Un gros bordel. C'était seulement ainsi que ma vie était qualifiable. Je n'y comprenais plus rien et je me sentais perdu. Il faut dire que les récents événements ne font rien pour arranger les choses. Ma meilleure amie à eux un enfant avec mon beau-fils dont je dois à présent m'occuper car mon mari l'a maudite au fin fond du tartare et je me sens si seule. C'est pourquoi, depuis je m'aère un peu l'esprit en venant à la colonie. L'un des rares endroits ou ma mère et Hadès accepte de me laisser seule. J'en profitais donc un maximum d'autant plus que ma présence n'importait pas Chiron ni Dionysos.

Nous étions à présent en milieu d'après-midi et le soleil frappait assez fort, Helios devait-être de bonne humeur. Je ne pus m'empêcher de sourire en observant l'astre les yeux mi-clos car aveuglés par la lumière. Il y avait longtemps que je n'avais pas revu mon ami maitre du soleil. J'étais installée assise dans l'herbe devant le lac, calmement sans réellement penser à quelque chose. Je passais ma main dans mes cheveux pour les mettre en arrière avant de la reposer contre le sol. Pas de coiffures élaborées ni de robe magnifique et parfaite pour être digne de mon statut de reine des Enfers. Non simplement mes cheveux récemment coupés volant dans le vent et des habits mortels de simple citadin. Ils sont au passage bien plus confortable qu'on ne le pense et je me sentais à l'aise dedans. Je me sentais tellement humaine, tellement libre.

Je ne faisais pas attention à la personne qui s'approchait de moi dans mon dos, je ne le remarquais même pas, je n'étais absolument pas sur mes gardes. Pour quelles raisons le serais-je? Je ne risque absolument rien ici et quand bien même il n'y avait pas la barrière, j'étais la déesse maitresse des enfers, quel monstre prendrait le risque de tenter de m'attaquer. Je tournais alors mon regard vers l'adolescent qui venait de m'interpeller d'un vulgaire salut. Peu de gens s'adressaient à moi de cette façon et je dois dire que loin de me vexer, une fois la surprise passée ce fut agréable d'être pour une fois traité d'égal à égal. Il ne devait pas m'avoir reconnu, j'étais loin d'être la déesse la plus connue même parmi les dieux mineurs. Je ne devais être à ses yeux qu'une simple pensionnaire de la colonie et je dois dire que j'avais envie de me prendre au jeu. Une vieille pensionnaire d'environ vingt-trois à vingt-cinq ans certes mais une pensionnaire tout de même. "Salut !" répondis-je enthousiaste d'utiliser cet argot si familier pour moi. Ce bel adolescent était poli en plus. Non il ne devait avoir que quinze ou seize ans tout au plus, je ne comptais pas flirter avec maïs il était simplement loin d'être moche le petit... James si je me souviens bien. Un fils d'Héphaïstos donc, un homme qui sait faire quelque chose de ses dix doigts. Intéressant, je me présentais alors prenant la première identité qui me venait à l'esprit. "Sophia, je suis une fille de Déméter. " Je me retenais bien de dire et de Zeus mais je ne voulais vraiment pas qu'il perde son naturel en apprenant mon identité. Je riais lorsqu'il me demandait si j'étais nouvelle ou s'il était aveugle. "Ni l'un ni l'autre. Je suis une ancienne résidente de la colonie, je l'ai quitté il y a quelques années pour vivre ma vie puis j'ai décidé de revenir récemment" Je lui souriais alors repassant la main dans mes cheveux emmêlés par le vent. "Et toi James, tu es un ancien pensionnaire où la colonie t'a accueilli il y a peu ?"

