Athéna marchait dans les rues de New York. Sous couverture dans le monde des mortels, elle avait en ce week end, décidé de ne pas monter à l'Olympe voir le reste de sa famille, préférant pour une fois, le calme -si l'on puit dire, des humains, au tumulte des dieux. Nous sommes samedi matin. Il est encore tôt et huit heures n'ont pas encore sonnées que la déesse à l'apparence de jeune femme décide d'aller prendre un petit-déjeuner dans un café du coin. Très peu friande des cafés noirs que boivent les mortels, elle commande ce qui pour elle reste une boisson délicieuse : le chocolat chaud. Et oui, pensiez vous qu'Athéna pouvait avoir une âme enfantine ? Vous en avez désormais la réponse. Cette dernière dégustait donc sa boisson chaude tandis ce qu'elle croquait dans un pain au chocolat aux amandes. Les rues étaient déjà agitées, bien que la plupart de la population dormait encore, ayant choisit ce jour béni comme celui de la grasse matinée. Le soleil brillait déjà dans le ciel de printemps et ses rayons réchauffaient peu la terre car il n'était pas encore aussi flamboyant qu'en été. La déesse se leva, laissant quelque sous sur sa table et continua de déambuler dans les rues. Elle décida de s'arrêter dans un parc, pour se reposer et regarder comment vivaient les gens, chose à laquelle elle s'adonnait souvent. Assise sur un banc vert, à l'ombre d'un noisetier, Athéna regardait les joggeurs matinaux croisant les derniers ivrognes du vendredi soir et les grand-mères faisant leurs courses avant qu'il n'y ait trop de monde. Il y avait une blonde refaisant son lacet qui transpirait comme si elle courait depuis une heure, ce qui était vrai avec une probabilité de 1, un jeune enfant qui se balançait sur une balançoire, un pain au chocolat dans la bouche et qui semblait regarder Athéna, un homme et une femme qui marchaient main dans la main leur idylle venant tout juste de naître. Athéna fronça les sourcils à leur vue, et continua son inspection lorsqu'elle entendit une voix interpeller quelqu'un. Elle chercha du regard cette voix et tomba sur ledit garçon de la balançoire.

"-C'est à moi que tu t'adresses ?"

Lui répondit elle posément alors qu'elle avait regardé tout autour pour voir si ce n'était pas sur quelqu'un d'autre que le garçon criait.

-Oui. Qui t'es ? Chomp, chomp.
Athéna n'avait jamais vu d'enfant si grossier, mâchant la bouche ouverte, faisant un bruit pas possible avec ses dents lorsqu'il prenait son petit-déjeuner, et qui plus est très impoli qui se permettait de la tutoyer alors qu'ils ne se connaissaient même pas. Sa correction grammaticale était affreuse et son langage tout entier, sans compter la position nonchalante dans laquelle il était assise sur la balançoire, donnaient déjà des migraines à la déesse. De plus elle ne lui devait rit en et elle pourrait très bien lui masquer son identité, étant totalement en droit de le faire. Elle hésita même à lui dire la vérité, pour voir sa réaction, mais quelque chose de...divin, son sixième sens peut être, l'en empêcha. L'enfant descendit de sa balançoire en sautant à terre et se rapprocha d'elle. Naturellement et par dégoût de la personne qui se tenait en face d'elle, Athéna recula d'un pas.

-Vous êtes...! Oh... ! Je ... Vous êtes.. Athéna !

Alors qu'elle était prête à s'en aller sans prendre la peine de répondre à ce garnement, Athéna s'arrêta sur place. Manifestement ce jeune petit la connaissait. Bizarre. Etait il encore un rejeton d'une divinité quelle qu'elle soit ? La probabilité avoisinnait les 1. Personne ne pouvait reconnaître un dieu autrement, car les mortels ne croyaient pas qu'ils existaient. Quels êtres dénués d'intelligence tout de même...

"- Je vous trouve bien impoli de ne pas vous présenter, ou de vous incliner lorsque vous reconnaissez quelqu'un qui vous est supérieur."

La déesse décidé de lui jouer la carte de la morale, s'il pouvait apprendre de cette discussion au moins les bonnes manières ce ne serait pas ça de trop dans son éducation. Fils de n'importe qui, ce gamin avait besoin d'apprendre les bonnes manières et si cela devait retomber sur Athéna aujourd'hui que de s'y coller, elle le ferait, malgré elle.

L'enfant cligna plusieurs fois des yeux, comme désorienté. Un flot de paroles sorti alors de sa bouche.

-Vous voulez que je fasse une révérence dès que j'arrive à... En tout cas. Je m'appelle Asteri. Bonjour ! Je suis le fils des étoiles. Si je vous dit "Astréos", ça vous dit quelque chose ? Sûrement le connaissez-vous. C'est un Titan !

Il eut un moment de pause entre ses phrases, qu'il ne terminaient pas toujours d'ailleurs. Cela avait le don d'agacer Athéna. Il avait tout de même enfin fini son pain au chocolat et était déjà plus présentable, mais il n'en restait pas moins impoli. Cet Asteri, dont le nom signifiait d'ailleurs les étoiles, Athéna l'avait remarqué, semblait ignorer à qui il avait à faire. Bien sûr qu'elle connaissait son père ! Elle connaissait tout. Elle était la sagesse, la connaissance, le savoir, la science infuse c'était elle ! Comment pouvait il remettre en cause son intelligence suprême ce morveux ? Qu'il soit le fils d'un titan ne changeait rien pour elle mais il en semblait assez fier, comme s'il était au dessus. Crois moi mon gamin tu es loin d'être aussi majestueux que le petit orteil de la déesse qui se tient en face de toi.

