Rebecca, un peu près intégrée dans cette prison, avait appris à connaître les résistants qui vivaient à présent avec elle - et cela pour toujours. Elle avait d’abord rencontrée deux de ses frère: Hero et Matthew. Le premier avait un caractère insupportable, sûrement héritée de leur mère respective. Il ne fallait jamais les mettre face à face car ils étaient capables de s’étriper. Pourtant, la jeune femme appréciait ce frère qui était différent du deuxième, attentionné et gentil avec elle mais qui parlait trop de son désir de vengeance sur Eris. Elle avait aussi fait la connaissance d’autres personnes telles que Adriane et Pandore. La fille d’Arès était plutôt sympa avec Rebecca bien que celle ci n’éprouve pas vraiment d’amitié à son égard. Elle se méfiait un peu de sa force de caractère qui l’embêtait. Mais pire encore, elle détestait la fille de Zeus sans vraiment savoir pourquoi, enfin si, c’était elle qui avait commencé à la détester.

Mais toutes ces personnes ne lui redonnaient pas confiance en cet endroit. Elle était plus déterminée que jamais à le quitter mais une chose l’en empêchait: Cyril. Il était sa raison de vivre, sa raison d’avoir sacrifiée ses états d’âme. Plus amoureuse que jamais, elle reconnaissait quand même que la résistance avait un point positif, celui d’être aux côtés de l’homme qu’elle aime. En ce moment, elle le sentait un peu nerveux, c’était pour dire que la bataille contre les alliés l’avait rendu de mauvaise humeur et l’avait préoccupé davantage sur le sort de la Résistance. Rebecca avait entendu parler de la perte considérable des soldats et c’était sûrement une des raisons de Cyril de travailler davantage.

Pourtant, elle décida d’aller le voir et d’essayer de le calmer, de le distraire un peu. En cette fin d’après midi, elle en avait plus qu’assez de le voir encore plongé dans ses feuilles. Elle s’était habillée de sa plus tenue, une robe noir moulante avec la fermeture éclair devant au style un peu rock et de ses bottes de la même couleur. Pour le faire plaisir, elle avait même enfilé sa plus belle lingerie. Elle frappa à la porte et entra dans le bureau de Cyril. Le voyant toujours aussi concentré, elle ne put réprimer un soupir et se plaça derrière en lui massant les épaules. Elle posa un baiser sur sa joue et dit: “Oh mon Cyril, cesse de travailler autant. Regarde toi, tu es tout stressé.”

Rebecca laissa ses doigts se promener sur les épaules de son bien aimé. Elle sentait que Cyril se détendait et que sa présence lui faisait du bien. La blonde sourit, heureuse que son chéri se sente bien à ses côtés et qu’il oublie un peu les moments difficiles qu’il traversait en ce moment. “Crois-moi, il y a des moments où j'aimerais prendre des vacances, comme quand j'étais dans la police.”. Il soupira en songeant à son passé. La jeune femme le comprenait, il avait été totalement inconscient de quitter la police. C’était un beau métier et puis c’était grâce à son ancien métier qu’ils s’étaient rencontrés… “Mais la Résistance ne saura pas se gérer toute seule, il y a trop de tension entre les membres pour qu'elle puisse réellement subsister…”. Encore et toujours la résistance. Il était prêt à foutre sa santé en l’air pour cette organisation qui ne cherchait qu’à détruire. La mort de ses camarades ne lui avait pas suffi, il continuera à causer la perte de nombreuses personnes tout cela à cause de son orgueil.

Rebecca ouvrit la bouche pour lui faire part de ses pensées quand Cyril lui prit soudainement la main. Ce contact la ravisa aussitôt, elle se sentait bien tout d’un coup, comme bercée par une chaleur douce qui lui envahissait le corps. Décidément, les symptômes de l’amour lui faisaient perdre tous ses moyens.”Heureusement que tu es là... Tout va bien ? Si tu as un souci, n'hésite pas à me le dire, nous en discuterons aussi longtemps que ce sera nécessaire.”. Son attention envers elle la combla de joie. Elle était enfin utile à quelqu’un, elle se disait que plus personne n’allait la rejeter.

