Du haut de la tour Grayson, depuis mon penthouse, je contemplais New York. Cette hauteur, cette vue, ce sentiment de puissance et de supériorité... qui au final m'était presque égal quand j'y pense. Je dis presque car bien sûr mon ego en était flatté mais au fond ce n'est pas ce qui m'importait le plus. Et puis bien qu'encore jeune je n'avais déjà quasiment plus rien à prouver à personne. Après mes études en France, lors de mon retour aux Etats-Unis je fus de toute de suite intégré par ma mère à l'entreprise familiale. Et si au début j'étais vu comme un petit con qui ne ferait que profiter de l'entreprise plutôt que la faire encore plus prospérer, je ne suis aujourd'hui plus remis en cause. En effet dès mon retour j'avais réussi à faire tripler nos chiffres d'affaires en à peine cinq mois. Génie depuis l'enfance, ayant eu mon bac à 14 ans puis ayant suivis des études de métaphysique quantique avec succès avant d'enfin revenir à la maison et de faire décoller en flèche les actions d'un société déjà puissante depuis deux générations. Mais que serait toute cette réussite sans un rival ? Un alter ego, quelqu'un pouvant se mesurer à vous ? Le miens s'appel Lohan Hillman.

Lui aussi possède une grande intelligence, c'est même lui aussi un génie je pense. Et tout comme moi il est à la tête d'une grande entreprise qui brasse pas mal d'argent. Lui et moi nous sommes connue lors d'un meeting des plus grosses entreprises d'Amériques. C'était le premier que je faisais et j'étais arrivé avec trois mannequins à mes bras, il faut soigner ses entrée tout de même ! J'y avais même eu le prix de l'homme d'affaire de l'année. Après qu'on me l'ait remis j'avais donc fait la connaissance du PDG de la société Hillman, l'une des plus grosse du pays. Nous aurions pu nous détester car au fond nous étions concurrents mais nos marchés étaient tellement différents qu'en soit nous ne nous faisions pas de l'ombre. Il faisait dans la téléphonie et l’architecture tandis que les domaines de Grayson Incorporation étaient la restauration depuis peu (grâce à moi), le pétrole, les assurances, les bijoux et nous avions une branche de recherche et développement bossant sur de nouvelles technologies et les particules.

C'est comme ça que nous avons commencé à avoir une forme de rivalité amicale. A nous envoyer quelques piques de temps à autres sans pour autant être réellement méchant. Et puis... ayant été maintes fois champion d'échec j'étais content de trouver un adversaire qui se disait à ma taille. Mais quelle ne fut pas surprise que je vis qu'à notre première partie je fus vaincu. C'était ma première défaite depuis un très long moment, je lui avais serré la main et j'étais rentré. Depuis nous n'avions cessé de nous voir lors d’événements auxquels nous étions susceptible d'être invité ainsi que lors de rendez-vous pour une partie d'échec.

Ce jour là justement je l'avais invité pour une nouvelle partie. Un rendez-vous en plein central parc. Je l'attendais sur l'une des tables en ayant sortie le jeu. J'avais une théorie sur ses victoires constantes contre moi, et je voulais voir si elle était juste. Il y a quelques mois je pensais que c'était un logiciel dans ses lunettes qui l'informait de toutes les possibilités, mais justement il avait ensuite joué sans lunette et le résultat fut le même. J'en étais venue à une dernière hypothèse pour pouvais s'avérer juste, encore fallait-il la vérifier...

Lohan n’avait jamais couru vers la puissance, ni la politique. Il avait toujours couru vers la reconnaissance et la fierté. Lohan était parti de rien pour grimper aux sommets, pour monter au plus haut. Il était parti de rien et il avait grimpé en puissance. Il était fier de ce qu’il était devenu, du chemin qu’il avait parcouru tout seul. Lohan n’avait eu personne pour le soutenir, pour lui montrer le métier de PDG. Personne ne lui avait montré le chemin à emprunter. Lohan s’était fait tout seul. Personne ne l’avait aidé, tout le monde l’avait rabaissé. Pourtant, il prospérait avec son entreprise. Il était l’un des plus grands entrepreneurs du pays. Son entreprise voulait s’investir dans d’autres domaines mais il devait encore faire des études de marché avant d’en être sûr, de plus, il ne voulait pas empiéter sur le domaine des autres entreprises. Lohan ne voulait pas d’ennemis, des rivaux mais pas d’ennemis. Il était fier, cependant, de son entreprise qu’il avait lui-même fondé et elle semblait parti pour durer.

