Bon. Décidément, quelque chose ne tournait pas rond sur Terre, et ça, Zeus, du haut de l'Olympe, ne pouvait pas y rester sourd. Déjà qu'il n'appréciait que moyennement que ses deux enfants préférés, Hermès et Athéna, lui fassent comprendre qu'il commettait une erreur en continuant à maintenir cette loi... En ce moment, ce n'était pas la grande forme pour le seigneur du ciel, avec tout ce tracas.

Cependant, Zeus ne s'était pas plus inquiété que ça : les Moires étaient formelles, les Résistants ne dureraient pas longtemps, bientôt ils pourraient enfin reprendre leurs droits dans le cœur de leur descendance, et en plus ça remettrait un peu d'ordre également dans le monde mortel. Parce que mine de rien, la Terre ne tourne que parce qu'ils étaient là, et à trop s'angoisser pour la Résistance... C'est là que Zeus se rendit compte que certains mortels avaient la faculté de voir à travers la Brume, et que ceux-là avaient également en tête de détruire l'Olympe. Pauvres fous... Intrigué, Zeus les avait surveillés, notamment un en particulier : un dénommé Ethan Grayson, héritier d'une riche famille apparemment, qui semblait être le leader de cette bande de jeunes insouciants.

Un jour, le seigneur de l'Olympe se décida à venir lui rendre une petite visite. Pas physiquement, mais en rêve : on sait jamais, même si c'est un simple mortel il valait mieux ne pas les sous-estimer. Il attendit donc qu'Ethan s'endorme, par une belle nuit étoilée, pour entrer dans son rêve. Et leur confrontation / discussion se passerait à la porte de l'Olympe, sur le balcon de l'Empire State Building, puisque le jeune homme semblait rêver qu'il s'y trouvait.

Vêtu d'un long manteau comme le soir où il avait accusé Percy Jackson, fils de Poséidon, d'avoir volé son foudre, il attendit quelques instants avant de s'avancer dans la lumière de la porte qui menait à l'Olympe, dans le dos d'Ethan. Celui-ci se retourna et fut quelque peu... surpris de voir Zeus en personne face à lui. Avec un léger sourire, le roi des dieux lui lança :

Bonsoir Ethan. Belle soirée, n'est-ce pas ? Je crois qu'il va falloir qu'on discute un peu toi et moi.

Il attendit, droit comme un I, la réaction d'Ethan. Même si elle n'allait pas forcément lui plaire.

Zeus hocha la tête quand Ethan demanda son identité, avant de le laisser l'observer sous toutes les coutures. Il esquissa un léger sourire quand le mortel lança après avoir terminé :

Vous n'êtes pas si impressionnant que je ne le pensais, mais bon à ce qu'il parait vous pouvez changer de forme, je suppose donc que celle-ci est la plus banal non ?

Tu ne survivrais pas si je te montrais ma véritable forme en vrai. En rêve... Pas besoin d'en faire des caisses, comme dirait mon fils, répondit Zeus en croisant les mains dans le dos. Il regarda Ethan se tourner pour regarder la vue qu'ils avaient sur New York et resta de marbre quand il lui lança :

Hum... la vue est moins impressionnante que depuis ma tour, en même temps il y a un peu moins d'étage... Bon dites moi papy Zeus, que me vaut l'honneur de votre visite ? Vous voulez parler ? Je vous écoute.

Zeus tiqua légèrement quand il l'appela "papy Zeus", mais resta parfaitement maître de lui-même et immobile, se contentant d'un léger sourire. Ethan savait pertinemment le pourquoi de sa venue dans son rêve, il voulait juste faire croire le contraire ; malin, mais cela ne le protégerait pas éternellement. Le maître de l'Olympe se décida à lui répondre :

Puisque tu as décidé de faire comme si tu ne savais pas le pourquoi du comment, je vais te répondre. Je sais que tu as côtoyé ma fille aînée, mais je ne suis pas venu pour ça. Je veille à l'équilibre du monde, et autant je te remercie de tuer les monstres, autant tuer les demi-dieux et à terme, nous voir déchus... Cela n'arrivera pas de sitôt. Tu ferais mieux de te rendre à l'évidence : ni toi ni tes chasseurs ne pourrez faire quoi que ce soit contre nous. Vous existez, grâce à nous.

Son visage se fit plus dur au fur et à mesure qu'il parlait, laissant placer une menace muette au-dessus d'Ethan telle une épée de Damoclès. Quelque chose lui disait que ce mortel était plein de ressources, un peu trop même...

Décidément, le mortel était bien imprudent aux yeux de Zeus, qui commençait à ressentir une perte de sa patience olympienne alors que le jeune homme lui répondait avec insolence :

Ah... Zeus Zeus Zeus... vous n'y êtes mais alors pas du tout... Nous n'avons pas pour ambition de vous voir déchus, non. Nous voulons simplement rendre la Terre aux Humain. Et vous mon ami vous êtes assis sur un trône depuis bien trop longtemps. Après si ce n'était que ça je n'aurai rien contre vous, mais vos enfants... hum... ils sont bien trop puissant. Il suffit que l'un d'eux est la folie des grandeurs et il pourrait à lui seul détruire tout un pays ! Regardez comment de simples terroriste mortels arrivent à faire des dégâts. Alors imaginez qu'un enfant divin soit pris de folie ou de fanatisme ou simplement décide de régner à tel ou tel endroit ? Avec ses pouvoirs il pourrait tout à fait le faire.