Elle fit le tour de Cyril et s’installa sur ses genoux. Elle s’accrocha à son cou et déposa un doux baiser sur ses lèvres. “Ne t’inquiète pas pour moi. Le plus important c’est que tu sois heureux que je sois à tes côtés.”. Par curiosité, elle prit une feuille de papier du bureau et lit. Elle vit alors que c’était le rapport d’Alice et grimaça à la vu de sa signature. La blonde le reposa et reporta son attention sur Cyril. “Laisse tomber ces papiers. J’ai envie de passer la soirée avec toi…”

Rebecca frissonna lorsqu’elle sentit la main de Cyril caresser son dos. Pourquoi cherchait-elle toujours à se compliquer la vie ? Elle voyait toujours le mal partout si bien qu’elle méfiait de chaques mots que prononçait le fils de Déméter. Tout ce qu’il faisait pour elle, c’était par amour, il fallait qu’elle s’en rendre compte. “Reb, je ne serai vraiment heureux que quand toi, tu le seras”. Tant d’attentions l’émeut, elle se blottit contre lui. Elle essaya de vider sa tête de toutes ses idées noires. Elle caressa ses cheveux bruns en souriant, elle n’avait pas de mots pour décrire tout ce qu’elle ressentait.

Il répondit à sa proposition sans émettre la moindre opposition tout en rangeant ses affaires. “Avec grand plaisir mon cœur. Je suis tout à toi ce soir, que veux-tu faire ?”. Sa réponse ne l’atteint pas mais en revanche, son geste la perturba. Cyril avait mis ses affaires de côté comme s’il avait quelque chose à cacher, enfin c’était ce qu’elle croyait. Elle avait toujours besoin de s’inventer des problèmes malgré le fait qu’elle s’était promise de ne pas bousiller sa soirée. Son amoureux appuya sur un bouton et annonça à l’ensemble des résistants de littéralement leur foutre la paix. Puis il revint à la blonde et posa la tête au creux de ses reins. La jeune femme lâcha un soupir de bonheur. “Je ne sais pas … Je pensais qu’on pouvait se faire un petit resto … Mais comme tu as l’air fatigué, on peut rester ici si tu veux … En plus tu as l’air d’avoir mal au bras, je ne sais pas ce que tu attends pour te soigner.”

Malgré la manifestation d’amour du chef des résistants, Rebecca se risqua une question: “Dis… C’est vrai que tu as eu une aventure avec une certaine Alice ?”. Elle avait entendu les demis dieux en parler et voulait être sûre. Sa jalousie avait rattrapé sa résolution.

Rebecca savait que sa question allait atteindre Cyril. Il la regarda d’une façon sérieuse, une attitude qui avait changé l’atmosphère de la pièce. Elle voulait une réponse, en être sûre même si elle savait que cela la ferait souffrir car elle était pratiquement sûre qu’il avait eu une relation avec cette fille qu’elle détestait déjà même sans la connaître. Mais la blonde n’acceptait pas l’idée que Cyril avait eu des relations dans le passé, elle avait espéré être la seule femme qu’il ait eu dans sa vie, un espoir paradoxal puisqu’elle même avait rencontré plusieurs hommes ... Elle fit face à sa réponse en noyant ses yeux brillant de jalousie dans ceux du fils de Déméter: “Que les choses soient bien claires. Oui, j'ai eu une aventure avec Alice, mais d'une, c'était avant de te connaître, et de deux, je tiens trop à toi pour retourner auprès d'elle. Pour être franc, si je peux me contenter d'une relation patron - bras droit avec elle, ça m'arrange. Je suis heureux de t'avoir rencontrée, Rebecca, et je suis heureux de savoir que quelqu'un veille enfin sur moi, après tout ce temps à me débrouiller tout seul, sans avoir d'ange gardien…”.

