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Sujet: I will burn them for all your pains (Adrial) Sam 17 Mar - 13:02
I will burn them for all your pains
Adrial
Les remords peuvent-ils remonter à la surface ? Peuvent-ils éclater au grand jour ? Ceux que nous cachons dans les tréfonds de nos âmes, ceux qui n'ont plus le droit de revoir la lumière du Soleil. Non, ils ne peuvent pas, pas les miens, je les ai scellés pour que plus jamais, je puisse souffrir. Pourtant, je le sens, ils essaient de se libérer de leurs chaînes et leurs efforts me brûle, m'empêchant de trouver un quelconque repos. Et le bonheur ? Où est-il ? Il a disparu, il a foutu le camp du jour au lendemain, me laissant dans le désarroi le plus total.
Non, je ne ressens plus rien, je suis devenu une machine où les sentiments n'ont pas leur place. J'étais joyeux et insouciant, un idiot. Un vrai con qui avait tout, qui arrivait toujours à ses fins, mais maintenant, nous nous en sommes où ? Une âme en dérive, voguant sur les flots de l'incertitude ? Je ne pense pas, je ne veux plus douter, j'en ai assez de chercher en vain la bonne solution, il n'y en a pas, elle n'existe pas et je ne veux plus m'écharper à essayer de prouver sa présence ici-bas. Il ne reste rien, pas même de la colère, mais une marée de questions auxquelles je cherche des réponses. Après tout, pourquoi devrais-je me battre si je n'arrive pas à trouver une solution pour apaiser mon âme qui est à l'agonie. Je meurs à petit feu, et c'est inévitable. Depuis des jours, des semaines, des mois je cherche une solution pour arrêter cette torture, une nouvelle vocation, un nouveau let motiv pour lequel je pourrais renaître.
J'ai rejoint la Colonie, après tout, il n'y a plus que là-bas où je peux y trouver une certaine forme de refuge mais je ne peux pas m'empêcher de trouver que les pensionnaires sont dans le même état que moi : épuisé moralement et physiquement, se démenant pour trouver une source d'énergie pour les forcer à continuer. Warren essaie de les motiver en leur faisant peur, en leur agitant sa main mécanique comme blessure de guerre. Mais il ne reste que ça, même Dionysos est devenu sombre, il n'arrive même plus à cacher son inquiétude mais pourtant il reste, refusant de nous abandonner. Qui aurait cru que le vieux poivrot trouverait le courage de ne pas nous abandonner ? Il faut croire que les miracles existent, mais ils sont vite noyés, toujours à cause de cette masse sombre de désespoir qui nous recouvre au quotidien. Un milieu anxiogène avec plein de gamins qui ne savent même pas ce que veut dire le mot "combat". Je suis un vétéran, pas un guerrier, je n'en suis pas un. J'ai toujours utilisé la ruse pour m'en sortir mais aujourd'hui, mes petits stratèges semblent avoir atteint leurs limites.
En fait, ton mon organisme semble avoir atteint sa limite, je me sens lasse, tellement lasse ! Tout ce que je veux, c'est foutre le camp, prendre un sac et partir à l'aventure sans jamais me retourner, laisser tout ce que je connais en plan. Mais ma partie "héros" si on peut l'appeler ainsi n'en a pas envie, elle veut rester, elle veut tenir bon, elle pense que les choses peuvent s'arranger, non, qu'elles doivent s'arranger. Mais pourquoi ? Pourquoi dois-je tenir en vain ? Quelle est la récompense pour une existence misérable comme la mienne ?
Une renaissance ? Je ne crois pas à ces conneries. Un futur heureux m'attend quelque part ? Ne me faites pas rire, j'ai abandonné cette possibilité le jour où je l'ai perdue. J'ai arrêté de vivre depuis que j'ai vu la rage sur son visage, mon cœur s'est fermé à jamais quand je l'ai entendue hurler. Mon âme est morte quand je l'ai abandonné. Après tout, le bonheur est une chimère pour nous les demi-dieux, quand on pense pouvoir l'effleurer enfin, il s'enfuit et les ténèbres nous engloutissent aussitôt, ne nous laissant que nos larmes comme maigre soutien, enfin, si on peut dire que c'est un soutien, moi, je ne pleure plus depuis si longtemps que je suis sûr que mes yeux sont aussi sec que de la poussière. Mais qu'importe, cela n'a plus d'importance désormais, plus rien n'a d'importance, absolument rien.
Je me dirige vers le bar de Megara, ma boss à qui je dois le fait de n'être pas encore mort, qui serait son barman si je devais mourir ? Cela m'avait fait sourire, l'égoïsme de ma patronne me retenait de tomber. Il me reste toujours ma sœur, mais avec son accouchement imminent, je ne peux pas vraiment l'embêter avec mes soucis, son embonpoint puisant dans ses réserves avec avidité et la laissant quelque peu fatigué.
Une silhouette cachée dans l'ombre s'adosse contre le mur, de loin, j'entends sa respiration sifflante, celle d'une personne blessée et qui est exténuée. J'avance prudemment, je sors ma capsule, j'ai l'impression que c'est un guet-apens. Mon instinct me hurle de partir, je ne dois pas m'approcher davantage, je dois l'abandonner à la Mort. Mais je repousse cet avertissement et m'approche, prêt à en découdre si besoin.
Une chevelure plus blonde que le Soleil. Couvert de poussière et de cendres. Des yeux plus beaux que n'importes quelles pierres précieuses. Une peau plus blanche et lumineuse que la Lune. Et mon coeur qui s'embrase devant une telle scène. Une guerrière vaincue, au seuil de la mort, Adriane.
Je m'avance, pourtant, l'envie de courir et de la sauver le plus vite possible ne m'étreint pas, en fait, tous les sentiments joyeux que j'aurais pu avoir en la revoyant restent cloîtrés, ils sont peut-être morts finalement. La seule chose que je ressens est une profonde colère, une de celle que vous ne pouvez pas réprimer. Je la regarde de toute ma hauteur, elle ne tiendra pas longtemps. Et une question : comment l'une des meilleures combattantes du monde mythologique a pu perdre et se retrouver dans un état aussi misérable. Après plusieurs minutes silencieuses, je me résous à la ramasser, je veux savoir, cette question me préoccupe plus que son état de santé actuel.
Je la pose sur une banquette du Glory, avant de retourner au bar, m'occupant de mes affaires, elle ne mourra pas dans une ruelle, le peu de repos qu'elle prend me permet d'échafauder plusieurs théories, mais elles aucunes ne tiennent la route. Je garde mon épée sous le coude, je ne suis pas idiot au point d'être désarmé, même si j'ai la certitude qu'elle ne pourra pas me faire grand chose. Au bout d'un moment, elle ouvre les yeux et se redresse, et me remarque, avant qu'elle puisse me maudire, je prends la parole.
"Qui ?"
Pas de pas de bonjour, pas de comment tu vas, en fait, je m'en fiche. La seule qui me préoccupe, c'est cette colère sourde qui est en train de me consumer.
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Adriane J. Bianchi
Messages : 860 Date d'inscription : 04/04/2016 Age : 28
Feuille de Personnage Arme(s): Une épée se changeant en barrette et deux dagues toujours à sa ceinture Familier(s): Un adorable (mais féroce) lionceau de Némée qui s'appelle Simba (quelle imagination !) Objet(s):
Sujet: Re: I will burn them for all your pains (Adrial) Sam 17 Mar - 17:43
I will burn them for all your pains
Je n'étais pas sortie du QG depuis des jours. Depuis l'attaque. L'attentat même. Ils avaient tenté de nous faire exploser, nous réduire en morceaux. Ils avaient presque réussi. Heureusement, beaucoup avait pu s'en sortir. Mais encore plus étaient morts. Ou incapables de se battre désormais. De mon côté, j'avais eu de la chance. Au moins, je n'étais pas morte et j'étais à peu près entière. Quelques côtes fêlées, un bras brisé et une cheville cassée. Mais j'étais en vie. Ce qui était plus que beaucoup.
J'avais décidé d'aller voir Megara qui, si elle était au courant, devait être inquiète pour lui prouver que j'allais bien. Ou physiquement en tous cas. Ce n'était que quelques os. En revanche, mon moral n'était pas bien haut. Rester enfermée au QG n'aidait pas. Je voulais retrouver ces sales types, ceux qui nous avaient fait ça, qui avait tué tant d'entre nous. Les pertes étaient bien plus lourdes que celles lors de l'attaque de la Colonie. Et nous n'avions eu aucun moyen de défense. C'était lâche et méprisable. Et je leur ferais payer.
J'attrapais mes béquilles du mieux que je le pouvais avec un bras cassé. Je serrais les dents en sentant la douleur strier mon bras, retentir peu à peu dans tout mon corps. Je balançais ma béquille droite contre le mur en face de moi. Elle ne me servait à rien, j'étais incapable de l'utiliser. Tant pis, je n'utiliserai que la gauche.
