Rexia est une jeune dragonne intelligente, rusée et débrouillarde. Bien qu'elle apprécie les semi-dieux et les centaures, qui sont sa famille d'adoption, il peut lui arriver, par désire d'être tranquille ou d'aventures, de quitter le camp plusieurs jours... elle ne part jamais très loin, cependant. Elle adore voler. Pour elle, rien n'est meilleur pour se remettre d'aplomb que de se dégourdir un peu les ailes sous un chaud soleil. Elle s'entraîne chaque matin à faire des cabrioles aériennes. Elle aime aussi observer la pleine-lune et les étoiles, ce qui pour elle est le plus beau spectacle au monde. Elle sais se montrer féroce et elle est très protectrice. Toute personne s'en prenant à ses protégés ou au camp encourra la puissance de son feu. Elle a trop tendance à foncer tête baisser et à aimer le danger. Elle est plutôt tête de mule. En âge de procréer, elle est dragueuse envers les dragons qu'elle trouve séduisants lorsqu'il lui arrive d'en rencontrer, et elle a tendance à tomber facilement amoureuse. Encore jeune, tout-juste sortie de l'adolescence, elle est joueuse et blagueuse, aimant se moquer de ses ennemis, et de temps à autres, de ses amis. Elle a un coté sarcastique et elle est un peu gamine. Elle est cependant très susceptible et rancunière, et elle pourra se mettre facilement en colère si on l'insulte. Elle a du répondant et ne se laisse pas marcher sur les pattes, même si ça doit lui attirer les foudres d'une créature plus puissante qu'elle. Elle a l'habitude, lorsqu'elle s'ennuie, de se lécher les griffes, ce qui est devenu une sorte de tic.

Rexia est une grande et jolie jeune dragonne européenne, c'est à dire couverte d’écailles et se tenant sur quatre pattes, avec trois griffes à chaque serre, aux écailles rouges ovales et tranchantes, brillantes comme des rubis. Elle mesure pas loin de trois mètres de hauteur au garrot, pour environ une longueur de douze mètres du bout de la queue jusqu'à la pointe du museau. Son visage est orné d'un long museau, en forme de bec, avec deux grands yeux de la couleur de l'ambre. Parcourant sa nuque, elle possède une grande crinière de longues pointes acérées, taillées comme des pieux, qui au sommet du crane est entourée par deux longues cornes pointues. Elle possède dans le dos une paire de longues et fines ailes, à la membrane de couleur rosée comme le vin. Elles sont assez fragiles et ne lui donnent pas une très bonne endurance en vol, mais fait d'elle une créature volante rapide et silencieuse sur de courtes distances, ainsi qu'une chasseresse implacable.

Un matin, alors que la trompette n'avait pas encore réveillés les élèves du camp des demi-dieux, que le soleil était encore tout palot et que de la brume s'accrochait désespérément à la végétation, l'immense fracas d'un combat, un fracas fait de rugissement et de bruits d'arbres brisés, se fit entendre, réveillant pensionnaires et professeurs. Craignant une attaque contre la barrière magique, tous se mirent à courir, encore en pyjama ou en-train de s'habiller, armes à la main, vers l'entrée... mais ils s’aperçurent vite que ce qu'il se passait n'avait pas vraiment de rapport avec eux : juste devant le portail, six cyclopes, dressant des massues couvertes de pointes et de métal au dessus de leur tête, se battaient avec un grand dragon aux écailles vertes, dont les deux ailes brisées pendaient lamentablement dans son dos. Comme si on avait cherché à la maintenir au sol, des harpons étaient plantés dans le flan brulant et couvert de sang de la bête, au-bout desquels pendaient des chaînes où se balançaient de lourds boulets. Les cyclopes étaient énormes, musclés, le corps marqués de cicatrices, et arboraient en bijoux sur leur corps de nombreuses dents et cornes pointus. Visiblement, ces êtres étaient des spécialistes de la chasse aux dragons, dont les morceaux se revendaient très bien.