Aussitôt après avoir dit ses mots, Cyril l'enlaça doucement, colla son front contre le sien puis serra sa petite main fragile . Il semblait pourtant être sincère mais il voulait absolument prouver son amour pour elle: “Je t'aime, Rebecca, et je ne suis qu'à toi. Je tenais à ce que tu le saches... Quant à mon bras, il est définitivement mort donc ça ne sert à rien de le soigner, les nerfs ont été trop abîmés…”. Tant pis pour son bras alors … Mais tout ce qu’il avait dit était une réelle preuve d’amour et malgré la colère et la jalousie, Rebecca ne pouvait pas le traiter durement après ce magnifique discours. Elle l’embrassa longuement, juste pour se faire pardonner de cette question grotesque puis se retira pour passer une main sur son visage. “Moi aussi je t’aime… Tu ne peux pas dire que je suis ton ange gardien … Rappelle toi que tu m’as sauvé la vie en me libérant de prison. Grâce à toi, j’ai appris à vivre normalement, sans voler ni corrompre et puis… je t’ai rencontré  …”.

Pour clore ce moment un peu trop émouvant et qui relève un peu des romans à l’eau de rose, Rebecca le regarda avec malice: “Dis moi… Que veux-tu manger ce soir ? Gourmand comme tu es, je suis sûre qu’il faudra commander de nombreux plats. Laisse moi deviner… Tu veux manger Italien ?... Non, la semaine dernière on a mangé un plat de pâtes. Japonais ? Non, je suis pas trop fane de sushis… Ah je sais, chinois ! Je sais que tu adores cette cuisine ! Tu veux que j’appelle le resto ?”. Joueuse, elle l’embrassa avec fougue et prit le téléphone portable de Cyril de sa poche. Elle composa le numéro du premier restaurant chinois qui lui venait en tête, fit la liste de tous les plats traditionnels qu’ils allaient manger et raccrocha: “Voilà, mon amour, ils en ont pour 30 minutes environ.”

“Décidément, tu lis dans mes pensées”. C’était l’instinct féminin et puis cela prouvait encore davantage tout l’amour que Rebecca portait pour lui. “Parfait mon cœur, tu gères”. Après s’être débattue pour commander un canard laqué et des raviolis chinois au serveur qui se trouvait à l’autre bout du fil, la jeune femme remarqua que Cyril avait bandé son bras tout abîmé. Comment faisait-il pour vivre avec cette blessure qui ne guérira sûrement jamais ? Cela allait l’handicaper toute sa vie et elle avait peur que la plaie s’infecte ou même qu’il se fasse amputé du bras… Elle ne voulait penser à ces horreurs et pourtant ce bras pourra peut être lui permettre de quitter la résistance. Il n’était plus bon à rien avec ce bras mort, il n’allait jamais pouvoir combattre avec.

Rebecca s’autorisait à imaginer ce que serait sa vie si Cyril n’était qu’un simple policier sans mauvaises volontées. Elle y rêvait, c’était pire même, c’était son souhait le plus cher. Pourtant, au fond d’elle, la blonde sentait qu’il n’allait jamais abandonner quelque chose qu’il avait construit et qu’il avait nourri. Son rêve n’était pas loin de se réaliser... Quant à la fille d’Eris, son rêve commençait à disparaître doucement et elle ne voulait pas que cela se passe ainsi, sa perspective d’avenir avec Cyril était ce qui la maintenait en vie.

La blonde tourna le dos et nicha son nez dans le cou de Cyril en soupirant. Elle prit doucement les deux mains du fils de Déméter afin que les bras de l’homme qu’elle aime l’entourait. Elle les posa sur son ventre et souffla dans son oreille: “Pourquoi tu ne reprends pas ton boulot de flic ? Je suis sûre que tu étais heureux quand tu travaillais au commissariat … On pourrait vivre dans un appartement à Brooklyn ou si tu n’aimes pas la ville, on pourrait vivre dans une petite ville près de la mer comme en Floride par exemple, loin de toute cette agitation… “. Elle se sentait obligée de lui partager ses envies, elle ne pouvait plus s’arrêter de rêver: “On pourrait se marier… et … et … avoir des enfants, qu’en penses-tu ? Ce serait tellement bien… ”. Elle déposa des petits baisers dans son cou. Elle connaissait déjà sa réponse.