Du haut de sa tour, Lohan avait fixé le monde à ses pieds. Il regardait New-York s’étendre devant lui, pensif. Il pensait à son père qui ne l’avait jamais soutenu, qui l’avait traité comme un vulgaire chien. Sans cette chouette, il serait sans doute mort à l’heure qu’il est. Son père qui le tabassait, qui ne l’avait jamais soutenu, qui ne lui avait jamais parlé. Son père qui le tabassait jusqu’à qu’il tombe dans l’inconscience. Ce père qui était devenu au fil des années, un véritable étranger. D’ailleurs, il ignorait s’il était encore en vie. Puis, il y avait eu sa mère, une véritable étrangère. Il connaissait son identité. Elle lui avait offert une chouette quand il avait 10 ans, lui avait sauvé la vie mais sinon, il ne l’avait jamais vraiment vu. Elle était inaccessible. Lohan n’avait jamais eu personne à ses côtés et pourtant il avait réussi sa vie.

Aujourd’hui, il avait été invité par son rival. Un rival plutôt sympathique à vrai dire. Ce n’était pas vraiment un rival mais Lohan le gardait à l’œil. Il préférait se méfier des gens intelligents, c’étaient eux qui pouvaient mener la danse. Comme il aimait se dire, la force brute pouvait affaiblir mais c’était le plus intelligent qui pouvait détruire quelqu’un. Il ne voulait pas qu’un petit arriviste à qui on avait tout donné empiète sur lui. Pour le moment, Ethan n’avait montré aucun signe de trahison mais Lohan restait sur le qui-vive. Ethan était aussi intelligent que lui, un véritable génie comme lui. Il avait eu du retard mais Lohan était le major de sa promotion. Il avait fait des études dans la finance et à la MIT. Ethan avait un parcours scolaire assez semblable au siens, sauf que Lohan avait eu du retard à cause de ses pouvoirs et de la colonie. En pensant à la colonie, il eut quelque peu de nostalgie, c’était là-bas qu’il avait fabriqué les meilleurs souvenirs avant qu’il plonge dans l’alcool et les femmes.

Se revêtant d’un jean bleu délavé, d’un T-shirt gris avec un chaton tigré dessus et une veste de costard gris, Lohan se regardait dans le miroir. Tout était parfait, ses baskets de sports, ses lunettes de soleil. Son bouc parfaitement taillé et ses cheveux toujours en bataille qui lui donnaient un air de mauvais garçon. Il était fin prêt pour sa partie d’échec avec ce cher Ethan. Il eut un petit sourire en pensant à Ethan. Il était champion d’échec et pourtant il adorait voir la mine déconfite qu’il affichait quand Lohan le battait à plat de couture. Si seulement, il savait que c’était grâce à son don qu’il réussissait à le battre. De plus, il était le fils d’Athéna, déesse de la stratégie et les échecs étaient un jeu de stratège. Lohan avait ça dans le sang.

Passant sa langue sur sa lèvre inférieure, il décida de partir pour aller à Central Park. Là-bas, Ethan l’attendait à leur table habituelle. S’avançant avec un petit sourire.

-Tiens le perdant, fidèle à ton poste ! Prêt à te prendre une dérouillée ? Demanda Lohan avec un sourire en coin.

Il vint à s’asseoir en face du plus jeune. Il le fixait par-dessus ses lunettes de soleil avec le même petit sourire ironique.

Lohan arriva enfin, dans son costume et avec ses lunettes de soleil.