"- Sache que ma connaissance n'a de limites que mon imagination."

Lui rétorqua t-elle alors. Ce petit garçon ne lui disait rien à proprement parler et elle ne trouvait rien à dire à un enfant de son âge. Elle le laissait donc parler ce contentant de répondre à ses questions, mais peut être lui proposerait elle de l'éduquer, dans son immense bonté.

"- Comment me connais tu ?"

Demanda t-elle intriguée. Beaucoup de gens voyaient des représentations d'elle, parfois erronées d'ailleurs, mais peu la reconnaissait lorsqu'ils la voyaient. Athéna se questionnait quant à la connaissance d'un si jeune mortel. Peut-être était il à la recherche du savoir et qu'il s'intéressait donc à elle. Mais vu son éloquence peu développée et son vocabulaire limité elle ne parierait pas là-dessus.

De toutes les personnes de New York, il fallait qu'Athéna tombe sur une progéniture. Ne pouvaient ils pas tous rester à la colonie ? Là où ils n'embêteraient personne ? Parce que croiser ce genre de personnes ce n'était pas le délire total d'Athéna, elle préférait ne pas entendre parler des héros, ou à la limite les aider dans leurs quêtes un point c'est tout. Discuter avec eux comme s'il y avait ne serait ce que l'ombre d'une possibilité d'amitié était puéril et une perte de temps. Non pas qu'elle n'ait pas de temps devant elle, la déesse avait l'éternité, mais ces pauvres mortels ne pouvaient pas réellement en dire autant.

" - Disons que... Ça m'arrive d'être calme et d'aller un peu lire des livres. Et j'aimerais bien m'occuper un peu de mes origines."

Le voilà qui recommençait à parler. Athéna écouta les dires du petit garçon. En fait il devait avoir une dizaine d'années mais il paraissait plus jeune, probablement son attitude désinvolte... Manifestement ce ne devait pas être le dernier des crétins s'il aimait lire, Athéna pouvait au moins lui accorder cela. S'il lisait sa cause n'était peut être pas perdue et son cas n'était pas si désespéré que cela. Qu'entendait il par "s'occuper de ses origines" ? Il voudrait rencontrer son père ? En apprendre plus sur lui ? Cela ne lui était pas réellement possible étant donné que Zeus punissait ceux qui avaient des relations avec leurs enfants, même si de plus en plus de dieux enfreignaient cette loi, Zeus lui même l'ayant déjà contournée.

" - Aurais-tu besoin de moi par hasard ? "

Demanda t-elle, essayant de comprendre où le petit demi titan voulait en venir. Cela arrivait à la déesse, dans sa sagesse et sa grande bonté, d'aider les personnes qui lui demandaient, parce qu'avouer que l'on a besoin d'aide c'est déjà faire preuve de mâturité. Mais il fallait demander correctement. Auparavant, dans l'Antiquité, quand les gens vénéraient les dieux grecs et pas le dieu unique des plus grandes religions du XXIeme siècle, ils savaient faire leurs demandes. On sacrifiait des animaux pour les dieux, on leur offrait milles présents et de grandes cérémonies étaient organisés pour eux. Mais maintenant... Qui se soucie de ceux qui sont considérés comme des vestiges ? Les temples tombent en ruine, ne sont plus entretenus que par ceux qui sont fan de l'histoire... Athéna aimait bien ses gens, et passait du temps à essayer de les aider, parce qu'ils croyaient en elle et en son pouvoir. Astéri croyait il en elle ? La belle femme reposa son regard vert sur l'enfant qui lui faisait face, attendant de voir s'il était digne d'être une part de la mythologie ou non.

L'enfant était tout de même compliqué à cerner. Toute son attitude était contradictoire, comme celle de tous les enfants. C'est peut être pour cela qu'Athéna n'aimait pas les enfants. Ils ne sont pas fixes, ils sont en constante évolution puisqu'ils grandissent, mais ils ne savent jamais ce qu'ils veulent et font des caprices, changent d'avis...

" - Non, c'est bon, je me débrouillerai seul."

Le petit avait l'air bien sûr de lui. Cependant c'était honorable, de vouloir essayer de faire les choses tout seul. Mais parfois il fallait savoir demander l'aide d'adultes. Athéna ne dit pourtant rien. Il avait le droit de trouver de lui-même et cela enlevait une épine du pied de la déesse. Il fallait seulement qu'il comprenne que la déesse de la sagesse n'aidait les gens qu'une fois, et qu'elle ne proposait qu'une fois son aide aux jeunes demi dieux ou demi titans.

" - Vous m'excuserez, madame Athéna, mais je vais aller faire du shopping. Bonne journée !"

Manifestement c'était lui qui décidait lorsqu'il pouvait disposer et cela ne plu pas réellement à la déesse. Il arrivait, la dérangeait, et décidait quand il voulait partir ? Ce n'était pas ainsi qu'elle voyait les choses. Ce petit enfant était en train de l'énerver. De plus il caressait un petit lapin blanc qui n'était pas là au début ce n'était pas réellement plaisant. Il lui fit un signe de la main en s'éloignant avec son animal.

" - Adieu petite créature. "

Répondit elle un peu sèchement. Agacée par la situation, la déesse disparu du centre de New York dans un éclat de lumière. Ce gamin venait de lui pourrir la journée et elle n'avait qu'une envie retourner faire du shopping. Elle déboula, impériale, dans la grande salle de l'Olympe, sa longue toge blanche derrière elle. Athéna se rendit dans sa suite pour se changer.