Le dragon se battait étrangement, gardant l'une de ses pattes recourbée contre son torses... tous pensèrent que son membre était brisé. Les demi-dieux et leurs gardiens hésitèrent : devaient-ils aider cette créature ? Les dragons avaient pour réputations d'être des monstres féroces, kidnappeurs de jeunes filles vierges, dévoreurs de chaire, voleurs de métaux précieux... mais cela n'était vrai que pour une partie d'entre eux. D'autres étaient connus pour être sages et ne désirer que vivre en paix avec la nature. Il y avait de bons et de mauvais dragons, comme dans chaque espèce. Les demi-dieux partirent à la rescousse de la créature trop tard : un coup de masse lui brisa la nuque, laissant son corps flasque couché dans les feuilles mortes. Les demi-dieux mirent les cyclopes en fuite avant qu'ils n'aient eu le temps de lui prélever ne serais-ce qu'une écaille, et ainsi s'éteignit, devant le camp, un représentant de la race des dragons... ou plutôt, une représentante.

Une question flottait parmi-ceux qui étaient présents : pourquoi le combat s'était-il déroulé ici ? Il n'y avait pourtant pas de vraies dragons vivants, près du camp. Était-ce un hasard, en fuyant, la créature s'était-elle retrouvée ici ? Ce fut une vénérable centauresse qui apporta la réponse : en marchant près du membre "blessé" de la bête, elle se baissa, écarta ses griffes... et lorsqu'elle se releva, elle tenait contre son ventre une pierre blanche et parfaitement ovale. La dragonne n'était pas venu ici pour rien : blessée et incapable de se battre tout en le protégeant, elle était venu au camp des semi-dieux en espérant qu'ils accepteraient de protéger son œuf... mais elle n'avait pu traverser la barrière magique. Malgré les réticences de certains, la centauresse, du nom de Kamuniak, décida de garder, et de tenter de faire éclore l’œuf... et elle le fit ainsi entrer dans le camp. Un œuf n'est pas encore officiellement une créature vivante...

Durant de nombreux mois, elle laissa l’œuf se réchauffer au-dessus d'un feu de camp, veillant jour comme nuit à ce que les flammes ne faiblissent pas... pour survivre, un embryon de dragon avait besoin de beaucoup de chaleur. Sa mère était censé lui souffler son feu dessus régulièrement, mais manquant du souffle du dragon, Kamuniak dut utiliser ce qu'elle avait sous la main. Il fallut beaucoup de temps avant que l’œuf n'éclose, presque une année, en réalité... beaucoup disait qu'il était perdu, mais la centauresse ne perdit pas espoir. Elle avait perdu son poulain, quelques années plus tôt, emporté par la fièvre lors d'un rude hiver... il fut évident qu'elle voyait en cet œuf un espoir de se racheter en tant que mère. Et elle avait raison d'espérer : la raison de son éclosion tardive était qu'il n'avait pas été pondu depuis très longtemps, lorsqu’elle l'avait recueilli. Et c'est ainsi que, un matin, elle découvrit des coquilles d’œufs brisées dans le feu, et que les hurlement d'une cuisinière alerta tout le camp : la dragonnette née de cet œuf avait réussie à marcher jusqu'aux cuisines, et avait dévorée près de la moitié de la viande crue qui s'y trouvait.

Et c'est ainsi que, recueillit par Kamuniak, qui lui donna le doux nom de Rexia, la dragonnette rouge devint un membre du camp des demi-dieux. Élevée par sa mère adoptive et par ses semblables, Rexia grandit dans la sagesse et l'éducation des centaures, qui la traitèrent comme l'une des leurs. Durant des années, elle fut un sujet d'études pour les élèves... mais aujourd'hui, elle a grandie, et elle est devenue une fière dragonne adulte. Elle est désormais la gardienne du camp des demi-dieux, intervenant lorsque la barrière ne suffit pas à repousser les assauts des ennemis. Et il lui arrive aussi, de façon régulière, de servir de défis aux demi-dieux, qui doivent réussir à l'attraper, à la plaquer au sol, ou juste à la vaincre. Elle vit dans une caverne rocheuse dans les zones sauvages du camp, sur un nid fait de métaux précieux qu'elle a trouvé en creusant ou dans des ruines, ou qu'elle a récupéré des armes brisées après les combats. Née à l'intérieur du camp, elle peut traverser la barrière sans souci.