Dear dady I'm home

Athéna était remontée sur l'Olympe, ayant fini de s'occuper de ses petites affaires dans le monde mortel quelques mois plus tôt. Hormis quelques fanatiques poussés par Arès, qu'elle tentait tant bien que mal de raisonner, les choses se portaient bien pour les affaires de la déesse. Elle essayait de faire en sorte que les mortels règlent les conflits en Moyen-Orient, et la question, bien que délicate, était traitée. Bien sur elle savait que cela prendrait du temps, on ne construisait pas la paix sur un coup de vent, il fallait des bases solides à sa fondation, mais cela fonctionnerait. C'était ce qu'elle s'était dit quelques temps auparavant. Pourtant elle s'était retrouvée forcée de retourner dans le monde, les choses n'allant pas aussi bien d'elles-mêmes, qu'elle l'avait espéré. Ce fut donc fourbue qu'elle remonta sur l'Olympe ce jour-là, voulant prendre un peu de repos, puisque les hommes continuaient de se laisser guider par Arès. Niké ne savait pas non plus où était le sort dans cette histoire, et Athéna avait des maux de tête à force de se faire des noeuds au cerveau pour essayer de distinguer quoi faire. Avant tout lui paraissait si simple...

Elle marcha quelques temps dans les jardins de l'Olympe, revêtue de son armure, comme si le fait de la porter allait l'aider à retrouver les réponses à ses questions. Elle était loin de penser à ses enfants, pour lesquels elle avait de moins en moins de temps ces derniers mois. La guerre l'importait beaucoup plus. Pourquoi avait-il fallu que les humains soient encore moins intelligents qu'Arès lui-même, pour se laisser aller aux sentiments de colère et de vengeance qu'il leur insufflait. Elle alla s'assit quelques temps sous un arbre, puis se dit qu'elle pourrait rendre visite à son père, qui serait probablement de bons conseils pour ses soucis. La déesse de la sagesse se leva et revêtit une robe bleue qui tombait sur ses épaules en manches allant jusqu'aux coudes, se séparant à regret de son arme qu'elle s'était jusque là amuser à tripoter au niveau du pommeau, pour se détendre. Elle marcha d'un pas décidé jusqu'à la salle du conseil, et croisa Ganymède, l'échanson de son père, qui lui fit signe d'entrer. Elle lui fit un petit sourire et hocha la tête avant de pénétrer dans la salle où devait se trouver Zeus.

Elle s'avança vers lui et, voyant sa mine fatiguée et préoccupée, décida de laisser ses propres problèmes de côté pour remonter le moral de son père. Lui offrant un sourire gracieux, elle fit une petite révérence de la tête et s'approcha de lui pour poser un baiser sur sa joue, chose qu'elle se permettait de faire lorsqu'ils n'étaient que tous les deux, prenant place dans le siège qui était à côté du sien.

" - Et bien père, je te sens pensif, qu'est ce qui te tourmente de la sorte ?"

Lui demanda-t-elle, à son tour préoccupée par l'attitude de son père. Elle avait l'habitude qu'il se laisse aller à ses véritables émotions lorsqu'il était avec elle, même s'il les cachait parfois lorsque d'autres divinités étaient dans la pièce. Il y avait cette sorte de relation entre eux, où il savait qu'il pouvait lui confier ses plus grandes craintes, et qu'elle serait toujours de bon conseil. Sa fille le regarda tendrement : son père lui aussi pourrait avoir besoin de vacances.

Ice

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Athéna ne quittait pas son père des yeux, scrutant chaque parcelle de son visage pour tenter d'y déceler la nature des maux qui le tourmentaient. Être le chef des dieux, ce n'était pas vraiment de tout repos, et il pouvait y avoir énormément de choses contraignantes ou difficiles à supporter. Le dieu du ciel soupira lorsqu'il répondit à sa fille :

" - Tant de choses, chère enfant. Mais peut-être pouvons-nous d'abord parler de ce qui te tracasse toi, tu masques ton inquiétude mais je te connais trop bien pour ne pas le voir."

La déesse fronça les sourcils. Manifestement elle n'avait pas assez bien masqué son propre tourment. Voyant qu'elle ne pouvait rien cacher à son père, elle esquissa un petit sourire : même lorsque lui-même n'allait pas bien, il pensait d'abord à elle... A moins qu'il ne veuille éviter le sujet de ses soucis, mais ce ne pouvait être cela, car il connaissait assez bien Athéna pour savoir qu'elle n'était pas du genre à lâcher le morceau. La déesse ne savait pas s'il était bien sage de révéler ses soucis à son père, lui qui en avait déjà tant, elle ne voulait pas l'incomber de ses propres affaires. Après tout s'il y avait plusieurs divinités c'était bien pour se répartir les tâches non ? La guerre chez les mortels, c'était plutôt son domaine, et la personne qui pouvait potentiellement l'aider c'était Niké. Il ne fallait pas compter sur Arès bien évidemment : celui-ci devait être en train de se réjouir de voir les mortels s'entretuer. Il se tourna vers elle pour plonger son regard dans les siens.