Les demi-dieux étaient quand même capables de se tenir au niveau de leurs pouvoirs, voulut répliquer Zeus au plus profond de lui. Et de toute façon, les choses étaient tellement bien faites que leurs pouvoirs étaient nettement moindres que ceux de leurs parents divins, pour éviter justement ce genre de désagrément...

Ethan s'approcha de lui et reprit :

Mais vous devez comprendre ça non ? Vous qui avez un œil sur tout et des pouvoir colossaux. J'espère tout de même que cet entretien à pour but de me faire peur, moi le simple mortel sans pouvoir face à vous le dieu des dieux ?

Zeus ne répondit pas tout de suite, se doutant qu'il n'avait pas terminé ; effectivement, Ethan se dirigea vers le balcon sans regarder le maître de l'Olympe et termina avant de lui faire de nouveau face :

Vous savez, c'est beaucoup d'honneur pour moi que vous vous inquiétiez du sort de quelques demis-dieux se faisant tuer par un mortel. Après tout ils s’entre-tuent déjà pas mal entre eux, je ne fais qu'allonger de quelques noms la liste des morts.

Ne joue pas avec le destin, Ethan. En règle générale, je ne menace jamais personne, sauf si l'on s'obstine dans sa bêtise, et c'est ce que tu es en train de faire. A ta place, je me méfierai, le destin pourrait te jouer des tours, répliqua Zeus en dévoilant un peu l'étendue de ses pouvoirs en grandissant pour prendre sa taille normale. Il ne tient qu'à toi de tenir compte de ma mise en garde ou non, mais si tu fais le mauvais choix, tu le regretteras quand il sera trop tard. Il est encore temps pour toi de renoncer...

Si le mortel décidait de continuer, il demanderait conseil à l'Olympe pour la suite des événements. Il était juste impossible de laisser des mortels menacer encore plus l'équilibre du monde, déjà bien entamé par la Résistance...

Zeus grommela dans sa barbe quand il constata que sa menace n'avait aucun effet sur le mortel. Dieux qu'il était exaspérant de constater qu'il était loin le temps où les dieux pouvaient inspirer de la crainte dans le cœur des mortels... Et la pique qu'il lui lança sur les tueurs en série ne fit que renforcer cette impression pour Zeus. Le regard noir de colère, alors que le tonnerre se mettait à gronder au loin, le maître de l'Olympe écouta le mortel qui lui lançait :

Vous vous inquiétiez pour tous les demis-dieux ? Bien bien je vois... alors pourquoi ne tuez vous pas les résistants ? Ou non encore mieux: pourquoi ne vous occupez-vous pas des monstres qui tuent eux aussi vos enfants ? Hein ? Vous et moi savons que vous n'intervenez pas d'habitude, alors pourquoi intervenir pour moi ? Je suis un mortel, alors certes j'attend le jour où quelqu'un vous fera tomber de votre piédestal, mais ce n'ai pas pour autant que j'en suis dangereux pour vous si ?

O Moires, faites en sorte que je ne transforme pas ce mortel en chiche kebab, songea Zeus en faisant un effort presque surhumain pour se contenir, sa colère s'exprimant par le tonnerre qui grondait de plus en plus fort. Et c'était très dur avec Ethan qui enfonçait le clou :

D'ailleurs à propos des résistants, eux devraient plus vous inquiéter que moi. Car eux sont capable de vous renverser. Et sur eux... vous n'avez aucune vision.

Alors allez-y menacez moi, punissez moi même si ça vous amuse et vous fait vous sentir plus fort et plus puissant que tout le monde. Montrez aux résistants qu'ils ont raison de vouloir vous faire descendre. Allez-y je vous en pris. Mais sachez que même si je n'étais pas là, vous seriez en danger rien qu'avec la résistance. Et puis encore une fois vous vous concentrez sur un problème mineur qu'est ma personne alors que je fais moins de victime divine que les monstres ou les résistants.

L'ego de Zeus en prit un sacré coup, et il eut beaucoup, beaucoup de mal à se retenir de foudroyer l'impertinent sur place. Soudain Mêtis, sa première épouse et mère d'Athéna, lui inspira l'idée de proposer un deal au mortel. Et pas n'importe lequel, et pas en échange de n'importe quoi. Un léger sourire se dessina sur le visage de Zeus avant qu'il ne réponde :

Tu as beau être fichtrement agaçant, mon garçon, tu as de la chance. Car je viens d'avoir une idée qui nous permettrait de dénouer cette situation.

Il se glissa derrière lui pour lui chuchoter à l'oreille son deal et les conditions qui allaient avec. Avec sa proposition, il ne pourrait pas refuser, et la situation serait temporairement dénouée.. et tout le monde serait satisfait.