Le bungalow de Zeus filtrait les nombreux rayons ensoleillés. Il était déjà dix heures du matin. Il s’était levé assez tôt à la fois pour se préparer pour son rendez-vous, aller au déjeuner dans les premiers puis s’improviser une petite séance d’entraînement personnelle. Un entraînement personnalité était toujours important et obligé à ses yeux dès qu’il sortait pendant quelques temps de la colonie. Bien qu’il ne s’agissait que de quelques heures, quand vous êtes un enfant des trois grands et que votre odeur est délicieuse pour tous les monstres du coin, il valait mieux être prêt à se défendre.

Il plongeait sa main droite dans la poche de son short dans le but de voir s’il n’avait pas oublié d’emporter son stylo-bille magique. En effet avoir une épée de bronze céleste scellée sous la forme d’un objet reconnu et habituellement porté par les humains lui permettait de pouvoir se défendre sans attirer de doutes sur ce qu’il était réellement. Au niveau de ses vêtements, il portait un t-shirt de nylon blanc ainsi qu’un short beige et une paire de baskets blanches. Pour une fois il s’était convenablement coiffé grâce à une poignée de gel. Ses cheveux étaient de cette façon relancés en arrière et aéraient son front.

Tyler se dépêcha de se rendre jusqu’à la porte de sortie de la colonie en adressant un signe de main à son demi-frère dans le but de lui dire qu’il partait du camp pour quelques heures. Lorsqu’il était seul il évitait le plus souvent de partir de la colonie. On tombait vite sur des monstres lorsqu’on était un demi-dieu et ce n’était pas vraiment agréable quand vous êtes seul face à plusieurs créatures qui sont là pour vous tuer. Mais cette fois-ci c’était différent. Il ne sortait pas pour une quête ou pour récupérer un objet magique. Non, à ce moment là il s’agissait d’un rendez-vous “amoureux” si on peut dire. Bien qu’on puisse dire qu’il était très beau physiquement mais aussi dans sa personnalité, c’était la première fois qu’il avait un tel rendez-vous.

À peine arrivé en dehors du bouclier de protection, il prit une légère impulsion de ses hanches puis prit soudainement son envol. Elle s'appelait Adriane. Elle n’était pas encore au courant que Tyler était le fils de Zeus mais elle savait bien qu’il était un demi-dieu en tout cas. Il avait préféré éviter de lui dire au début de leur relation car en général la personnalité des gens changeaient quand ils étaient au courant de son parent divin. Il voulait vivre cette relation en tant qu’un humain comme les autres, sans monstres ni péripéties pour leur gâcher la vie. Le jeune homme apparut alors dans une ruelle sombre de New-York. Le choc contre le sol dégagea une légère onde de choc qui repoussa tous les objets autour de lui sur plus de quatre mètres. Toujours aussi chaotique se mit-il à penser.

Il se dégagea alors silencieusement et se rendit au lieu de leur rendez-vous. Dans une place dégagée qui se situe au niveau du square. Le lieu était pratique, aéré et assez calme. Les monstres n’oseraient pas les attaquer en pleine place publique surtout qu’ils ne devaient sûrement pas être les seuls demi-dieux présents dans la ville. Son regard bleu océanique se balada sur la totalité du lieu avant que son regard ne retombe sur elle. Sa magnifique chevelure blonde étincelait au soleil et brillait aveuglément. Son coeur se mit à battre beaucoup plus rapidement. Rien qu’observer son visage, son regard, son nez aquilin, ses douces lèvres déposait une chaleur au creux de son torse.

Salut ! Adriane !

Tyler s’avança alors aussitôt dans sa direction. Il lui déposa un doux baiser sur le bout de la lèvre droite avant de lui adresser un long et grand sourire doux et bienveillant. Lui prenant la main droite avec délicatesse dans la sienne, il se mit à lui parler de sa voix douce et enchanteresse.

Ta matinée s’est bien passée ? J’étais impatient de te revoir. Vraiment impatient.

J’étais toujours curieux de savoir ses origines mais surtout l’origine de sa mission. Je savais qu’il était étrange qu’elle ne puisse pas rentrer à la colonie et qu’elle devait sûrement me mentir. Et pourtant je lui faisais aveuglément confiance. Je n’avais aucune idée de ce qu’elle préparait ni dans quel groupe elle devait être. Je n’avais jamais entendu parler d’un autre groupe de demi-dieux à part la colonie des sangs-mêlés et le fait qu’elle vive seule m’étonnerait fortement. C’était vraiment déconseillé de vivre seul pour un demi-dieu suite à l’attaque fréquente de monstres sauf quand vous savez utiliser parfaitement vos pouvoirs mais surtout quand vous êtes armé de bronze céleste.

