Vous savez, les feux de camp c’est bien. On est tous ensembles, les enfants d’Apollon font de la musique, et tous les demi-dieux dansent, se racontent des histoires qui font peur, ou des histoires drôles, on mange, on boit –des jus de fruits !- et il n’y a jamais les méchants pour nous embêter. Et moi, j’aime bien quand les méchants ne sont pas là. Parce que ça nous permet de ne souffler un peu, juste le temps d’une soirée, et tout va pour le mieux. Juste le temps d’une soirée. Mais même le temps d’une soirée, il y a des choses qui ne vont pas. Même le temps d’une soirée, il y a des héros qui restent seuls de leur côté, sans parler à personne. Ils ne sont pas obligés de rester au feu de camp, mais ils veulent le faire, pour ne pas paraître associables. Je le sais, parce que j’ai été comme ça au premier feu de camp de la colonie. Je n’ai parlé à personne, je n’ai pas bougé de mon petit tronc d’arbre couché… Juste la première soirée. Puis après, j’ai arrêté.
Mais dans le camp, il y a des nouveaux qui s’intègrent plus ou moins bien que d’autres. Certains parce que leurs parent n’est pas forcément apprécié, parce qu’il fait peur, parce qu’on en entend peu parler… Ou d’autres parce qu’ils font eux-mêmes peur, parce qu’ils sont eux-mêmes réticents à venir nous voir. Ou encore la dernière raison, que je ne connais pas. Mais je pense que c’est la raison du nouveau, qui est là, assis dans son coin et qui regarde le feu. Je crois que c’est le nouveau fils d’Hadès. A son arrivée il y a quelques jours, les autres demi-dieux ont parlés de lui. Ils ont dit son nom, et ils n’arrêtaient pas de chuchoter quand ils passaient. Enfin, ça, c’est pour les demi-dieux qui ne sont pas tolérants. Sous prétexte qu’on ne leur ressemble pas, on n’est pas normal. Mais ils ont peur, c’est pour ça. Ils ne sont pas si méchants, ces gens là. Je suis sûr que quand on apprend à les connaître, ça va mieux ! Enfin bref, le sujet c’est pas les héros qui ont peur, mais c’est ce héro là, le fils d’Hadès. Il est tout seul, et moi aussi. Alors je vais aller le voir, et lui parler, parce qu’il à l’air gentil, et parce que j’aime les gens gentils.
Je m’approche de lui, je m’assois à ses côtés. Il me regarde un peu bizarrement, mais je lui souris. C’est pas grave, s’il me regarde bizarrement. Tout le monde me regarde bizarrement, et ça empêche pas Raph’, Crio ou Luke de bien m’aimer, hein ? « Salut … James, c’est ça ? » Je tente de dire son nom. Je suis pas sûr que ça soit ça, mais j’ai tenté. Alors je verrais bien.