- Bon attend…, dit Cissy en tentant d’installer la Wii.

Ou plutôt de la brancher à la télévision de la grande maison. C'est-à-dire, à la télévision de Dionysos.

Est-ce que cela risquait de mal finir ? Sans aucun doute. S’en faisait-elle pour ça ? Absolument pas.

Et elle se doutait qu’il en était de même pour sa sœur.

- Ah ! Voila ! s’exclama-t-elle une fois que l’image apparu sur l’écran.

Il fallait dire que Cilia n’était sortie du casino que depuis peu et venant des années 70, la technologie ne coulait pas de source pour elle.

Elle prit les deux manettes dont une qu’elle donna distraitement à sa sœur. Elle se rendit compte qu’il y avait une sangle de sécurité attachée à celle-ci. Quel intérêt ? Ça ne ferait que la déconcentrer.

- Tennis ou bowling ? demanda-t-elle à sa sœur, n’ayant envie de faire aucun autre sport pour le moment. Ah ! Ils ont même la boxe ! s’exclama-t-elle, s’imaginant déjà régler quelques comptes avec sa sœur.

Cilia eu soudain le regard attiré par une bouteille de vin. Non… aurait-il été si inconscient ? Leur père si attaché à ses affaires … Elle fit donc un signe de tête à sa sœur, lui montrant la bouteille. Leur père était le dieu du vin, comment se gêner face à une telle tentation ?

- De toute façon, il ne peut pas la boire à cause de la punition de Zeus alors…, commença-t-elle histoire de convaincre sa sœur et de se donner bonne conscience.

La demi-déesse s’avança jusqu’à la bouteille et la prit en main.

- Hum, il a l’air délicieux ce vin rouge… Un verre ma chère sœur ? demanda-t-elle les yeux pleins de malices.

Sa sœur n’eut même pas le temps de donner sa réponse qu’elle entreprit déjà de l’ouvrir.

Cela ne faisait pas longtemps qu’elle venait de revenir à la colonie pour l’été. Elle aimait bien la colonie et elle ne change pas malgré les rumeurs qui couraient sur une fameuse taupe tapie dans celle-ci. Chiara n’essayait de ne pas prêter attention. De toute façon, elle ne le faisait pas parce que de toute façon, cela allait être dur d’identifier la taupe. Cela pouvait être sa sœur ou un fils d’Hermès ou même une naïade qui semblait paisible aux premiers abords. La colonie était toujours en ébullition, des activités en plein air. Les enfants d’Apollon sont toujours en train de jouer au beach volley, les filles d’Aphrodite en train de lézarder tout en parlant de beauté. Puis, il y avait les sœurs Dionysos qui étaient dans la Grande Maison. La Grande Maison, au contraire, du reste de la colonie avait de la technologie, genre une télévision et elles étaient les seules à pouvoir l’allumer sans que leur père crise. Elles n’avaient pas le droit, mais bon, les sœurs Dionysos faisaient ce qu’elles voulaient quand elles le voulaient.

Aujourd’hui, Cissy avait décidé de jouer à la wii et commençait à la brancher. Chiara attendait patiemment tout en jetant des coups d’œil dans les escaliers au cas où son père venait à les descendre et les apercevoir. Avec Cissy, cela serait sans doute plus facile de lui faire face. Elle n’avait qu’à la laisser parler.

-Bah dis donc, tu te débrouilles bien pour une vieille, déclara-t-elle en voyant WII Sport s’allumer sur la télé.

Elle prit la manette que Cissy lui tendit avant de regarder les sports qu’elles pouvaient effectuer ensemble. Tennis ou Bowling ? Dur choix selon Chiara. Bowling, elle eut des problèmes car en voulant faire un strike, elle avait réussi à mettre la manette dans la tête d’un enfant qui avait eu la marque wii sur la tête pendant un petit moment.

-Tennis, j’ai trop eu de mauvaises expériences avec le bowling dont une qui est terminée avec un gamin ayant la marque Wii sur la tête, répondit Chiara qui regardait Cissy fixer autre chose. Mais j'ai fais un strike, ajouta-t-elle toute fière.

Elle suivit son regard et vit la bouteille de vin qui semblait les narguer. Son père l’avait oubliée ici, pas à l’abri des regards. Un sourire enjoué et taquin vint à étirer ses lèvres en regardant sa sœur s’approcher de la bouteille de vin avec un regard rempli de malice.

-Hum pourquoi pas, ma chère, répondit-elle complice.

Chiara trouva un tire-bouchon non loin d’elle et le tendit à sa sœur afin qu’elle l’ouvre pour que toutes les deux puissent y goûter. Elles étaient les Laurels et Hardy en fille, finalement.