J’avais pris conscience qu’elle ne souhaitait pas vraiment parler d’elle. Comme si ma survie en dépendait et qu’elle gardait un lourd secret. Cependant si notre relation évoluait au fil du temps il faudra bien qu’elle me dise toute la vérité sur elle sans me mentir sur certains faits. C’est aussi pour la raison que je ne voulais pas aller contre sa volonté que je ne l’avais encore jamais suivi après nos rendez-vous. Ce serait trahir sa confiance en moi mais surtout détruire mon amour. Car la confiance en sa bien aimée est l’un des points de base dans une relation amoureuse.

Tu sais… si notre relation évoluait réellement je me disais qu’un jour on pourrait vivre dans un appartement. Tu sais, seulement nous deux. Comme des humains. Le jour ou j’aurai réglé tous mes problèmes de maîtrise de mes pouvoirs. Euh non… oublie ce que je viens de dire.

Prononçais-je en resserrant ma main libre, frottant mes doigts contre ma peau. De minuscules étincelles brillaient dans le creux de ma paume de main refermée, preuve que mes pouvoirs étaient totalement soumis à ce que je ressentais mais surtout si je me sentais réellement en danger ou non. Je mettais en danger déjà moi-même mais surtout les gens proches de moi. Mon but était vraiment d’apprendre à maîtriser mes capacités car la peur de blesser Adriane ou encore Luke m’avait toujours fait peur. Et pourtant j’étais bien content de les avoir quand j’étais en danger. Si seulement j’arrivai à les maîtriser à la perfection…

Le soleil fait ressortir ton regard unique. Ca te rend encore plus parfaite.

Dis-je en lui déposant un doux baiser sur la bouche. Cette femme me faisait vraiment craquer. Elle avait tout ce que j’espérais chez une petite amie. Je ne pouvais plus du tout me séparer de son contact, j’avais besoin d’elle au quotidien. Je regrettai seulement qu’il soit impossible que l’on vive au quotidien ensemble. En effet, bien que notre relation soit encore à ses débuts, j’aurai aimé pouvoir dormir avec elle au moins pendant une seule nuit. Et aucun monstre n’aurait intérêt à nous embêter pendant cette nuit.

Je déposai doucement mes mains dans le bas de son dos dans le but de la coller contre mon torse. Je lui caressai doucement le dos du bout de mes doigts en lui déposant de doux baisers dans le cou, mon visage collé au sien. Rien que respirer son parfum me causait un bonheur intense. C’était décidé. Je ne pouvais plus me séparer d’elle.

Je ne veux jamais être séparé de toi. Je serai capable de retourner la terre entière si tu étais en danger.

Vraiment… oui, vraiment. J’étais prêt à détruire le monde pour sauver n’importe lequel de mes proches et c’est aussi ce qui composait mon défaut fatal. La loyauté. Bien que cela ressemble bien plus à une qualité de ma part qu’à un réel défaut, quand vous êtes prêt à détruire des lieux entiers pour sauver un seul ami, c’est là que ça vous pose un problème. Mais je ne m’en rends même pas compte. C’est si naturel, si spontané que mes actions se font toutes seules. L’incapacité d’abandonner un compagnon me rend aussi incapable d'exécuter certaines missions qui correspondent à un suicide pur et réel. Bien sûr cela ne m’empêche pas d’y participer tout de même et de sauver tout le monde si on ne compte pas les lourdes blessures que je me fais. Mais ça c’est une toute autre histoire.

Je l’observai attentivement, nos regards plongés l’un dans l’autre. Si l’on me fixait bien, on pouvait apercevoir de légères étincelles au fond de mes pupilles, un des nombreux symboles qui prouvent que je suis l’enfant du roi des dieux. Cela serait trop long à définir tous les autres points qui permettent de deviner mon parent divin. Je devais cependant admettre un fait. Bien que Adriane était une enfant du dieu de la guerre, j’avais du mal à accepter de la laisser seule quand je rentrais à la colonie. La peur qu’elle tombe seule face à des monstres me terrifiait constamment et m’arrachait à mes rêves. Oui, je suis le genre de personne à être aussi facilement sur protectrice enfin surtout pour les personnes que j’apprécie. De plus pour le moment je ne l’avais encore jamais vue armée. D’ailleurs, elle ne savait même pas que je possédai mon épée magique scellée sous la forme d’un stylo à bille dans la poche de mon short. Une vérité aussi à dévoiler.

Je... J'ai quelque chose à te demander... Qu'est-ce que tu penses des Dieux ? Je veux dire... Tu n'as jamais envie de... Les renier ?

Me dit-elle d’une voix légèrement inquiète et plutôt intéressée.