Rebecca espérait tellement que Cyril fasse tout ce qu’elle avait souhaité pour leur couple. Elle imaginait à quel point ils seraient heureux s’ils avaient eu cette vie là. Elle n’aurait jamais eu besoin de s’installer au QG et n’aurait jamais eu ce sentiment d’avoir fait une grosse erreur qu’elle allait regretter longtemps. Pourtant, même si le bel homme allait trouver les mots pour ne pas la blesser, elle savait qu'une partie de ses espoirs allait s’envoler. “Pour ce qui est de retourner à la police, vu mon bras, c'est juste impossible. J'ai beau être un peu ambidextre, ce serait trop long d'apprendre à tirer de mon bras gauche... Mais je t'avoue que, des fois, je me surprends à rêver d'une vie où je dirigerais une agence de détective, vu que ça me sert de couverture pour le moment. Mais, si j'aimerais confier la Résistance à quelqu'un qui saura la gérer, il me faut les tester pour savoir à qui je pourrais la confier.”

Ses premiers ne l’avaient pas vraiment atteint. Ils n’étaient pas durs à entendre et puis, c'était comme s’il lui promettait quelque chose ou qu’il avait le projet de s’éloigner un peu de ce qu’il considérait comme étant la chose la plus précieuse, après Rebecca évidemment. “Quant à une vie de famille... Je n'y ai jamais pensé jusqu'à présent, mais passer ma vie à tes côtés... Ferait de moi l'homme le plus heureux du monde. Mais encore une fois, je ne peux pas laisser la Résistance comme ça... A qui pourrais-je la confier, si ce n'est à toi ? Je n'ai pas trop confiance en eux, ils sont trop dispersés, ils mèneraient la Résistance à sa perte…”. Elle avait sourit lorsque le fils de Déméter avait dit qu’il serait heureux de vivre à ses côtés mais s’était vite rembrunie lorsqu’elle avait compris qu’aucune vie de famille ne serait possible si Cyril s’accrochait à la Résistance… Elle savait qu’il allait répondre de cette manière, pourtant l’entendre le dire la fit très mal, bien qu’il avait pris soin de le dire avec le plus de douceur possible.

Une famille avec des enfants, la blonde en avait toujours rêvé. Elle n’a pas connu le bonheur d’avoir une famille stable. Elle avait été abandonnée et recueillie par de nombreuses personnes mais ces gens n’étaient que des étrangers pour elle. La fille d’Eris voulait donner la vie et élever des enfants, offrir une vraie vie de famille à sa descendance… Mais elle ne pouvait pas, pas tant que cette foutue Résistance se mettrait entre son amoureux et elle. Rebecca dit d’une voix triste mais étrangement calme: “Toujours et encore la Résistance… Je sais que vivre avec des enfants dans un climat hostile n’est pas la meilleure des idées mais tu pourrais comprendre que c’est ce que je souhaite au plus profond de mon coeur… Tu es le seul à savoir que je n’ai pas eu la chance de vivre avec mes vrais parents… Tu sais à quel point je serai heureuse de construire une vie de famille avec toi… “. Il n’avait pas dit qu’il était contre, mais elle était comme ça, elle ne retenait que le mauvais côté des choses. Elle se dégagea de lui et se posta devant la fenêtre. “Et puis qu’est-ce qu’il fout ce livreur! “. Une larme coula sur sa joue.

Le temps de ruminer sa tristesse, Rebecca avait pu entendre une sonnerie retentir, la voix de Cyril inviter le livreur à monter, le parler quelques instants et lui donner son pourboire avant de refermer la porte et de revenir vers elle. Il posa sa tête sur ses épaules et déposa un doux baiser dans son cou avant de dire: “Mon cœur... Tu sais à quel point je t'aime, pour toi je suis prêt à mettre la Résistance entre parenthèses pour profiter pleinement de ton amour... Mais laisse-moi au moins le temps d'organiser la transition. Je tiens à faire les choses dans les règles... Et je pense savoir qui pourrait prendre la relève.” Elle ne savait pas si c’était une promesse en l’air ou si c’était une vraie promesse, en tout cas elle ne put s’empêcher de sourire.

Cet homme était vraiment adorable, si on oubliait ses intentions diaboliques envers la colonie, le nombre de morts qu’il avait causé juste à cause de son désir de vengeance et sa haine pour les Dieux. Mais d’un autre côté, il pouvait se sacrifier un peu aussi. En effet, la blonde trouvait cela plus juste qu’il fasse un effort de son côté, pas du même prix que son sacrifice certes, mais un réel effort.