Ce jeune sang-mêlé m'intriguait énormément de par son naturel et sa façon d'aborder les gens. J'aimais bien son côté extraverti que bien des mortels perdaient. C'est fort dommage d'ailleurs. J'avais aimé le saluer normalement, de ne pas devoir paraître hautaine et parfaite, j'aimais pour une fois ne pas être une déesse. Je continuais de faire durer le plaisir de parler à quelqu'un d'égal à égal en me présentant sous une fausse identité, le premier nom qui me passait par la tête. La seule chose sur laquelle je ne mentais pas c'était bien le fait que j'étais bien une fille de Déméter. J'avais aussi dû mentir lorsqu'il me demandait si j'étais nouvelle... Une nouvelle de mon âge on en voyait peu mais pour éviter de trop parlé de moi, je lui avais retourné la question. J'étais vraiment intéressé après tout, je voulais en savoir plus sur lui, cela me faisait plaisir de côtoyer des personnes qui n'avaient aucun rapport avec l'incident d'Hécate. Il était nouveau, il avait bien de la chance d'avoir été préservé aussi longtemps de sa situation de demi-dieux alors que d'autre bien plus jeune que lui rejoint le camp car repérés par les monstres. "C'est vrai que cela doit être assez ennuyeux de rester ici tous les jours. Je préfère de loin une vie imprévue dans laquelle chaque lendemain et différent." Je soupirais un coup, je disais cela et pourtant chacun de mes jours se ressemblait, trop même. J'enviais parfois Artémis pour sa vie "d'aventurière " que j'aurais parfois moi aussi aimé vivre. Je le voyais m'observer sans trop rien dire avant de poser son regard sur le lac donc je ne posais pas plus de question. Le silence s'installait et je fermais les yeux, j'entrais en communion avec la nature et l'endroit n'en devenait que plus agréable. Peu de personnes profitent réellement de ce genre de moment et ils en ont bien tort. Ces genres de moment sont inégalables en therme de décontraction. Je souriais lorsqu'il reprenait la parole, ce petit James me plaisait bien et je suis sur que nous pourrions bien nous entendre. Seulement moi, je devrais retourner aux enfers et lui finira par moublier aussi vite qu'il m'a rencontré. "Oui c'est vraiment très, très agréable. J'adore la nature donc ce genre d'endroit est de véritable bénédiction pour moi." Je soupirais lorsqu'il évoquait les dieux. Ah les dieux, je le connais bien pour être compliqué et finalement tout en souriant je lui disais. "Je suis étonné qu'un Héphaïstos aime cet endroit, en général vous ne préférez pas les endroits renfermés et souterrains pour la métallurgie ." Je souriais tout en m'allongeant dans le ciel et en observant le ciel bleu, de toute façon protégée par la barrière. "Dis-moi, quel âge as-tu ?"

Ce jeune fils d'Héphaïstos possédait vraiment un charme fou, il ne me laissait pas indifférente mais je devais y passer outre. J'avais déjà les fureurs de mon époux sur les épaules, je ne tenais pas à en rajouter une couche en ayant des vues sur un mortel, ou un demi-mortel. Je me confiais à lui, je pouvais sans doute comprendre mieux que quiconque son désir de liberté, j'en avais moi-même été privé et encore maintenant, je ne l'étais pas totalement. Je souriais un peu quand il me demandait si c'était pour cette raison que j'étais parti. Je hochais la tête en guise de répons positive mais il s'agissait là encore d'un mensonge. La réalité était tout autre, ici seulement je me sentais vraiment libre, libre d'être moi-même, de ne pas être la déesse du printemps ou la reine des Enfers mais la jeune femme de plusieurs siècles que j'étais au fond de moi. "Je me dis qu'il vaut mieux vivre en sécurité ici que de bêtement risquer ta vie en dehors de ses lieux. Non?" Je lui souriais, je le comprenais mais je ne pouvais m'empêcher d'apprécier cet endroit. On avait tout de même changé de sujet, je lui avouais réellement aimer la nature et c'était sincère. J'avais beau vivre aux Enfers et me dire que c'est là-bas, ou je suis vraiment chez moi, je ne peux m'empêcher d'apprécier les lieux verdoyant et plein de verdure. Il me parlait ensuite des Dieux, les monstres et les quêtes. En soi je n'avais pas de soucis avec maïs... J'en étais moi-même une... De Déesse. Je préférais une nouvelle fois changé de sujet, j'étais douée pour cela et la question m'intéressait particulièrement, il semblait si différent du reste de sa fratrie, pas que je les connaisse particulièrement la plupart suivaient les clichés. Sa réponse me fit sourire, j'étais à la fois amusée et curieuse d'en savoir plus sur lui avant de m'allonger et de lui demander son âge. Dix-sept ans ? Il était encore jeune mais paraissait incroyablement mature pour son âge . "Oh tu me parais très mature et intelligent pour ton âge." je lui souriais et je lui fis signe de venir s'allonger à coté de moi et j'observais le ciel. "Zeus semble content, le ciel est si bleu " Je souriais en pointant le ciel du doigt et en reposant ma main, celle-ci se retrouvait alors contre la sienne. Je ne la serrais pas mais je la laissais dessus sans trop l'observer. Je ne sais pas trop ce qu'il m'arrivait, je venais à peine de le rencontrer que je voulais déjà être proche de lui pourquoi je n'étais plus la Persephone cruelle et impitoyable et que je me laissais emporter par des émotions naissance.