« Bah dis donc, tu te débrouilles bien pour une vieille » lui balança sa sœur après qu’elle eut fini d’installer la Wii.

Cissy se contenta de la regarder de travers tandis que sa sœur enchaîna en disant à quoi elle voulait jouer.

« Tennis, j’ai trop eu de mauvaises expériences avec le bowling dont une qui est terminée avec un gamin ayant la marque Wii sur la tête »

- Hum, … charmant en effet, répondit-elle en lâchant un gloussement, imaginant parfaitement la scène.

Oui, c’était le genre de sa sœur.

Chiara lui donna un tire-bouchon, et une fois la bouteille ouverte, elle regarda autour d’elle pour chercher des verres.

- Là, il y a des verres ! s’exclama-t-elle en désignant la cheminée.

Posés sur la cheminée, deux verres à vins avaient été abandonnés.

Cissy s’en saisit et versa le vin dans les verres avec toute l’ironie et la délicatesse absurde qui la caractérisait lorsqu’elle faisait une connerie.

- A notre santé ! s’exclama-t-elle avant de boire sa première gorgée. Quel délice, ... il rate quelque chose en tout cas .. dit-elle avant de pouffer de rire.

Cilia s’assit sur le bureau de son père, croisa les jambes et dégusta son verre de vin.

Une fois son verre fini, elle préféra garder le reste de la bouteille pour se rafraichir lors du jeu et se dirigea vers la télé.

- Prête ? lui demanda-t-elle tandis qu’elle lançait la partie.

Le moins qu’on puisse dire était que Wii Sport demandait une réelle implication pour gagner… Cilia fit une trace sur le mur en voulant taper dans la balle imaginaire.

- Ouais … je … mettrai … un .. vase.. devant .., dit-elle essoufflée.

Un vase suffirait largement à cacher la trace et si quelqu’un en venait à le déplacer plus tard, et bien personne ne saurait pour autant que c’étaient elles.

Elle eut un petit rire quand elle reçut un regard noir de sa sœur, Cissy. Chiara aimait bien la chercher sur son âge. Bah quoi, elle avait plus de 50 ans et elle ne les faisait pas, c’était vachement un gros compliment. Chiara aimait être aussi jeune qu’à son âge. Après tout, elle avait la soixantaine même si cela ne se voyait pas, vraiment pas. Elle eut un gloussement complice avec sa sœur à son souvenir de la dernière fois qu’elle a joué à la WII. Elle n’avait pas fait exprès mais que c’était drôle, vraiment drôle. Bon, elle s’était excusé mais en même le petit de 1 an n’avait qu’à pas passer en courant lorsqu’elle jouait à la WII. Suite à cela, une bouteille de vin attira l’attention des deux filles, Chiara vint à chercher le tire-bouchon et Cissy chercha deux verres posés sur la cheminée. Leur père avait décidé de leur donner une bouteille de vin ou quoi ? Sincèrement, c’était bizarre. Cissy déboucha la bouteille et servit deux verres. Elles trinquèrent et burent le liquide rouge qui les attirait. C’est trop bon, pensa Chiara qui sentait un feu d’artifice dans la bouche. Sa gorge la brûla tellement que c’était bon.

-Oui, tu as raison, c’est trop bon. Dio’ a bon goût, répondit Chiara en buvant d’une traite.

Suite à cela, elle hocha la tête. Chiara était prête afin de gagner contre sa sœur. Elles commencèrent une partie et déjà Cissy avait fait une marque sur le mur à côté de la télévision. Bah oui, Cissy se donnait à fond.

-Fais attention ! Ordonna Chiara un peu soucieuse.

Elles continuaient leurs parties avant que par mégarde, Chiara lâcha la télécommande tout en effectuant un fort mouvement de revers. La télécommande virevoltait dans les airs avant d’arriver dans la télévision, brisant le verre de celui-ci. La télévision chancela sous la violence du coup et tomba par terre et un bruit étrange qui résonna dans la grande maison. Elle eut une grimace et avait dû mal à respirer. Elle était dans la merde, littéralement dans la merde. Une boule se forma dans sa gorge, elle avait l’impression d’avoir de la fièvre.

-Ok, je suis dans la merde et…, commença-t-elle en espérant que son père en haut, n’avait pas entendu le raffut.

Chiara avait vraiment dû mal à respirer mais c’était sur le coup du choc et le stress qui monta en elle. Son père était connu pour être un dieu sadique quand il était en colère, pas un papa ours qui faisait des bisous dans le cou.

La télévision venait de s’éclater sur le sol dans un vacarme assourdissant.