Sous quelques regards dubitatifs, je sortis, l'air sombre et inquiétant. Je comptais bien sur Megara pour m'aider à en apprendre plus sur cette organisation terroriste. Avec son fight club, elle devait bien savoir certaines choses, avoir croisé des personnes qui connaissaient certains de nos ennemis. Il fallait commencer quelque part et mon choix du Glory & Gore avait l'avantage de faire d'une pierre deux coups.
Je me traînais avec difficulté jusqu'à New York, trop fière pour demander de l'aide, trop impatiente pour prendre un taxi qui mettrait des plombes à venir de la Grosse Pomme. Heureusement, le bar était du bon côté de la ville, je n'aurais pas à la traverser. Essayant de faire fi de la douleur, je me dirigeais vers la ruelle où se trouvait le bar. Les quelques mètres qui m'en séparent me paraissent des milliers. Un océan de goudron que jamais je ne pourrais traverser.
J'ai senti ma cheville enflée, je crois que l'os a dû encore se déplacer. Il faudra le remettre. Quant à mon bras, il ne m'est pas bien utile et ne sert qu'à faire retentir une douleur sourde à travers tout mon côté droit. J'ai mal au crâne, ma vision se trouble. N'existe plus que la douleur. Je ne peux pas me montrer dans cet état à Meg. Elle a beau être une dure à cuir, je ne crois pas qu'elle serait ravie. Alors je m'adosse au mur pour reprendre ma respiration malgré mes côtes endolories.
Et puis plus rien. Rien du tout jusqu'à ce que j'ouvre les yeux. Je connais ce plafond, enfin je crois. Les lumières m'aveuglent. Je me redresse et j'ai aussitôt la tête qui me fait mal, le sang qui remonte, la douleur aussi. J'ai horriblement mal. Je me serre les côtes pour essayer de ne penser qu'à cette toute petite douleur. C'est plus facile à supporter que le reste, ça me fait oublier quelques secondes mes os en mille morceaux.
Je tourne la tête pour comprendre comment je suis arrivée ici. J'ai avancé comme une somnambule ? Non. Ca m'étonnerait. Ma tête me fait trop mal. J'ai dû tomber. Alors qui m'a ramenée ici ? Meg ? Non. Elle serait à côté de moi. Alors qui ?
Une voix retentit, répondant à ma question. Lui. Pourquoi fallait-il que ce soit lui ? Il s'approche de moi alors que je tourne la tête dans sa direction.
"Qui ?"
Un mot. Trois lettres. Et une si grande colère contenue dans un si petit mot. Contre moi ? Contre ceux qui nous avait lâchement attaqué ? Je ne pouvais pas le dire. Mais une chose était sûre : ce n'était pas à lui d'être en colère.
Je le fusille du regard. La dernière fois que j'ai vu Cal, il me livrait en pâture à la Colonie. J'y étais restée des jours à fulminer avant que Warren ne me remette dans les mains de la Résistance lors de nos pourparlers. Mais je n'avais pas oublié qui m'avait trahi. Sous prétexte qu'il n'était pas d'accord avec moi. Et depuis ce jour, je m'étais promis de le haïr alors il n'avait certainement pas le droit de me ramener comme ça et de me demander ça comme ça.
Je sens la colère monter en moi, anesthésiant pour quelques instants ma douleur physique. N'existent plus que ma haine, ma déception et mon envie de lui refaire le portrait, le faire souffrir comme il m'a fait souffrir.
"En quoi ça te regarde ? Qu'est-ce que tu peux en avoir à faire ? Mêle toi de ta vie, je m'occuperai de la mienne."
Mes mots fusent, ma voix siffle, pleine de rage. S'il croit qu'il va avoir ce qu'il veut, il se met le doigt dans l'oeil. Cette fois-ci, c'est moi qui gagnerai.
Sujet: Re: I will burn them for all your pains (Adrial) Dim 18 Mar - 18:27
I will burn them for all your pains
Adrial
Elle se réveille lentement, essayant de se dépêtrer de ses tourments et essayant de retrouver sa position géographique. Ses yeux se posent sur moi et d'un seul coup, s'illuminent d'une rage folle. Une envie de meurtre me saisit, si elle pouvait me tuer avec son regard, je serais déjà sur le sol, essayant en vain de respirer, attendant mon trépas dans une douloureuse agonie qui ne prend pas fin. J'aurais dû me sentir coupable de son tourment, j'aurais dû essayer de présenter des excuses mais je pense que celles-ci ne valent même plus le coup d'être prononcées, elles restent en suspens dans l'air. J'aimerais vraiment essayer de ressentir une quelconque empathie mais rien, juste une profonde lassitude, la même qui sévit depuis ce maudit jour où j'ai perdu l'espoir, celui où nous pourrions vivre en parfaite harmonie, une vie tellement plus simple que celle qu'on nous impose. Pourquoi ai-je abandonné ? Pourquoi n'ai je pas tenu comme je lui avais soutenu il y a si longtemps ? Tout aurait été plus simple si nous avions laissé notre honneur de côté, mais nous sommes humains et c'est la seule chose qui nous permet de garder la tête en dehors de l'eau.
"En quoi ça te regarde ? Qu'est-ce que tu peux en avoir à faire ? Mêle toi de ta vie, je m'occuperai de la mienne."
On dirait un serpent prêt à mordre sa proie, ne lui laissant aucune chance de survie. Je me contente de hausser les épaules et de me détourner d'elle, si je lui réponds sur le même ton, elle risque de me sauter à la gorge, rien n'est plus dangereux qu'une bête blessée qui sent son heure approchée. Elle ne peut pas marcher, sa jambe droite ne le lui permettrait pas, elle a doublé de volume depuis son arrivé et son bras est paralysé. Elle est couverte de poussière et elle est épuisée, autant physiquement que moralement, il ne faut pas être Dieu pour s'en rendre compte. Et malgré ça et la rage qui émane d'elle, je ne peux pas m'empêcher de la trouver belle, tellement plus que toutes les femmes réunis. Malgré toute la glace qui entoure mon cœur, celui-ci se met à palpiter plus fort, il la reconnaît, il sait que c'est elle qu'il attend désespérément. Il veut tout faire pour pouvoir l'avoir près de lui, lui murmurer de nouveau qu'il l'aime.
Je balaye ce rêve stupide, plus jamais, cela n'aura lieu. Mais je ne peux m'empêcher à avant , avant, quand on se voyait en catimini, quand la Nuit étendait ses ailes pour nous permettre de nous aimer, quand on faisait l'amour en oubliant le reste du monde, on s'en fichait de ce qu'il pouvait penser, ce monde, on l'emmerdait ensemble. Quand on se susurrait mutuellement à l'oreille de l'autre qu'on s'aimerait toujours, un amour éternel et fidèle. Quand on était heureux ensemble, quand je me sentais vivant.
Oui, ce rêve stupide me hante sans cesse, et sans que je me rende compte, les négociations de paix, éviter le conflit avec la Résistance, tout ça ... je l'ai fait pour elle. Je ne supporte plus l'idée qu'elle se batte, elle a assez lutté. Mais pourquoi ? Nous nous haïssons désormais, nous sommes deux inconnus alors pourquoi est-ce que j'ai fait tout ça ? Pourquoi me casser le dos pour une femme qui ne rêve que secrètement que de me planter un couteau bien tranchant et pointu entre les deux yeux ? Pourquoi m'infliger toute cette peine ? Pour un stupide espoir qui ne verra jamais le jour ? A quoi bon s'évertuer pour quelque chose qui a été détruit, on ne peut pas réparer ce qui a été annihilé ?
Mais elle est là, au bord de la mort, la lueur guerrière dans son regard décline déjà, elle ne tiendra pas une journée de plus dans cet état, son corps est arrivé à saturation, comme le mien, mais pas sûr que les mêmes troubles nous tourmentent, elle doit rêver de pouvoir voler et de pouvoir m'étrangler. Je voudrais savoir comment je peux ressentir autant de sentiments contradictoires pour une femme, tout allait bien avant que je la découvre mourante dans la ruelle. J'aurais dû écouter mon instinct et la laisser là où elle était.
Je rigole, jamais j'aurais pu l'abandonner, du moins, une seconde fois. Je veux comprendre avant qu'elle me répudie définitivement le coupable de ses blessures, comment a-t-elle pu perdre et morfler autant la poussière ? Je veux savoir, quitte à me faire poignarder à multiple reprises pour avoir le fin mot de l'histoire.
"Tu arrives encore à me maudire, tu ne vas pas mourir tout de suite en tout cas."
Je continue à ne pas lui prêter attention, essayant de formuler une phrase qui ne vient pas, comment les mots pourraient traduire mon désarroi ? Comment pourrais-je lui dire ce que je ressens ? Mais surtout, pourquoi en aurait-elle quelque chose à faire de ce que je pense, le fossé entre nous fait de nous des étrangers aux yeux de l'autre désormais. Prenant un ton totalement neutre, dissimulant mes sentiments sous une nouvelle carapace.