" - Ici, ce n'est pas le maître de l'Olympe qui te parle, mais ton père. Ouvre ton coeur, parle de ce qui te tracasse, et après nous aborderons mes soucis. Cela te semble-t-il honnête comme marché ?"

Il avait du ressentir qu'elle était un peu réticente à tout ça. Athéna continua d'hésiter. Certes elle savait qu'elle pouvait se confier à son père si elle en ressentait le besoin, mais les batailles des mortels... est ce que ça en valait le coup ? Elle ne voulait pas mêler Zeus à cela, de peur qu'il aille toucher deux mots à Arès, ce qui ferait perdre la face à la déesse de la guerre. Non vraiment, elle préférait s'en occuper toute seule, l'orgueil étant peut-être le pire de ses défauts. Mais elle accepta tout de même d'un hochement de tête, le deal de son père. Après tout, elle pouvait bien lui dire ses problèmes sans qu'il n'interagisse. D'un geste de la main elle fit apparaître devant eu un grand miroir de ses pensées dans lequel elle montra à son père les différents conflits qui pouvaient menacer l'équilibre mondial :

" - Voilà ce qu'il se passe dans le monde en ce moment. J'ai quelques difficultés à insuffler sagesse et volonté de paix, je soupçonne Arès de décupler la colère partout où Harmonie semble semer le calme. Mais ne t'en fais pas, je recherche des solutions avec Niké."

Elle laissa quelques instants les images de sang et de larmes défiler sous les yeux de son père avant de reprendre ses pensées pour elle-même. Les deux amies trouveraient un moyen de détruire cette animosité grandissante, même si cela voulait dire avoir quelques dommages collatéraux. Athéna tourna la tête vers son père pour voir sa réaction face aux images choquantes qu'elle venait de lui montrer, même s'ils en avaient vu des vertes et des pas mures dans leur longue vie de divinité, les guerres qui se déroulaient en ce moment dans le monde étaient au moins tout aussi destructrice, et la menace nucléaire inquiétait fortement Athéna.

" - Mais toi, dis moi ce qui te tracasse. Mes simples affaires mortelles ne sont rien comparées à ce que tu peux ressentir."

Elle eut un regard compatissant pour lui. Réellement, Zeus avait l'air fatigué.

Ice

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Zeus considéra un instant de plus les images de guerres qui défilaient devant ses yeux avant qu'elles ne disparaissant. Il n'hésita pas un instant avant de remplir sa part du marché en révélant à Athéna ce qui le tracassait à s'en ronger le sang :

" - La Résistance, mon enfant. Ça peut te sembler futile, mais ne pas avoir un coup d'avance sur ces rebelles..."

Athéna se leva à la suite de son père et commença à marcher en long et en large dans la pièce. Il était vrai qu'elle ne voyait pas une grande menace dans la Résistance. Ces demi-dieux n'étaient pas les premiers à essayer de les faire tomber, et ils ne seraient probablement par les derniers, mais contrairement à la génération précédente des titans, les dieux s'étaient toujours serrés les coudes pour triompher. Pourtant que son père s'en préoccupe l'alarmait quelque peu. Il n'était pas du genre à être ennuyé pour des broutilles. Avait-elle sous-estimé leur puissance ? Elle en doutait. C'était le fait qu'ils aient de l'avance sur eux qui le perturbait tant. Elle ne savait quoi dire pour répondre à ça. La déesse de la sagesse pouvait calculer les probabilités du futur les plus certaines mais ce n'étaient pas toujours sur les probabilités qu'on pouvait reposer, et puis les enfants des divinités aimaient sortir des sentiers battus. Elle ne doutait pas pouvoir être d'une grande aide sur ce point là. Bien sur elle mettrait ses talents à disposition, pour avoir une vision d'ensemble, et elle ferait disposer à son père de sa sagesse, mais leur problème épineux était la haine qu'ils alimentaient un peu plus chaque jour, et sur laquelle elle n'avait aucun contrôle.

" - J'ai peur de ce qui peut arriver. Je vois bien que la Colonie essaie de résister, mais je doute que ça suffise. Et aussi... Je me demande si je n'en suis pas en grande partie responsable, de cette situation. Ta mère me jure ses grands dieux que non, mais je pense qu'elle le dit pour me rassurer."