Je ne voulais lui mentir, être malhonnête et le trahir en m'inventant une identité alors que nous ne nous connaissions pas mais je ne voulais pas qu'il change en sachant qui j'étais, qu'il soit différent car je suis une déesse, qu'il se montre trop respectueux inutilement. Alors je mentais quand même et Perséphone la déesse du printemps devenait Sophia la fille de Déméter. Il n'aimait pas la routine de camps mais je me disais qu'au moins, ici c'était chez lui et qu'il était en sécurité, et c'était d'ailleurs le plus important selon moi, mais il me répondait que cela dépendait. En effet, ça dépend de la personne en question, de son caractère, de son mode de vie, de son courage, de ses compétences mais avant tout de ses envies. C'était plutôt malhonnête de ma part de parler de cela alors que j'étais immortelle et que je ne risquais rien avec les monstres mais je le pensais tout de même vraiment. La colonie était un bon endroit pour les sang-mêlé. Il m'observait et je dois bien avouer que moi aussi je l'observais. Il avait des yeux magnifiques, je ne pouvais pas le nier. Mais je ne devais pas penser ainsi, je le mettais en danger alors qu'il ne savait même pas réellement qui j'étais. J'étais allongée dans l'herbe à présent et je lui demandais son âge dix-sept ans. Je pensais vraiment ce que je disais, il paraissait vraiment mature et en plus il était vraiment craquant, mais ça je ne le disais pas, déjà qu'il semblait gêné à mon compliment, je ne voulais pas qu'il soit rouge de timidité. Mais c'était vraiment trop mignon sa timidité. J'avais l'impression d'être une adolescente qui rêvait encore d'histoire d'amour à l'eau de rose. Je lui proposais de s'installer à mes côtés, libre à lui de le faire ou non mais je ressentis une petite joie dissimulée en le voyant faire. Je lui parlais alors du ciel, si bleu, si calme, si beau (mais moi que ses yeux) et de Zeus puis en reposant ma main, je la posais sur la sienne. Je fus extrêmement surprise de moi et du hasard mais je ne la retirais pas pour autant pour profiter du contact de sa peau contre la mienne puis je sentais sa main prendre la mienne et je souriais toujours en observant le ciel. Je venais d'être frappé d'un coup de foudre pour être si étrange . Je tournais mon visage vers lui et je lui souriais. Seulement, il fallait que je revienne à la réalité. J'étais marié au pire type de la terre, qui avait envoyé ma meilleure amie au Tartare est privé Tyler de son propre fils, il n'avait pas de coeur et il n'hésiterait pas à s'en prendre à James pour simplement y avoir pensé... "Si seulement" prononçais-je tout en me redressant et en l'observant, je devais paraître étrange à être au bord des larmes, puis je me relevais en lâchant à contre coeur sa main. "J'espère de tout mon coeur te revoir !" Je m'enfuyais soudainement en courant avant de disparaitre en me téléportant dès que j'eux quittais son champ de vision. C'était déjà dur... Mais il le fallait, pour lui ... Pour sa sécurité.