"Tu n'as pas répondu à ma question."
Cet interrogatoire n'est pas à mon avantage, je vais devoir la jouer fine si je veux obtenir les informations qu'elle détient.
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Adriane J. Bianchi
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Sujet: Re: I will burn them for all your pains (Adrial) Sam 24 Mar - 14:26
I will burn them for all your pains
Il commence par hausser les épaules. Comme si cela lui importait peu. Et je sens le couteau qu'il m'a planté dans le dos en me trahissant s'enfoncer un peu plus dans mon coeur. Alors lui a pu tourner la page. Ce n'est pas lui qui souffre, pas lui qui a envie de frapper l'autre de toutes ses forces parce que je l'aurais trahi, je l'aurais vendu à l'ennemi. Non. Lui, il s'en moque, il est passé à autre chose et la colère qui semblait l'avoir saisi un peu plus tôt a disparu.
J'inspire un grand bol d'air, remplissant mes poumons contre mes côtes endolories. Et puis je détourne la tête. Je ne peux pas le regarder. Je ne veux pas le regarder. Ca fait trop mal, d'une douleur toute autre que celle que je peux ressentir dans chacun de mes os brisés. Je préfère me concentrer sur ma cheville qui a bien enflé. Il faudrait que je demande à un gosse d'Apollon de vérifier ça une fois revenue au QG. Enfin, si je parvenais à rentrer.
Je commence à la masser délicatement avec mon bras valide, me penchant en essayant d'oublier les pointes acérées s'enfonçant dans mes côtes quand je me mets dans cette position. Je refuse qu'il voit mon état. Il s'en doute peut-être mais je refuse qu'il comprenne à quel point j'ai été amochée. Il en tirerait avantage et c'était bien la dernière chose que je voulais : qu'il me voit comme une pauvre petite fille blessée qu'il fallait secourir. Je n'avais pas besoin de ça, je me débrouillais très bien toute seule et il n'avait pas le droit de s'inquiéter. Il avait perdu ce droit au moment où il avait décidé de me tourner le dos et de s'allier à la Colonie.
C'est alors qu'il éclata de rire. J'eus aussitôt envie de lui envoyer une baffe en pleine figure. Pourquoi riait-il ? De ma condition ? De ce qu'il m'avait fait ? Rira bien qui rira le dernier... Et je comptais bien que ce soit moi. Il ne s'en sortirait pas aussi facilement.
"Tu arrives encore à me maudire, tu ne vas pas mourir tout de suite en tout cas. Tu n'as pas répondu à ma question."
Je lui jetais un regard. Lui évitait soigneusement le mien. Ce qui me donna de nouveau envie de le frapper. Il avait parlé d'un ton si neutre... Comme si que je meurs ou non n'était que le cadet de ses soucis, comme si cela aurait juste fait tâche, que je crève dans une ruelle. Pas que j'en serais morte d'ailleurs. J'aurais juste morflé. Et je comptais bien lui faire comprendre qu'il ne m'avait absolument pas sauvée : au mieux, il m'avait empêchée de prendre froid. Pas de quoi se prendre pour un héros.
D'ailleurs, qu'est-ce qu'il espérait en apprenant qui nous avait attaqué ? Et en quoi ça pouvait bien le regarder ? Il m'avait bien fait comprendre qu'il ne se souciait guère de mon sort. Pourquoi m'aurait-il livrée à la Colonie sinon ? Je sais bien qu'il pensait bien faire mais il savait aussi qu'en faisant ça, tout serait fini entre nous. Alors il n'avait certainement pas le droit de s'en inquiéter maintenant. Il ne pouvait pas revenir en arrière, c'était trop tard.
Trop tard pour retrouver ce que nous avions, cette insouciance des premiers mois, l'insouciance de l'amour qui pense qu'il pourra tout dépasser. C'était trop tard pour espérer connaître ça de nouveau un jour. Et de toutes manières, mon coeur était comme mes os : en mille morceaux. Et ce n'était pas avec quelques mots balancés de façon désinvolte qu'il allait les recoller.
"Parce que tu crois t'être comporté comme un héros ? Et que tu le seras encore plus quand je t'aurais répondu ? Sois réaliste : tu n'es pas un héros. Et je ne serais pas morte dans cette ruelle. Arrête de croire que tu es quelqu'un de bien."
Je savais que j'étais mauvaise, méchante. Mais c'était mon seul moyen de défense. Et il ne pouvait pas franchement me briser plus que je ne l'étais déjà. En revanche, moi je pouvais essayer. Il fallait bien que je tente de lui rendre la monnaie de sa pièce. Il l'avait mérité. J'en étais certaine.
Sujet: Re: I will burn them for all your pains (Adrial) Jeu 29 Mar - 19:59
I will burn them for all your pains
Adrial
"Parce que tu crois t'être comporté comme un héros ? Et que tu le seras encore plus quand je t'aurais répondu ? Sois réaliste : tu n'es pas un héros. Et je ne serais pas morte dans cette ruelle. Arrête de croire que tu es quelqu'un de bien."
Je serre les poings. Tellement fort que mes ongles me rentrent dans la peau, mais la douleur ne suffit pas à calmer ma colère. Je suis tellement en colère contre moi Ce n'est pas sa remarque qui me blesse, parce qu'au fond, elle a parfaitement raison. Et alors que j'essaie de garder un semblant de calme, j'explose.
"Je sais très bien que je n'en suis pas un ! Je n’ai jamais demandé à en être un ! Il n'y a personne qui me hait autant que je me hais."
Les mots sortent tellement vite que mon esprit n'a pas le temps de comprendre ce qui vient de se produire. Je ne suis pas un héros. Je n'en serais jamais un. Parce que cela signifierait que je devrais être brave et sans reproches. Ce n'est pas mon cas, je ne suis qu'un brigand, un voleur qui a toujours voulu une vie de bohème. Et pourtant, je me suis accroché à l'honneur, au nom de ma famille, au nom de mon père, au nom d'une tradition à laquelle je m'efforce de croire. Mais au final, je ne suis rien de tout cela. Je suis juste un enfant dans un corps d'adulte, un enfant qui a refusé de grandir devant les affres de la vie, voulant croire encore et toujours que le bonheur n'était pas loin et qu'il tendait sa main, prête à être saisisse et qu'enfin, je puisse vivre heureux. Plus jamais de malheurs, plus jamais à souffrir, plus jamais à se sentir coupable d'exister.
Ma carapace se brise en milliers de morceaux, j'avais mis tant d'efforts à la construire, à me sentir enfin à l'abri de tout ce danger, de pouvoir préserver un tant soit peu mon âme. Mes sentiments si longtemps enfermés se libèrent, comme un barrage qui cède sous une crue, ils déferlent avec une telle violence que j'en ai le souffle coupé. Ils fondent en moi et détruisent toute la rancœur que j'ai accumulé. Je me retrouve à nu de nouveau, je me sens aussi fébrile et faible qu'autrefois, un être qui va se faire plier à la prochaine tempête qu'il subira. Mais étrangement, je me sens mieux, enfin, je me retrouve un peu, l'ancien Cal revient, celui qui était toujours joyeux et optimiste, celui qui avait juré de la sauver envers et contre tous. Ce même Cal qui est mort le jour où le désespoir l'a envahi et qu'il n'a pas su y faire face, laissant place à une créature amère et pleine de regrets, essayant de sauver les meubles avec le peu d'envie qui lui restait.
J'ai tout fait ça par honneur, pensant que c'était la bonne voie à suivre, l'honneur ne pouvait pas bouger, qu'il était inébranlable. J'avais faux, irrémédiablement faux. C'est vrai que les sentiments vacillent, font toujours douter et des simples remarques peuvent provoquer de terribles émois. Mais qu'importe, on se sent tellement plus fort et plus serein quand on en a, on peut gravir des montagnes, détruire des QG et surtout, affronter la vérité en face. Je ne serais jamais un héros, jamais. Je suis juste bon à faire le con et dérider la situation quand celle-ci est désespérée.
Et devant ce terrible constat qu'est ma vie actuelle, une chose ressort, je ne suis pas le plus courageux de tous, non. Je suis un trouillard devant l'éternelle et quand enfin, je dois prendre une décision, je fuis, parce que cela implique que je dois réfléchir et ça, je ne sais pas faire. Mais si je ne suis pas courageux, il faut au moins être honnête, une dernière fois, sauver un peu de l'estime que je n'ai plus pour moi. Je me retourne vers elle. J'ai l'impression d'être un enfant sous le regard en furie de sa mère, enfin, je crois, je n'ai jamais eu de mère. Une sorte de tract me noue l'estomac, enfin, je la vois. Pas de regard en chien de faïence, un regard même pas neutre, en fait, je ne sais pas ce que je ressens, une sorte d'impatience. L'envie de déballer ce que je ressasse depuis des mois.
"J'ai pas envie d'en être un. Ca m'apporterait quoi ? Du respect ? De l'honneur ? Du prestige ? J'en ai plus rien à carrer de tout ça. Parce qu'au final, je ne fais jamais faire le bon choix. Mais si, une seule fois, je devais en faire un ..."