Tiens le perdant, fidèle à ton poste ! Prêt à te prendre une dérouillée ?

Je ris doucement et le laissai s'asseoir. On se regardai tout deux avec un sourire ironique. Nous n'étions pas ennemie mais nous n'étions pas amis, des rivaux amicaux diront nous.

Cette fois je ne vais pas te laisser gagner. Tu assez remis en question mes titres de champion du monde.

Je ris une fois de plus et je sortis les chronomètres d'échec que je mis sur le coté. Mon hypothèse - enfin mes hypothèses car enfaîte il m'en restait deux -étaient que soit il pouvait lire dans les pensées et donc prévoir ses coups en fonctions des miens car je réfléchissais aux coups d'avances. Et si ce n'était pas ça, c'est qu'il pouvait lire l'avenir et donc voir comment je gagnais si je gagnais et donc faire en sorte de me battre ou si il gagnait comme il gagnait et donc suivre ce qu'il avait fait. Si c'était cette seconde théorie je ne pouvais rien y faire. Même me montrer imprévisible n'y changerait rien, mais si il lisait effectivement dans les pensées je pouvais bloquer mes pensées en me concentrant énormément, bloquant ainsi légèrement mes capacités de réflexion pour le jeu mais cela devrait aller. Ainsi il devrait simplement faire appel à ses capacité de stratège, et c'est là que je devrais me montrer doué et surtout imprévisible. Car il ne suffirait pas de bloquer mes pensées, d'autant que cela serait impossible de les bloquer entièrement, faire le vide dans mon esprit est possible mais pas tout en jouant. Il faudrait alors que je les bloque d'une part et l'aiguille sur de fausses pensées d'autre part.

Je prend les blancs si ça ne te dérange pas, après tout je suis le perdant non ? Je peux choisir ?

Encore mon sourire ironique et je bougeais mon premier pion. Voyons si cette fois ma théorie tiré par les cheveux se vérifie et si surtout j'arrive à le battre. Si il me battait encore, cela pourrait prouver deux choses: soit qu'il y a quelque chose que je n'ai pas encore découvert, soit tout simplement qu'il est vraiment meilleur que moi. Mon ego en prendrai un coup mais il faut savoir reconnaître sa défaite ainsi que la force de son adversaire. J'ai toujours été orgueilleux mais jamais mauvais joueur, peut être en partis parce que j'ai souvent été le plus malin et que donc il m'avait rarement de perdre, mais même quand cela arrivait je savais reconnaître ma défaite. Mais une partie de moi espérais tout de même que Lohan soit ce que je pensée, de cette façon cela légitimerai mes défaites.

Lohan était plus intelligent qu’un grand stratège. Bien sûr, un combat au corps-à-corps ou à l’épée, il serait le grand gagnant car il pouvait prévoir  les coups de son adversaire à l’avance mais aux échecs, c’était une toute autre histoire. Là, ce n’était pas un combat avec les poings ou une arme mais un combat de stratégie. Lohan se savait intelligent et stratège mais dans ce genre de jeu,  son pouvoir de télépathie jouait beaucoup. D’ailleurs, Lohan aimait beaucoup le visage déconfit du champion du monde des échecs. Pour le quadragénaire, Ethan n’était autre qu’un gosse de riche qui a été privilégiée toute sa vie. Pas besoin de bourse pour rentrer dans une université, pas besoin de se battre pour vivre une vie. De toute façon pour Lohan, la vie d’Ethan aurait dû être la sienne. Le père de Lohan était riche et un génie, il aurait pu être un grand. Mais la seule chose qui avait tout gâché dans sa vie à Lohan, c’était sa mère. Athéna, la déesse de la sagesse avait pris une mauvaise décision. Celle de les abandonner, tous les deux.  En faisant cela, elle avait signé pour que sa vie soit une misère, une véritable misère. Lohan fixait son rival avec un petit sourire, il lisait dans ses pensées. Ethan voulait faire une autre tactique apparemment, il ne comprenait pas vraiment mais Lohan se laissait aller.  