Je n’y avais encore jamais vraiment réfléchi. Je ne haïssais pas vraiment les dieux. À vrai dire je souhaitai plus que tout rencontrer mon père pour lui demander des réponses sur son absence pendant la totalité de ma vie. Je ne l’avais même pas vu quand j’avais découvert mon statut de demi-dieu. La loi qui interdisait n’importe quel contact entre le parent divin et son enfant était pour lui complètement stupide. Mais enfin, ça n’allait tuer personne qu’un dieu parle à l’un de ses enfants seulement pendant quelques minutes. Ils vivent pendant des millénaires, qu’ils ne me sortent pas qu’il s’agit simplement d’une perte de temps. Tout ce monde mythologique me plaisait, ça, je devais l’avouer. Il me donnait un semblant de vie, le sentiment d’appartenir à une cause et de servir à aider la vie des autres. Je n’étais plus un nase ou un minable. Non, j’étais le fils du roi des dieux. Quelqu’un d’important et de reconnu, de puissant.

Je dois t’avouer que je n’y avais encore jamais réfléchi. Je ne sais pas vraiment si c’est une haine réelle que je porte envers eux. Je dirai plus que je ne les comprends pas mais je ne les détestes pas. La seule chose que je souhaite envers mon père c’’est qu’il m’explique pourquoi il a été absent pendant la totalité de ma vie et ne m’a jamais donné de nouvelles. Et puis les dieux c’est comme le nutella. Tu as beau le renier ça te revient toujours dessus encore et encore. Donc ça ne servirait à rien. C’est aussi un cercle infernal. Ca se répète, encore et encore, encore et encore. On ne pourra jamais y échapper de toute façon. Alors il vaut mieux profiter de la vie tant que tu as le temps plutôt que de s’apitoyer sur les dieux. Dans tous les cas, c’est ce que je pense.

Mon regard était un peu plus insistant. J’essayai de discerner sa réaction suite à ma réponse pour essayer de comprendre le but de sa question. Était-ce une sorte de test d’admission en tant que petit copain ? Une question piège ? Il est vrai que je ne savais pas du tout dans quel sens intercepter cette demande mais j’avais répondu le plus honnêtement possible. C’était mon avis réel. Même en gardant en tête que j’étais un demi-dieu, il m’arrive souvent d’oublier ce statut et d’avoir une vie semi-normale. Comme on dit, les vieilles habitudes sont dures à perdre mais surtout à oublier. Le problème est que quand vous êtes un demi-dieu et surtout que vous avez une odeur aussi forte qu’un fils des trois grands il est impossible d’aller s’acheter un t-shirt sans tomber nez à nez avec un minotaure, un manticore ou une autre bestiole avec la même terminaison.

Je lui caressai tendrement les cheveux depuis la paume de ma main droite, observant son visage doux et fin éclairé par le soleil. Je l’aimais. Tout simplement. Si je pouvais je nous emmènerai dans un lieu à l’écart de tout, une île éloignée ce monde mythologique, des dieux et de tous les dangers liés à la qualité de demi-dieu. Un peu comme le mythe de Calypso qui vit éloignée de tout. D’ailleurs ça doit poser un léger problème de rester seul sur une île pendant des décennies. Quand on est deux, c’est beaucoup mieux. Surtout si vous êtes avec votre petite copine. Bref, je vais pas vous faire un dessin. Je déposai mes douces et tendres lèvres contre les siennes, mordillant légèrement sa lèvre inférieure un peu comme un signe de provocation. Finalement je l’embrassa avec douceur et compréhension avant de coller mon front au sien, toujours enlacés l’un contre l’autre.

En dehors de ce monde de mythologie, ce qui compte, c’est nous, non ? Je te proposes que quand on est ensembles on ne parle pas de mythologie ni de dieux. En fait on ne parle de rien à propos de notre statut de demi-dieu. On vit comme des humains normaux. Sauf si on se fait attaquer, hein.

Je l’aimais entièrement. J’aimais aussi son côté bagarreur et sa façon de se mettre facilement en colère et d’exaspérer les personnes qui la fréquentaient souvent. Mais cela ne me faisait pas peur du tout. Ce côté de sa personnalité me rendait encore plus amoureux d’elle, augmentant considérablement mon amour. Ce n’étaient pas vraiment des défauts, justement, ça pouvait être aussi des qualités. Je me doutais bien qu’elle n’était pas le genre de fille à aimer se faire des câlins et des bisous toute la journée, qu’elle avait besoin d’action pour vivre mais surtout pour se sentir vivre. Après tout elle représentait bien la fille du dieu de la guerre.