Mon souffle se coupe, je vais le regretter toute ma vie, un dernier coup de couteau dans mon âme avant que celle-ci ne disparaisse dans les méandres de mon désespoir, ce monde pourrait être détruit, je pourrais mourir dans la seconde qui suit, mais enfin, il faut dire la vérité, celle qui brûle, celle qui rend frileux, celle qui rend tellement nerveux quand il faut l'avouer. Je cherche en vain des mots qui refusent de venir, aucunes phrases ne se forment, rien de concret. Je souris avant de me souvenir que je n'ai jamais été un intellectuel, je suis un homme qui a toujours été guidé par ses émotions, ce n'est pas demain la veille que cela changera. Je m'avance vers elle, chacun de mes pas est plombé, j'ai l'impression que je vais défaillir comme une fillette. Je m'approche d'elle, mettant un genou a terre, pour être a son niveau, nos visages se faisant face de nouveau, me laissant à portée d'un coup de couteau dans la carotide, ce n'est pas grave, autant que ce soit elle qui me tue qu'un autre.
"Je t'aime Bianchi."
Je m'entends parler, cela sort si naturellement qu'on a l'impression que nous jouons une pièce, et je me sens libéré d'un poids. Je me rends compte que je ne lui ai jamais dit, pas même chuchoter à l'oreille. Pourquoi ne lui ai-je pas dit plus tôt ? C'est pourtant si simple à dire ! Je suppose que c'est trop tard pour se poser des questions, vu que j'ai tout foutu en l'air, mais au moins, une dernière fois, j'aurais pu être honnête envers elle, après tout le mal que je nous ai fait subir.
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Adriane J. Bianchi
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Sujet: Re: I will burn them for all your pains (Adrial) Sam 31 Mar - 21:32
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"Je sais très bien que je n'en suis pas un ! Je n’ai jamais demandé à en être un ! Il n'y a personne qui me hait autant que je me hais." "Si. Moi."
Les mots fusent. Je ne peux pas les retenir. Et je ne les regrette pas. Car s'il y a bien quelqu'un qui le déteste, c'est moi. Après tout ce qu'il m'avait fait - m'avoir fait croire que j'avais un futur un peu reluisant que celui que j'avais toujours imaginé, m'avoir fait croire à l'amour puis m'avoir laissé tomber - personne ne pouvait autant le haïr que moi.
Peu importe que lui aussi se déteste, que lui aussi en ait marre, que lui aussi ne se considère pas comme un héros. Il n'a pas le monopole de la souffrance, de la déception, de la douleur. Je n'en pouvais plus de le voir jouer les gros durs puis regretter. Je n'en pouvais plus de le voir tout court, en fait. Ca faisait trop mal. Je voulais qu'il disparaisse, qu'il parte loin et que je me débrouille seule. Je savais faire ça, c'était facile. Je l'avais toujours fait. Aimer quelqu'un, ça devenait de plus en plus dur. Parce que comme Cal, ils finissaient toujours par tous me trahir.
Alors je relève la tête et lui lance un regard empli d'une colère froide. Il doit disparaître. Maintenant. Et ne plus revenir. Je tente de me convaincre moi-même : je n'ai pas besoin de lui dans ma vie. Je n'ai besoin de personne de son genre, ce genre de type qui te fait croire que tout va bien se passer pour mieux te poignarder dans le dos.
Lui aussi plante son regard dans le mien et continue alors, d'un ton plus déterminé :
"J'ai pas envie d'en être un. Ca m'apporterait quoi ? Du respect ? De l'honneur ? Du prestige ? J'en ai plus rien à carrer de tout ça. Parce qu'au final, je ne fais jamais faire le bon choix. Mais si, une seule fois, je devais en faire un ..."
Et puis la suite se passe comme dans un rêve. Ou un cauchemar. Avant, ça aurait été un rêve, c'est sûr. Mais maintenant ? La barrière entre amour et haine est si mince... Et je crois que ça fait bien longtemps qu'on l'avait dépassée. Peut-être même avant ce moment décisif près de la Colonie. Parce que comment avait-il pu me trahir ainsi alors même qu'il me jurait qu'il m'aimait ? Comment hormis la possibilité qu'il y songeait depuis un moment ?
Pourtant, il en viendrait presque à me faire douter. Le doute est pernicieux, il s'infiltre dans tous vos pores sans que vous ne vous en rendiez compte. Pour moi, il était arrivé devant la Colonie. M'aimait-il vraiment ? L'amour était-il plus fort que cette guerre ? Cal avait pris sur lui de m'ôter ce doute : non. Tout ça n'était que de la poudre aux yeux. Mais maintenant, le doute était de retour. Et s'il regrettait ? Et s'il n'avait pas voulu tout ça ? S'il m'aimait encore ? M'aidait, me promettait de nouveau que tout allait bien se passer ?
Non.
Je ne pouvais plus me le permettre. Et pourtant, il s'approchait, de plus en plus. Je le vois mettre un genou à terre, approcher son visage du mien. Je sens une vague de sentiments contradictoires m'envahir. J'ai envie de l'embrasser, de le gifler, de l'étreindre, de le tuer. Tout ça à la fois. Et c'est beaucoup trop. Mon visage se ferme alors qu'il souffle :
"Je t'aime Bianchi."
Elle est partie d'un coup. De mon bras valide, je lui envoie une gifle monumentale. De quoi le faire tomber à la renverse. Envolé le chevalier preux, le pseudo héros ou même le pseudo non-héros. D'un revers de main, je l'ai balayé. S'il a cru que ces petits mots allaient tout excuser... Il en faudrait plus. Et même s'il s'acharnait à se faire pardonner, je n'étais pas sûre de pouvoir le faire un jour.
Au lieu de ça, je tentais de me relever, faisant fi de ma cheville enflée. Il fallait que je parte, que je m'éloigne de lui. Je siffle :
"Il fallait peut-être y penser avant. C'est trop tard."
Je fais quelques pas, réussit à m'approcher du bar avant de devoir me stopper. Je m'appuie contre le comptoir. Je suis incapable de faire plus de six pas. Physiquement, c'est impossible alors que mentalement, j'en rêve. Je rêve de partir en courant sans me retourner.
Au lieu de ça, je me retourne et prend un air digne, froid. Je grimpe tant bien que mal sur un des tabourets pour reposer ma cheville et sans croiser son regard, ajoute :
"Laisse tomber, tu fais pas le poids. Si tu veux te rendre utile, sers moi un truc fort. Mais ce n'est pas la peine de tenter un nouveau coup comme ça : ça ne marchera pas."
Sujet: Re: I will burn them for all your pains (Adrial) Dim 1 Avr - 22:49
I will burn them for all your pains
Adrial
De toutes les manières, de toutes les réactions auxquelles je pouvais m'attendre, c'est la dernière à laquelle j'aurais pu penser. La mort, la décapitation, le silence, un baiser, une non-réaction. Mais pas une gifle. Celle-ci part si vite qu'elle dépasse le mur du son, dommage qu'elle finisse sa course sur ma joue avec un "PAF" si puissant que j'ai l'impression que ma tête va se décrocher, elle va me briser la nuque tant la violence du coup est assourdissant. Mais pourtant, je ne bronche pas, ni sur son visage pétri de haine ou de ma joue cuisante. Elle est bouleversée, comment ne pourrait-elle pas l'être ? A sa place, je me serais tué, je me serais roué de coups en hurlant, me maudissant tellement fort que ma bouche aurait saigné en prononçant tant de mots interdits.
"Il fallait peut-être y penser avant. C'est trop tard."
Évidemment que c'est trop tard, beaucoup trop tard. Je ne suis pas idiot, ce ne sont pas des excuses, j'ai trop d'honneur encore pour la supplier à genoux de me pardonner. Mais je n'ai pas envie de me faire pardonner, je n'ai pas à justifier mes actes, j'ai été poussé à bout, essayant de trouver une solution à laquelle il n'y avait pas de réponse, pas dans l'immédiat. D'accord, j'aurais dû m'y prendre autrement, mais au moins, les choses sont claires, nous ne nous écraserons pas devant l'autre pour lui faire plaisir.
Mais j'aurais dû être en colère, réagir violemment, l'envoyer chier comme je sais si bien le faire mais non. Sans que je comprenne comment, un large sourire apparaît sur mon visage, un vrai. Celui qui montre mon amusement. Cela fait si longtemps qu'il est resté au placard qu'il est rouillé mais qu'importe, il sort, quelque chose a attiré son attention, le sortant de son sommeil. Oui, je ne peux plus être morne et attendre que les choses se passent. Même si je ne suis pas un héros, je reste un demi-dieu qui refuse de voir les choses se passer devant lui sans agir. Je resterais toujours dans l'ombre, loin des podiums et des livres d'histoires, qui s'intéresserait à un brigand ? Personne. Mais cela ne m'empêchera pas de mettre mon grain de sel.
