il n’est jamais facile d’être le fils d’un dieu. et encore plus quand vous avez été adopté par le chef d’une des plus grandes mafia de russie. autant dire que ma vie ne s’était pas exactement déroulée comme je l’aurai voulu avec du recul. comme ce dernier me l’avait toujours dit, “tu as quelque chose de différent, tu dégages un aura spécial.” pour être spécial, ça, oui je le suis. voir même trop spécial. dès mon plus jeune âge, j’avais démontré un potentiel rarissime voir même unique. et c’était à partir de ce moment-là que j’avais été mis sur le devant de la scène. à être présenté comme le futur de la famille, presque comme un élu. le fait que j’étais capable de recopier tout ce que je voyais en était en grande partie pour quelque chose.

j’ai eu une bonne éducation. j’ai presque toujours fréquenté des écoles pour riches, que des établissements privés. à cet âge-là, j’étais quelqu’un qui voulait faire plaisir aux gens qui comptaient sur moi. j’avais donc toujours eu des bonnes notes, au point d’être l’un des meilleurs de l’établissement. j’avais la chance, par rapport à un bon nombre de demi-dieux, de ne pas avoir à subir de dyslexie. mon potentiel était bien plus visible au niveau du sport et de tout ce qui était lié aux gestes manuels. ma vie s’était donc déroulée ainsi jusqu’à l’âge de mes quatorze ans, ou j’avais commencé à déraper.

les premiers tatouages, la première ouverture d’esprit. pour résister dans le monde de la mafia, il fallait apprendre à s’endurcir. c’est à l’âge de quatorze ans que j’ai pour la première fois tué quelqu’un. un intrus qui s’était infiltré dans le manoir familial, dans le but d’assassiner mon formateur ainsi que la personne que je considérais comme mon père. malheureusement pour lui, il s’était trompé de porte. c’est du haut de mon jeune âge que je fis ainsi face à un homme d’une trentaine d’années armé d’un pistolet. ce dernier tira instinctivement mais à la surprise de l’étranger, cela ne fit aucun effet. comme quoi mon pouvoir magnétique agissait instinctivement, j’avais naturellement arrachée la balle du pistolet pour qu’elle aille se loger à travers le front de mon agresseur. son cadavre s’était écroulé au sol sous mon regard, inanimé.

c’est à partir de ce moment que j’ai tué de plus en plus de personnes, au nom des worontzoff. à force d’exécuter les cibles de la famille, je suis rapidement devenu reconnu comme une grande menace au sein de nombreuses autres mafias. j’occupais parfois le rôle de tortionnaire dans le but d’obtenir des réponses de nos ennemis. je suis ainsi devenu un adepte de la torture, jusqu’au point d’en devenir un expert. mais toute cette vie ne pouvait durer qu’un temps. plus le temps passait et plus je me différenciait des autres adolescents de la famille. je devenais plus mature, je commençait à ouvrir les yeux sur ma propre vie et sur le monde qui m’entourait, sur ce que j’étais exactement.

à mon entrée au lycée, je m’étais immédiatement senti mal à l’aise dans ce nouvel environnement. il y avait bien trop de regards sur moi, bien trop de monde à mes côtés. les tatouages qui couvraient mon corps attisait la curiosité de nombreux lycéens. je me montrait immédiatement différent des autres élèves mais je réussi à trouver un ami de longue date du nom de maël, chez lequel je me retrouvais et avec qui je pouvais parler librement de mes angoisses et de mes questions personnelles. je me sentais de mieux en mieux avec lui. maël fut presque mon seul ami lors de ma fréquentation du lycée bien que j’avais eu quelques relations avec des filles qui s’étaient toutes finies en véritables désastres sentimentaux.

j’avais développé un véritable sentiment de protection envers cette amitié que je tenais avec maël. de nombreuses choses changèrent le jour où une nouvelle élève fit irruption dans l’établissement. ce fut un véritable coup de foudre pour moi, la première fois que je ressentait quelque chose d’aussi fort pour une autre personne. mon coeur s’était mis à la battre la chamade, j’aurai été capable de mourir à cet instant précis pour satisfaire le moindre des désirs de la jeune inconnue. attiré par elle, j’avais développé une relation fusionnelle et complète à son égard. elle était devenue la personne la plus importante pour moi et je passais la plus grande partie de mon temps à mes côtés. à vrai dire, je passais mes journées à exécuter les missions qu’on me donnait et à passer tout mon temps avec elle.

tout se passait à la perfection mais pourtant je remarquait qu’au fil du temps elle s’éloignait peu à peu de moi, comme si ses sentiments envers moi disparaissaient. suite à cet incident, j’avais commencé à me renfermer un peu plus sur moi comme pour former une cage métallique autour de mon coeur. je faisait preuve d’une grande méfiance envers la personne dont j’étais si amoureux. tout changea brusquement le jour où j’eu l’occasion de la voir en compagnie d’un autre garçon. je restais bloqué sur place, mes yeux bleus figés. elle était en train de l’embrasser passionnément. je relâcha brusquement toute la méfiance que j’avais eu pendant plusieurs semaines, lâchant ma haine grandissante contre l’enfoiré qui embrassait mon ancien coup de coeur. je me mis à le frapper de toutes mes forces sans m’arrêter, ressentant le sang du jeune homme couler le long de mes doigts. mon ancienne petite amie essayait de me retenir en tirant mon bras droit en arrière. j’avais adopté un long sourire sadique, relâchant tout ce que j’avais sur le coeur dans mes coups. je finis par m’arrêter, laissant le jeune homme inconscient, le corps inanimé. du sang coulait le long de mes mains. je n’adressa pas le moindre mot à la jeune fille, la laissant en compagnie de ma dernière victime.

ne sachant quoi faire et où aller, j’étais rentré au manoir familial. je me sentais totalement brisé. je me laissa plonger dans la piscine, laissant l’eau envahir mes poumons. je sentait peu-à-peu ma respiration baisser, la lumière disparaître de mon regard. je voulais seulement disparaître, oublier tout ce que je venais de ressentir. au bord de l’inconscience, je sentis une main me tirer hors de l’eau. c’était la dernière chose que j’avais eu l’occasion de ressentir.

après avoir resté longtemps dans l’inconscience, j’ouvrais progressivement les yeux. je reprenais conscience dans un étrange lieu, une étrange tente qui avait l’air d’avoir été faite pour soigner les gens. mon corps était recouvert de draps soyeux et agréables. je me mis à me demander si j’étais vraiment mort et une voix familière vint entreprendre mes songes. “ Tu te réveilles enfin ! “ je l’avais reconnu aussitôt. maël. sa voix. je battais lentement des paupières, le visage apaisant de mon ami apparaissait dans mon regard. me regardant avec inquiétude, il prononça une simple phrase : “ Bienvenue à la colonie des sangs-mêlés. “