Elle m’embrassait alors langoureusement. Je poursuivais le baiser, adorant ce contact intime que l’on avait entre nos lèvres. J’étais content d’avoir enfin une personne à qui je pouvais faire entièrement confiance, dans tous les cas, c’est ce que je croyais. Je me mis à frissonner sur tout le long de mon corps quand elle se mit à caresser l’écart entre mes doigts. Je craignais toujours de l’électrocuter involontairement suite à la douceur et l’amour qu’il y avait entre nous deux. En effet, mes pouvoirs avaient deux grands écarts. Quand j’étais trop apaisé et calme ils agissaient et la même chose quand je pétais un câble. Mais je ferais tout pour réussir à ne plus blesser personne. Jamais. Et surtout pas elle.

Tu sais, je crois que c'est un peu compliqué d'éviter d'être des demi-dieux... Sachant que mon père est le dieu de la guerre, tu te doutes bien que j'ai du mal à rester en dehors des ennuis non ? Et je ne les cherche même pas, ils viennent juste à moi... Et euh... Je ne voudrais pas que tu t'attendes à ce que je sois une fragile qui se laisse faire... Il faut que tu saches que je sais me défendre et que j'ai tendance à me fourrer dans des bagarres et...

Je lui souriais chaleureusement. Je lui déposais un nouveau baiser sur les lèvres, caressant sa joue droite avec douceur en la fixant profondément dans les yeux.

Tu serai terrifiée de savoir le nombre de monstres qui me tombent dessus quand je sors rien que quelques heures de la colonie. C’est encore pire quand on est à plusieurs en dehors. Je t’aime, peu importe ce que tu es. Peu importe quelle est ta personnalité. Et j’écraserai quiconque tente de t’agresser ou simplement de s’adresser méchamment à toi.

Je parlais sincèrement. J’espérais qu’elle arriverait à percevoir la sincérité dans ma voix car tout ce que je lui disais n’était que la pure vérité. Je ne lui avais encore jamais mentie et d’ailleurs, je ne mentais jamais à personne. Et en aucun cas à ma seule petite amie.

Il ne devait pas y avoir de secrets entre nous deux. Peu importe la dangerosité de ce que j’allais lui dire. Peu importe si elle serait terrifiée par l’ampleur de mes pouvoirs et qu’elle aurait envie de me quitter. Je devais lui dire toute la vérité sur qui était mon parent divin. J’approuverais sa réaction et je la comprendrais. J’avais l’habitude que les gens changent de comportement quand ils savaient qui était mon père. Après tout les enfants d’un des trois grands sont extrêmement rares. Et surtout redoutés par tous les demi-dieux tant leurs pouvoirs leur permettent de tout affronter.

Je ne veux pas te mentir. Je suis obligé de te l’avouer. Voilà, je suis le fils de Zeus. Le roi des dieux. La raison pour laquelle je ne pouvais pas te le dire est que la plupart des gens changent de comportement quand ils sont au courant de ce statut.

J’attendais patiemment sa prochaine réaction. J’espérais qu’elle ne me prenne pas en grippe et qu’elle continue à se comporter normalement avec moi.

Collé contre elle, son visage contre mon corps, je pouvais ressentir ce côté sauvage et bestial qui existait en elle. J’en avais toujours eu conscience depuis que je l’avais vue pour la première fois. Mais je ne l’avais encore jamais vue si attendrie ou exacerbée par ce côté guerrier qui existait en elle. Si je l’aimais c’était pour toutes ses qualités mais aussi pour tous ses défauts. Et chaque imperfection en elle me charmait également. La totalité de son corps me rendait encore plus amoureux d’elle au fil des minutes. Chaque grain de beauté, chaque cheveu qu’elle avait. Si je le pouvais je serai resté éternellement comme ça, avec elle. Et nous serions partis à l’autre bout du monde, loin de tout cela. En paix.

Je me mis joyeusement à rire en entendant sa phrase ; le coup de foudre. C’est vrai que c’était amusant pour un fils de Zeus. Et ce n’était pas non plus un mensonge. Bien que ce soit plutôt humoristique, cette phrase avait une part de vérité. Mon amour pour elle avait été immédiat dès que nos regards se sont croisés. Je le savais parfaitement que c’était elle. Que mon coeur et mon âme lui appartenaient. Que je pourrai lui confier ma vie sans hésitation. Bien qu’elle n’était encore qu’une parfaite inconnue, elle m’avait déjà mortellement séduite. À la vie et à la mort. Également spécial pour une fille du dieu de la guerre. Je l’aimais, cette petite amie sauvage et guerrière qui était mienne. Pour tout ce qu’elle réprésentait.

Et tu pensais m'impressionner comme ça ? Pas besoin tu sais, rien que tes beaux yeux m'impressionnent... Enfin si on veut, je suis quand même difficilement impressionnable, j'ai affronté plus féroce.

Plus sauvage que moi ?