Elle est mon futur.
Que je le veuille ou non. Que je la maudisse ou que je l'aime, ma vie n'aura de sens que pour elle, le reste sera illusoire et éphémère. Le monde pourra devenir vert ou rouge, être détruit ou non, je m'en fiche, je veux vivre dans le même monde qu'elle. Je veux pouvoir la revoir aussi souvent que possible, même si cela implique que nous devenions ennemis. Ce qui est le cas en fait. Mais entre l'amour et la haine, la barrière est si mince, si fine qu'on pourrait la transpercer d'un doigt. Nous nous faisons face, chacun étant de l'autre côté de la barrière. Va savoir qui entraînera l'autre. Je retiens un petit rire, je ne lui laisserai pas le choix. Je la retrouverais, même si je dois y parvenir au bout de 1000 ans, je serai patient. "Laisse tomber, tu fais pas le poids. Si tu veux te rendre utile, sers moi un truc fort. Mais ce n'est pas la peine de tenter un nouveau coup comme ça : ça ne marchera pas."
Je rigole. Oui, les mots doux n'auront jamais raison d'elle.
"Vaut mieux les actes aux paroles ?"
Oui, autant se mouiller la chemise, ne plus se cacher derrière de long et beaux discours. Montrer une part de son âme. Je me retourne vers elle. Elle est en piteuse état, elle se mord les lèvres pour ne pas hurler de douleur et mon visage se referme aussitôt. Elle est une combattante, elle n'aurait jamais perdu, ou si cela avait été le cas, elle ne serait plus de ce monde car elle se serait battue jusqu'à la mort. Celui ou ceux qui ont fait ça l'ont eu en fourbe, j'en suis intimement convaincu, je la connais trop bien. Elle ne peut pas perdre dans un combat à la loyal.
Je passe derrière le bar et je m'accroupie et cherche à répondre à sa demande, quelque chose de suffisamment fort pour que je puisse lui tirer les vers du nez. Je vais devoir tirer les informations au compte-goutte, il me faut une idée de ce qui se passe dans le monde. Mon isolement à la Colonie m'a fait perdre une notion importante : l'information. C'est le nerf de la guerre. S'il faut se battre contre une nouvelle faction, autant avoir un maximum d'arguments pour pouvoir les contrer. On s'est fait berner lors de l'attaque, cela ne se reproduira plus.
Je débouche une bouteille et la lui tends, pas besoin de verre quand on veut se torcher.
"C'est la cuvée spéciale de ta frangine, je suppose qu'elle ne m'en tiendra pas rigueur de t'en servir une bouteille."
Et j'attends patiemment chaque gorgée. J'ignore pendant combien de temps nous restons là, moi à la voir se bourrer la gueule et elle, se rincer le gosier, quitte à vomir ses entrailles dans les secondes à venir. Je ferme le bar, tant pis pour la recette, je verserai mon salaire au boss. Mais je dois savoir, même si cela implique de rendre ivre morte ma futur ex ex ex ennemie, j'ai dû oublier un "ex", mais bon, on n'est plus à cela près. Au bout d'une éternité, je brise de nouveau le silence, quand je la sens à point pour transmettre ses informations. "Tu comptes lui régler comment son compte à celui qui t'as fait ça ?"
Je me retiens de bondir, dis-moi tout, que j'aille personnellement leur arracher la gorge, on n'interfère pas entre nous deux, surtout quand on s'engueule. Non, ceux qui ont fait ça doivent respecter la règle, ils n'ont pas le droit de tuer l'un de nous deux. Parce qu'après tout, ma vie lui appartient et la sienne est mienne, qu'on le veuille ou non. Ce qui est bien avec ce pacte, c'est qu'on peut autant s'aimer que se haïr.
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Adriane J. Bianchi
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Sujet: Re: I will burn them for all your pains (Adrial) Dim 8 Avr - 10:16
I will burn them for all your pains
"Vaut mieux les actes aux paroles ?"
Je ne bronche pas. Je ne réponds pas. Ca n'en vaut pas la peine. IL n'en vaut pas la peine. Au lieu de ça j'attends, accoudée au bar, sans un regard pour lui. A quoi ça servirait de le regarder ? Je connais ses traits par coeur. J'ai beau vouloir ou prétendre le contraire, son visage me hante, dans mes songes ou même éveillée. Alors pas besoin de le regarder. Je veux juste qu'il m'apporte un stupide verre pour que j'oublie tout. Que j'oublie ce qu'il m'a fait, ce qui est arrivé à la Résistance, ce qui m'est arrivé. Je veux juste ne plus rien ressentir. Plus jamais, de préférence. Mais juste aujourd'hui, ce serait déjà bien. C'est un bon point de départ.
Je reste donc le regard fixé sur le bar. La tête dans la paume de ma main. Celle du bras qui ne souffre pas. Du coin de l'oeil, je le vois s'avancer vers moi. Et je me jure que s'il tente quoi que ce soit, je l'envoie valser contre le mur. Ou du moins j'essaye.
Mais non. Il passe juste derrière le bar. Je ne redresse même pas la tête. Pas la peine. Je sais ce qu'il fait. C'est son travail après tout. Quand je pense que Meg l'a engagé... Il faudrait que je lui en touche deux mots. Peut-être. Sauf s'il me procurait ce dont j'avais envie : l'oubli. Il ouvrit une bouteille de whisky et la posa devant moi. Sans verre. Sans glaçons. Sans rien. Juste la bouteille, lui et moi.
"C'est la cuvée spéciale de ta frangine, je suppose qu'elle ne m'en tiendra pas rigueur de t'en servir une bouteille."
Je ne hochais pas la tête. Je ne fis même pas un vague haussement d'épaules. A quoi bon ? Lui et moi, nous savions tous deux que Meg ne lui en tiendrait pas rigueur. A moi en revanche... Dès qu'elle pouvait m'éviter de tomber dans les travers qu'elle avait connu, elle le faisait. Mais elle n'était pas là ce soir. Pas là pour m'aider à retrouver ces terroristes. Ni pour foutre un bon coup de pied au derrière à son barman qui l'aurait bien mérité. Peut-être ne savait-elle pas qui il était pour moi ? Oui. Ca devait être ça. Jamais ma propre soeur ne m'aurait fait un si sale coup. Je ne pouvais pas y croire.
Ou alors elle pensait qu'il restait de l'espoir pour nous ? Non. Je chassais immédiatement cette pensée de ma tête. Meg n'avait pas que ça à faire. Moi non plus d'ailleurs. Cette bouteille m'attendait, bien sagement, sur le bar. Je l'attrapais et en avalais une longue gorgée. Je sentis le liquide descendre le long de ma trachée puis vers mon estomac, réchauffant tout mon corps sur son passage, comme une langue de feu, laissant un goût amer dans ma bouche. Sans broncher, j'en pris une nouvelle lampée. Puis une autre. Et encore une autre.
C'était bon. Il n'y avait plus que cette bouteille et moi au monde. Et c'était si apaisant. Je ne sentais plus rien. Ni mon bras, ni ma cheville, ni mes côtes. Comme si tout était réparé. Même mon coeur. Même mon esprit. Plus rien ne me faisait mal. J'étais en paix. Et sûrement ivre. Mais je l'étais déjà bien trop pour m'en rendre compte. Tout ce que je savais c'est que cette sensation était si agréable que j'avais envie qu'elle dure. Alors je repris une gorgée.
"Tu comptes lui régler comment son compte à celui qui t'as fait ça ?
Cal me sortit de ma torpeur. Lentement, je redressais la tête pour le regarder. Peu à peu, ses mots montèrent jusqu'à mon cerveau, transformant l'information pour que je la comprenne. Celui qui m'avait blessé. Comment allait-il souffrir ? J'allais très certainement lui arracher les doigts puis les dents un à un, une à une. Non. Ca ne me ressemblait pas. Je n'aimais pas torturer. En revanche, sa mort serait douloureuse. Oui. Ca me ressemblait plus. Il ne me restait qu'à retrouver cette bande de lâches qui nous avaient attaqués par surprise, à distance pour ne pas risquer de se faire battre.
"Tu veux dire "ceux" qui m'ont fait ça. Et il faudrait déjà que je les retrouve."
Mes mots étaient hésitants et je crains que sous l'effet de l'alcool, ma voix n'était pas très claire. Mais j'étais presque sûre qu'il avait compris. Remarque, pour ce que ça m'importait. Moi qui m'étais promis de ne pas lui en parler, de ne rien lui dire. Il ne méritait pas de savoir. Mais j'étais bourrée et ça me paraissait naturel de lui répondre. Mon cerveau agissait tout seul. Sa capacité de réflexion était embrumée mais bizarrement, pas la zone qui régissait ma parole. Elle, elle était comme désinhibée et je craignais que quand je redeviendrai sobre, je regretterai ce choix. Peut-être devrais-je rester saoule à jamais ? Ce n'était pas si désagréable, après tout.