- T’as raison … on est foutue, lâcha Cissy en restant tétanisée.

Elles n’avaient plus aucune chance de se sortir de là sans passer par la case papa. La demi-déesse jeta alors un regard à sa sœur et se mordit la lèvre, réfléchissant au mieux à ce qu’il fallait faire. Elle passa alors une main dans ses cheveux en expirant.

Mais il ne fallait pas qu’elle se dégonfle. Elle était Cissy Deveraux.

Car même si elle savait qu’elle allait se faire engueuler dans les secondes qui allaient suivre, elle pouvait toujours limiter leur calvaire.

C’est alors qu’elle entendit des bruits de pas venant d’en haut. Dionysos arrivait.

- Bon, pas de panique. Allez, ressaisis-toi ! ordonna-t-elle à sa sœur qui paniquait.

Comme prévu, elle installa un grand vase devant la trace sur le mur. Certes, les débris de la télévision et de tout ce qui avait été abimés ou brisés avec ne semblaient à première vue rien changer et ne donner aucune importance au vase mais c’était déjà ça.

- Ok, dit-elle en prenant une grande inspiration. On gère grave !

Cissy se précipita alors vers les deux verres et les passa sous l’eau en vitesse avant de courir les remettre sur la cheminée. Normalement, elle venait de régler deux problèmes, ce qui ne laisserait plus que celui de la télévision pour laquelle le ne pouvait rien faire.

C’est alors qu’une silhouette apparu dans l’encadrement de la porte.

- Papa … ? Je crois qu’on a pété la télé, dit-elle avec un sérieux et un air « je m’en foutisme » pas possible.

A croire qu’elle s’en foutait et que ce n’était pas un problème. Ce qu’elle pensait en fait ... le problème venait du fait que leur père, lui, ne le pensait pas. Puis elle se rendit compte, à son plus grand malheur, qu’elle avait oublié de ranger la bouteille de vin entamée.

Elle s’était écrasée dans un vacarme assourdissant et Chiara sut à ce moment, qu’elles étaient foutues. Il fallait que son père soit sourd pour ne pas attendre ce qu’elles avaient fait. La télévision gisait sur le sol. Des milliers de morceaux de verres autour. Elles étaient vraiment dans la merde, Chiara s’était figé, sa gorge la brûlait et elle avait du mal à respirer, ses yeux larmoyaient mais elle ne disait rien. En haut, des pas s’entendirent, descendant doucement les escaliers vers le vacarme qui s’était produit. Génial. Chiara était restée stoïque tout en se sentant engourdie dans les membres. Elle avait l’impression d’avoir de la fièvre, c’était étrange car elle n’était jamais vraiment malade d’un seul coup. Elle voyait Cissy bouger dans tous les sens, nettoyer les verres, mettre le vase. Tout pour cacher leurs bêtises mais Chiara ne bougeait pas. Pas du tout. Elle voulait bouger mais Chiara avait l’impression que ses sens étaient au ralentit. Cissy vint lui ordonner de se ressaisir mais elle n’arrivait pas. Elle avait déjà beaucoup de mal à respirer, beaucoup de mal, elle avait l’impression que sa gorge avait doublé de volume. Chiara se sentait faible et vint à s’asseoir sur le sofa qui se trouvait non loin d’elle. Une ombre apparut dans l’encadrement de la porte, une silhouette énorme. Son père était là et constatait les dégâts dans le salon. Elle essayait de parler mais elle n’arrivait pas. Tout ce qu’elle pouvait faire, c’était de balancer un regard paniqué à sa sœur qui en disait long. Finalement, Cissy était la plus dominante des deux et vint à assumer ce qu’elles venaient de faire en disant « on » et non « Chiara ». Elle la remerciait avec un regard et un sourire. Chiara sentit soudainement ses poumons se fermer d’une manière étrange, commençant même à haleter mais elle se devait de parler.

-Oui, on a….cassé la télévision, balbutia-t-elle avec une voix assez grave.

Sa voix n’était plus pareille et cela l’étonnait mais elle continuait de fixer sa sœur et son père. Elles allaient avoir de gros ennuis.

Je soupire, une énième fois. Je voudrais bien retourner sur l'Olympe, rien que pour pouvoir discuter avec Ariane. Ses conversations me manquent. Il est vrai que je ne le suis pas entièrement fidèle, mais j'ai la décence de ne pas la tromper à tous les coins de rues. Parce qu'au final, elle reste mon épouse, et je suis heureux de ma vie conjugale, et il y  a eu si peu d'orage en trois millénaires de mariage, on ne va pas se plaindre.  Je regarde le ciel par la fenêtre, diantre, que je hais cette endroit, ces gosses mes saoulent. Je voudrais pouvoir foutre le camp ... Et après, je boirais des tonneaux et des tonneaux de vin. Juste pour pouvoir savourer ce délicat met. Je souris, j'ai quelques superbes bouteilles qui m'attendent ici, dans la Grande Maison. Je croise les doigts, plus que quelques années et j'en aurais fini avec punition injuste. Je vois bien infliger la même à Zeus tiens !

