Mon histoire ? Toute ma vie d'aussi loin que je m'en souvienne ? Il faut vraiment que...oui bon d'accord, je vais faire un effort.

Je suis né il y 24 ans dans une belle et grande ville, Chicago, par une mère qui devait ressembler à une humaine et mon père aussi sans doute mais je ne les ai jamais connu. Enfin... trêve de bavardage, heureusement que moi je me suis fais entendre parce que sinon j'aurais été invisible pour tout le monde !

Quelques semaines, quelques mois, quelques années ? Aucune idée et peu importe, un orphelinat m'a recueilli donc je suppose que je devais être seul et depuis je ne me souviens plus que de cet endroit dont je porte le nom.

Mais ne pas savoir de qui je suis né et de savoir que mes parents m'ont abandonné, a créé un certain dégoût envers eux. Si un jour j'avais le loisir de les retrouver par hasard, je voulais me venger mais les années passèrent et je suis devenu un petit démon qui voulait se faire voir pour se sentir exister. Oh je n'étais pas un bandit mais j'aimais bien disons... taquiner mes camarades ou même la maîtresse. Cela n'a jamais fais de mal à personne de se retrouver assise sur des punaises ! Et je trouvais cela amusant, si bien que je continuais mon petit jeu qui évoluait au fur et à mesure des années.

Durant ma douzième année d'existence, il se pourrait qu'un jour, une de mes bêtises, alla trop loin. Je voulais simplement jouer avec un camarade, rien de plus. Mais je le brûlais au troisième degré. J'étais sous le choc, je n'avais pas d'allumette, pas de briquet ! Je ne comprenais pas comment cela avait pu arriver... Après ce malheureux accident, on m'emmena en maison de correction et je n'ai même pas pu de me débattre, non pas tellement à cause de mon camarade qui était complètement brûlé, mais à cause de cette apparition de flammes survenues de je ne sais où.

Je restais en maison de correction jusqu'à ma majorité et en sortant, j'ai dû me débrouiller car je n'avais aucun endroit où aller ni aucune famille. Ma seule solution pour avoir à manger et avoir un endroit où dormir, c'était de m'engager dans l'armée.

Au début cela était supportable, j'arrivais à faire abstraction et j'appris l'art des explosifs. Au fur et à mesure des années d'entraînements, je pouvais créer une bombe en quelques minutes à partir de rien ! Seulement, une fois que je n'avais plus rien à apprendre sur cette pratique, je dus voir la réalité en face : il y avait la guerre...

Elle était présente tout autour de moi depuis le premier jour de mon arrivée mais seulement maintenant je me rendais compte du bruit assourdissant qui régnait sans cesse. Des bombes, des coups de feu... Tout éclate partout, devant, derrière ! Des camarades tombent ! Je devais franchir des morts et des blessés sur le sol qui est devenu un chaos de pierre où gisent grenades, munitions, armes, corps inanimés, corps pantelants... Je ne tenais plus de n'avoir comme seul décor la mort, le froid, les maladies... Il m'était devenu de plus en plus dur de combattre.

Je suis donc resté quelques minutes à l'abris des combats, pensant que ma fin était proche. Seulement tant de gens mourraient autour de moi, des personnes que je côtoyais. Il fallait que je retourne au front sans me poser de question pour mettre fin à tout cela. Au fur et à mesure du temps, on a réussi à sortir victorieux : on avait enfin récupéré la ville. Après, je suis resté encore quelques années pour accomplir diverses missions, puis on m'a remercié et je suis retourné aux Etats-Unis, où j'ai pris un appartement à New-York.

Ma réintégration dans la vraie vie fût dure. J'avais pris l'habitude de dormir avec une arme sous l'oreiller et au moindre bruit ou au moindre souvenir de la guerre en rêve ou en flash-back, je rentrais dans une transe et j'étais prêt à me battre comme sur le front.
A la Guerre, j'avais oublié qui j'étais, j'ai recommencé à me poser des questions, notamment avec cette histoire de flammes sorties de nul part. Et puis, je ne vouais plus aucune haine à mes parents, peu importe qui ils étaient, ils ne faisaient pas partis de ma vie, ils sont devenus des étrangers sans aucune importance. Il fallait maintenant que je refasse ma vie, une vie normale. Pour cela, j'avais déjà commencé à faire des petits boulots ici et là, notamment des métiers manuels.

Je décidais donc de sortir seul un soir au restaurant et manger un bon repas. C'était vraiment appréciable d'avoir quelqu'un qui me sert, me demande ce que je veux et c'était de loin la meilleure soirée que j'ai passé après mon retour de l'armée. Mais au moment de payer l'addition, j'entendis un verre qui tombait, qui se brisait. Encore un souvenir de l'armée mais cette fois-ci, j'entendais des os qui se brisaient, et sans m'en rendre compte, le comptoir s'enflamma... Je regardais mes mains, horrifié quand une femme s'approcha et éteignit le feu qui n'avait pas encore ravagé tout le restaurant. Elle m'emmena ensuite dehors où l'on parla un moment. Elle m'expliqua que mon "don" ainsi que le sien venait du fait que nous étions tous les deux des demi-dieux et que nous n'étions pas le seuls. Je n'étai pas si étonné que cela. Au moins, elle pouvait me donner des réponses à certaines de mes questions.

Je la suivis donc en me disant que j'aurai un foyer, un endroit où je serais compris, où je ne serais plus seul. Mais leur lutte n'était pas tellement la mienne, je suivrais donc juste le mouvement et je serais là pour exécuter ce que l'on me dit.