Je soupirais et avalais une nouvelle gorgée du liquide de feu.
Sujet: Re: I will burn them for all your pains (Adrial) Ven 13 Avr - 13:56
I will burn them for all your pains
Adrial
"Tu veux dire "ceux" qui m'ont fait ça. Et il faudrait déjà que je les retrouve."
Je serre les dents, comment ça « ceux » ? Ils étaient plusieurs ? Évidemment, sinon, elle aurait dit lui ou elle. Malgré son regard embrumé d’alcool et de haine, je peux encore lire une lueur de surprise dans ses yeux, quelque chose à laquelle elle ne s’attendait pas, ce qui correspond aussi à son état physique actuel. Au moins, mon éternel génie aura réussi à déblayer ce souci. Je m’adosse au mur, quitte à me cogner contre quelques bouteilles, la question suivante est comment cela a pu arriver. Elle est suffisamment saoule pour pouvoir me donner les renseignements dont j’ai cruellement besoin, mais cela ne durera pas, et elle me fera payer cher cette manœuvre de ma part, enfin, quand elle sera réparée. Ce qui est loin d’être le cas, avec plusieurs os brisés et un ego dévasté, pas sûr qu’elle s’en remette de suite. De plus, elle me croise, moi, la personne qu’elle maudit plus que par-dessus tout. Non, elle ne va pas aimer.
Je la laisse boire encore, si je lui enlève son biberon, elle risquerait de se fermer comme une huître et passer la soirée à m’insulter en essayant de récupérer son bien… avant de sombrer dans un sommeil sans rêves. Seulement, avec la dose d’éthanol qu’elle a infligé à son pauvre corps, cela risque d’écourter plus tôt que prévu cet interrogatoire. Elle est au bout de ses limites, si je la pousse, ne serait-ce qu’un peu trop, je risque de me retrouver avec une bouteille de whisky imprimé sur la face et ceux, à jamais. Je soupire longuement, les techniques douces n’ont jamais été mon fort, je n’ai jamais su faire dans la finesse, d’habitude, c’est plutôt le rôle de Jade… Isalyne de s’occuper de ce genre de menu détail. Mais l’idée de l’agresser à coup d’épée-double ne me semble pas non plus être une bonne idée. Ne reste que l’idée la plus absurde qui me reste en tête, celle qui signe à tout jamais mon arrêt de mort ainsi qu’une possible remise en couple avec elle, déjà que c’était plutôt mal barré, je pense que je vais pouvoir monter un club de célibataires dépressifs avec Megara … Ça tombe bien, on a déjà les locaux !
Sa tête commence à dodeliner, tss, elle commence déjà à piquer du nez, d’ici quelques secondes, je parie qu’elle se mettra à dormir sur place. Je passe de l’autre côté du bar avant de me diriger vers le bureau du boss, je crochète la serrure sans mal, il va falloir que je prévienne la boss qu'un jour, il me faudrait le double des clés, ça m’évitera de me faire passer pour un bandit au reste du monde. J’attrape ce que je suis venu chercher et je retourne voir la guerrière en piteux état. Je m’assois sur le tabouret à côté d’elle et attrape sa cheville en vrac.
« Tu grogneras plus tard, laisses faire. »
J’évite son regard, je suis sûr qu’il est aussi brûlant que l’alcool qu’elle est en train de boire, mais rien à faire, je commence à refaire son bandage avec de l’alcool, j’avais appris récemment qu’imbiber les bandages avec permettait de mieux guérir/maintenir. Comment ? Je n’en ai foutrement aucune idée. Son pied est violet et a hérité d’un œuf de poule au niveau de la cheville, comment elle a fait pour tenir aussi longtemps sans plâtre ? Je continue néanmoins mon travail, de façon à ce que sa cheville soit de nouveau maintenue correctement, ça tiendra suffisamment jusqu’à voir un vrai médecin. Au moins, la douleur la sauve du sommeil. Je me demande si elle n’a pas trop douillé, mais ce n’est pas la question qui me préoccupe le plus pour le moment.
« Comment ils t’ont fait ça ? Tu n'es pas une bleue aux dernières nouvelles. »
Je jette un coup d’œil à la bouteille dont le niveau est franchement bas, comment a-t-elle réussi à ne pas frôler le coma éthylique après en avoir ingurgité autant ? Je repose sa cheville sur un tabouret, de façon à ce que le sang puisse circuler sans trop de difficulté. Je repasse de l’autre côté du bar, je m’attrape moi aussi une bouteille de rhum et commence à boire au goulot. Je veux retrouver un peu d’action après tout ce temps à me morfondre sur moi-même. Adriane m’aura permis au moins ça, c’est de trouver une utilité à mon existence morne. Je n’aurais jamais pensé que ma rencontre d’un soir dans un bar il y a plus d’un an changerait inévitablement le sens de ma vie. L’idée que je me retrouve au cœur d’une tourmente sentimentale et que j’en ressorte désabusé et encore plus perdu qu’avant. Le fait de devoir choisir entre un amour venu d’un crush monumental ou l’amour familial.
Oui en à peine une année, ma vie a pris un virage plus qu’inattendu, moi, le gars qui a passé dix ans de sa vie à servir la mafia, à éliminer la concurrence sans jamais être pris, se laisse avoir pas un cœur qui bat trop vite pour une demoiselle qui n’est pas en détresse ? J’avoue que je ne sais plus trop quoi penser de moi, je passe d’un extrême à l’autre sans vraiment de transition. Il y a encore quelques heures, je voulais être une armoire à glace sans sentiments pour ne plus avoir à souffrir et là, j’essaie en vain de cacher mon envie de lui proposer mon aide pour aller taper sur des gens. Je ne me comprends pas. Pourquoi, même si je l’aime, ai-je autant envie de l’aider ? Cela va nous attirer plus de soucis qu’autre chose. Pourquoi est-ce que j’espère un geste de sa part alors que je l’ai abandonnée ? N’est-ce pas égoïste de ma part de vouloir une réconciliation après tout le mal qu’il y a eu entre nous ?
N’est-ce pas ça mon vrai problème ? Croire que tout peut s’arranger en un tour de main alors que j’ai provoqué une catastrophe ? Penser qu’il est possible de retrouver une relation alors que tout dans celle-ci a été détruit ? Penser qu’un jour, je pourrais de nouveau l’avoir dans mes bras ? Je la connais tellement que je peux me l’imaginer l’enlacer, mais cela ne remplace pas son odeur qui me manque par-dessus tout et qui a le don de m’apaiser. Comment est-ce que je peux espérer essayer de recoller les morceaux entre nous ? En sachant pertinemment qu’il y aura désormais cette méfiance qui jamais, ne nous quittera ? Va de même pour la rancune, elle sera éternellement en colère. Ai-je vraiment le droit de lui infliger de nouveau un tel calvaire ?
Je repose la bouteille, ce qui est bien avec le rhum, c’est que c’est un alcool doux, on ne sent pas l’alcool monter de suite, mais on se sent euphorique. Il attaque en douceur, sans qu’on puisse se rendre compte qu’il nous rend léthargiques. Oui, j’ai juste envie de m’écrouler par terre et de cuver le plus longtemps possible, j’en ai assez de me poser des questions alors que la personne qui pourrait y répondre est en face de moi, elle aussi dans un état second. J’ai osé lui dire mes sentiments à jeun, je me demande ce que l’alcool aura comme effet sur moi. Pour l’instant, je ne ressens que le néant qui habite mon être, les palpitations qui m’ont donné la témérité il y a quelques minutes m’ont abandonné. Ne reste que le désarroi d’une telle action ainsi qu’une joue brûlante, encore sous l’effet de la gifle. « Y a ptêt moyen de les retrouver, mais … »
Je laisse ma phrase en suspens, pas la peine de la finir pour savoir que j’ai encore eu une idée de merde, on pourra accuser l’alcool de me l’avoir fait prononcer. Parce que si je mets mon idée en plan, cela signifierait pour elle de travailler avec moi.
Et c’est sûrement la dernière chose qu’elle au monde.
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Adriane J. Bianchi
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Sujet: Re: I will burn them for all your pains (Adrial) Dim 22 Avr - 10:28
I will burn them for all your pains
Et je bois. Je bois pour tout oublier. La peine, la douleur, l'amour aussi. Je ne veux absolument plus rien ressentir. Parce que ressentir, ça fait mal et ça ne sert à rien à part vous affaiblir. J'aurais dû le comprendre il y a si longtemps... Mais apparemment, dans ce domaine, j'apprends lentement. Trop lentement. J'ai eu le temps de tellement souffrir. A se demander si je ne suis pas idiote. J'aurais dû m'en rendre compte bien avant. Mais non. Dommage pour moi.
Alors je continue de boire. Sans prêter attention à Cal. Il a comme disparu. N'existent plus que moi et ma bouteille. Et le sentiment de soulagement qu'apporte l'alcool. Tout disparaît et je sais que bientôt, ce sera le trou noir. Je suis prête à l'accueillir à bras ouverts, comme un vieil ami qui m'aurait longtemps manqué.