BADABOUM !

J'ouvre grand les yeux. Qu'est-ce qui se passe, ENCORE ? Je me lève brutalement, je sais pas qui a commis ce bordel monstre, mais il va entendre parler du prix des pommes, je descends rapidement les escaliers pour arriver à la source du bruit.

Cilia et Chiara.

Pourquoi est-ce que je ne suis pas surpris ? Quand il s'agit de faire une connerie, elles sont très forte, on a le plus grand duo emmerdeur depuis plusieurs années. Elles arborent toutes les deux un air non-concerné. Je regarde la pièce ... deux verres de vin utilisés ... Attends, je n'avais pas laissé un vin d'une excellente année ici ? Mes yeux lancent des flammes. Vous allez passer un mauvais quart d'heure. Je vois qu'un vase a changé de position, elles ont abîmé le mur en plus ! Mais c'est pas possible ! Et enfin, je tombe sur la chose la plus horrible qui m'est étais possible de voir, un crime tellement affreux que j'ai un hoquet de stupeur.

Ma télé, ma jolie télévision. Ecrasée contre le sol, complétement explosée, hors d'usage, d'où une manette de WII a l'air de s'être encastrée pour le restant de ses jours dedans. C'est trop, je vais les exploser, même si c'est mes filles. C'est décidé, plus jamais, je n'aurais de demi-dieux avec des cas pareils, je suis sevré !

"Comment vous dire ... ?"

Je parle calmement, mais l'orage est présent dans ma voix, la première qui ose lever le ton va s'en souvenir. Rien à faire que ce soit ma fille.

"Vous allez prendre cher. Oui, là, vous méritez une punition et pas qu'une petite ! Et si je vous emmenais ... Chiara ?"

Je m'arrête, stupéfait de voir que la plus jeune fait une tête bizarre, en fait, elle a l'air de mourir, de VRAIMENT mourir je lui tapote la joue, peut-être un peu brutalement et elle tombe au sol.

"MERDE VOUS AVEZ FOUTU QUOI ENCORE ? CILIA TU PEUX PAS SURVEILLER TA SOEUR BORDEL DE MERDE ?"

"Comment vous dire ... ?" commença-t-il alors qu’on sentait bien la rage dans sa voix.

La tempête était imminente et il continua donc :

"Vous allez prendre cher. Oui, là, vous méritez une punition et pas qu'une petite ! Et si je vous emmenais ... Chiara ?"

En effet, à côté d’elle, Chiara semblait malade. En fait, elle semblait même suffoquer. Ce n’était donc pas de l’angoisse, il y avait un réel problème. Et cela se confirma bel et bien quand elle s’écroula.

"MERDE VOUS AVEZ FOUTU QUOI ENCORE ? CILIA TU PEUX PAS SURVEILLER TA SOEUR BORDEL DE MERDE ?"

- Quoi ? s’exclama Cissy, sidérée. Non mais tu rigoles ! Je suis sa sœur, pas sa mère ! Et moi c’est Cissy d’ailleurs !

Cissy s’était agenouillée à côté de sa sœur. Il ne manquait pas de culot quand même … C’était lui le père, c’était à lui de veiller sur elles et voilà qu’il disait que c’était sa faute.

- Mais .. c’est de l’allergie ! Elle fait une crise d’allergie, si on ne fait rien elle va mourir !

Ok, avec sa sœur, c’était pas toujours la joie mais elle restait sa petite sœur et la seule qu’elle avait d’ailleurs alors hors de question qu’elle crève.

Il leur fallait un médecin, ou alors .. un enfant d’Apollon ayant reçu les dons de guérison de son père.

Ou alors un miracle.

A moins qu’ils aient quelque chose contre les allergies à l’infirmerie ? Mais fallait-il déjà savoir ce qui la rendait ainsi.

Cilia regarda alors autour d’elle. Elles avaient bu du vin mais .. rien d’autre. Elle ne serait quand même pas allergique au vin ? Pas un enfant de Dionysos .. mais d’un coté elle n’avait pas de pouvoir à ce sujet donc .. Mais quand même !

Dans tous les cas, il fallait agir et vite. Elle tenta de soulever sa sœur, voulant l’amener à l’infirmerie.