Ma mère est une sociologue historienne chercheuse, sa spécialité : l'antiquité. Elle bosse dans une boîte qui travaille sur cette période de l'histoire. Une période qui recèle d'encore bien des mystères. Elle sait aujourd'hui que la mythologie, tout cela existe, mais son travail consiste à étudier les comportements sociaux des différents peuples de l'antiquité, grec, perse, gaulois, etc. DONC autant dire que son boulot, pour une passionnée, lui prend énormément de temps. Quand à mon père, qui est-il? C'est JUSTE Apollon! Mais si Apollon, le dieu antique grec de beaucoup de trucs qui me ferait trop parler pour rien dire. Pour faire court sur ma conception. Ma mère m'a eu plutôt jeune, 18 ans en fait, elle a aujourd'hui 43 ans. Le Dieu s'est transformé en jeune bad boy pour venir séduire la splendide Abigail, Abi pour les intimes. Bon allez, je vais quand même expliquer un peu plus...

Alors qu'elle démarrait ses études de sociologie option histoire antique, le jeune (vieux) Dieu faisait tout pour l'avoir. Il l'attendait à la sortie de la fac, la draguait. Elle n'était pas insensible, loin de là, mais elle avait toujours eu envie et le désir de manipuler les hommes qui lui tournaient autour. De les faire tourner en bourriques, qu'ils souffrent presque de la désirer et toujours, elle leur brisait le cœur. Dieu ou non, elle ne changerait pas ses habitudes. Ma mère s'est toujours vanté à moi d'avoir bien fait galérer le dieu qu'il était et de lui avoir ensuite détruit son cœur divin… Je ne sais pas trop si c'est vrai mais elle raconte tout le temps cela avec une ardeur dans les yeux comme si c'était l'apogée de sa carrière.

Vous savez, elle a toujours été dure avec les hommes, elle n'en a jamais voulu, ils ne sont que des objets pour elle qu'elle utilise pour assouvir ses besoins ou pour avoir de l'argent. Lorsqu'elle faisait sa thèse et que je vivais donc chez mes grands-parents, je n'avais pas 10 ans, elle « voyait » plein de garçon et vivait grâce à l'argent des riches hommes qui la courtisaient. Elle avait la technique pour les prendre dans son filet. Ensuite, elle s'est installée quand j'avais 10 ans alors, puis nous avons vécu dans un grand appartement pendant 2 ans ensemble. Avant que je n'aille à la colo.

Comme cela, vous pensez que cette femme est une cousine éloignée de méduse. Mais pas du tout, c'est surtout une femme pleine de caractère qui ne se laisse jamais marcher dessus, féministe, très drôle et dont les deux passions dans la vie sont : son travail et son enfant. Bon, malheureusement pour moi, le travail passait un peu avant moi. Mais ma mère m'aimait énormément et quand elle était avec moi, elle n'avait pas la tête ailleurs. Elle mettait de côté tout le reste. Elle cuisinait et pâtissait avec moi, me racontait les histoires de mon père et surtout, sans cesse, leurs histoires à eux. Je pense qu'au fond, elle le cache mais c'est le seul homme qu'elle a vraiment aimé. Quand elle parle de lui, elle ne donne jamais trop de détail, parfois, leurs relations semblentavoir duré 1 mois comme quelques jours. Si un jour je croise mon père, c'est plutôt à lui que je devrais demander.

Bref, à mes 12 ans, un satyre a débarqué à la maison un jour de pluie. Ma mère m'a envoyé dans ma chambre calmement, elle savait que ce jour arriverait et moi aussi. Depuis le début, je savais que j'étais le fils d'un dieu, que j'irais très tôt à la Colonie et que je deviendrais le héros d'épopée fabuleuse.
Elle ne m'avait pas appelé Bellerophon pour rien. Concernant mon prénom, je tiens quand même à préciser que ce prénom n'est porté que par environ trois cents personnes dans le monde, sur 7 milliards je suis donc presque unique ! Je ferme la parenthèse.
Lorsque je revins au salon, le Satyre se présenta et ma mère m'embrassa, comme si je partais à l'école et qu'elle me laissait avec la maitresse à une rentrée, comme si je la reverrais le soir même. Or ce n'était pas ce qui était convenu. J'allai rester à la Colonie tout le temps, sauf aux vacances où je rentrerais à la maison.
N'ayant jamais eu un lien mère-fils extraordinaire, la séparation ne fut pas un déchirement, je me disais que ça ne changerait pas de d'habitude. Et puis c'était encore plus cool que d'aller à l'école, j'allais carrément devenir un guerrier, j'étais quand même le fils d'Apollon, un des 12 dieux Olympiens !
Mon père m'assuma le premier soir de mon arrivée, après tout, je savais d'où je venais, il ne me restait qu'à savoir vers où j'allais.

J'en ai déjà parlé, mais de suite, les railleries sont les trucs qui m'ont le plus marqué à la colo. Les Apollon, homme comme fille, était vraiment moqué pour leurs attachements un peu trop fort à la beauté, au physique : à l'apparence en général. Or, les fils et filles du dieu des oracles et des pleins d'autre chose ne pouvaient se laisser traiter de la sorte ! Je ne tolèrerais jamais qu'on ne se moque ni de moi, ni d'un de mes demi-frères ou sœurs qu'ils soient plus vieux ou plus jeune que moi, qu'on s'entende ou non. C'est ainsi que j'ai commencé à m'entrainer comme un fou, je voulais être le meilleur partout pour faire honneur à ma famille et à mon père bien que je ne me sente pas très proche de lui alors. Ma spécialité, le tir à l'arc et le combat au corps-à-corps. Certains de mes frères et sœurs étaient meilleurs que moi au tir à l'arc, ne manquant jamais leurs cibles, mon don de prémonition ne me permettait pas d'être si précis.
D'ailleurs, en parlant de ce don, il était aussi bien une bénédiction qu'une malédiction, car parfois, quelques minutes avant que quelques choses de pas cool arrivent, je sentais comme du remue-ménage dans mon ventre, comme si quelque chose n'allait pas. Or, c'est plus le temps se rapproche de l'acte que la sensation se précise, elle ne devient claire qu'aux dernières secondes cruciales, c'est pour cela que ce don de clairvoyance n'est utile qu'en combat. Permettant d'esquiver au centimètre près dans des positions souvent originales, ou je dirais même origéniale !

J'ai donc vécu de cette façon jusqu'en 2015 où mon poste évolua au sein du camp. La bataille de Cronos causa la mort de notre ancien chef de bungalow alors que de suite, des frères, des cousins se lançaient dans la Rébellion. Je fus nommé pour remplacer le défunt chef des Apollons, un poste que je pris énormément à cœur. J'étais un des plus vieux demi-dieux du septième bungalow et je considérais mes pairs comme des petits frères et sœurs sur lesquels je devais faire attention. Ce poste renforça d'ailleurs mon côté renfermé et sérieux.
La colère gronda suite aux attaques des rebelles à la Colonie. Cet endroit était devenu ma maison, ses habitants des frères d'armes ou des professeurs à qui je tenais, c'était ma famille, y touchez-me mettait dans une colère noire. Une vengeance en tête, j'allais leur rendre au centuple ce qu'ils nous avaient fait.