Athéna s'approcha du bassin pour suivre quelques enfants de la colonie du regard à côté de son père. Ils n'étaient pas prêts. Les autres étaient clairement des tueurs, eux se battaient avec de vieilles techniques obsolètes, qui seraient inefficaces contre des guerriers entraînés à de multiples combats. D'autant plus que la plupart des Résistants étaient passés par la Colonie, en connaissait les techniques d'attaque, les parades défensives, il leur était plus simple d'anticiper leurs adversaires, de les mettre à terre, de les dominer. Il fallait que les dieux remédient à cela. Il fallait qu'elle remédie à cela. Elle sourit à l'évocation de sa mère bien que ses sourcils restaient froncés. Elle posa une main bienveillante sur l'épaule de son père avec un sourire réconfortant :

" - Père ce n'est pas ta faute. Tu n'y es pour rien dans tout ça. Si c'est à propos de la règle de ne pas voir nos enfants, ce n'est pas ce qui fait qu'ils nous haïssent. Si elle n'était pas là, quand elle n'était pas là, ils trouvaient d'autres excuses. Tu n'as rien à voir dans tout ça, écoute ma mère elle est de très bon conseil."

Elle lui fit un sourire et s'éloigna de quelques pas. Elle veillerait personnellement à ce que la Colonie reprenne son retard au niveau des combats : il était inadmissible que ceux qui défendent les dieux soient en position de faiblesse par rapport à leurs assaillants. Ils étaient fidèles à leur famille, ils méritaient, tous, la meilleure des aides possible en matière d'art de guerre : la sienne. Alors qu'elle y réfléchissait à nouveau, Zeus la tira de ses pensées :

" - Au fait, j'aurais un cadeau pour toi. Je sais que tu en veux un, alors voici pour toi."

Le visage d'Athéna s'éclaira alors qu'elle se tournait vers son père qui lui souriait, déposant au sol un magnifique chiot. Elle s'accroupit et tendit les bras vers lui alors qu'il gambadait joyeusement vers elle. Ses yeux brillaient. Depuis le temps qu'elle voulait un chien, créature qu'elle trouvait merveilleusement intelligente, et qui lui donnerait un challenge qui pour une fois serait de taille : éduquer un animal avec lequel elle ne pouvait pas communiquer, dans les pensées duquel elle ne pouvait pas lire, aux actions qu'elle ne pouvait pas anticiper... Et cela lui ferait de la compagnie dans sa vie, une compagnie plus qu'attendue, plus qu'appréciable.

" - Je ne doute pas que tu feras une maîtresse merveilleuse pour ce petit, alors je t'épargne le traditionnel "tu en prendras bien soin", mais j'espère qu'il te plaît et que tu lui plais."

Attrapant le petit berger blanc suisse dans ses bras, Athéna se redressa en lui caressant le pelage, regardant son père droit dans les yeux. Sa phrase lui arracha un petit rire et elle s'approcha de lui pour qu'il puisse le caresser. Zeus était, malgré tout ce qu'on pouvait en dire, un bon père. Il s'était toujours soucié d'Athéna, enfin, après sa naissance bien sur, avait toujours cédé à ses demandes, toujours écouté ce qu'elle voulait lui dire, toujours fait attention à sa stabilité, à ses sentiments, il prenait toujours des nouvelles... Elle posa un baiser sur le front de la petite boule de poils alors qu'un vent léger vint lui souffler un nom à l'oreille :

" - Je crois que ma mère veut que je l'appelle Sirius. Merci infiniment père, rien ne pourrait plus me remonter le moral."

Elle reposa le petit animal à terre, qui partit à l'aventure dans la salle du conseil. Cela fit sourire Athéna. L'Olympe était un endroit où les décisions les plus importantes pour le monde étaient prises, où tout était si sérieux et si froid, la présence de ce petit animal ne pouvait que mettre un peu de gaieté dans cette froideur. Elle le regarda un instant puis posa sa main sur le bras de son père qu'elle sentait à nouveau replongé dans ses pensées :

" - Ne t'en fais pas pour la Colonie, je vais m'occuper d'eux. Si tu me l'y autorises bien sur."

Elle était la meilleure combattante que le monde ait jamais porté, personne ne pouvait la battre, elle mettait Hadès au tapis à chacun de leurs entraînements, elle écrasait Arès dans leurs multiples guerres, elle était le stratège et la guerrière dont la Colonie avait le plus besoin. Et Athéna était prête à prendre ses responsabilités par rapport à ses enfants. Le dernier combat avait été plus qu'inégal et ils étaient restés les bras croisés : il était temps pour les dieux de mettre le sort de leur côté.

