On va commencer par le commencement ! Parce que j’ai appris que commencer la fin, bah les gens ne comprenaient à rien. Soit leur cerveau a dû mal à assimiler, soit c’est vraiment incompréhensible.

On va commencer avant ma naissance pour vous situer dans le contexte, sinon vous allez vous plaindre du comment et du pourquoi, patati et patata. Je connais le refrain, je vais parfois un peu trop vite et j’oublie le sujet.

Et voilà, j’ai oublié de dire mon prénom et mon nom de famille, de me présenter.  Je suis parfois un peu stupide. Je me nomme Chiara Grayson. Oui, vous avez bien entendu «  Grayson » comme dans la «  Grayson Incoporation ».  Et non, je ne suis pas la sœur d’Ethan, mais bel et bien sa cousine.

Ma mère était la sœur de ce cher Barry Grayson. La seule fille de la fratrie promise à un bel avenir. Ma mère était une femme libre,  n’ayant pas la pression comparée à ses frères. Elle ne sera jamais la PDG de celle-ci alors, elle faisait sa vie. Elle avait dû faire la fête assez souvent, un peu trop.

Elle a dû finir par trouver mon père et tomber enceinte de lui. J’ignore si c’était une relation longue ou courte mais je la présume assez courte. Ma famille n’a pas vraiment très bien accueilli la nouvelle de sa grossesse. A vrai dire, ils étaient assez traditionnels. Il fallait se marier avant d’avoir des enfants. J’ignore s’ils l’ont virée ou quoi mais ma mère a fini par s’éloigner, voir limite, couper les ponts.

Elle a accouché de moi discrètement dans un hôpital de Brooklyn à New-York, pourquoi, je l’ignore. En tout cas, je suis née un certain 30 octobre 2001. Mon père n’étant pas revenue, je pris le nom de ma mère et resta avec elle. Hélas ! Je dois l’avouer qu’elle et moi, c’est une histoire de reproche. Ma mère reprochait ma naissance et moi, qu’elle ne soit pas attentive à mes besoins. Je dois l’avouer, je n’étais pas une enfant sage. J’ai été diagnostiquée très jeune, hyperactive et dyslexique. Je faisais énormément de bêtises, cela me faisait rire mais beaucoup moins ma mère.

Je venais parfois voir ma famille, pendant les fêtes mais mis à part ça, je les voyais rarement. Surtout que ma mère a fini par me mettre en foyer d’accueil. Quand je vous disais, qu’elle ne voulait pas s’occuper de moi. J’ai grandi pendant 4 ans dans un foyer d’accueil et je ne me suis pas fait que des amis.  A vrai dire, j’ai détesté cet endroit. Je voyais très peu ma famille et je me sentais délaissée par ma mère et celle-ci. Je me sentais seule et je détestais cela.

Les gamins étaient méchants, isolés et en colère. Moi aussi, j’étais en colère contre ma mère. Je voulais qu’elle me reprenne, qu’elle s’excuse de m’avoir abandonné là. Oui, je ressentais cela ainsi. Un abandon. Alors je suis devenue de plus en plus indépendante et débrouillarde. Parfois un peu bagarreuse. Je ne me laissais déjà pas faire mais sans cadre maternel, c’était encore pire. C’est ainsi que j’ai découvert mon pouvoir d’envoûtement. Une fois, un petit morveux du nom de Jack n’arrêtait pas de m’énerver alors j’avais décidé de préparer une revanche. Sauf, que celle-ci ne s’était pas passée comme prévu.  Il avait dû sentir le coup venir et tandis qu’il était prêt à me mettre un poing dans la figure. Quelque chose s’était passé dans mon estomac, une chaleur, un truc étrange qui me faisait sentir puissante. Un clac avait retenti et d’un seul coup, Jack se mit à rire et tourner en rond. Il était comme devenu fou.  Il riait à gorge déployé, tournait, dansait, virevoltait comme un enfant de 2 ans qui aurait découvert une chocolaterie.

Après cette histoire, il n’osait plus m’approcher et je ne pris rien. Tout le monde a cru mon histoire. En effet, très jeune, j’ai appris à jouer la comédie. Tout le monde croyait à mes paroles, même si c’étaient des mensonges. Même quand j’étais prise sur le fait. Un de mes dons que j’adorais et qui me sortait des ennuis.

Ma mère me reprit vers mes 9 ans, j’étais heureuse bien que je tiens toujours une rancœur envers cela. Les disputes allaient de bon trains et les bêtises à l’école aussi. Elle m’emmenait souvent chez mon oncle et ma tante, parfois, je croisais mon cousin.  Dommage, qu’on avait beaucoup d’écart, vraiment dommage. Malgré qu’il avait 10 ans plus que moi, on s’entendait plutôt bien.  Vraiment bien.

A mes 11 ans, tout changea pour moi. Nouvelle école, nouveaux amis. Un de mes amis était handicapé. Il marchait en béquille suite à une mauvaise chute. Il adorait la mythologie grecque et me disait à quel point c’était véridique tout ça, que cela se voyait. Que je pouvais les voir. Certes, je voyais certaines choses mais je me disais que j’hallucinais, que c’était mon hyperactivité qui me jouait des tours. L’été, il avait décidé de m’emmener dans une colonie gratuite et je l’ai suivi volontairement.

Ce fut cet été que j’ai découvert ma véritable nature.  Dès qu’il sorti du bus, il enlevait son pantalon. J’ai fait les gros yeux en le voyant avec des jambes de bouc. Un satyre. Les surprises allaient venir cette semaine. En une semaine, j’ai découvert que la mythologie grecque était réelle et que j’étais une demi-déesse. Au départ, je cherchais qui était mon père. Je passais tous les jours devant la Grande Maison et parfois devant Monsieur D.  J’étais nulle à l’arc, à me battre. Je ne savais pas  manier l’eau, et je me sentais mal dans les airs. Bref, je trouvais ma place nulle part. Peut-être étais-je une fille d’Hermès ? Mais cela me semblait peu plausible. Je ne savais pas vendre quelque chose. Bref, qui était mon père, alors ?

Je l’ai su quand je suis arrivée au petit déjeuner, c’était la première fois que j’arrivais à l’heure. Et mon père me reconnut. A croire qu’il me félicitait d’être arrivé à l’heure pour ce repas. Un thyrse apparut au dessus de moi et j’ai su que j’étais la fille de Dionysos.  J’avais enfin un père et quel père ? On s’est très bien entendu même si mon père n'est pas un père démonstratif et parfois un peu trop dur.

Ainsi depuis 5 ans, je vais parfois voir mon cousin dont je suis devenue sa stagiaire, très peu ma mère et chaque été, je revenais à la colonie, voir mon père.  Pour le moment, je reste neutre face à tout ce qui se passe. Je préfère me tenir éloignée des histoires de l’Olympe et tout ça, de cette rébellion. Moi, tout ce que je veux, c’est de m’amuser.