Je sens soudain qu'on me tire la jambe, qu'on me la lève. J'aurais dû avoir mal. Mais non. Je ne sens vraiment et positivement plus rien. Tant mieux. Je mets du temps à comprendre ce qui se passe. Ma jambe est sur ses genoux. Je tente de l'enlever mais mon cerveau ne répond pas et j'entends, comme si sa voix venait de très loin, Cal me dire :
"Tu grogneras plus tard, laisses faire. "
Et de toutes façons, qu'est-ce que je peux faire d'autre. J'ai envie de soulever mon pied, de l'envoyer voler dans sa face de briseur de coeurs. Mais si j'en ai terriblement envie, mon cerveau, lui, ne veut pas envoyer le message neurologique à mes membres. Alors je reste stoïque, quittant à peine du regard ma bouteille, préférant ça que de le voir lui. J'ai trop peur de redevenir sobre rien qu'en posant les yeux sur lui. De ressentir à nouveau la douleur.
Je sens la sensation douce et en même temps brûlante d'une compresse appliquée sur ma cheville. Mais qu'est-ce qu'il fiche à essayer de me soigner ? Il ne pourrait pas plutôt me laisser crever là ? Dans l'alcool et la douleur ? Ca, ça m'aiderait. Mais non. Il est d'un buté celui-ci. Je suppose qu'il veut me tuer de ses propres mains. Ca ferait sens. Ca pourrait même être amusant. Mais j'espérais presque qu'il attendrait que je sois remise, pour avoir droit à une vraie bataille. Tuer un animal blessé, ça n'avait rien d'attrayant, même pour ce traître.
"Comment ils t’ont fait ça ? Tu n'es pas une bleue aux dernières nouvelles."
L'alcool a beau m'être monté au cerveau, je comprends quand même ce qu'il vient de me dire. Et je sens la colère montée en moi. Mais qu'est-ce que ça peut bien lui faire !? Et je n'ai pas besoin de ses petits compliments déguisés. Je sais que je ne suis pas une novice, je sais que je suis une guerrière, mon salop de père s'en est assuré. Mais lui, ça ne le regarde pas.
Pourtant, je sens que mon cerveau se bat contre ce que veut mon coeur. Le plus logique pour lui, c'est de tout dire. Alors que je ne veux pas. Foutu alcool. Pourquoi lui ai-je demandé de me servir ? Ah oui. Mon cerveau ne prend jamais assez le dessus pour que j'arrête d'agir comme une petite fille stupide. Et maintenant, je vais devoir en payer le prix. J'ai voulu me noyer dans les méandres du liquide de feu. J'aurais mieux fait de rester sobre et maître de mes pensées, de mes actions.
Sauf que non.
Je sens donc ma langue se délier et, sans vraiment le vouloir, j'entends les mots se former et sortir de ma bouche, s'aligner les uns après les autres sans pouvoir rien y faire.
"Ils nous ont pris par surprise. Ils ont fait pété une bombe. Y a eu des dizaines de morts. Mais pas moi. D'ailleurs, c'est dommage. Si tu pouvais y remédier... Ou bien me laisser tranquillement les retrouver et leur régler leur compte avant de me régler le mien."
Ma voix était morne, sans vie. Je n'étais pas déjà en bel état après ce que Cal m'avait fait, après m'avoir trahie. Mais depuis l'attaque, je n'étais plus rien. La seule chose qui m'avait fait tenir, c'était la Résistance, notre cause, mes amis. Et tout ça avait volé en mille éclats. Ce qui restait de moi avec. Je n'étais qu'un fantôme, un être désincarné. J'avais besoin d'une nouvelle cause.
Alors oui, je voulais retrouver ces terroristes et leur fait payer, même si je devais y laisser ma vie. Ou la sienne, pour ce que ça m'importait. S'il m'empêchait de mettre mon plan à exécution, je n'aurais pas d'autre choix que de l'éliminer. Même s'il faudrait peut-être que je boive un peu plus avant. Je n'étais pas sûre d'y arriver sobre. Je ne pouvais pas agir comme il l'avait fait l'autre fois, je ne pouvais pas juste l'éliminer d'un revers de main, faire comme si rien n'avait jamais existé entre nous. Ca ne me ressemblait pas.
"Y a ptêt moyen de les retrouver, mais …"
Il laissa sa phrase en suspens. Et je tournais lentement ma tête vers lui. Serait-il possible que ma salivation vienne de celui qui m'avait fait le plus mal ? Plus même qu'Arès ? Je sentis l'alcool quitter mon sang soudainement. Enfin, j'en eus l'impression tout du moins. Même si c'était peut-être ce que je voulais le moins au monde.
Non. En fait, ce que je voulais le moins au monde c'est que ce soit LUI qui m'aide. Je ne voulais plus de lui. J'avais trop peur de retomber dans mes faiblesses. D'à nouveau l'aimer. Et d'à nouveau être trahie. Je ne le supporterai pas une nouvelle fois. Pourtant, mon cerveau me trahit encore une fois et décida pour mon coeur :
Sujet: Re: I will burn them for all your pains (Adrial) Sam 28 Avr - 13:27
I will burn them for all your pains
Adrial
"Ils nous ont pris par surprise. Ils ont fait pété une bombe. Y a eu des dizaines de morts. Mais pas moi. D'ailleurs, c'est dommage. Si tu pouvais y remédier... Ou bien me laisser tranquillement les retrouver et leur régler leur compte avant de me régler le mien."
Je serre les poings. Des morts ? Une bombe ? Et …. Pardon ? Que vient-elle de dire ? Quelle est cette infamie qui a traversé ses lèvres ? Quelle est ce désespoir qui m’envahit d’un coup ? D’une force si impressionnante que j’en ai le souffle coupé, mes yeux s’emplissent d’une terreur sourde et incontrôlable. J’ai déjà eu peur dans le passé, j’ai eu quelques sueurs froides, des moments de paniques mais ce n’est pas comparable. J’ai l’impression que Pan m’a soufflé toute la peur du monde sur mon âme, un vent violent et desséchant qui fait craqueler le fossile de ma carapace tombait quelques minutes auparavant. Je n’ai qu’une envie, la remettre et de ne plus jamais l’enlever tant ce sentiment me rends fou. Je n’ai jamais vécu ça, un tel sentiment négatif, je pensais avoir touché le fond lors de notre rupture. Aucunes larmes n’avaient roulé sur mes joues ce jour-là, mais la Nature avait pleuré pour moi, pour ce malheur que je me suis infligé, au nom d’une quelconque guerre idéologique dont on aura oublié les aboutissants dans quelques années, se tapant de nouveau dessus pour une nouvelle cause légitime et qui finira elle aussi oublié dans les flots des nombreuses batailles.
Je ne veux pas la perdre, je ne veux pas qu’elle meurt. Je ne veux pas voir son cadavre brûler sous un linceul. Je veux qu’elle vieillisse que les Moires l’emmènent après une très longue vie, pas avant. Je ne veux pas croire qu’elle puisse dire ça, c’est moi qui doit mourir, c’est moi qui ne peut pas trouver de rédemption. C’est moi qui doit se retrouver avec la gorge ouverte, et si elle peut vivre en me sachant mort, alors peut-être qu’elle se sentirait mieux ?
Comment est-ce que je peux supporter l’idée de la tuer ? Simplement l’idée de lui ôter la vie me donne envie de vomir, de me vomir moi-même, rejeter cet être faible et incapable de tenir un quelconque engagement envers un autre être humain. Moi qui ne suis qu’un vulgaire brigand, comment pourrais-je avoir le droit d’avoir la vie sauve ? Je me révulse tant je me trouve dégoutant. J’ai provoqué ma chute et je n’arrive pas à assumer ? Je crois toujours que je peux m’en tirer avec une énième pirouette, mais ce n’est plus le cas ici. Sa déclaration a l’effet d’une bombe qui explose en moi, mon calme vole en éclat, ce semblant de paix qui transparait sur mon visage disparait. L’aura joyeuse qui m’entoure s’enflamme, il ne reste qu’une colère sourde et intarissable.
"Et tu penses à quoi ?"
Mon poing frappe violemment le bar, ça résonne dans toute la pièce tant j’ai frappé fort, une lueur folle et meurtrière anime mon regard, il y a si longtemps que je n’avais pas ressenti cette pulsion de destruction. Peut-être quand j’étais encore dans la mafia. L’envie irrésistible de tout brûler et de laisser derrière moi des cendres et une immense fosse commune dégoulinante de cadavres. Je veux que ces enfoirés disparaissent, je ne les connais pas, je ne sais pas à quoi il ressemble mais ils vont payer.
Ils vont payer pour avoir forcer Adriane à vouloir abandonner la partie.