Ice

Dear dady I'm home

Le petit chiot qui explorait la pièce, pour lui un immense champ inconnu de possibilités, et grimpait sur tout ce qu'il pouvait trouver, ses coussinets glissant sur le sol de marbre. Athéna eu un regard attendrissant. Sirius ferait le parfait compagnon pour elle, qui se sentait parfois un peu seule, tant et si bien que le silence pouvait arriver à peser sur ses propres pensées. Et puis, sa cadence joyeuse et ses jappements de chiot ne pouvait que la faire rire et la divertir. Il y avait tellement peu de mortels qui arrivaient à intéresser la déesse. Bien sur il y en avait certain, ceux à qui elle avait offert des enfants, et puis ce Carter, fils de son ami Niké, qu'elle avait pris sous son aile pour la grande intelligence qui brillait dans ses yeux. Mais Carter n'avait pas donné signe de vie depuis plusieurs mois, et elle sentait qu'il avait comme disparu de ses radars, à croire qu'il ne voulait pas être trouvé. Alors il fallait bien qu'elle trouve un autre compagnon pour ses heures d'infortune, et Sirius semblait tout trouvé.

" - Ta mère a vu juste. Lui donner le nom de l'étoile la plus brillante, c'est... brillant. Et réconfortant."

Elle hocha la tête. Sa mère était toujours d'un bon conseil. Athéna ne pouvait pas souvent en bénéficier puisque la présence de Zeus était nécessaire. En effet, coincée dans le corps de son mari, Mêtis ne pouvait communiquer avec elle que par le biais de ce vent qu'elle projetait, et qui ne pouvait être reçu que lorsqu'elle se trouvait dans la même pièce que Zeus. Il était vrai qu'elle imaginait Sirius adulte, avec ses grandes pattes élancées, sa longue fourrure blanche, sa présence lumineuse, foulant d'un pas léger le sol en marbre de l'Olympe, comme s'il eu s'agit de n'importe quelle autre demeure.

" - Je t'autorise à t'occuper de la Colonie. Et tu ne seras pas seule, Hermès y est déjà sans mon autorisation, je te l'adjoins, ainsi que Niké. Et éventuellement Dionysos, ça lui permettra de se rattraper. Telle est ma décision."

Athéna comprenait que son père lui autorise la chose, et à Niké également, qui était une fidèle conseillère et qui portait la victoire dans ses mains, ce pourquoi il valait mieux l'avoir dans son camp. Pourtant si cela avait été si facile, Niké aurait pu les donner gagnants dès le départ, même s'ils avaient une forte probabilité de l'être. Mais parfois même la déesse de la victoire devait se plier face à une entité qui les dépassait tous : la Destinée. Il ne lui semblait pas non plus choquant qu'Hermès soit de la partie, puisqu'il était le fils préféré de Zeus et que de toutes façons il n'en faisait qu'à sa tête. De plus, il avait été très touché par la dernière attaque, profondément marqué à la vue de ses enfants en train de mourir pour lui sans qu'il ne puisse lever le petit doigt. Athéna avait suivi de loin ce qui c'était déroulé, comment Hermès avait pris la tête d'une petite escouade pour aller sauver sa fille Jade des griffes de la Résistance, et avec elle tous les prisonniers, et comment il avait été blessé par une machine qui permettait momentanément de couper leurs pouvoirs. Il avait été courageux sur ce coup-là, stupide mais courageux et elle ne pouvait que le louer pour ça. Pourtant ce qu'elle ne comprenait pas c'était la présence nécessaire Dionysos, qui lui se contentait toujours de faire la fête et chercher à boire du vin, bien qu'il ait été condamné à boire de l'eau pour toujours après trop d'années, voire de siècles, que dis-je, de millénaires d'ivresse. Il pourrait bien aider les pensionnaires à se détendre c'était vrai, tant qu'il ne leur donnait pas d'alcool et qu'il ne perturbait pas les cours de défense et de stratégie elle n'y voyait aucun inconvénient. Zeus posa une main sur son épaule et elle plongea son regard dans le sien, où cette guerre allait-elle les mener ?

" - Je sais que vous ne me décevrez pas, tous les quatre. Mais soyez prudents malgré tout. Va maintenant, veille sur la Colonie."

Elle lui sourit et il se déplaça pour la laisser passer. Athén remercia son père d'un signe de la tête et s'inclina légèrement avant de le quitter. Elle siffla pour appeler son chien, qui ne réagit pas. Puis elle l'appela par son prénom. Même échec. Sirius ne répondait ni à son prénom ni à aucun appel. Emettant un petit rire, la déesse alla ramasser elle-même la boule de poils qui essayait de grimper sur son trône. Elle sortit de la salle du conseil, et à l'instant où elle sortit de cette pièce sacrée, son vêtement se changea et elle apparut : Athéna olympienne, dans sa tenue de combat, prête à défaire tout ennemi, son épée au côté. Elle s'éclipsa de l'Olympe et se rendit à la Colonie, après un détour chez elle pour déposer le petit animal qui venait de lui être offert.

Ice