Salut à toi étranger ! Je suis Danaé D'Argos, fille de Tyché, déesse de la chance et de Luka D'Argos, simple mortel. Mon nom et mon prénom te rappellent la mythologie grecque ? Te bile pas c'est normal ! Mon géniteur a voulu s'amuser avec les nerfs de Zeus et a profité de son patronyme pour me donner le nom d'une de ses anciennes conquêtes (de Zeus pas de mon père hein). Le pauvre (mon père cette fois) trouvait trop injuste que les dieux ne puissent pas s'occuper de leurs enfants... Bref, me voila affublée d'un nom qui a porté pas mal à confusion durant mes années de primaire. Quoique la confusion n'a pas duré bien longtemps... Je suis assez sanguine comme fille, au grand désespoir de mon cher Papa ! Le monde mythologique ne m'a jamais été inconnu; étant très fier de mon ascendance, mon père ne m'a jamais caché mes origines divines et a toujours répondu du mieux qu'il pouvait à toutes mes questions même les plus futiles. Et lorsqu'il ne savait pas quoi me répondre il me renvoyait a des livres d'histoire antique. Ils y sont tous passé: livres d'historiens reconnus, essais de philosophie, écrits d'Homère et j'en passe. Mon plus gros manque est de ne pas connaitre ma mère (en vrai, pas seulement dans les livres). Mes amis parisiens ont toujours cru que j'étais juste un peu fantasque avec mes dieux et mes mythes. Je n'ai jamais vraiment fait grand chose pour contredire tout ça. Quand eux disaient qu'ils étaient juifs, chrétiens ou musulmans je rétorquai en rigolant que j'étais polythéiste et l'affaire était bouclée.

Vous ai-je parlé de Paris ? J'ai toujours vécu dans cette ville ! A mes yeux il s'agit du paradis sur Terre ! Il y a tout a Paris. Que l'on soit un artiste, un intellectuel ou un marginal (ne croyez pas que je crois que le monde se résume a ses trois catégories d'individus merci) vous trouverez tout ce que vous cherchez à Paris. L'amour, la fortune, la culture, la bonne bouffe, la liberté ! Je pourrais déblatérer sur la Ville Lumière toute la nuit... Je n'aurais quitté cet endroit pour rien au monde. Enfin presque rien... Quand les monstres viennent jusque sur le seuil de ta porte pour essayer de te tuer, tout ça parce que t'as fait la connerie de naître, tu remets tes priorités en question. En l'occurrence j'avais le choix: soit je continuais ma vie de princesse à Paris et je faisais un magnifique doigt d'honneur (parfaitement manucuré) aux Harpies et autres créatures malfaisantes au risque de voir mes proches tomber comme des mouches les uns après les autres, soit je prenais le large pour me rapprocher de l'Olympe (New York). Je pense que vous avez deviné mon choix... Me voila donc déposant mes valises dans un superbe appartement de Manhattan, tout juste diplômée du bac, dans la chaleur étouffante et estival de New York. Ai-je continué mes études ? Non. Ai-je trouvé un travail ? Non plus ! Mais alors qu'ai-je fait durant plusieurs mois ? Tout et rien ! Trop vague ? Voyons voir... J'ai dessiné (beaucoup), j'ai écumé tout les bars et toutes les boites de nuit de NYC, je me suis fait quelques amis dont une demi-déesse elle s'appelle Swann et elle est juste gé-niale () je la considère même un peu comme une sœur. J'ai également fait le tour des musées et des galeries d'arts, c'est incroyable ce que l'on peut trouver comme artistes incompris et torturés dans cette ville ! En bref, j'ai fait la même chose qu'en France. J'entends déjà les "petite princesse", "superficielle", "pourrie gâtée" et autres qualificatifs on ne peut plus vrais. Il faut de tout pour faire un monde !

Hélas, comme la vie peut souvent se conduire comme la pire des p****, il a fallu que le destin me rattrape (enfin destin... plutôt les vulgaires créatures qui s'en prenaient à moi en France). J'en ai discuté avec Swann et il apparut qu'un choix s'offrait à moi (encore): soit je rejoignais la Colonie ou elle-même se trouvait, soit je rejoignai une sorte de clan de rebelles qui s'insurgeaient contre les dieux à plus ou moins juste titre. Même si faire partie des "gentils" était plutôt gratifiant en soi, je comprenais les revendications de la Résistance. De quel droit est-ce que l'on nous interdisait de connaitre vraiment nos parents, d'être élevés par eux ? Et pourquoi est-ce qu'ils ne prenaient contact avec nous qu'en cas extrême nécessité voire de danger mortel (ou juste quand ils avaient besoin de quelqu'un pour exécuter le sale boulot sur Terre) ? Je suis la fille de la déesse de la Chance bordel ! Je suis très consciente que le camp qui réussira a m'avoir aura fait un très gros coup. Alors bon courage mes frères, sœurs et lointains cousins ! La partie commence...