Rebecca avait envie de le prendre dans les bras et de l’embrasser mais elle voulait encore se la jouer mystérieuse et froide. Cet attitude allait inciter Cyril à porter plus d’affections à son égard, elle en était sûre et c’était tout ce qu’elle demandait. “A taaaaable !”. Une fois tous les plats déposés sur la table, la muse se retourna, attirée par cette bonne odeur, et reprit place sur les genoux de son chéri. Non, elle n’allait pas prendre une chaise, elle allait le taquiner, l’embêter, se venger à sa manière pour les doutes qu’il lui apportait. Munie de ses baguettes, elle prit maladroitement un ravioli et le porta à sa bouche. Elle le trouva tout simplement succulent et sentit son pauvre homme essayer de se débattre pour prendre ce qu’il voulait. Elle ne put réprimer un sourire face à sa difficulté, se retourna et vola ses baguettes avant de les poser sur la table. Elle reprit les siennes, prit un autre ravioli et le porta à la bouche de Cyril, tel un enfant et dit d’un ton froid: “Ne t’avise plus jamais de me vexer Cyril. D’ailleurs qui va reprendre la relève ?”. Elle attendit qu’il mange son morceau avant de reprendre: “Moi aussi je t’aime. Mais n’oublie pas que j’ai sacrifié beaucoup de choses pour toi”. Malgré sa colère froide, elle s’empara de ses lèvres et les mordirent férocement. Rebecca posa une main sur sa joue: “Mon amour… “.

Rebecca s’était fixée un nouvel objectif. Elle ne voulait plus faire semblant de se plaire à la résistance alors qu’elle détestait encore plus cet endroit à présent. Elle allait lui poser petit à petit un dilemne qui n’allait pas lui faciliter la vie. La blonde voulait qu’il choisisse entre elle et la résistance. Elle savait que ce serait pratiquement impossible pour lui de faire son choix, elle n’était pas bête, il ne serait pas capable d’abandonner quelque chose qu’il avait rêvé de construire. Alors, elle allait l’éloigner le plus possible de cet endroit, le tirer le plus possible dans ses bras, dans son amour. Oh oui, elle allait l’avoir cette vie qu’elle souhaitait tant. La fille d’Eris se transformerait en une créature possessive et égoïste pour obtenir ce qu’elle voulait mais c’était le prix à payer pour avoir cette vie de famille. Et sans le faire exprès, elle avait déjà mis son plan en oeuvre en se fâchant contre Cyril tout à l’heure. Il avait proposé de prendre un autre dirigeant avec lui, histoire d’avoir moins de choses à faire… Ce qui signifiait qu’ils auraient plus de temps à passer ensemble !

“Je pensais à ton frère, Matthew. Il a la tête sur les épaules, il est sérieux, et il est apprécié de presque tout le monde. Enfin, je crois. Il sera libre de s'entourer de qui il veut, tant qu'ils ne soient pas obligés de m'appeler tous les quatre matins pour régler les soucis qu'ils vont avoir. Qu'est-ce que tu en penses ?”. Rebecca sourit de toutes ses dents, visiblement elle était heureuse et encore plus amoureuse de Cyril…”Oui bonne idée mon chaton, Matthew est très appliqué dans ce qu’il fait, je suis sûre qu’il fera un très bon dirigeant.” Elle termina ses plats le plus vite possible , déjà parce que c’était délicieux et puis parce qu’elle voulait lui reparler de… cette histoire de famille. Elle attendit que son chéri finisse tranquillement ces délicieux mets et se retourna brutalement vers lui. Pour l’enjôler un peu, la blonde l’embrassa langoureusement en ronronnant et passant ses mains sur son torse. “Mon Cyrilou… Si tu prends de nouveaux dirigeants avec toi, ça veut dire que tu seras plus libre… Tu ne souhaiterais toujours pas avoir d’enfants ?...”. Elle chuchota, comme si elle voulait l’hypnotiser: “Tu ne veux pas donner une descendance à ta famille si prestigieuse…? Les “Le Nôtre” doivent survivre pour la prospérité de Monsieur le paysagiste français…”.