Parce qu’à cet instant, c’est le pire crime possible à mes yeux. Il ne peut rien exister de pire dans ce monde que sa disparition. Comment le monde pourrait fonctionner sans elle, comment MON monde pourrait-il survivre ? Je ne vois aucune alternative, à part tout détruire et entrer dans une nouvelle guerre qui ne me concerne pas le moins du monde. Tout ce qui m’intéresse, c’est qu’elle redevienne aussi lumineuse qu’avant, en sachant que c’est moi qui est engrangé cette lente descente aux enfers pour elle.
Je lève les yeux vers elle, j’ignore si l’alcool agit ou si c’est simplement moi qui suis enfin sortie complétement de ma léthargie. Je lui enlève la bouteille des mains, elle doit l’entendre, et je refuse que l’ivresse lui fasse oublier.
« Je les ferais brûler, tous, sans la moindre exception, aucuns survivants, on va respecter la loi du Talion. »
Je m’enflamme, comme un adolescent piqué au vif, je me fiche bien de ce qu’elle pense, je vais y mettre mon grain de sel, je veux mettre à terme à cette situation malheureuse entre nous, si on ne peut plus vivre ensemble, alors trouvons une solution pour se quitter en bon terme, même si cela implique de ne plus jamais respirer pour de bon. Je m’approche d’elle, oubliant qu’elle pourrait me briser la nuque.
« Et quand ce sera fini, c’est toi qui m’achèveras. Tu pourras me faire subir tout ce que tu veux pour te venger de moi, parce qu’au fond, je ne peux faire que ça pour te montrer, pour te dire que je ne suis qu’un idiot et qu’envers et contre tout, je suis le plus grand débile que le monde ait porté. J’aurais dû te choisir, tout quitter pour toi, tout envoyer chier, la Colonie, les dieux, la famille. Mais j’ai trouvé ça effrayant de tout lâcher d’un coup, et je me suis retourné contre toi. C’est pathétique, au moment où j’aurais dû agir comme un adulte, j’ai été un parfait gamin. »
Je me vide de mon souffle, je n’ai jamais autant parlé pour me justifier, je suppose que l’alcool me donne le courage ou la témérité de me livrer ainsi, sans craindre les conséquences. Montrer une dernière fois que je suis désolé. Que je voudrais faire marche arrière par rapport au mal que j’ai causé, à effacer nos pleurs et notre rage. Mais on doit assumer ses actes, et arrêter de se cacher sous les jupons d’une mère décédée des années auparavant. Je fais le tour du bar pour lui faire face, je me sens prends à me prendre une armée de claques, de couteaux, mon corps tiendra, je ne lui laisse pas le choix.
Je la prends dans mes bras, heureusement qu’elle est saoule et blessée, je ne devrais pas prendre trop cher. Et surtout heureux de l'avoir de nouveau dans mes bras. Je la ramène sur la banquette. Au moment de la déposer.
« Et si tu ne me crois pas, tu pourras toujours me planter joyeusement, j’attendrai que tu te remettes de tes blessures. »
Et dans un dernier élan d’effronterie total, j’embrasse le sommet de son crâne, avant de la laisser tranquille, que nous pussions dormir chacun dans notre coin, cuvant misérablement la trop grande quantité d'alcool ingurgitée. Je ferme les yeux et je me sens bien, libéré d’un poids, prêt à en porter un nouveau.
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Adriane J. Bianchi
Messages : 860 Date d'inscription : 04/04/2016 Age : 28
Feuille de Personnage Arme(s): Une épée se changeant en barrette et deux dagues toujours à sa ceinture Familier(s): Un adorable (mais féroce) lionceau de Némée qui s'appelle Simba (quelle imagination !) Objet(s):
Sujet: Re: I will burn them for all your pains (Adrial) Mer 2 Mai - 20:22
I will burn them for all your pains
Il m'enlève la bouteille des mains et j'émets un grognement de protestation. Pourquoi diable m'enlève-t-il ma bouteille ? Il veut mourir sur le champ ou bien ? J'essaie de tendre la main pour la reprendre mais mes mouvements sont faibles et il écarte la bouteille un peu plus. Je laisse retomber mon bras, ballant, alors qu'il répond dans un souffle :
"Je les ferais brûler, tous, sans la moindre exception, aucun survivant, on va respecter la loi du Talion. Et quand ce sera fini, c’est toi qui m’achèveras. Tu pourras me faire subir tout ce que tu veux pour te venger de moi, parce qu’au fond, je ne peux faire que ça pour te montrer, pour te dire que je ne suis qu’un idiot et qu’envers et contre tout, je suis le plus grand débile que le monde ait porté. J’aurais dû te choisir, tout quitter pour toi, tout envoyer chier, la Colonie, les dieux, la famille. Mais j’ai trouvé ça effrayant de tout lâcher d’un coup, et je me suis retourné contre toi. C’est pathétique, au moment où j’aurais dû agir comme un adulte, j’ai été un parfait gamin."
Je hoche la tête, plus par réflexe que par réelle approbation. Remarque que si j'avais été plus sobre, j'aurais certainement été d'accord avec ce qu'il disait et j'en aurais rajouté une couche, hurlant et gesticulant dans tous les sens que ce n'était pas la première fois que je le disais, qu'il avait tout gâché et que par sa faute, nous ne serions plus jamais heureux. Même si j'en avais envie. Mais l'entendre le dire, entendre tout ça sortir de sa bouche... Je sentis mon coeur craqueler un petit peu.
Avant de me reprendre et de me pencher en avant, manquant de tomber, pour rattraper ma bouteille. Je n'allais quand même pas lui sauter dessus, oublier tout ce qui s'était passé, tout ce qu'il m'avait fait pour quelques jolies paroles ? Je lui avais pardonné une fois, lorsqu'il avait attaqué la base avec Hermès. Mais cette fois, c'était trop dur. Même si j'en avais envie, je ne voulais pas me l'avouer, j'avais eu trop mal et je ne voulais plus jamais avoir mal comme ça.
Je suis sur le point d'attraper la bouteille quand je sens ses bras autour de moi. Et pendant un infime instant, j'oublie tout, prête à n'importe quoi pour rester là dans ses bras. Sauf que j'avais l'impression d'avoir les idées déjà plus claires, la faute à cette discussion, sa faute à lui aussi. Je sentis mon corps se tendre, essayant de le repousser mais trop faible pour y arriver. Je manque de tomber et il me rattrape, me ramenant sur la banquette.
Je tente tant bien que mal de tomber de ses bras, de me débrouiller toute seule mais si mon cerveau a les idées claires, mon corps, lui, est toujours dans le flou et ne semble pas vouloir répondre à mes ordres. Je n'ai donc d'autres choix que de le laisser faire, le regard noir et plein d'accusations.
"Et si tu ne me crois pas, tu pourras toujours me planter joyeusement, j’attendrai que tu te remettes de tes blessures."
Il me plante un baiser sur le front et je parviens à bouger le bras pour lui en coller une mais il a déjà reculé et tourné les talons pour aller se mettre de l'autre côté de la salle, s'allonger et faire comme si de rien n'était, comme si rien ne s'était passé et que je n'avais pas débarqué ici, blessée et presque invalide.
"Compte là-dessus," je grogne.
Parce que oui, s'il voulait que je l'achève, j'en serais peut-être capable. Au moins, j'aurais une raison de souffrir et je ne pourrais m'en prendre qu'à moi-même. Mieux valait que je sois la fautive plutôt que lui.
J'attendis qu'il ait les yeux bien fermés puis me relevais. A cloche-pieds, j'allais rattraper la bouteille dont il m'avait privée et finit tranquillement de la descendre pour rester éveillée et éviter que d'autres bêtises m'arrivent, qu'elles soient de sa faute ou non. Je me gardais bien de jeter un seul regard dans sa direction. Hors de question de me laisser attendrir. Ce garçon m'avait brisé le coeur et j'aurais dû savoir que ça arriverait dès le départ. Il n'était pas bon pour moi, je n'étais pas bonne pour lui et pourtant... Pourtant, je risquais bien de replonger. Parce qu'il était pire que l'alcool pour moi, pire que la drogue. Et ça me faisait peur, d'un côté.
***
J'ai dû m'assoupir car je sentis quelqu'un me toucher la jambe, celle qui était encore à peu près valide. Je rouvris les yeux et sursautais en ne reconnaissant pas où j'étais. La bouteille vide était à côté de moi et un verre d'eau avec une aspirine étaient tendus dans ma direction. Je les pris avec reconnaissance avant de me souvenir de la veille : si c'était Cal, j'allais lui balancer son verre d'eau à la figure juste après avoir pris cette aspirine.
Mais non. Ce n'était pas Cal. A vrai dire, je ne l'apercevais même pas. C'était Meg. Avec un sourire contrit, je me relevais et m'excusais de ma présence. Elle m'aida à me relever et à trouver un taxi : hors de question que je marche jusqu'au QG. Et avec tout ça, je ne lui avais rien raconté et quant à ma quête pour retrouver les terroristes qui avaient attaqué la Résistance... Mon seul allié, pour le moment, était le seul dont je ne voulais pas. J'allais pourtant devoir m'en contenter.