-Ah parce que les autres, tu me laissais gagner pourtant au vu de ta tête surprise à chaque fois que je gagnais, ça n’avait pas l’air, mon cher Ethan, répliqua Lohan avec un petit sourire orgueilleux.

Il hocha la tête quand Ethan demanda s’il pouvait prendre les blancs avant d’avancer un pion. Lohan finit par répondre à cela, pour le moment, il n’avait pas besoin de son don. Au fur et à mesure que la partie se déroulait, Lohan rencontrait des difficultés, il s’en sortait toujours pas mal mais il n’arrivait pas suivre Ethan et ses pensées. Se pourrait-il qu’il avait compris son petit manège ? Finalement, au bout d’une longue partie d’échec, Lohan finit par faire tomber son roi, ayant compris ce qu’Ethan était en train de faire. En le faisant tomber, il signala à son adversaire qu’il arrêtait la partie. Lohan enleva ses lunettes, les rangeant d’une manière soignée, presque religieusement dans leur étui avant de se tourner vers Ethan. Il n’avait ni gagné, ni perdu. De la stratégie pure et simple. Arrêter le combat en plein milieu peut décontenancer un adversaire même aux échecs. Plissant ses yeux noisettes aux reflets de miel, Lohan semblait le jauger, voir au plus profond de son âme. Finalement, il se cala dans sa chaise, son dos s’affaissant contre le dossier de celle-ci.

-Tu sais qui je suis, n’est-ce pas ? Demanda-t-il bien qu’il connaissait parfaitement la réponse à cette question. Que vas-tu faire, petit ? Demanda-t-il curieux avec un petit sourire mauvais.

De toute façon, il ne pouvait pas le battre en bagarre, ni en confrontation. Fils d’Athéna, même s’il n’aimait guère celle-ci à cause de son absence même après qu’elle pouvait le voir, elle n’était pas venue. Rien, nada. Même s’il détestait sa mère, il savait qu’il était celui qui pourrait gagner un combat. Toujours se préparer, voilà, une véritable stratégie.

Le long de la partie je tentai de l'aiguiller sur de faux "prochains mouvements" tout en essayant d'avoir le moins de pensées possibles. Ce fut la partie la plus mentalement complexe que j'avais du à faire, continuer de bien jouer sans trop penser tout en pensant à de fausses choses était très fatiguant et peu aisé je devais bien l'avouer. Mais à moment il du comprendre car il renversa son roi avant d'enlever ses lunettes et de s'affaisser dans sa chaise.

Tu sais qui je suis, n’est-ce pas ? Que vas-tu faire, petit ?

Je souris de la même manière et me calai à mon tour dans ma chaise. J'avais donc vu juste et il l'avait compris. J'eu une certaine fierté à l'avoir "démasqué" je devais bien l'avouer. Je m'amusai donc à profiter de cette nouvelle connaissance en lui parlant de façon mentale:

*Tu n'étais pas facile à cerner mon vieux Lohan, et pour la peine je pencherai sur... hum disons Athéna non ? Je n'y mettrai pas ma main à couper mais après tout tu lis les pensées et joue bien aux échecs, qui de mieux placer que la déesse de la sagesse et de la stratégie pour représenté ce genre de capacité hein ? *

Je ris ensuite et me redressai un peu en joignant mes mains sur la table avant de parler cette fois-ci normalement:

Je ne sais pas si tu peux aussi me parler mentalement mais dans le doute parlons de façon audible tu veux ? Alors alors que vais-je faire eh bien disons que je ne compte déjà pas révéler à tout le monde qui tu es vraiment si tu veux savoir, et ensuite dans l'immédiat je compte seulement parler avec toi.

Je gardais mon sourire satisfait et m'amusais de la situation. Il était peut être un demi-dieu mais il n'était pas invincible et puis j'avais percé à jour un de ses secrets, si tenté que cela le seul secret qu'il avait.

Pour commencer tu es déjà aller à la Colonie ?