Rebecca misait sur son charme pour parvenir à faire résonner et surtout à convaincre le fils de Déméter. Elle savait qu’il allait reporter ce projet à plus tard, ne se sentant pas prêt à assumer une vie de famille pour l’instant. Mais elle ne perdait rien essayer et puis surtout, elle voulait l’entendre promettre, histoire de pouvoir l’embêter encore plus tard. “Chérie... J'ai rien contre le fait d'avoir des enfants, surtout avec toi, mais jamais ce ne sera pour transmettre mon nom. Ce sera juste pour les élever normalement, peu importe leurs ancêtres. Surtout quand on sait qu'une partie de leurs ancêtres ne sont pas foutus de prendre soin de leurs propres enfants... Alors, on en aura, mais une fois que nous serons installés et que nous aurons chacun de quoi vivre dignement. Le deal te convient ?”. Elle réfléchit un instant. Bon, en effet, le fait d’évoquer son prestigieux nom de famille n’était qu’un simple argument pour le convaincre, elle se fichait complètement de transmettre le nom du jardinier de Versailles à ses enfants. Quoique, Rebecca Le Nôtre, cela sonnait plutôt bien…

Mais elle avait obtenu ce qu’elle voulait, une promesse. Si bien qu’elle le regarda tendrement et esquissa un petit sourire avant de répondre d’un air rêveur: “Oui ça me convient… Et puis t’as raison, on en aura une fois qu’on pourra avoir un appartement et vivre normalement… Mais ce serait bien qu’on se fiance avant aussi… Et qu’on se marie… J’ai déjà pleins d’idées de pays où passer notre lune de miel! Tu sais que je n’ai jamais voyagé depuis que ma famille adoptive m’a ramené d’Europe! Tu préfères les visites culturels ou paresser sur les plages ? Oh mais on peut avoir les deux si par exemple on partait en France ! J’aimerais bien découvrir ton pays…”

Et c’était repartie, quand elle avait une idée en tête, c’était quasiment impossible de la retirer de son esprit. Mais au fond, elle savait que cet idée de voyage pourrait plaire à Cyril. Il ne s’était pas du tout reposé depuis la bataille et elle sentait qu’il allait bientôt péter un plomb. Alors le changement d’air lui ferait le plus grand bien. “Oh puis tu sais, pas besoin de lune de miel pour partir! On peut le faire maintenant ! Regarde un peu dans quel état tu es mon chéri… J’ai l’impression de voir un zombi, moi je dis, si on part en vacances, tu vas revenir plus serein. Et puis comme ça tu auras les idées plus claires et euh repartir sur de bonnes bases pour le bien de ta chère résistance… Alleeeeer dis oui !”

Rebecca espérait tellement que son bien aimé accepte le voyage. Mais elle voyait pas pourquoi il refuserait, c’était même sûr qu’il accepterait. “Très bien, je me rends ! Je te laisse organiser nos vacances, moi je vais parler avec Matthew de mon idée. Je pense qu'un conseil de trois pour diriger la Résistance ne serait pas une mauvaise idée, comme ça ils sont trois cerveaux au lieu d'un. Quatre si on me compte, mais comme je serai absent, ils devront se débrouiller sans moi…”. La blonde hurla de joie. Tandis que Cyril l’enlaçait et l’embrassait dans le cou, elle s’imaginait déjà courir dans les rues de Paris avec son chéri, le câliner devant la tour Eiffel et visiter le château de Versailles afin de connaître tout l’étendue de son talent lorsqu’elle se perdra dans les jardins.

Mais tous ce temps où ils seront en France, elle pourra profiter aussi longtemps possible de la présence éphémère de son chéri où il sera loin de la résistance et où il ne pourra plus y penser. Elle prit dans ses bras et dit: “Oui je vais préparer le voyage mon coeur et je vais tout de suite le faire pour qu’on parte le plus vite possible. Je sais déjà ce qu’on va faire. On va passer une semaine à Paris, après on ira dans d’autres régions très visitées et je te propose qu’on aille se reposer au bord de la mer en… Comment s’appelle cette région déjà ? La Provence!”