Je riais joyeusement. Je vint lui mordre la lèvre inférieure une nouvelle fois en me mettant à lui parler d’une voix sauvage, libre et indisciplinée. Mon regard était plutôt féroce par rapport à mon apparence habituelle. Je l’attrapais alors doucement au niveau des fesses de mes deux mains en la soulevant contre mon torse, l’embrassant dans un mélange d’amour et de férocité.

Fais attention à toi mon ange, je suis un tigre échappé de sa cage. Et j’ai une tendance à mordre.

Dis-je en venant lui mordiller le cou avec amusement. Ces moments seraient parfaits et inoubliables. Même si elle me quitterait tragiquement plus tard pour une raison quelconque. C’était la première fois que j’espérais à ce point qu’une relation tienne sur la durée. Je la voulais pour l’éternité. Je nous voyais ensembles pour toujours.

J’eus une idée quand elle déposa sa main au niveau de ma cuisse. En plus d’un frisson discret qu’elle avait sûrement du remarquer, je me relevais doucement en la gardant contre mon torse. Lui déposant un petit baiser sur les lèvres, je me mis à lui murmurer avec confiance et sensualité. Elle devait sûrement aimer les sensations fortes et aimer le combat. Et j’avais une façon simple de lui faire plaisir et de lui faire attendre l’extase et sans mauvais jeu de mot s’il vous plaît. Pour lui murmurer, je déposai ma bouche contre son oreille droite. N’importe quel mortel qui nous regarderait dans cette position se poserait des questions.

J’espère que tu me fais confiance. Accroche toi bien à moi.

Je la saisis une nouvelle fois par les fesses en la serrant contre mon torse. Je pris une douce impulsion au niveau de mes genoux. Je m’envolais alors brusquement en dégageant un choc supersonique tout autour de nous, faisant trembler même le banc qui était pourtant accroché au sol. Le sol se défila rapidement autour de nous alors que je volais doucement pour ne pas lui faire peur ou la surprendre. Je la serrais fortement contre moi sans la relâcher une nouvelle fois. La capacité de vol était sûrement la seule chose que je contrôlais à la perfection. Je me déposais ensuite sur le haut d’une montagne avec douceur, m’allongeant au sol avec Adriane contre moi.

Alors qu’est-ce que tu en dis ?

Je n’avais pas été à ma vitesse réelle de vol. Je pouvais facilement atteindre la vitesse d’un aigle dans sa plus grande hauteur si je le souhaitais, il me suffisait de me guider dans un puissant courant d’air puis de me laisser traîner par le vent. Mais je pouvais aussi forcer l’air à me propulser. D’habitude j’aimais bien exécuter des figures aériennes mais je redoutais de blesser Adriane si je le faisais. De peur de la lâcher dans mes élans acrobatiques. j’avais considérablement ralenti ma façon de me propulser dans les airs. Voler était une façon pratique de se déplacer rapidement. Surtout contre des monstres capables de voler, je pouvais facilement les atteindre. Pareil pour les monstres marins, je pouvais échapper avec aisance à leur portée d’attaque.

Mes mains étaient toujours sur ses fesses. Tout en rougissant légèrement, je me dis que cela ne la gênait pas car elle ne m’avait rien dit à propos de ça. Le fait de voler m’était maintenant obligé. Je me sentais bien mieux dans les airs que sur la terre ferme, une sensation qui était sûrement normale pour un enfant du dieu des cieux. J’observais attentivement sa façon d’enlever les pétales des fleurs dans l’herbe autour de nous. Comme une façon de se relaxer totalement et de reprendre ses esprits. Je me mis à penser que cette scène aurait pu apparaître dans un film romantique. Amusant.

Pour une personne extérieure à la situation cette phrase pouvait sembler étrange si tu vois ce que je veux dire.

Je riais joyeusement. Je me sentais merveilleusement bien avec elle. J’étais normal, je n’avais pas à faire semblant d’être quelqu’un d’autre. J’étais simplement moi et elle m’acceptait comme j’étais. Mais j’avais toujours l’impression qu’elle me cachait quelque chose. Un secret qui pourrait me faire beaucoup de mal. Tout en tentant d’oublier cette pensée désagréable, je continuais la discussion de ma voix douce et reposante.

Tu sais, j’ai complètement abaissé ma vitesse de vol tout à l’heure. J’avais peur de te lâcher involontairement dans un élan trop rapide. C’est la toute première fois que je m’envole avec quelqu’un sur moi.

Une légère larme se mit à couler sur mon visage. Tout ce que je lui disais n’était que la pure vérité. C’était l’une des rares personnes qui m’acceptait exactement comme je l’étais. Je poursuivais son baiser en y mettant la langue, l’embrassant ainsi langoureusement.

Je serai là pour toi jusqu’à que ce qu’on m’enroule dans un drap blanc.

