Je suis à la colonie depuis mon plus jeune âge, c’est-à-dire depuis mes deux mois. Et grâce à ça, je me suis fait une petite place dans le camp. Je suis aussi une des infirmières qui travaille le plus. Je ne m’arrête jamais sauf pour manger, je dors très peu, car je n’y arrive plus, depuis que le camp s'est fait attaquer par deux fois. Et en tant qu’infirmière, j’ai côtoyé des morts et les visages me hantent, toutes les nuits ou à chaque fois que je ferme les yeux. Mais étant fille de la mort cela devrait être facile pour moi, mais non la mort n’a rien de facile, elle est dure et elle fait peur… Alors quand j’ai reçu cette jeune femme, elle qui est comme ma petite sœur.
« Mais qu’est-ce qui t’es encore arrivé ?? »

Ce sont les seuls mots qui me sortent quand je vois ma petite Lia à l’infirmerie. Sa jambe en sang, je soupire, et attrape des compresses ainsi que de l’alcool pour désinfecter la plaie. Je soulève sa jambe pendant qu’elle m’explique la situation, et laisse coulé un peu d’alcool sur la plaie. Je lui dis :
« Ça va piquer ! »

Je pose la compresse sur la blessure et l’entour avec la bande de tissus. Je me retourne, attrape une cigarette, l’allume puis prends une petite portion d’ambroisie. Je la lui donne.
« Dans un instant ça ira mieux. »

Je tire sur ma cigarette, et souffle la fumée vers le plafond.
« Franchement, il faut arrêter de vous blesser. Par ce que je ne supporterais pas, qu’il y a encore des morts et surtout ceux qui me sont très proche comme toi ! »