est mal barré pour notre relation... J'hésite à juste user de mes pouvoirs de séduction... Mais ce serait trop facile ! Je m'approche de son lit, de ma plus belle démarche de Déesse. Je lui fait un sourire séduisant, sans pour autant le séduire. Et en plus, je veux qu'il m'aime réellement... Héhé. C'est génial. Je lui lance un regard dragueur, le laissant fondre sous mon charme divin. N'empêche ça doit être bizarre de voir quelqu'un débarquer dans sa chambre d'hôpital et commencer à le draguer juste comme ça... Mais ce n'est pas grave ! Je suis une Déesse, je me fiche de ça. Je m'assoit sur le bord de son lit, lui lançant un regard charmeur avant d'ajouter :
-C'est quoi votre nom, dites ?
Je lui montre mes belles dents blanches dans un sourire, attendant patiemment sa réponse. Hihi, il va me déclarer sa flamme, c'est sur... J'en suis déjà heureuse, vous voyez ?