Le coup de poing que je reçus dans le ventre me plia complètement en deux. Je ne m’y attendais pas du tout et je m’allongeais longuement au sol en reprenant mon souffle. En tant que fille d’Arès elle frappait plutôt fort, je dois bien l’avouer. De quoi avoir un beau bleu quand je me changerais à la nuit tombée. Je n’avais encore jamais vu de personnes que j’appréciais mourir sous mes yeux ou mourir tout court. Il faut dire que j’avais eu la chance dans toute ma vie de ne jamais connaître de décès, rien qui pourrait me traumatiser à jamais ou changer ma personnalité d’un seul coup. Je ne m’attendais pas du tout à cette réaction quand j’avais prononcé la phrase, ce que je disais était sincère. Je ne pourrais plus vivre en son absence. Sa mort bousculerait complètement ma vie et ma santé mentale.

Je me redressais tendrement en la fixant de mon regard bleu électrique. La tristesse et le pardon se lisaient dans mes pupilles. Je ne souhaitais en aucun cas la brusquer, c’était comme une promesse que je lui avais fait tout à l’heure. Mais le coup de poing me disait qu’elle avait déjà connu beaucoup de morts et qu’elle n’aimait pas qu’on parle du fait de mourir de cette façon. Au moins maintenant je savais qu’il ne fallait pas parler de ça devant elle. Peut-être aurais-je le même mécanisme qu’elle quand je connaîtrais un mort au fil de mes aventures de sang-mêlé. Je ne l’espérais pas du tout d’ailleurs.

Je te prie de m’excuser. Je ne pensais pas que tu aurais cette réaction. Je suis désolé. Vraiment.

Je l’enlaçais lentement. Je lui déposais un baiser sur le front dans le but de la calmer et de la relaxer, pour qu’elle reprenne ses esprits. Je collais son visage contre mon épaule droite pour qu’elle ressente mon parfum et que cela lui permette de se calmer. Mes mains caressaient son dos avec douceur et légèreté. Je ne me voyais pas non plus me sacrifier pour qu’elle soit seule dans ce monde dangereux et obscur. Ce n’était pas que je n’avais aucune confiance en ses capacités. Je ne voulais pas la laisser toute seule, c’est tout. Et je ne comptais en aucun cas mourir prochainement.

Je t’en prie. Excuses moi.

J’étais heureux. Heureux qu’elle puisse se confier à moi aussi facilement. Qu’elle me fasse confiance. Après tout dans un couple on doit mutuellement se faire confiance et se partager tous nos secrets. C’est ce que je croyais connaître sur la relation que liait deux personnes amoureuses l’une de l’autre. Je comprenais également sa réaction précédente, le fait de m’avoir frappé car je lui avais dis que j’étais prêt à mourir pour elle. Voir ses amis mourir sous ses yeux devait l’avoir choquée pour l’éternité. Elle serait pour toujours traumatisée d’avoir vu ça. Même le plus grand bonheur du monde ne pourrait pas lui faire oublier totalement ça. Il me suffisait de la rendre le plus heureuse possible et que je la tienne éloignée de tout ça.

D’accord. Je te fais la promesse de ne plus jamais t’en parler. Je comprends parfaitement que tu souffres après avoir vécu tout cela. Je compte partager ce fardeau avec toi pour l’alléger.

Je me glissais contre elle, mon visage face au sien. Je lui touchais seulement le dos. J’avais glissé mes deux mains contre sa peau douce dans le but de l’apaiser. Même en haut de cette montagne, mes doigts étaient encore chauds et moelleux. Je caressais sa peau avec tendresse pour l’apaiser et faire naître le bonheur et toutes sortes de sentiments joyeux en son coeur. J’aimais qu’elle soit aussi forte, aussi directe et qu’elle puisse exprimer aussi facilement ses sentiments envers moi. Je lui déposais une nouvelle fois un baiser sur les lèvres en glissant ma main gauche dans la sienne, frottant le long de mes doigts contre les siens.

Tu as d’autres secrets à me confier ? Genre des trucs intimes ?

Dis-je en souriant joyeusement. Être à ses côtés me remplissait de joie et de bonheur.

Je vins lui embrasser le long du cou, engloutissant ma tête contre sa poitrine. Je voulais que ce moment se stoppe pour toujours. Plus de combats. Plus de dangers. Seulement cette sensation de bonheur et d’amour. Tout ce qu’il souhaitait était présent ici, devant lui. Il n’avait qu’à le saisir.

Je me glissais au niveau de son ventre, mon visage au dessus du sien. Je lui souriais longuement. Mon coeur battait de plus en plus vite par le simple contact de mes mains contre les siennes. Elle me faisait vivre, c’était elle qui incarnait ma force de vivre. Je réfléchissais longuement à un secret, malheureusement je n’en avais pas beaucoup. Voir pas du tout. À part le fait que j’étais vierge. Mais je n’allais pas lui dire ça alors qu’il s’agissait de notre premier rendez-vous, ce serait une erreur de débutant. Alors que je suis un débutant pur et dur.

Tu sais malheureusement je n’ai absolument aucun secret. Vraiment aucun. Je n’ai jamais vécu d’événements que je souhaite cacher.

Je me mis à réfléchir à l’avenir qu’on pourrait avoir. Un fils de Zeus et une fille d’Arès. Peut-être que bous pourrions un jour nous retirer loin d’ici, dans un lieu à l’écart de nous ou nous serions en paix. Le jour ou je serait capable de contrôler la totalité de mes pouvoirs et que je pourrais retirer et détruite tous les monstres qui tenteraient de nous agresser au fur et à mesure des semaines. La vie d’un demi-dieu était toujours active et démesurée peu importe l’âge de la personne, les monstres ne se souciaient pas de ça. Ils ne pensaient qu’à nous manger, rien de plus. Peu importe que la cible soit incapable de se défendre, justement, dans ce cas, c’est mieux pour eux. Ils n’auront aucune difficulté pour se remplir l’appétit.

J’aimerais bien connaître tes goûts en général. Genre ce que tu aimes écouter comme musique, ton genre de film, tes goûts alimentaires… Fin’, tu vois ce que je veux dire. Si tu es d’accord bien sûr.

La discussion commençait seulement à se former. C’était la première fois qu’ils parlaient réellement, sans discuter de leur relation ou du monde mythologique. Une vraie discussion de couple où l’on se confiait à l’autre. Adriane m’exposait ses nombreux goûts en matière de musique, d’alimentaire et aussi filmographique. Comme je le pensais, il s’agissait d’un cas à part des enfants du dieu de la guerre. C’était également l’une des choses qui avait du le charmer. Elle était simplement unique. Aucun autre demi-dieu ne lui ressemblait et ce petit côté mystérieux dans leur relation ne faisait que pimenter ses sentiments forts.

J’aime vraiment tous les genres de musique. Ca dépend de la voix de l’artiste mais aussi du sens des paroles. J’adore quand une création a une réelle signification, que ce ne soit pas des mots qui ne veulent rien dire. Sauf dans le cas ou ça sonne bien. Au niveau des films que j’apprécie il y a en première position les films fantastique ainsi que ceux de science-fiction.

Je lui rendais son baiser avec douceur. Je souriais longuement, heureux d’être à ses côtés pour lui parler de cette façon.

J’aime la nourriture en général à part les légumes. C’est assez facile de me plaire au niveau de mes goûts alimentaires. Sinon mon plat préféré est, bien que ce soit un dessert, la tarte au citron. Je pourrai en dévorer des palettes entières sans problème !

Dis-je en me mettant à rire avec elle. J’enfouissais mes mains dans les siennes, enlaçant mes doigts autour des siens.

Oh ! Tu aimes les comics ? Je ne lis quasiment que des licences Marvel, les DC Comics ne sont pas vraiment à mon goût.

Je collais ma tête contre le sol de roche du haut de la montagne. Mon regard bleu électrique plongeait à travers les nuages, l’air rêveur. De minuscules étincelles brillaient au fond de mes pupilles, comme la source d’un lointain pouvoir caché dans son inconscient. Ce sourire sur mon visage était toujours présent, aussi espiègle que joyeux.

De quoi serais-tu capable pour moi ?

Ma voix était rêveuse et comme lointaine.

Je m’attendais bien à ce qu’elle ne me dise pas la centaine d’anecdotes romantiques préférées des jeunes filles de vingt ans. Non, elle avait toujours eu l’habitude rester seule et de ne pas se lancer vraiment vers les autres en leur exprimant ce qu’elle ressentait. La plupart des demi-dieux voyaient les enfants du dieu de la guerre comme des brutes dénués de sentiments qui ne pensent qu’à se battre et à faire la guerre. Pourtant Adriane sous ses airs de jeune fille décidée et puissante avait un coeur très sensible qui ne demandait qu’à être cueilli par le plus chanceux.

Et par la plus grande chance du monde il s’agissait de moi qui avait réussi à faire chavirer ce coeur à la fois si résistant et fragile.
Adriane était une jeune femme assez étrange quand on ne la connaissait pas mais grandement intéressante et séduisante quand on apprenait à la connaître. Si ça tenait de moi je la décrirai comme une fille à la peau d’or et au coeur de verre. J’écoutais alors sa douce voix me susurrer ce qu’elle serait capable de réaliser pour mes beaux yeux et pour mon bonheur le plus total. À la fin de ses phrases, je lui déposais une série de baisers dans le long du cou afin de la faire frissonner mais aussi de lui donner envie de m’aimer de plus en plus et pour l’éternité.

Je l’aime ma fille d’Arès !

Prononçais-je en riant joyeusement, j’étais amusé par le comportement qu’elle avait de prononcer ses mots comme une toute petite fille timide. Bien que je ne semblais pas le penser aux premiers abords, il était vrai que notre relation était encore extrêmement fragile et sensible, prête à casser pour la moindre fêlure un peu trop écartée pour que nous puissions la refermer. Toute cette relation, cette histoire amoureuse que je rencontrais avec elle me semblait comme un doux rêve qui finirait par s’évader totalement et disparaître brusquement de ma vie. Malheureusement j’espérais vraiment que ce doux rêve puisse continuer pour l’éternité peu importe ce qui se passerait par la suite.

Je suis déjà heureux et fier d’avoir une petite-amie aussi courageuse et puissante que toi. Tu sais je ne pourrai jamais me passer de toi.

Cet endroit était vraiment beau. Cependant l’affirmation d’Adriane était réelle, mon propre ventre commençait à gargouiller dangereusement. Et bien que ce moment eut été magique, il fallait toujours retourner à la vie réelle peu importe ce qui se passait dans la vie. Voilà comment fluctuait la vie d’un demi-dieu. Des moments de magie et une vie lassante dans la communauté. Savoir comment s’adapter par rapport aux autres et à leur propre moyen de vie et façon de vivre.

Rentrons en ville.

Dis-je de ma voix rêveuse et lointaine.

J’attrapais avec amour et conviction la main de la jeune femme dans la mienne, j’entrelaçais alors mes doigts contre les siens. Cette sensation trônait toujours au plus profond de moi, la peur qu’elle disparaisse soudainement d’une seconde à l’autre et que je ne la vois plus jamais. Et ma dyslexie n’arrangeait pas vraiment la chose. Bien plus que la jalousie maladive dont je faisais preuve au quotidien et surtout quand je ne la voyais pas souvent. Je pouvais même dire que je souffrais de ne pas la voir autant que je le souhaitais ,cette boule en mon être était toujours présente peu importe ce qui se passait ou dans quelle situation je me trouvais.

Pense à bien t’accrocher.

Je me lançais alors doucement dans mon mouvement. Mes bras se tendaient alors jusqu’aux hanches de la jeune femme que je récupérai doucement dans la poigne de mes mains afin de la d redresser et de la coller contre mon torse avec douceur et tendresse. À la Superman. Je poussai alors une longue expiration à partir de mes narines avant de me lancer dans un léger appui au niveau de mes hanches. Je décollais alors brusquement du sol les jambes bien pliées, semblable à ses nombreux super héros de bande dessinée capable de voler. La seule différence avec Superman est que je ne tendais pas le bras droit en avant pour voler et aussi que je ne portais pas de cape ou encore de collants moulants.

Le vol fut d’une durée assez courte. L’endroit où je l’avais emmené ne se situait pas très loin du Square de New-York, il fallait seulement connaître les environs pour savoir trouver de beaux lieux où emmener une jolie fille. Je faisais alors de légers tours sur moi-même au dessus du Square dans le but de trouver un endroit adapté pour me poser sans qu’aucune personne ne remarque que j’étais en train de voler. Une fois sûr de mon coup, je me posais alors doucement dans une ruelle peu éclairée en reposant la jeune femme sur ses pieds. Je poussai un léger soupir fatigué et la poursuivait alors doucement de ma démarche vive et rapide.

Tu m’as dis que tu avais faim, hein ?

Je m’avançais alors assez rapidement jusqu’à un vendeur de hot-dogs placé dans le Square. Je lui prenais aussitôt deux hot-dogs, un pour moi et un pour Adriane. Tout en lui tendant son propre casse-croûte, je croquais alors dans mon hot-dog encore brûlant et recouvert d’une épaisse couche de ketchup et de moutarde bien piquante. Alors que les sauces superposées étaient chacunes visibles contre ma bouche, je lui faisais un sourire aussi chaleureux que doux comme pour la faire sourire voir même la faire rire aux éclats.

Je dois avouer qu’on tombe facilement addict à ça.

Prononçais-je en croquant fermement contre mon sandwich, agrippant alors une épaisse part du produit en le cisaillant à l’aide de mes dents. Je dévorais alors le gros bout entre mes dents avant de sourire toujours autant, le visage tourné vers celui de ma petite-amie. Mon visage était grandement chaleureux et sincère, tout pour qu’elle sourisse également dans son cas. Une fois nos repas mutuellement terminés, je lui essuyais doucement les lèvres de mon index droit comme une marque d’amour.

L’après-midi est déjà quasiment terminée.. Il te reste encore du temps pour rester avec moi ?